Vidéo et synthèse rédigée

Vidéo. Que faire pour Gaza ? Avec R. Momtaz

Par Emilie BOURGOIN, Fraternité Générale, Muriel DOMENACH, Rym MOMTAZ, le 21 septembre 2025  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Intervenante : Rym Momtaz, est chercheuse et géopolitologue après avoir été journaliste pendant 16 ans. Elle travaille au carrefour de trois spécialités : le Levant (Liban, Israël, Territoires Palestiniens, Syrie), la politique étrangère de la France et les questions stratégiques européennes ainsi que la politique aux Etats-Unis.
Fraternité Générale est un mouvement citoyen créé en 2015 à l’initiative d’Abdennour Bidar et de Fabienne Servan-Schreiber, pour promouvoir la fraternité partout en France.
Muriel Domenach, Haute fonctionnaire, a été Ambassadrice de France auprès de l’OTAN de 2019 à 2024 après un parcours dans les affaires de sécurité. Elle participe à l’initiative #AuContactCitoyensCitoyennes ! lancée par Fraternité générale qui vise à activer les échanges avec les jeunes sur les enjeux de citoyenneté, de société, de géopolitique, et d’Etat de droit en déployant des auteur.es de films documentaires, réalisateurs-trices de films de fiction, et des praticiens de la justice et de la géopolitique.
Synthèse par Émilie Bourgoin, étudiante en dernière année de Master Sécurité et Défense à l’Université d’Ottawa, après un BBA à l’EDHEC. Elle a travaillé en alternance au sein de la cellule sûreté d’un grand groupe. Elle est en charge du suivi hebdomadaire de l’actualité des livres, revues et conférences géopolitiques comme de la rédaction des synthèses des épisodes de l’émission Planisphère pour Diploweb. Synthèse, relue et validée par M. Domenach.

Au cœur du conflit à Gaza, la communauté internationale peine à trouver sa voix entre soutien à la sécurité d’Israël et défense des droits palestiniens. Pourquoi les États-Unis, pourtant influents, ne parviennent-ils pas à exercer de pression sur Tel-Aviv ? Comment expliquer les divisions européennes et l’impuissance de l’Union face à un conflit qui menace la stabilité régionale ? Rym Momtaz décrypte les blocages, les incohérences et les initiatives diplomatiques émergentes.
Vidéo de 7’ et synthèse rédigée.

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Synthèse rédigée par Emilie Bourgoin. Relue et validée par M. Domenach

LA GUERRE à Gaza, déclenchée après les attaques terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre, a mis en évidence l’incapacité apparente de la communauté internationale à réagir de manière cohérente et efficace. Entre soutien indéfectible à la sécurité d’Israël et défense des droits légitimes des Palestiniens, les grandes puissances et organisations internationales peinent à trouver un positionnement équilibré. Cette situation révèle des fractures politiques, historiques et diplomatiques, tout en soulignant l’importance d’initiatives nouvelles pour sortir de l’impasse.

Un traumatisme fondateur et une riposte controversée

Les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 ont profondément marqué Israël, générant une réponse militaire d’une intensité telle qu’elle dépasse désormais les limites acceptables du droit international. Cette réaction disproportionnée place le conflit dans une zone grise, difficile à défendre sur la scène mondiale et accroît la perception d’impuissance de la communauté internationale.

 Vidéo. Que faire pour Gaza ? Avec R. Momtaz
Rym Momtaz
Chercheuse et géopolitologue après avoir été journaliste pendant 16 ans.

Les dilemmes de la communauté internationale

Depuis le 7 octobre 2023, les États et organisations internationales cherchent un équilibre fragile : d’un côté, réaffirmer leur soutien à la sécurité d’Israël, et de l’autre, défendre les droits et la sécurité des Palestiniens ainsi que la perspective d’une solution à deux États. Cette double exigence se révèle particulièrement complexe dans un contexte où les violences s’intensifient et où les tensions politiques internes influencent la diplomatie des différents acteurs parties prenantes ou s’efforçant d’apaiser le conflit.

Le rôle ambigu des États-Unis

Bien que le président J. Biden ait exprimé des divergences avec le gouvernement Netanyahou, il s’est refusé à exercer toute pression réelle sur Israël. Historiquement, les États-Unis avaient déjà su infléchir la politique israélienne, comme Ronald Reagan en 1982 lors de l’invasion du Liban.

Les divisions européennes et les limites de l’UE

L’Union européenne souffre d’un manque d’unité. L’Allemagne, marquée par la mémoire de la Shoah, refuse toute pression sur Israël, entraînant d’autres États membres sur cette position. Pourtant, l’UE dispose de leviers significatifs, notamment sa place de premier partenaire commercial d’Israël, qui pourrait avoir un impact majeur dans un contexte de guerre coûteuse. L’incapacité à utiliser ce levier révèle une faiblesse stratégique.

La position singulière de la France

La France tente de maintenir une ligne équilibrée : garantir la sécurité d’Israël tout en défendant les droits des Palestiniens et le respect du droit international. Elle insiste également sur la nécessité d’éviter tout double standard entre Gaza et l’Ukraine. Depuis novembre 2023, Emmanuel Macron exclut toute gouvernance de Gaza par le groupe terroriste Hamas et rappelle qu’Israël a le droit de riposter, mais dans les limites fixées par le droit international, des limites régulièrement dépassées par l’armée israélienne.

La question du double standard

Dans les pays du « Sud », et plus largement en dehors du monde occidental, la perception d’un double standard est vive. L’ « Occident » condamne fermement l’invasion russe en Ukraine, mais se montre impuissant face aux actions israéliennes à Gaza. Cette incohérence alimente une défiance croissante et fragilise la légitimité des puissances occidentales dans les débats internationaux.

Vers une initiative diplomatique pour la paix

Face à l’impasse, la France et l’Arabie saoudite portent une initiative en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien, perçu comme le seul moyen durable d’assurer la paix et la sécurité des deux peuples. Cette démarche implique :
. une prise de responsabilité accrue des pays arabes,

. le désarmement du Hamas, exclu de la gouvernance future de Gaza,

. une réforme de l’Autorité palestinienne pour relancer un processus démocratique crédible.

La question de la continuité territoriale palestinienne demeure cependant un obstacle majeur qui devra être abordé lors de futures négociations.

Conclusion

La crise de Gaza met en lumière les contradictions et les impuissances de la communauté internationale. Entre pressions insuffisantes des États-Unis, divisions européennes et défiance des pays du Sud, l’équilibre reste précaire. Pourtant, l’initiative franco-saoudienne autour de la reconnaissance d’un État palestinien pourrait ouvrir une voie vers une solution politique durable. La clé résidera désormais dans la capacité des acteurs régionaux et internationaux à s’engager dans une paix fondée sur le respect du droit international et la légitimité des deux peuples et de deux Etats à vivre en paix et en sécurité.

Copyright pour la synthèse rédigée Septembre 2025-Bourgoin/Diploweb.com


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| Dernière mise à jour le dimanche 21 septembre 2025 |