2025/06

Synthèse de l’actualité internationale de juin 2025

Par Axelle DEGANS, le 1er juillet 2025  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Docteure en Géopolitique de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Membre du Conseil scientifique du Diploweb.com. Agrégée d’histoire, Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Auteure de nombreux ouvrages.

Résultats électoraux dans le monde ; A l’Est du nouveau ; L’OTAN se repense… et fait évoluer l’Union européenne ; Haro sur les migrations ? ; Les océans au secours du climat ? ; etc.

A. Degans vous offre la synthèse de l’actualité internationale de juin 2025.

Voici la précieuse synthèse d’Axelle Degans qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique mondiale, voire préparent un entretien d’admissibilité. Pour ne rien manquer, et recevoir nos alertes sur des documents importants, le plus simple est de s’abonner gratuitement à notre Lettre d’information hebdomadaire

Le sort des urnes

En Pologne, le candidat nationaliste et conservateur Karol Nawrocki a remporté les élections présidentielles de juin 2025 face au candidat libéral Rafal Trzaskowski. L’élection s’est jouée de peu , car le nouveau président est élu avec 50,89% des suffrages exprimés. La cohabitation entre le président nationaliste – voire souverainiste face à Bruxelles – et le Premier ministre très libéral Donald Tusk, ancien président du Conseil européen (2014-2019), s’annonce laborieuse.

En Corée du Sud, Lee Jae-Muyng est élu en juin 2025 à l’élection présidentielle anticipée organisée suite à la promulgation de la loi martiale en décembre 2024 et la destitution du président Yoon Suk-yeol. Le nouveau président, à la tête de l’opposition, a remporté près de 49% des suffrages exprimés.

A l’Est, du nouveau

Kiev a mené une incroyable opération, « toile d’araignée ». Elle a visé et détruit plusieurs dizaines d’aéronefs (notamment des bombardiers stratégiques Tupolev Tu-95 et Tu-22M3) sur quatre bases aériennes très profondément situées à l’intérieur du territoire russe. Elle prouve qu’aucune partie du territoire russe n’est à l’abri d’une attaque. Cette attaque a été menée par des drones amenés à proximité des bases, pour un effet de surprise maximal et une efficacité optimale (plusieurs milliards de dollars de dégâts) puisque cette attaque a été économe aussi bien sur le plan financier qu’en vies humaines. En marge de la guerre de tranchées, de la guerre aérienne, ou de la cyberguerre, se joue une guerre « low cost » comme en témoigne cette attaque de drones, comme les assassinats ciblés de dignitaires militaires russes. Cette guerre est bien une guerre hybride. Alors que l’aéroport moscovite Cheremetievo a dû être fermé temporairement du fait d’une attaque de drones. La Russie riposte en bombardant les villes ukrainiennes de Kharkov et Kherson et met une pression nouvelle sur Dnipropetrovsk à l’ouest de l’oblast de Donetsk.

Synthèse de l'actualité internationale de juin 2025
Dr. Axelle Degans
Degans/Diploweb

La guerre en Ukraine est porteuse de nombreux enseignements parce qu’elle est hybride. Elle montre aussi que les belligérants s’affranchissent sans vergogne du droit de la guerre, en bousculant les lignes (civils et blessés visés, tortures, exécutions sommaires, usage des mines anti-personnel, menaces sur des centrales nucléaires, assassinats ciblés…). L’opération « toile d’araignée », si économe, pourrait aussi inspirer des mouvements paramilitaires ou même terroristes, autre crainte chez les Occidentaux.

La « guerre des douze jours », au Moyen-Orient, fait passer au second plan médiatique, comme dans les priorités stratégiques de Washington, la guerre qui se joue en Ukraine.

L’OTAN se repense…

Cette alliance militaire qui couple les deux rives de l’Atlantique nord a été fondée en 1949, en pleine Guerre froide, dans le contexte du blocus de Berlin-Ouest. Elle est tournée contre l’URSS, puis la Russie. Les Etats-Unis maintiennent aujourd’hui quelques 100 000 hommes sur le sol européen, assurant la défense de cette Europe face à Moscou. Les priorités stratégiques des Etats-Unis évoluent et se tournent bien davantage vers l’Indopacifique. La rivalité entre Washington et Moscou est devenue bien davantage celle entre Washington et Pékin. Donald Trump exige un plus grand effort de ses partenaires européens de l’Alliance pour assumer leur défense. Il réclame que les dépenses de défense s’élèvent désormais à 5% de leur PIB, alors que bon nombre de pays européens parviennent péniblement à 2%. Ceux-ci rechignent, car les temps sont durs (faible croissance économique, endettement, guerre économique sans merci qui fragilise l’un des pôles les plus ouverts de la planète…) mais comprennent qu’ils n’ont pas réellement le choix, percevant désormais la menace russe comme existentielle. Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte propose de parvenir à 3,5% du PIB et de consacrer 1,5% à des dépenses connexes à la défense. En fait, Washington prépare un désengagement partiel du théâtre européen pour continuer le « pivot vers l‘Asie » initié par Barack Obama. Le sommet de l’OTAN des 24 et 25 juin 2025 montre la très faible autonomie des Européens, Donald Trump leur impose son verbe, ses exigences financières, ses priorités stratégiques. L’Europe de la défense se pense encore dans le cadre de l’OTAN, sous tutelle de Washington.

… et fait évoluer l’Union européenne

L’engagement de consacrer 3,5% du PIB des États membres de l’UE aux dépenses militaires est irréaliste, tant les difficultés économiques s’imposent aux différents gouvernements qui doivent déjà affronter de nombreux autres défis notamment technologiques, et quand l’aide apportée à l’effort militaire de Kiev pèse sur les Européens. Le coût du choix irresponsable – post-Guerre froide - de la démilitarisation rattrape les pays européens au moment de la montée des périls géopolitiques et géoéconomiques, la menace russe sert de catalyseur aux dépenses de défense voulues par Washington. L’Union se dote du dispositif SAFE (Security for action for Europe), 150 milliards d’euros de prêts affectés à des dépenses de défense (et possiblement une somme pouvant se monter à 800 milliards) pour du matériel en grande partie fabriqué en Europe. Un moyen de progresser un peu plus vers une Europe fédéralisée ?

Haro sur les migrations ?

Donald Trump veut imposer un « travel ban » qui vise douze pays un américain (Haïti), quatre asiatiques (Afghanistan, Birmanie, Iran, Yémen) et sept africains ( Congo-Brazzaville, Érythrée, Guinée équatoriale, Libye, Somalie, Soudan, Tchad) alors que d’autres sont concernés par des restrictions comme le Venezuela, Cuba ou le Togo. Cette décision vise à protéger les Américains de terroristes qui se cacheraient parmi les immigrants, elle est donc présentée pour renforcer la sécurité nationale. Cette mesure en rappelle une autre prise lors du premier mandat de Donald Trump. Cette situation est paradoxale pour un pays « neuf » construit tout entier sur les flux migratoires et qui a étendu ce modèle au monde via la mondialisation libérale.

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou envisage d’expulser les Gazaouis alors qu’aucun pays arabe de la région n’envisage d’accueillir ces potentiels nouveaux flux.

L’Iran s’apprête à expulser près de deux millions d’Afghans qui ont fui la guerre et le régime des talibans installé à Kaboul.

Alors que près de dix millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, en grande partie pour un autre pays européen, les dernières élections dans de nombreux pays européens se cristallisent sur la question migratoire, en particulier extra-communautaire.

Cette « planète nomade », portée par la « mondialisation heureuse » d’Alain Minc et une forte croissance démographique, n’est plus perçue de façon aussi positive, en particulier dans les pays occidentaux où toute une partie de la population vit un déclassement.

Les océans au secours du climat ?

La géo-ingénierie marine peut-elle permettre de stocker du CO2 dans les océans ? Il s’agit d’ôter des milliards de tonnes de CO2 de l’atmosphère pour lutter contre le réchauffement climatique. Les mers et océans absorbent déjà près de 25% de la production de dioxyde de carbone liée aux activités humaines. La conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC) se réunit en juin 2025 pour réfléchir sur ces perspectives. Les techniques proposées – comme l’alcalinisation – sont pourtant loin de faire l’unanimité.

Une transition énergétique et un développement durable à la peine ?

Les crises géopolitiques s’enchainent depuis la pandémie du coronavirus (guerre pour le Haut Karabakh, guerre en Ukraine, guerre du Soukkot qui se prolonge par la " guerre des douze jours"…) comme les difficultés géoéconomiques des Européens et déclasse la transition énergétique malgré l’urgence climatique.

La présidente Ursula von der Leyen annonce retirer la Commission d’un texte sur le « greenwashing », pratique douteuse de certaines entreprises visant à tromper le consommateur concernant les qualités environnementales de leurs produits. Peut-être le fait-elle sous la pression de son parti du PPE comme le dénoncent certains parlementaires européens.

La France plaide désormais pour une révision à la baisse des objectifs européens de décarbonation, qui doivent amener l’Union européenne à la neutralité carbone pour 2050. Paris dénonce l’absence d’études d’impact pour remplir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 90% d’ici 2040 et craint, en fait, une sous-performance d’une économie européenne déjà atone depuis des décennies. La question de la compétitivité des Européens est clairement posée, comme leur capacité, à terme, de continuer à produire suffisamment de richesse pour maintenir un État social qui protège les plus fragiles.

La décarbonation de l’économie passe par une réduction de l’usage des énergies fossiles au profit d’une électricité (énergie secondaire produite à partir d’une autre énergie). La transition énergétique et la révolution de l’intelligence artificielle nécessitent une très forte augmentation de la production d’électricité, la France plaide pour que l‘électronucléaire soit mieux pris en compte au sein de l’UE. L’avenir énergétique ne peut pas reposer sur une énergie intermittente comme celle produite par les éoliennes (conditionnalité du vent) ou les fermes solaires. Une douzaine de pays partage cette vision portée par la France dans l’UE.

La Banque mondiale vient de signer un accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour prolonger la durabilité des centrales nucléaires déjà existantes et faire la promotion des petits réacteurs pour faire face au défi de la très forte croissance de la demande en énergie dans les pays du Sud, le directeur de la Banque mondiale, Ajay Banga, estime que « l’accès à l’électricité est un droit fondamental et le fondement du développement » or l’électronucléaire n’est pas intermittent mais offre au contraire une alimentation électrique continue.

Depuis la révolution des huiles et gaz de schistes menée sous le mandat Obama, les Etats-Unis sont redevenus les premiers producteurs mondiaux d’hydrocarbures, une tendance qui s’est renforcée post-covid. En 2024, les Etats-Unis produisent, à eux seuls, quasiment autant de pétrole que l’Arabie saoudite et la Russie ensemble. Une vraie révolution énergétique mais aussi géopolitique.

Les négociations internationales en prévision de la COP 30 de Belém sont ardues, comme le montre la réunion préparatoire qui s’est tenue en juin 2025 à Bonn. Les pays du Sud sont mécontents de l’accord de la COP 29 de Bakou qui fixe, à 300 milliards de dollars par an, l’aide apportée par les pays du Nord pour financer la transition énergétique des Suds.

Une régionalisation du conflit du Proche-Orient

Après une déclaration de Téhéran affirmant que l’enrichissement de l’uranium est « non négociable » Israël a mené une attaque aérienne « rising Lion » qui a frappé la capitale iranienne ainsi que des installations nucléaires à Natanz ou Fordo où l’uranium est enrichi ou encore l’usine d’eau lourde d’Arak. Ces frappes, présentées comme « préventives » par Israël mais aussi « existentielles » ont visé des dignitaires du régime des mollahs, tels le commandant en chef des gardiens de la révolution, Hossein Salami, et notamment ceux de la force aérospatiale des Gardiens comme le chef général, Amirali Hadjizadeh, mais aussi le chef d’État-major ainsi que des généraux. Le Mossad – service de renseignement israélien – a démontré son expertise et le degré d’infiltration des services iraniens.

Le Guide suprême, Ali Khamenei, a promis un « châtiment ». Le cœur du programme du nucléaire militaire iranien est touché, sans avoir été détruit, le pouvoir politique de Khamenei déstabilisé, mais pas renversé. Cette opération militaire israélienne impressionne le monde, par sa précision, son audace et son efficacité. Le dispositif « dôme de fer » arrête environ 97% des centaines de missiles lancés chaque jour par Téhéran, dont quelques missiles hypersoniques, il est donc indispensable à la survie d’Israël. Ce dernier mène aussi une cyberguerre grâce à son unité 8200.

Il est remarquable que les pays du Proche et du Moyen-Orient ne se soient que peu offusqués de cette opération militaire, preuve que l’Iran des mollah inquiète son environnement régional. L’Arabie saoudite a ouvert son espace aérien aux avions israéliens…

Les exilés iraniens craignent une terrible répression de la part d’un régime aux abois, déjà coutumier de violentes attaques contre ses opposants – aujourd’hui accusés de travailler pour Israël – comme sur la société civile, notamment les femmes qui veulent gagner une part de liberté en ôtant leur voile.


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Tous les podcasts géopolitiques de l’émission Planisphère animée par Pierre Verluise, en un clic. Et avec en bonus une synthèse rédigée, c’est possible ? Oui, ici.


Les tensions internationales augmentent d’un cran

Les Etats-Unis soutiennent l’opération menée par Tsahal et estiment que les Européens ne « sont pas utiles pour résoudre le conflit » alors que ceux-ci prônent la négociation. La Russie propose sa médiation, comme plusieurs pétromonarchies du Golfe, les Européens sont inaudibles, sortis de la scène internationale. Depuis plusieurs décennies les mollahs condamnent le « grand Satan » - les Etats-Unis et le « petit Satan », Israël. Donald Trump écrit quelques heures plus tard : « Nous avons un contrôle total de l’espace aérien. » Benyamin Netanyahou en profite pour déclarer vouloir redessiner le Moyen-Orient, et pour remercier Trump, « meilleur ami d’Israël », de son « soutien ».

Les Etats-Unis dépêchent plusieurs porte-avions dans le Golfe, et le 22 juin 2025, sept bombardiers américains B2 lâchent 14 bombes antibunker – GBU-57 - sur Fordo, Natanz (sites d’enrichissement d’uranium) et des missiles sur Ispahan (technologie nucléaire). Donald Trump ne présente pas cette opération militaire - Midnight Hammer – comme une entrée en guerre mais comme une intervention militaire limitée, devant précéder un retour à la table des négociations. Si Israël remercie les Etats-Unis de cette intervention, les réactions internationales sont très partagées, le secrétaire général de l’ONU évoque une « dangereuse escalade », Oman et l’Inde appellent à une « désescalade immédiate », le Pakistan reconnaissant le droit de l’Iran à répliquer, mais la communauté internationale appelle à un apaisement des tensions. L’arrêt de « la guerre des douze jours », laisse un pouvoir iranien affaibli, mais qui retrouve des forces dans une terrible répression. Il est difficile de mesurer l’impact réel de ces frappes sur les installations du programme nucléaire iranien.

Encore la violence en Syrie

En Syrie, un djihadiste, probablement lié à Daech, a mené en juin 2025 un attentat suicide dans l’église Saint-Elie dans la capitale de Damas. Plusieurs dizaines de chrétiens ont été tués et beaucoup d’autres blessés.

Plusieurs dizaines de jeunes femmes de la communauté alaouite – celle dont est issue la famille el-Assad – ont été enlevées depuis le mois de mars 2025 par des trafiquants d’êtres humains pour être revendues aux plus offrants.

Le nouveau pouvoir syrien peine à défendre les minorités du pays…

Retour sur les mines antipersonnel

En 1999, entre en vigueur la Convention d’Ottawa qui interdit l’acquisition, la production, la possession et l’utilisation des mines antipersonnel, elle est ratifiée par 162 pays. Les pays occidentaux l’ont massivement ratifiée, car les civils sont les principales victimes de ces terribles armes, mais ce n’est le cas ni des deux Corées, ni de la Chine, ni de l’Iran, ni de l’Inde, ni du Pakistan ou de la Russie… pas plus que des États-Unis. Ces mines mutilent ou tuent plus de 15 000 personnes chaque année (selon la Croix Rouge à 80% des civils dont de très nombreux enfants y compris bien après la fin des combats). Ces mines antipersonnel sont de vrais fléaux qui incarnent un des pires visages de la guerre.

Pourtant, en 2025, plusieurs pays européens annoncent sortir de la Convention d’Ottawa, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Ainsi, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie prennent cette décision, pourtant l’Union européenne condamne ces mines : « tout emploi de mines antipersonnel en tout lieu, à tout moment et par tout acteur reste totalement inacceptable", (document officiel concernant l’interdiction des mines antipersonnel, 2024). En avril 2025, le rapport annuel du Parlement européen à propos de la mise en œuvre de la politique de sécurité et de défense commune comporte un amendement qui « condamne fermement l’intention de certains États membres de se retirer de la Convention de 1997". Cet amendement est rejeté alors qu’est adoptée une motion justifiant les mesures prises par les pays baltes, estimant que c’est in fine la responsabilité de Moscou. Ce faisant, l’Europe communautaire renie un des fondement de son existence.

Nul doute que ce précédent risque d’avoir une portée à l’échelle mondiale, dans un contexte de fragilisation de la gouvernance et de la régulation mondiales, comme du droit international. En juin 2025, à son tour la Finlande se retire de de cette convention et le président ukrainien signe un décret autorisant le retrait de l’Ukraine de la convention d’Ottawa. Les Ukrainiens souhaitent-ils miner la ligne de front dans la région du Donbass, dont ils veulent le retour dans leur giron ?

Pierre Nora est mort

L’immense historien, Pierre Nora, est parti à 93 ans. Il a dirigé les trois tomes des « Lieux de mémoire » (La République, La Nation, Les Frances), ouvrage qui fait date. Il y interroge de façon particulièrement féconde les rapports entre histoire et mémoire : « L’histoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n’est plus. La mémoire est un phénomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel ; l’histoire, une représentation du passé ». Éditeur pour la maison Gallimard, il fonde avec Marcel Gauchet la revue Le Débat, revue atypique, exigeante et libre d’esprit, à l’image de ses créateurs. Ses critiques envers l’ « histoire globale », mouvement né aux Etats-Unis qui gagne ensuite la France, comme de l’émiettement d’une histoire nationale au profit d’un kaléidoscope de mémoires minoritaires en témoignent. Cet enfant qui a échappé à la Shoah a été admis à l’académie française, aujourd’hui il est à part entière un monument de la mémoire française.

Ne pas oublier

Deux otages français – Cécile Kohler et Jacques Paris – croupissent dans les geôles iraniennes depuis déjà trois années. Leurs conditions de détention sont épouvantables et leurs proches sont particulièrement inquiets car sans nouvelles de leur part depuis le début de l’offensive israélienne.

Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de langue française, est emprisonné en Algérie depuis novembre 2024. Il est condamné à cinq années d’emprisonnement (malgré son grand âge est sa santé précaire), pour atteinte à « l’intégrité territoriale de l’Algérie », jugement porté en juin 2025 à dix années, ce qui équivaut à une peine de mort compte tenu de son âge. Il est un autre otage français.

Bonnes nouvelles

Le Rwanda viole depuis des années la frontière commune avec la République démocratique du Congo (RDC) pour poursuivre des Tutsis mais aussi pour exploiter en toute impunité les richesses de son immense voisin au prix d’un immense malheur des populations locales. Le président congolais, Félix Tshisekedi, a appelé à l’aide son homologue américain pour parvenir à un accord de paix. Les Etats-Unis sont parvenus à un pré-accord permettant d’évacuer du Kivu congolais les forces militaires et paramilitaires de Kigali (au moins 4 000 hommes selon l’ONU) en échange d’une « neutralisation » des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda formés de Tutsis combattus par Paul Kagamé lors du génocide du Rwanda) alliés de Kinshasa. La possible démobilisation de ces troupes armées est un problème de taille pour l’avenir de la région. Les Etats-Unis ont visiblement négocié de nouveaux accords concernant les mines de coltan aux mains du M23 pro-Kigali et les mines de cuivre de la région de Kolwezi.

Un accord historique vient d’être signé en juin 2025 entre Londres, Bruxelles et Madrid qui lève la barrière entre le rocher de Gibraltar, de souveraineté britannique, et l’Espagne. Cet accord est signé dans le cadre du Brexit, il facilite la circulation d’environ 15 000 travailleurs frontaliers, comme des biens.

A Londres, Chinois et Étatsuniens sont parvenus à un accord-cadre concernant l’approvisionnement en terres rares- segment sur lequel la Chine est en position hégémonique – des Etats-Unis. Pékin concède des licences d’exportation concernant les terres rares de six mois dont l’industrie américaine est très dépendante contre une diminution des restrictions pesant sur l’exportation de moteurs d’avions ou de pièces pour l’aéronautique dont l’industrie chinoise a besoin. Les nouveaux droits de douane imposés par Pékin sont de 10% sur les produits américains quand Washington impose 30 % et possiblement 24% additionnel.

Actualité internationale revient à la rentrée. En attendant passez un bon été. Axelle Degans

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