Philippe Boulanger est professeur des universités en géographie à Sorbonne Université (laboratoire Médiations). Il y dirige le master Gaed Géopolitique-Geoint, présenté en pied de page. Philippe Boulanger est l’auteur, entre autres, de « Géographie militaire » (2006), « Géographie militaire et géostratégie. Enjeux et crises du monde contemporain » (2015, 2e éd.), « La Géographie, reine des batailles » (2020) et « Planète Médias. Géopolitique des réseaux et de l’influence » (2021, 2e éd.). Il vient de publier « Introduction à la géostratégie », coll. Repères Géopolitique, éd. La Découverte.
Propos recueillis par Pierre Verluise, Docteur en Géopolitique, fondateur du Diploweb.com. Producteur de trois Masterclass sur Udemy : "Les fondamentaux de la puissance" ; "Pourquoi les données numériques sont-elles géopolitiques ?" par Kévin Limonier ; "C’était quoi l’URSS ?" par Jean-Robert Raviot.
Voici la présentation d’une pépite qui rassemble en 128 pages des connaissances à la fois larges et précises pour permettre d’améliorer nos connaissances en matière de géostratégie. Philippe Boulanger qui publie « Introduction à la géostratégie », coll. Repères Géopolitique, éd. La Découverte répond aux questions de Pierre Verluise pour Diploweb.com.
Pierre Verluise (P. V.) : Le premier chapitre de votre ouvrage présente l’invention de la géostratégie. Vous remontez jusqu’à l’Antiquité et le lecteur apprend beaucoup. En restant plus proche de nous, quels sont les grands moments de l’essor de l’approche géostratégique au XXe s. ?
Philippe Boulanger (P. B.) : Le premier chapitre, en effet, est intitulé « L’invention de la géostratégie ». Il aborde, de manière synthétique, les grandes étapes de développement de la pensée géostratégique qui est étroitement liée à celle de la géographie militaire depuis l’Antiquité. Il met en évidence trois temps essentiels.
Le premier se situe sur une longue période qui s’étend de l’Antiquité au XVIIIe siècle. La pratique de l’activité militaire est étroitement liée au sens de l’espace et du terrain. Celui-ci est le socle culturel de tout stratège ou tacticien dans toutes les civilisations. Sun Tse, dans « L’Art de la guerre » dès le VIe siècle avant J.C, est l’un des premiers à avoir laissé une trace de la prise en compte du savoir géographique. Le terrain, nous apprend-t-il, est l’une des cinq variables de la stratégie avec la vertu, le ciel, le général et la méthode. Bien d’autres théoriciens de l’art militaire y accordent une attention spécifique comme Machiavel, dans L’Art de la guerre (1521), qui aborde des considérations tactiques et des réflexions stratégiques en rapport avec la gouvernance politique. Les penseurs de la « Petite guerre » au XVIIIe siècle réfléchissent tout autant au milieu naturel pour concevoir des modes d’actions de harcèlement et de guérilla. La prise en compte du milieu naturel à des fins militaires, à cette époque en Europe, annonce d’ailleurs les débuts de la géographie militaire, dont le terme apparaît dans la langue française en 1794, et s’élabore parallèlement aux progrès de la cartographie militaire. Toutefois, durant cette longue période de développement de l’art militaire, la géostratégie ne constitue pas encore une approche distincte de la géographie militaire. Il faut attendre la période suivante du XIXe siècle.
Le deuxième temps est celui de la géographie militaire qui devient une discipline dans les académies militaires et dans une production scientifique qui s’étend tout au long du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle. La géostratégie est l’un de ses éléments clefs. Le mot est employé, pour la première fois, par le général Giacomo Durando, ministre piémontais de la guerre en 1855 et défenseur de l’unité italienne. Dans « De la nationalité italienne, essai politico-militaire » (1846), il souligne que les données géographiques contribuent à créer un « lien de sociabilité » fondant la Nationalité contre les Autrichiens. Il envisage les composants globaux de l’espace italien, comme les chaînes de montagnes et les cours d’eau, pour définir une mode d’action militaire. Si le raisonnement géostratégique est bien antérieur, le mot naît au milieu du siècle mais connaît peu de succès par la suite, du moins jusqu’à la Guerre froide. Les penseurs de la géographie militaire en Europe évoquent d’ailleurs plutôt la géographie stratégique, comme le colonel Sironi dans Essai de géographie stratégique (1875), les grands accidents de terrain dans les considérations stratégiques sans en employer le mot. Il n’en demeure pas moins que le raisonnement est établi avec ses propres méthodes d’étude, ses concepts et ses spécificités. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, l’approche géostratégique révèle son originalité et se distingue de l’étude du terrain à l’échelle locale. Parfois assimilée à la géopolitique au début du XXe siècle, comme le montre la « géopolitique militaire » du général d’artillerie allemand Karl Haushofer, devenu universitaire dans les années 1920, elle se définit comme l’étude de la stratégie dans les grands espaces, c’est-à-dire à l’échelle d’un ensemble de pays, d’un continent ou de la planète. Les premiers grands courants de la géostratégie se remarquent durant cette période de développement des Etats-nations et des empires, des politiques expansionnistes des grandes puissances.
Le troisième temps est celui de la Guerre froide (1947-1991) jusqu’à aujourd’hui. Il apparaît une nouvelle production scientifique dans toute la pensée occidentale, d’auteurs essentiellement militaires. La menace d’emploi des armes intercontinentales et nucléaires et l’opposition entre deux grands blocs idéologiques jusqu’en 1991, l’essor du terrorisme international sur plusieurs continents et la connexion de leurs sanctuaires, l’émergence des guerres hybrides et des doctrines multi-milieux-multi-domaines, entre autres facteurs, participent à repenser la géostratégie en fonction des besoins stratégiques des puissances et des Etats. Ce troisième temps, marqué par des moments clefs plus récemment comme les attentats de septembre 2001 à New York ou la relance de la guerre russe en Ukraine depuis 2022, montre un intérêt croissant pour le raisonnement et la connaissance géostratégique. Le contexte d’incertitudes et de tensions multiples contribuent actuellement à son évolution.
La géostratégie se définit comme l’étude de la stratégie dans les grands espaces à partir des caractères de géographie physique et de géographie humaine.
P. V. : Votre deuxième chapitre aborde la géostratégie contemporaine. Quelle distinction faites vous entre géopolitique et géostratégie ? Comment définir la géostratégie à l’heure des guerres asymétriques ?
P. B. : La géostratégie est issue de la géographie militaire. Elle se définit comme l’étude de la stratégie dans les grands espaces à partir des caractères de géographie physique et de géographie humaine. La distinction entre la géostratégie et la géopolitique a suscité de nombreux débats et ouvrages depuis les années 1940 dans la communauté militaire et académique occidentale. Sans revenir sur ces grands courants de pensée, je retiendrai trois éléments importants.
Tout d’abord, la géostratégie est l’analyse de la spatialisation de la stratégie. Celle-ci,
qui s’est développée surtout à partir du XVIIIe siècle, se divise en plusieurs spécialités aujourd’hui : stratégie opérationnelle (combinaison de différentes forces sur plusieurs théâtres d’opérations pour conduire la manœuvre stratégique dans une région), stratégie générale (moyens déployés pour atteindre les objectifs de la stratégie totale) et stratégie totale (combinaison des moyens divers - politique, économique, diplomatique, etc. - pour atteindre les objectifs fixés par le pouvoir politique). La géostratégie apparaît alors comme une clef d’approche par les milieux et les types d’espaces de la mise en œuvre de ces différents modes d’action.
Ensuite, la géostratégie recouvre tout un ensemble de concepts d’ordre militaire. Les fronts continus et les espaces de bataille, les bastions naturels stratégiques et les sanctuaires en sont quelques exemples. Les grands espaces stratégiques comprennent des données physiques qui en font des zones refuge et de ressourcement pour préparer une contre-offensive ou différentes attaques. Les zones pivots, les centres de gravité et les nœuds stratégiques apparaissent également comme d’autres composants géostratégiques qui forment des réseaux particuliers en empruntant des routes dites stratégiques. Massifs montagneux, détroits, canaux, archipel d’îles, péninsules, plaines fertiles entre autres, sont à la fois des zones pivots pour conduire des offensives d’envergure et des centres de gravité qui comprennent des espaces militarisés (bases navales, aéronavales, terrestres, etc.).
Enfin, avec la modernisation des technologies de l’information et de la communication depuis la fin de la Guerre froide, les grands espaces considérés dans une dimension physique se sont élargis à une dimension immatérielle. Depuis les années 2010, toutes les doctrines et les stratégies militaires des puissances mondiales intègrent cette dynamique. L’infosphère, l’environnement numérique et l’espace électro-magnétique sont assimilés à de nouveaux espaces géostratégiques en interdépendance avec les espaces physiques. Cette intégration des milieux matériels et immatériels à l’échelle des grands espaces, voire à l’échelle planétaire, se distingue aussi comme une dynamique récente et permanente que l’Intelligence artificielle et le Geoint (« Geospatial Intelligence » défini comme fusion de données géolocalisées multicapteurs et multisources) renouvellent de manière profonde. L’apport de ces nouvelles technologiques numériques associées à des plus anciennes participe à renouveler la pensée géostratégique, sa pratique également, dans les espaces physiques et immatériels.
P. V. : Comment comprendre les enjeux géostratégiques contemporains ?
P. B. : Les études en géostratégie permettent de comprendre effectivement certains grands enjeux. Trois grandes dynamiques se remarquent depuis les années 1990.
La première dynamique concerne la diversification des crises structurelles à l’échelle mondiale. Celles-ci sont multiples et ont un impact sur les stratégies militaires des acteurs concernés. Entre autres, apparaissent de nouvelles menaces à l’échelle planétaire (terrorisme international, programmes militaires nucléaires de la Corée du Nord et de l’Iran, émergence des puissances militaires russe et chinoise), l’apparition de nouveaux espaces de conflictualité (l’espace numérique, l’Espace, la haute mer) et objet de convoitises pour l’exploitation des ressources naturelles.
La deuxième dynamique met en évidence le développement des rivalités militaires entre les puissances mondiales. De nouveaux enjeux géostratégiques portent sur la compétition entre grandes puissances mondiales, l’essor de nouvelles capacités militaires dans un contexte de compétition stratégique dans diverses parties du monde, l’élaboration de nouvelles pratiques de la guerre à l’échelle des grands espaces. La montée en puissance de la Russie le montre bien dans son environnement périphérique (annexion de la Crimée en 2014, guerre d’Ukraine depuis 2014, pression en mer Baltique et dans le Caucase du Sud ainsi que dans les îles Kouriles).
La troisième dynamique est liée à la remise en cause de certains composants de l’équilibre mondial. La notion de délitement de l’ordre international s’est imposée dans les années 2010 pour désigner la crise du multilatéralisme comme conséquence de la compétition stratégique. Certains espaces deviennent les nouveaux champs de la compétition stratégique comme l’Espace extra-atmosphérique (concurrence pour l’exploitation des ressources de la Lune dans le « New Space »), l’environnement numérique (prolifération des cyberattaques à l’échelle mondiale depuis les années 2000) ou l’infosphère (par exemple, la propagande dans les médias internationaux russes depuis 2014). Toute une série de facteurs déstabilisateurs conduit les États à adapter leur stratégie générale de défense dans un ensemble de territoires.
P. V. : Le troisième chapitre aborde la géostratégie au service de l’art militaire. A l’heure du numérique, pourquoi la géographie physique et la géographie humaine sont-elles des piliers majeurs de la géostratégie ?
P. B. : La géostratégie s’appuie sur les deux piliers de la géographie, à savoir la géographie physique et la géographie humaine. La dimension physique des grands espaces est un aspect essentiel pour comprendre les grandes lignes stratégiques d’un État. Toutes les doctrines stratégiques contemporaines le mentionnent. Elles soulignent encore son caractère permanent, peu évolutif sur le court terme que ce soit un milieu terrestre, maritime ou aérien. Elles l’assimilent généralement à des lieux concrets des affrontements entre les armées nationales ou des acteurs non étatiques sur de grands espaces. Chaque type d’espace physique présente aussi ses spécificités bien caractérisées que l’ouvrage propose de traiter.
La dimension humaine forme le second pilier de la géostratégie, surtout prise en compte à partir de la fin de la Guerre froide. Au XXe siècle, la dialectique Terre-Mer en termes de potentiel d’affrontement a longtemps été prépondérante dans la manière d’envisager la dimension humaine de la géostratégie. Entre autres exemples, le « cordon insulaire stratégique », développé par l’amiral Lepotier en 1958, autour de l’Union soviétique durant la Guerre froide, maîtrisé par la puissance maritime que sont les Etats-Unis, relié par les voies maritimes à leurs arrières, constitue l’une de ces approches. Après la Guerre froide, l’approche humaine de la géostratégie apparaît plus diluée, moins précise en l’absence de blocs idéologiques avec une empreinte territoriale. Ce qui domine est ce qui est appelé l’Autre, c’est-à-dire des communautés humaines, souvent mal identifiées et peu connues. L’intérêt consiste à l’étudier à l’échelle régionale, continentale et planétaire pour mieux l’identifier. Tel a été le cas de l’Etat islamique dans les années 2010, de l’action de la Russie dans les années 2020. Le champ d’action de la géostratégie, dans ce domaine, conduit à raisonner en termes d’influence depuis les années 2000, étendu désormais à tous les espaces immatériels. Le sujet est donc toujours d’actualité.
Découvrez le sens exact des concepts de fronts continus et d’espaces de bataille, de bastions naturels stratégiques, de sanctuaires, de zones pivots, etc.
P. V. : Quels sont les grands concepts géostratégiques que le lecteur trouvera détaillés dans votre ouvrage ?
P. B. : Le lecteur pourra y découvrir les concepts essentiels de la géostratégie. Comme le titre le mentionne, l’ouvrage propose d’initier le lecteur aux concepts de fronts continus et d’espaces de bataille, de bastions naturels stratégiques (dont la conception remonte au XIXe siècle mais applicable encore aujourd’hui), de sanctuaires, de zones pivots (ou pivots stratégiques), de centres de gravité et de nœuds stratégiques, d’arc de crises.
P. V. : Dans le discours géostratégique, quel est le rôle de la carte ?
P. B. : Le discours géostratégique s’appuie le plus souvent sur la représentation cartographique pour asseoir sa crédibilité. Celle-ci s’inscrit dans la continuité des capacités d’influence et de dissuasion pour atteindre des objectifs politiques et idéologiques. Au XIXe et au début du XXe siècles, la carte d’État-major, parallèlement à son utilité tactique, est de servir d’outil politique et de cohésion pour planifier ou légitimer des conquêtes territoriales. Elle donne à voir une construction spatialisée d’une force politique et militaire contre un adversaire identifié. Différentes règles de construction de la carte, toujours plus élaborées, ont été établies depuis pour renforcer son impact auprès des lecteurs à des fins soit de propagande et de dissuasion, soit d’influence. Par exemple, la carte dite géostratégique, à l’échelle des grands espaces, peut-être à usage propagandiste, c’est-à-dire un moyen (parmi d’autres) de persuasion pour faire accepter une idée, une idéologie, une manœuvre politico-militaire. Sous le régime du IIIe Reich (1933-1945), les géographes et les militaires allemands les emploient comme arme de propagande pour justifier les conquêtes orientales et occidentales, l’exploitation des ressources au profit de l’Allemagne nazie, créer un climat de confiance et de protection pour l’opinion allemande et collaborationniste dans les territoires occupés, affaiblir la cohésion stratégique entre les Alliés.
Le discours géostratégique peut ainsi s’appuyer sur la désinformation pour affaiblir l’adversaire (un gouvernement, un État-major, etc.). Le procédé consiste à diffuser des erreurs et des fausses informations pour le déstabiliser et l’inviter à prendre de mauvaises décisions. Pour des raisons de sécurité nationale, les cartes sont alors falsifiées, trompeuses et manipulatrices. Plus récemment, à partir de la fin des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, le concept d’arc de crises s’appuie sur la même idée de faire adhérer à une représentation géostratégique une opinion publique la plus large possible, ce que propose d’étudier la fin de l’ouvrage. Il est élevé au rang de doctrine nationale pour certains États comme dans le Plan Yinon pour Israël en 1982, le concept stratégique de l’OTAN en 1991, le « Livre Blanc sur la défense et la sécurité » en France en 2008, le Grand Moyen-Orient de l’administration G. W. Bush (2003-2009), les livres blancs allemand (2006, Balkans et Afghanistan) et britannique (2010, Afghanistan à Corne de l’Afrique et au Moyen-Orient), etc.
P. V. : Enfin, vous dirigez à la Sorbonne le master Gaed Géopolitique-Geoint. Vous organisez de remarquables conférences sur ces questions, ouvertes au public sans inscription. Pouvez-vous nous présenter le Master Gaed Géopolitique-Geoint et ces conférence Geoint ?
P. B. : Je vous remercie de votre appréciation et de proposer aux lecteurs la possibilité de connaître cette nouvelle formation créée en 2020 et adaptée aux besoins des employeurs dans les domaines de la défense, sécurité et sûreté.
Le master GAED Géopolitique-Information géographique numérique (Geoint) de Sorbonne Université forme des cadres dans le domaine de l’imagerie spatiale, la fusion de données géolocalisées et l’analyse géopolitique. Il a pour objectif d’apporter à ses étudiants une méthode d’analyse des problèmes du monde contemporain qui constitue un savoir-faire pour l’aide à la décision. Il a vocation ainsi à former les futurs analystes spécialisés dans l’activité spécifique du Geoint (défini par fusion de données multi-sources et géolocalisées) au profit de différents ministères (Armées, Intérieur, MEAE) et de différentes entreprises.
Ce Master, qui fait intervenir des experts de chacun des domaines académiques et techniques, propose ainsi une formation initiale ou professionnalisante pour comprendre les enjeux géopolitiques des régions de l’Afrique sahélo-saharienne, du Moyen-Orient et de l’Asie occidentale. A cette approche régionale s’ajoute une approche thématique liée aux méthodes d’analyse, à la géostratégie contemporaine, aux mers et océans, à la sécurité et à la défense, aux outils de la géolocalisation, aux systèmes d’information géographique, à la cartographie et à l’infographie.
Enfin, ce master offre différentes voies de formation (recherche, alternance) et propose également une diplomation de Sorbonne Université dédiée à la géopolitique et au Geoint dans le cadre de la formation continue. J’invite les étudiants et les personnes intéressés à consulter le lien et à me contacter directement pour obtenir plus d’informations et candidater pour la prochaine année universitaire : https://lettres.sorbonne-universite.fr/actualites/focus-master-en-geopolitique-et-intelligence-geospatiale
Contact : philippe.boulanger sorbonne-universite.fr
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Plus
. Philippe Boulanger, Introduction à la géostratégie, coll. Repères Géopolitique, éd. La Découverte. Lire un extrait et découvrir la table des matières.
4e de couverture
L’approche géographique est étroitement liée à l’activité militaire depuis les origines des guerres. Ses composants, qu’ils soient physiques ou humains, influencent d’une manière ou d’une autre la conception de la stratégie. La géographie stratégique, qu’on appelle géostratégie à partir du XIXe siècle, devient alors une spécialité de la science militaire pour l’aide à la décision.
À partir d’exemples passés et actuels, cet ouvrage apporte des clefs d’analyse de l’approche géostratégique. Il s’articule en trois chapitres : l’invention de la géostratégie de l’Antiquité au XXe siècle ; la spécificité de la géostratégie contemporaine, en particulier à l’ère des guerres asymétriques ; la géostratégie au service de l’art militaire, dans un contexte de diversité des concepts et des représentations.
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