Conflit territorial Japon/Chine en mer de Chine orientale

Par Jean-Emmanuel MEDINA, le 8 mai 2013.

Docteur en Droit international et relations internationales, membre associé au Centre de droit international (CDI) de l’Université Jean Moulin Lyon III. Il intervient régulièrement pour Mediaterre.org, un site d’informations mondiales francophone pour le développement durable.

Titre du document :
La carte du conflit territorial Japon/Chine en mer de Chine orientale

Document ajouté le 3 mai 2013
Document JPEG ; 123991 ko
Taille : 1200 x 926 px

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Commentaire de la carte

Le Japon et la Chine entretiennent en mer de Chine orientale des relations conflictuelles quant à la délimitation de leurs zones de souveraineté respectives. Les deux puissances se réfèrent à la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (convention de Montego bay du 10 décembre 1982) afin de justifier leurs revendications.

. Tokyo se fonde sur l’application des principes relatifs à l’établissement de la zone économique exclusives (ZEE) autorisant un État côtier à exercer ses droits souverains en matière d’exploration et d’usage de ressources au-delà d’une zone située à la limite extérieure de la mer territoriale et adjacente à celle-ci, jusqu’à 200 milles marins des lignes de base (370,4 kilomètres).

. Pékin s’appuie sur les principes relatifs à la délimitation du plateau continental juridique permettant aux États côtiers d’étendre leurs frontières aux bords du sous-sol marin du plateau continental, à une distance maximale de 350 milles marins (648,2 kilomètres) des lignes de base en fonction de la morphologie et la géologie de la marge continentale. De cette manière Pékin entend exercer ses droits souverains relatifs à l’exploration et à l’exploitation des ressources naturelles des fonds marins et de leur sous-sol à l’exclusion des eaux surjacentes. La zone revendiquée par la Chine est aussi proche des îles formant l’archipel japonais en raison de la particularité du sous-sol marin de la mer de Chine orientale. Celui-ci est constituée d’une vaste étendue sous-marine finissant par sombrer dans la fosse d’Okinawa.

Les conséquences d’un tel découpage, autant sur la jouissance des richesses naturelles de la zone litigieuse (exploitation des champs d’hydrocarbures supposés) que sur l’occupation d’une position stratégique dans cette zone de géoconfluences majeures (routes du commerce maritime), exacerbent les relations politiques entre les deux puissances. L’opposition chinoise à la souveraineté japonaise sur les îles Senkaku/Diaoyu, qui a commencé à prendre forme en 1971, s’en trouve renforcée. L’occupation de ces îles offre au Japon un accès de facto au plateau continental sur lequel elles reposent, et constitue la pierre angulaire de son argumentation dans l’éventualité d’un règlement contentieux de son différend avec la Chine.

Par ailleurs, les États-Unis d’Amérique, présents militairement en Corée du Sud et au Japon, notamment sur l’île d’Okinawa, ont un intérêt stratégique à soutenir le Japon. Toutefois, depuis le début des années 2000, leur action est caractérisée par la volonté de ne pas se prononcer sur le fond du dossier.

Copyright Avril 2013-Medina/Diploweb.com


Plus

. Voir un article de J-E Medina, "Japon-Chine : Senkaku/Diaoyu, les enjeux du conflit territorial"


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