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Scénarios pour la Chine,

par Ludovic Woets, consultant en géostratégie

 

Ce que sera la Chine de demain ne peut pas être prédit avec exactitude. Néanmoins, certains scénarios existent, dont deux extrêmes. Consultant auprès du Ministère français de la Défense, L. Woets apporte une réflexion sur l'Empire du milieu à l'aube du nouveau millénaire.

Biographie de l'auteur en bas de page

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A lire ci-dessous, dans la rubrique Plus avec diploweb, un extrait de M. Jan : "La Chine sera-t-elle une grande puissance dans quelques années ? ". Vous y trouverez également une orientation bibliographique.

  La désintégration de la Chine est un des scénarios couramment évoqués. Dans une étude récente, des experts sinologues américains estimaient que l’éclatement de la Chine était l’issue la plus probable, reprenant la thèse émise en 1994 par un fils de haut dignitaire chinois dans La Chine vue par le troisième œil qui prophétisait pour son pays un éclatement à la Yougoslave. Il est vrai que l’histoire de la Chine est bâtie autour de cycles : " la division succède à l’unité, et l’unité à la division ".

L’autre " grand " scénario consiste en la montée des tensions nationalistes, engendrée par un excès de confiance de la Chine. La Chine va t’elle devenir la puissance dominante de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud-Est ? Va t’elle devenir l’hégémon de la région ? Sera t’elle tentée par des visées expansionnistes de type impérial ? L’un des scénarios dérivés, fortement repris à nouveau par les experts américains, serait la conséquence d’une Russie vide, constituant une proie aisée à un expansionnisme chinois, notamment en terme de population.

Un défi majeur

Les chinois définissent traditionnellement leur pays par le terme : Zhongguo (l’Empire du milieu, le centre du monde) ou par le terme : Tianxia (Monde, univers). Le ciel (Tian) a conféré à son fils (l’Empereur) le mandat de régner sur terre avec justice et morale. Dans le cas contraire, tian créé le Chaos (luan) donnant droit au fameux Ge Ming, le défi au mandat. Ce concept du défi au mandat est d’une importance considérable pour comprendre, non seulement la structure politique de l’Etat chinois, mais aussi les structures mentales de la population. Le chinois craint le vide. Le vide et le chaos. Le vide car entraînant le chaos. Le chaos car étant toujours accompagné pour la Chine de " grands malheurs ". Le comportement de la population chinoise est donc prévisible que dans les circonstances ou le pouvoir est fort. En très large partie, l’avenir de la Chine dépendra du degré de cohésion de l’Etat. De ce fait, des désordres n’ont rien d’invraisemblables. Le contrôle du pouvoir central en Chine, aujourd’hui comme hier, et ce à travers toutes les époques de l’histoire de la Chine, repose sur un concept culturel : l’important n’est pas le contrôle économique, mais le contrôle politique et moral. Le défi aujourd’hui lancé à la Chine est considérable. Nul ne peut vraiment saisir la portée de la mutation en cours. Et pour les dirigeants chinois, demeure essentiel l’aspect politique et moral.

La réforme économique ne semble pas être un but mais l’instrument d’une stratégie de puissance dont l’objectif est de rétablir toute l’influence de la Chine impériale. Le concept de " modernisation " s’applique en réalité aux instruments de la puissance chinoise, ce que le Japon avait déjà compris avec l’ère Meiji et mis en pratique durant l’entre-deux guerres. La Chine ne sera l’alliée de personne n’en déplaise à certains stratèges, notamment américains. Être chinois signifie être civilisé, les autres étant à la fois barbares et inférieurs. Ils doivent donc être déférents. Ce sentiment mêlé à une historicité d’humiliation collective, l’assurance d’une suprématie chinoise envers les autres, donnera à terme un statut de puissance dominante à la Chine. Les longues périodes de l’histoire chinoise où ce pays à été diminué et humilié auront leurs répercussions à l’inverse. Ce rappel historique à son importance, il permet de comprendre pourquoi la Chine, qui estime avoir souffert de l’Occident (La Chine reste aujourd’hui un pays blessé dans son orgueil), ne veut pas se voir imposer un modèle occidental, y compris au sein des relations internationales. Pour les Chinois, la situation actuelle n’est qu’un incident de l’histoire (à son apogée en l’an 88 de notre ère, la Chine contrôlait l’un des plus vastes empires que le monde ait connu). La Chine parviendra à corriger cette situation et à retrouver sa " centralité ".

Voir une carte de la Chine

Quelles relations avec les pays proches ?

À terme, l’essor de la Chine posera la question de la pérennité de Taiwan et de la Corée du Sud comme du Nord, ce qui risque d’avoir des répercutions importantes. La Chine exigera la réunification avec Taiwan (Elle a obtenu celle de Hongkong en 1997 et celle de Macao en 1999). A l’inverse, Taiwan tentera de se définir une " vie propre ", en voulant mettre fin au dogme d’une seule Chine. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les déclarations du Président Taiwanais Lee Teng-Hui à l’été 1999, désireux d’instaurer avec la République Populaire de Chine, des " relations spéciales d’Etat à Etat ". Vis-à-vis des deux Corée, la réunification se fera avec la Chine et cette dernière imposera certainement comme condition, la neutralité du nouveau pays Corée vis-à-vis des Etats-Unis. Le Japon a déjà commencé à se reconfigurer dans une optique de " collaboration " avec la Chine. Le Japon ne devrait jouer aucun pays contre la Chine et il " collera " au mieux à la Chine. Le Japon sera en fait déguisé en facteur d’ordre, toujours solidaire de la position chinoise mais indépendant. Un ancien suzerain qui regarde un vassal devenu plus fort. Cependant, le Japon peut-il continuer à maintenir son dispositif de puissance militaire virtuelle ? De confier sa sécurité aux seuls Etats-Unis ? La question n’est pas de déterminer si le Japon possède les capacités de devenir une grande puissance militaire (y compris nucléaire), mais s’il décidera de le faire ou s’il y sera contraint ? Le Japon, pourrait être tenté dans cette optique par une alliance stratégique avec l’Inde, alliance faisant office de contrepoids face à la Russie et à la Chine.

Pour la Chine, la disparition de l’éventualité du conflit mondial disparu (ou relativement impensable), reste les conflits limités ou localisés qui correspondent à la carte des revendications chinoises de l’environnement périphérique immédiat de la RPC. Et la Chine entend bien profiter de la situation stratégique mondiale pour renforcer ses propres positions, notamment afin d’assurer l’accès de la Chine aux régions pétrolifères de l’Asie centrale. Pour Valérie Niquet : " Les stratèges chinois semblent ainsi raisonner, au risque de tous les dérapages, en terme d’urgence et d’occasions à saisir " . La Chine paraît bien être le seul pays capable de bouleverser les équilibres stratégiques internationaux. Dans cette optique, les stratèges chinois considèrent le Japon comme un adversaire potentiel en cas de conflit limité, et définissent le retour de ce dernier à une posture de puissance régionale comme " inacceptable ". Face à cette situation " d’ossification ou de radicalisation de l’empire chinois " selon les analystes japonais, le " Japon doit se liquéfier pour mieux contourner les obstacles " . Tout autant, il convient de garder à l’esprit que l’histoire de la Chine est celle d’un immense balancier oscillant entre unification et division. Le fameux Ge Ming toujours.

Par ailleurs, il nous faut aussi retenir la très rapide redistribution " des cartes " régionales dans cette zone, à l’instar des " 4 Dragons ", puis des " bébés tigres " : " on était rien ", en 15 ans " on est tout ", puis 10 ans après on trébuche dans une crise financière et politique (les deux étant inextricablement liés en Asie) engendrant un fissurage profond de la structure politique. Or, le monde occidental ne semble vouloir connaître (ou reconnaître) que le seul discours du pouvoir central (chinois ou autres), et ne paraît pas apte à intégrer une " régionalisation " de la zone au nom d’une logique de " stabilité ", qui plus est, culturellement occidentale.

L'Asie suivra-t-elle "l'exemple" européen ?

Le renforcement national auquel nous assistons en Asie pourrait nous conduire à l’apparition de guerres. Le développement de leurs composants nationaux, de leurs structurations nationales dans le temps et dans l’espace, peuvent tout autant aboutir à un développement harmonieux, ou aboutir, à l’image de l’Europe au XIX et XX ème siècle, à des conflits violents. Nous devrions assister – à terme – à des conflits indirects en Asie, où nombres de pays (Inde et Chine notamment) ont des intérêts fortement concurrents. L’Inde redoute par dessus tout une attaque conjointe sino-pakistanaise. De là, la logique de chaque protagoniste : tenter d’encercler l’adversaire par le biais de traité d’amitié et de défense. Or, il s’agit aussi de masses démographiques dépassant les trois milliards d’individus. De là aussi, le regain de l’atome militaire. Pour nombres de penseurs, la prochaine " grande guerre " se déroulera autour du triangle Chine-Inde-Pakistan. Et ce triangle est aujourd’hui devenu un triangle nucléaire. Ce qui ne fait d’ailleurs peur à aucun des protagonistes, l’un des derniers chefs d’Etat-major indien n’hésitait pas à déclarer : " l’Inde devrait être capable d’encaisser une première frappe. Ensuite, il faudrait répliquer en frappant 5 villes pakistanaises ou 10 villes chinoises. Il faudrait utiliser des charges de 20 kilotonnes détonnées à faible altitude ". Parallèlement, la Chine craint que l’Asie Centrale ne devienne la zone à risque pour elle. Elle craint que l’ancien pays de Tammerlan ne renaisse entraînant au Tadjikistan ou en Ouzbékistan (les fondamentalistes d’Alach prônent le panturquisme, c’est-à-dire une Asie centrale unifiée) de graves troubles dans les vingt années à venir. Et là, les préoccupations stratégiques chinoises rejoignent celles russes. Autant Moscou que Pékin se doivent de maintenir la division de l’Asie centrale sur le plan ethnique, religieux mais aussi politique. Or, l’Ouzbékistan vise aujourd’hui à une hégémonie culturelle et économique sur l’Asie centrale, mais aussi géopolitique, Tashkent devenant dans cette vision, le pivot de l'Asie centrale.

L’Asie est certainement une des régions au monde dans laquelle les risques d’escalade conflictuelle sont les plus importants, avec une question majeure : la Chine, puissance régionale aspirant à plus, permettra t’elle la montée en puissance d’autres pays ? Les Etats-Unis sont aujourd’hui la seule puissance globale maritime. Et elle entend bien le rester, comme rester la puissance " centrale " du monde. Or, aujourd’hui, la Chine vise à détrôner les Etats-Unis de cette centralité, afin de retrouver la sienne, millénaire, historique. L’Empire du Milieu. Nombre de grandes puissances de demain se trouvent en Asie, c’est-à-dire dans la seule zone au monde où perdure la course aux armements. Les exacerbations nationalistes, les ambitions mondiales ou régionales, les rivalités et les conflits potentiels constituent autant de menaces. Comme l’écrit Thérèse Delpech : " la sécurité de l’Asie importe désormais au monde entier ".

La croissance a fragilisé l’unité du pays (certains évoquent la continuité du pays). La Chine de l’intérieur est aujourd’hui à l’écart de l’expansion économique. La Chine fonctionne donc aujourd’hui à plusieurs vitesses, fragilisation qui s’ajoute à la fracture entre les classes urbaines et les masses paysannes rurales, toujours démunies. Il convient d’ajouter à tout cela des incertitudes quant aux dissidences du Tibet et du Xinjiang. Tant que la croissance économique sera là, répartie (même mal répartie) la stabilité devrait être présente. Les ambitions territoriales de la Chine devraient alors se limiter à son territoire, c’est-à-dire à Taiwan. Si cette croissance venait à être affectée, la stabilité interne de la Chine s’en trouverait-elle aussi affectée, permettant toutes les craintes en terme d’expansionnisme, y compris maritime.

La Chine se tourne donc aujourd’hui vers la mer. Elle a obtenu durant la dernière décennie du XXéme siècle un accès permanent sur la mer du Japon (c’est-à-dire un accès sur le Pacifique Nord), et un accès à l’océan indien (par la Birmanie). La Chine revendique une marine de " mer verte ", (jiji de jinhai fangyu zhanlie) c’est-à-dire une marine de haute mer, reprenant un concept ancien : la puissance mondiale ou la déchéance. Et l’histoire nous apprend que lorsque l’on vise à la puissance mondiale, la puissance dynamique qui ressent une situation d’encerclement recherche la capacité de la grande puissance maritime (les experts de la Marine américaine estiment que la puissance maritime chinoise ne posera pas problème avant 2020). Et, un argument revient depuis une décennie de manière constante concernant la mer de Chine : celle-ci est définie comme sheng kong jian, c’est-à-dire " notre espace vital ".

Se nourrir, à quel prix ?

La Chine est confrontée à un problème majeur : l’alimentation de sa population. Elle doit nourrir 20 % de la population mondiale avec 7 % des terres cultivables dans le monde. De plus, cette population, d’ici 2030, devrait encore augmenter (de l’ordre de 350 millions d’habitants), alors même que la surface agricole cultivée diminue. A cette date, la Chine devra nourrir 1,6 milliards de ren-kou (les Chinois ne s’expriment pas en terme d’habitants, mais en terme de ren-kou : " bouche à nourrir "). Non seulement l’urbanisation et l’industrialisation consomment 2 millions d’hectares de terre par an, mais la pollution industrielle et agricole à fait chuter les rendements tout en détruisant plus d’un million d’hectares. Enfin les habitudes alimentaires des chinois sont en train d’évoluer (moins de riz et de poisson, et plus de viande). La Chine devrait donc importer (malgré l’augmentation des cultures hydroponiques) à l’avenir prés de 400 millions de tonnes de céréales par an, soit grosso modo l’équivalent de sa production actuelle, mais aussi l’équivalent des exportations mondiales de céréales. La population chinoise n’entrera pas en régression avant 2040. Cette probable explosion du marché mondial des céréales devrait aussi engendrer de graves crises dans les pays du Tiers Monde, incapable de suivre l’augmentation des cours. Famine, troubles sociaux, tensions et guerres sont donc à craindre. A cela s’ajoute que la Chine devient l’un des principaux pays importateur de produits énergétiques. De part sa démographie (à partir de 2040, sa population vieillira rapidement), la fenêtre d’opportunité stratégique de la Chine est donc courte et se situe entre 2010 et 2020.

Par ailleurs, la guerre au Kosovo a engendré en Chine une incompréhension totale (celle de la primauté des droits de l’homme sur la souveraineté des Etats), une paranoïa résultant de l’histoire et des différentes humiliations occidentales du XIXe siècle : " La première étape de la nouvelle stratégie de l’OTAN visait les Balkans, la dernière sera dirigée contre la Chine ". La nouvelle bipolarité du monde Occident/Asie s’en trouve renforcée, d’autant que l’occident conserve les attributs de la puissance au sein du jeu et des règles de la diplomatie " classique " mais tente de définir parallèlement des modalités de suspension de souveraineté.

Nous verrons très probablement l’apparition d’une nébuleuse multi-hétéro-polaire constituée d’ensembles et de sous-ensembles dans une architecture complexe, aléatoire et fortement évolutive. Cette toile sera structurée à partir d’une triangulation plus solide : Etats-Unis, Asie, Europe-Eurasie. Chaque pôle aurait alors une stabilité propre, mais dont le pourtour périphérique posséderait dans une géopolitique de la proximité, un espace de désordre générateur de tensions et de conflits. Une triade perfectionnée en somme. Mais ce tripôle induirait alors à la redécouverte d’une bipolarité historique dépassant le millénaire, celle de l’Orient et de l’Occident, de l’Asie/Occident au sens de Marco Polo, par refus d’assimilation des choix et schémas occidentaux au travers d’une identité spécificité asiatique s’exprimant déjà largement comme le moteur nationaliste parfois xénophobe d’une " guerre " commerciale face à l’occident.

Ludovic Woets

Copyright février 2001-Woets

Les intertitres sont de la rédaction.

Notes

1. WANG SHAN. Dizonchi yanjing kan zhongguo xian, Shanx : renmin chubanshe. 1994.

2. Histoire des Trois Royaumes. (cf. l’époque des Royaumes combattants : 403-221 av J.C.).

3 Toutes les dynasties qui ont dirigé la Chine (sans aucune exception) ont été renversées par un mouvement de révolte paysan suivant le concept du défi au mandat : le Ge Ming.

4. Valérie NIQUET. Les relations Sino-Japonaises facteurs de crise et volonté d’apaisement. Mais aussi le document de Xiao Bing, Quing Bo. Zhongguo jundui nengtou daying xie yi chang zhangzeng, l’armée chinoise peut-elle gagner la prochaine guerre. 1993.

5. Noda Nobuo. La mort de Deng Xiaoping. L’Empire chinois va-t’il absorber le Japon ? Shokun. Avril 1997.

6. In Tony EMERSON. Asia’s ground zero. In, le Défi Chinois. P 401. Serge BESANGER. Ed Alban. 1996.

7. En 2006, la Chine possédera ses premiers porte-avions, qu’elle pourra associer à ceux, de taille réduite, acquis en Espagne auprès de Bazan.

8. Zhang ZHAOZHONG, professeur à l’Université nationale de défense chinoise, dans l’hebdomadaire Nanfang Zhoumo. In Le Monde. Article de Frédéric BOBIN. 22/06/99.

 

 

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L'extrait

Ecrivain et spécialiste de la Chine, Michel Jan a publié récemment une analyse remarquable, intitulée : "La Chine sera-t-elle une grande puissance dans quelques années ? "

En voici un extrait : "Au centre de la problématique sur l'avenir du développement de la Chine et sur sa capacité à devenir une grande puissance - même en se plaçant sur le long terme -, se pose l'interrogation sur l'évolution politique interne de la Chine. On ne saurait à ce propos trouver plus grande divergence que celle qui sépare les interprétations et les attentes occidentales et chinoises. Pour les dirigeants chinois, fidèles à la ligne fixée par Deng Xiaoping parce qu'elle leur a bien réussi, l'"ouverture" permet une forte croissance économique, laquelle assure la stabilité du pays et renforce la légitimité et le rôle du parti communiste, mais sert également ses ambitions de grande puissance. Pour les occidentaux, le développement économique conduit au pluralisme politique et à la démocratisation, et la démocratisation va à l'encontre de la poussée impérialiste. Plus simplement, les uns ont pour objectif le renforcement du PC chinois et les autres son effacement. Les déclarations officielles qui ont suivi la répression de juin 1989 ne laissent aucun doute sur la lucidité des dirigeants chinois quant aux objectifs occidentaux et sur leur détermination à s'en défendre. […]

Quand bien même la situation intérieure ne connaîtrait pas de crise majeure et que le taux de croissance resterait élevé, la somme des résultats à obtenir dans les domaines économiques, scientifiques et militaires pour devenir une grande puissance est telle qu'il est difficile pour la Chine de réaliser cet effort en deux ou trois décennies.

A un horizon historique raisonnablement prévisible, un quart de siècle, la Chine ne fera que confirmer sa place de grande puissance régionale, dans un environnement qui la tiendra sous surveillance."

Extrait de "Puissances et influences. Annuaire géopolitique et géostratégique 2000-2001", sous la direction de A. Blin, G. Chaliand et F. Géré, aux éd. Mille et une nuits, 2000.

A consulter

. Michel Jan, "Le réveil des Tartares", éd. Payot, 1998.

. Michel Jan, "Atlas de l'Asie orientale", éd. Seuil, 1997.

. Jean-Luc Domenach et Philippe Richer, "La Chine 1949-1985", 2 tomes, éd. Seuil, 1987 et 1995.

. François Joyaux, "La Tentation impériale. Politique extérieure de la Chine depuis 1949", éd. Imprimerie nationale, 1994.

 

 

   

Biographie de Ludovic Woets, consultant en géostratégie

 

 

  Historien et géographe de formation, L. Woets est consultant en Défense, en Géostratégie et Intelligence Stratégique.

Depuis 1995, il exerce des fonctions de consultant auprès du Ministère français de la Défense (Etat-major des Armées EG, Etat-major des Armées RI, DAS, DGA, ), du C.H.E.A.R ainsi que pour plusieurs groupes industriels et sociétés du secteur de l’armement. Il intervient aussi en tant qu’expert et conférencier auprès de la BFCE, l'ACECO, et de l’APM.

En 1995-1996, il a été consultant auprès du Centre d’Analyse et de Prévision du Ministère des Affaires Etrangères.

Il est l’auteur d’articles et de notes géopolitiques, ainsi que d’un livre, "L’Europe de la défense – Aujourd’hui et l’an 2000", chez l’Harmattan.

Ludovic Woets prépare actuellement un livre sur le devenir des guerres, et un ouvrage sur la Géopolitique du XXIe siècle.

Pour le joindre: woets.ludovic@wanadoo.fr.

 

 

     

 

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