Diplomate au Quai d’Orsay. Charles Thépaut a travaillé en Syrie, en Algérie, et séjourné dans de nombreux pays de la zone. Il est actuellement détaché auprès du ministère allemand des Affaires étrangères, dans l’unité chargée du suivi de la situation politique au Liban, en Syrie, et en Irak.
Entretien avec le diplomate français Charles Thépaut qui publie « Le monde arabe en morceaux. Des printemps arabes à Daech », éd. Armand Colin, 2017. Il répond clairement aux questions de Pierre Verluise, docteur en Géopolitique, Directeur des publications du Diploweb.com. Un document qui sera utile pour déblayer le terrain des idées fausses, pointer les considérations à garder à l’esprit, faire le point sur la confrontation sunnites - chiites, faire le bilan des "printemps arabes" et le point sur la menace terroriste.
Pierre Verluise : A propos du monde arabe, quelles sont les idées fausses dont il faudrait se défaire ?
Charles Thépaut : La principale idée fausse est de considérer le monde arabe comme une région « spéciale » qui serait gouvernée par des règles différentes de celles qui régissent la politique partout dans le monde. Cette perception nous conduit à essentialiser les acteurs et à appauvrir notre réflexion.
J’ai en effet parfois l’impression que les débats sur la politique dans la région se focalisent sur des choses qui paraissent « exotiques » dans la culture locale, quitte à oublier ce qui fonde les rapports de force dans n’importe quelle région du monde. Il est naturel de vouloir comprendre ce qui fait l’altérité de l’autre mais cela ne doit pas monopoliser toute notre attention.
Voici deux exemples : l’un sur l’islam et l’autre sur les tribus.
Il est fréquent que l’on considère la place de l’islam en politique comme quelque chose de quasiment mystique. Quelque chose qu’il ne serait plus utile de décortiquer, tellement il est entendu que par nature cette religion aurait une relation particulière au politique. Il y a évidemment des spécificités dans les relations entre l’islam et la politique. Mahomet était en son temps à la fois un leader spirituel, un commerçant, un chef de guerre, un juge de paix et un administrateur. Ces différents rôles expliquent en partie la prégnance du religieux dans de nombreux domaines. Le rôle de la religion est cependant aussi, et surtout, gouverné par des dynamiques très classiques (rapport de force, légitimité, accès aux ressources). La religion, et pas seulement l’islam, est au Moyen-Orient instrumentalisée par différents responsables et c’est donc le rôle de ces acteurs qu’il faut analyser plus que la métaphysique d’une religion.
Autre exemple, le rôle des tribus : elles sont souvent présentées comme les seules unités politiques authentiques. Ce serait donc à leur niveau que la politique régionale devrait être organisée. Le terme « tribus » est souvent introduit dans la discussion pour la clôturer, par exemple en Libye, où l’on tire parfois comme conclusion que seules les tribus constituent des structures politiques efficaces. Ca n’a pas de sens. Certaines tribus comptent plus d’un million de membres et sont dispersés dans de multiples factions. D’autres sont plus petites et concentrées sur une zone précise, ce qui permet une plus grande cohésion. En réalité, les systèmes tribaux sont des formes de solidarité primaire larges et puissants, mais qui ne déterminent pas de formes politiques particulières. Les tribus sont ainsi le plus souvent des valeurs refuges en période de crise ou de conflit, mais elles ne constituent pas des modes complets de gouvernance. Par ailleurs, on oppose souvent les tribus aux Etats, alors même que le fait tribal a toujours été intégré dans le fonctionnement des Etats, soit comme facteur de cooptation, soit comme outil d’exclusion. Encore une fois, la science politique nous permet d’analyser assez précisément les mécanismes de légitimité et de solidarité qui se cachent derrière les tribus et nous permet ainsi d’améliorer notre compréhension de la région.
La conclusion que j’en tire est que l’analyse de la région n’est certes pas facile, mais elle n’en est pas moins accessible au grand public, dès lors que le débat public fonctionne avec un certain nombre de règles déontologiques. Il y a des chercheurs et des chercheuses, mais aussi des journalistes, qui sont sur le terrain, connaissent la région et peuvent en rendre compte dans le cadre d’échanges critiques. Chacun peut ensuite approfondir sa connaissance et sa compréhension à travers la très riche littérature qui existe sur la politique arabe. J’essaye en tout cas à travers mon livre de contribuer à cette démarche pédagogique en apportant des éléments d’analyse sourcés qui mêlent recherche universitaire, observations de terrain et données chiffrées.
P.V. : Quelles sont les trois principales considérations à garder à l’esprit pour comprendre le monde arabe, à la fois dans sa profondeur historique et son actualité ?
C. T. : Il est d’abord important de nous souvenir de tout ce qui nous lie au monde arabe : échanges scientifiques, économiques, croisades, alliances et guerres, colonisation, décolonisation, relations humaines… Cette histoire créé un « inconscient » qui peut biaiser notre analyse car elle draine des perceptions dépassées, comme par exemple des tendances orientalistes qui figent des images d’Epinal mais ne décrivent pas la réalité. L’oubli de cette histoire peut a contrario aussi nous conduire à ne voir que ce qui nous oppose actuellement à certains acteurs de la région (par exemple l’islamisme et le djihadisme) et à ne pas prendre en compte ce qui nous unit (la Méditerranée, les liens humains et culturels). Il faut ainsi tenter de faire la part des choses entre nos ressentis vis-à-vis de la région (souvent dominés par la conflictualité qui est indéniable mais qui n’est pas tout) et les phénomènes que nous ne regardons pas toujours suffisamment (démographie, activité de la société civile). Autrement dit, l’analyse de la région peut nécessiter un petit travail d’introspection pour contrer nos éventuels biais collectifs ou personnels.
Le corollaire de ce premier aspect est de se rendre compte qu’actuellement la région connaît un niveau de fragmentation politique très important. La géopolitique régionale est traditionnellement abordée à travers le prisme des interventions étrangères (américaines, russes, européennes, etc.) mais je pense que cela peut induire en erreur. Il y a évidemment des influences étrangères mais elles ne me paraissent plus être les forces motrices de la politique régionale. Elles sont de mauvais points de départ pour comprendre la situation. La politique régionale me semble beaucoup plus fondamentalement déterminée par des agendas locaux (les milices, les régimes, les acteurs de terrain,…). Les acteurs extérieurs subissent le rythme plus qu’ils ne l’imposent. Tous les six mois, la couverture médiatique tend à faire penser que tel ou tel acteur serait le maître du jeu régional (Qatar, puis Turquie, puis Arabie saoudite, puis Iran, puis Russie,…), jusqu’à ce que l’on s’aperçoive du contrôle très relatif que le pays en question a sur les évènements. Je parle ainsi dans mon livre d’une « région sans maître ». Il y a des crises internationales donc tous les acteurs internationaux sont très actifs, mais aucun d’entre eux n’a les moyens d’imposer ses conclusions. La conclusion pratique de ce constat est qu’il y a actuellement une somme considérable développements, de négociations directes ou implicites entre les acteurs, à la fois à des niveaux très locaux (par exemple des accords de cessez-le-feu autour de certains villages syriens ; ou la réaction des habitants de la ville de Ben Gerdane en Tunisie qui ont joué un rôle déterminant pour empêcher Daech de s’y implanter) et au niveau international (par exemple dans le cadre de la concertation internationale pour lutter contre Daech). Le résultat de cette multitude de tractations en Syrie, en Libye ou au Yémen est plus qu’incertain et rend très difficile d’envisager à court terme un nouveau système régional.
Il faut ainsi faire preuve d’une grande modestie dans l’analyse de la région. Les grandes catégories que nous utilisons depuis plusieurs décennies (« islamistes », « nationalistes », « laïcs »,…) sont bousculées par des recompositions très confuses. Les militaires égyptiens se sont alliés aux salafistes politiques d’Al Noor, les musulmans conservateurs tunisiens d’Ennahda se sont alliés avec les laïcs de Nida Tounès… Les catégories persistent, mais sont de moins en moins convaincantes. Les clivages qu’elles portent reflètent désormais moins des équilibres politiques que des traditions. Cette confusion doit nous conduire à être prudents et à nous prémunir contre les étiquettes « fourre-tout ». Ce n’est pas évident quand l’information se fait en 140 caractères mais c’est une forme d’auto-défense intellectuelle pour qui veut avoir une analyse rigoureuse.
P. V. : Quelles sont les réalités de la confrontation sunnites-chiites ?
C. T. : L’idée de « conflit sunnite-chiite » est une prophétie auto-réalisatrice. Plus elle s’impose comme grille d’analyse des conflits de la région, plus elle façonne la réalité et les acteurs s’ajustent par rapport à elle. Il est donc important d’identifier ce qui nourrit cette idée.
La dynamique est en fait assez récente car elle se nourrit de l’escalade stratégique entre Ryad et Téhéran entamée en 1979 avec la révolution islamique en Iran. Les mécanismes en jeu sont donc plus proches de ceux de la guerre froide que d’une opposition théologique indépassable entre les deux branches de l’islam.
Evidemment, il existe des différences profondes entre la doctrine chiite et la doctrine sunnite. Du côté chiite, les rites cultivent de surcroît des apparences « d’Eglise martyre » (l’expression est de l’orientaliste Louis Massignon) qui renvoient aux affrontements originels entre les partisans d’Ali, le gendre du Prophète, et les califes Omeyyades au sujet de la succession de Mahomet.
La force politique de l’idée de confrontation sunnite / chiite vient cependant surtout du fait qu’elle sert en Arabie saoudite comme en Iran à la fois l’appareil religieux et l’appareil sécuritaire. Le clivage ne s’est pas exprimé de manière très concrète sur le plan politique pendant plusieurs siècles, à tel point que certains s’interrogeaient même dans les années 1950 sur la pertinence théologique de conserver cette distinction. Depuis 1979, l’Iran - son clergé chiite comme ses gardiens de la révolution - et l’Arabie saoudite - son establishment wahhabite comme la famille royale -ont intérêt à alimenter l’imaginaire de l’affrontement car celui-ci leur permet de justifier leur politique étrangère.
L’imaginaire de la confrontation sunnite-chiite se développe d’autant plus facilement que les autres grands discours qui ont structuré la politique moyen-orientale sont en échec. Comme partout, les grandes idéologies (marxisme, capitalisme) ne fédèrent plus, mais c’est également le cas des discours proprement régionaux. Les puissances arabes qui ont à une époque su imposer le tempo régional (Egypte, Algérie, Syrie, Irak,…), notamment autour de la cause palestinienne, sont trop occupées à gérer leurs problèmes internes ou à protéger leurs frontières pour développer un narratif qui puisse concurrencer celui du conflit confessionnel. Il y a donc un vide que l’Iran et l’Arabie saoudite comblent.
La conséquence pratique est que des conflits dont les logiques sont au départ très spécifiques et le plus souvent liées à la pratique du pouvoir des dirigeants (soulèvements en Syrie contre la famille Assad et au Yémen contre Abdallah Saleh ; conséquences de l’intervention américaine en Irak, avec notamment les pratiques autoritaires de Nouri Al Maliki) se retrouvent amplifiés par les luttes stratégiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui interviennent directement ou indirectement en Irak, en Syrie et au Yémen. Derrière l’idée de conflit sunnite-chiite, il y a donc des combats bien réels, par exemple quand l’Iran mobilise des milliers d’Irakiens, de Pakistanais ou d’Afghans pour aller « défendre » les tombeaux chiites en Syrie (notamment celui de Sayda Zeynab à Damas). Il est dès lors désormais difficile d’ignorer cette dimension confessionnelle. Le piège pour nous, observateurs extérieurs à la région, est toutefois de considérer uniquement ce déterminant. Le clivage sunnite-chiite reste une justification souvent générale et a posteriori de décisions politiques en réalité motivées par des objectifs stratégiques très précis et profanes (maintenir la chaine d’approvisionnement du Hezbollah ; compenser le retard capacitaire de l’armée iranienne face au matériel très sophistiqué dont dispose les pays du Golfe).
P. V. : Les « printemps arabes », quels bilans ?
C. T. : Le seul bilan général qu’il est possible de tirer est celui de la clôture d’une phase historique entamée au XXe siècle avec l’accès à l’indépendance de nombreux pays arabes. La vague de soulèvements qui a traversé l’Afrique du Nord, le Proche Orient et le Golfe en 2011 a marqué le rejet de systèmes politiques qui ont épuisé leur légitimité originelle et dont l’incapacité à gérer de manière durable les crises économiques et sociales de leur pays les a considérablement fragilisés. Les pays qui ont le mieux résisté sont ceux qui disposaient de capacités financières importantes et qui ont ainsi pu éteindre les contestations grâce aux revenus des hydrocarbures (130 Mds$ de programmes sociaux en Arabie saoudite en 2011). Les « printemps arabes » ont ainsi symbolisé la fin d’un système, sans toutefois formuler d’alternatives claires.
C’est pour cette raison qu’au-delà de l’unité symbolique liée à des frustrations et des régimes similaires, les soulèvements ont été déterminés par des dynamiques différentes pour chaque pays. Leurs issues ont largement varié en fonction des circonstances nationales : capacité de compromis des partis politiques en Tunisie ; difficulté de construire sur le vide institutionnel laissé par Kadhafi en Libye ; intransigeance des Frères musulmans comme de l’Armée en Egypte ; stratégie du pire du clan Assad en Syrie ; fractures historiques Nord-Sud et rôle de l’ex-président Saleh au Yémen ; revendications anciennes de la majorité chiite au Bahreïn.
A part la réussite du dialogue national en Tunisie et les ajustements constitutionnels au Maroc, le bilan de ces différents mouvements nationaux apparaît en 2017 assez négatif et franchement dramatique dans le cas des mouvements qui se sont transformés en conflits régionaux. La demande de liberté et de dignité qui avait caractérisé les soulèvements n’a dans la majeure partie des cas pas pu être satisfaite car au-delà du champ politique, les solutions économiques et sociales n’ont pas été trouvées.
Les « printemps arabes » ont ainsi un goût amer pour une partie des populations de la région. La tentation du « c’était mieux avant » est forte mais c’est un peu vite oublier l’échec économique, la violence et les humiliations quotidiennes qui ont généré les soulèvements. Il faut garder à l’esprit que si certains systèmes autoritaires ont cédé face à la rue, c’est parce qu’ils étaient déjà à bout de souffle. Les populations locales, ni aucun acteur extérieur d’ailleurs, ne se sont pas dit à un moment « renversons ces régimes ». C’est la saturation dans différentes classes sociales qui a créé ces mobilisations puissantes. Et c’est justement parce qu’elles étaient spontanées que ces mobilisations n’ont pas pu fournir de solutions politiques évidentes.
Derrière les impasses politiques, il faut également rester attentifs aux évolutions ouvertes par les soulèvements. Dans toute la région, on a observé une libération de la parole et le développement de la société civile. La défiance vis-à-vis du politique est forte mais les sociétés continuent à vivre. Ces phénomènes sont difficiles à quantifier mais ils représentent les réponses les plus solides face à la propagande djihadiste et aux tensions confessionnelles qui se sont également engouffrées dans le vide créé par les soulèvements.
P. V. : Daech, le début de la fin ou l’amorce d’un renouveau de la menace terroriste ?
C. T. : Le renouveau de la menace terroriste est déjà là. Daech a en effet ouvert un nouvel épisode de l’histoire du salafisme djihadiste. L’organisation terroriste a introduit deux ruptures majeures par rapport à Al Qaida telle qu’Oussama Ben Laden l’avait développée.
La première concerne le choix stratégique fait par Daech, qui a mis en avant un projet étatique et décidé de se concentrer sur « l’ennemi proche », à savoir les gouvernements arabes. Daech s’est ainsi démarqué des positions d’Al Qaida, qui ciblait d’abord « l’ennemi lointain », à savoir « l’Occident » en général et les Etats-Unis en particulier. Dès lors, l’objectif principal de Daech a été la consolidation d’une assise territoriale et les attentats perpétrés à l’extérieur de la Syrie et de l’Irak n’étaient que l’une des composantes de l’action militaire de l’organisation.
La deuxième rupture concerne la capacité de recrutement de Daech. Le mouvement djihadiste avait le plus souvent été fragmenté et a longtemps essentiellement animé des petites cellules clandestines disposant de faibles capacités combattantes, d’où le recours à des attaques asymétriques spectaculaires mais nécessitant dans l’absolu peu de capacités opérationnelles. En profitant du fiasco américain en Irak après 2003, la branche irakienne d’Al Qaida est parvenue à recruter beaucoup plus largement. En rompant ensuite son allégeance avec Al Qaida et en déployant un registre symbolique très puissant à travers l’idée du Califat et les réseaux sociaux, Daech est parvenu à attirer au total près de 30 000 combattants issus de l’ensemble du globe.
Ces deux ruptures impliquent que l’empreinte de Daech va rester. L’organisation telle qu’elle a émergé fin 2013-début 2014 sera battue militairement et politiquement dès lors que Mossoul et Raqqa auront été reprises. Le projet étatique de Daech aura ainsi échoué. Cependant, la dispersion des combattants dans la région, notamment à la frontière syro-irakienne, le retour des combattants étrangers dans leur pays d’origine ou leur engagement sur d’autres théâtres de conflit, vont continuer à nourrir la menace terroriste dans de nombreux territoires.
Enfin, la force de la propagande de Daech est telle que son imaginaire va survivre sur internet. Qu’il s’agisse de trolls, de prédicateurs, de militants fanatiques ou d’âmes en perdition, le discours apocalyptique que Daech a mis en image va continuer de motiver ou de fasciner un certain nombre d’individus.
La difficulté de la tache est ainsi de parvenir à lutter concrètement contre les menaces physiques qui peuvent prendre de nombreuses formes, tout en éteignant le narratif nihiliste des terroristes.
Copyright Avril 2017-Thépaut-Verluise/Diploweb.com
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. Charles Thépaut publie « Le monde arabe en morceaux. Des printemps arabes à Daech », éd. Armand Colin, 2017.
4e de couverture
Véritable boîte à outils pour suivre l’actualité politique arabe, cet ouvrage s’appuie sur l’histoire longue des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient afin d’en expliquer les dernières crises : soulèvements de 2011, chute de régimes autoritaires, émergence de Daech, affrontements confessionnels, etc.
Mêlant synthèse de la recherche académique, cartes ou anecdotes de terrain, ce manuel de politique arabe décrypte l’évolution d’une région fragmentée, dont le destin est plus que jamais lié à celui de l’Europe. Le Maghreb reste un voisin mal connu. Les conflits en Syrie, en Libye et au Yémen, ou encore la reconquête irakienne contre Daech, amplifient la perception européenne d’un espace constamment en guerre. Les fortunes du Golfe alimentent les polémiques sur le rôle de ces pays dans l’économie mondiale et dans la diffusion de conceptions religieuses rigoristes.
S’il faut comprendre les conflits autant que la place de la religion dans les pays arabes, il est aussi important de porter son regard au-delà des chocs les plus spectaculaires. Derrière les violences qui crèvent l’écran, les sociétés se transforment en silence et dessinent tant bien que mal leur avenir.
Voir le livre de Charles Thépaut « Le monde arabe en morceaux. Des printemps arabes à Daech », sur le site des éd. Armand Colin
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