Docteur en histoire, professeur agrégé de l’Université, Patrice Gourdin enseigne à l’École de l’Air. Il intervient également à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence. Membre du Conseil scientifique du Centre géopolitique, l’association à laquelle le Diploweb.com est adossé.
Les caractéristiques démographiques expliquent bien des situations géopolitiques, aussi faut-il les étudier avec soin et méthode. Explication par Patrice Gourdin, à partir d’un extrait de son célèbre "Manuel de géopolitique". Nombre, évolution, composition, répartition et migrations sont à considérer. Pourquoi ? Comment ? Les réponses, la méthode.
Le nombre, la dynamique du nombre et la structure du nombre des êtres humains sont des facteurs clés de leur destin [1]. Ils contribuent à façonner les équilibres internes comme, par exemple : la répartition entre les sexes, l’accès à l’emploi, la distribution des richesses, l’influence entre les classes d’âge, entre les confessions religieuses ou les groupes ethniques, voire la détermination du poids électoral de chaque portion de territoire dans les démocraties authentiques. Il joue également un rôle dans le rapport des forces, en particulier économique et militaire, entre les États. Ainsi, aux États-Unis, « les experts militaires usent de la formule suivante : “les amateurs étudient la stratégie ; les professionnels, la logistique“. En géopolitique, les professionnels étudient la démographie ». Il faut se prémunir contre tout systématisme, en cette matière comme dans les autres, et ne pas tout ramener à la démographie. Mais beaucoup de faits nous incitent à ne pas négliger les caractères généraux des mécanismes démographiques, ainsi qu’à étudier les particularités propres à la population de chaque société. En effet, les dynamiques et les structures des populations des différents groupes humains présentent autant de spécificités que de points communs. Ainsi, aujourd’hui, selon les régions considérées, l’on peut, par exemple, s’inquiéter des conséquences et rechercher les causes de la surpopulation ou de la sous-population. Au-delà de ces tendances générales, les démographes, les sociologues, les politologues, analysent de multiples nuances et variantes qui résultent de facteurs particuliers à chaque société, et tentent d’en mesurer les conséquences. Les conflits impriment leurs propres marques sur les populations, comme le déficit des naissances et la modification du ratio hommes-femmes, notamment. Ils entraînent le déplacement de réfugiés en quantités plus ou moins importantes. Le recours aux viols de masse comme armes de guerre, outre les atteintes irréparables à l’être humain, suscite des fractures profondes qui affectent les rythmes démographiques des communautés frappées.
Une précaution s’impose vis-à-vis des chiffres : compte tenu des implications multiples qu’ils peuvent avoir, ils revêtent une importance considérable et deviennent des enjeux de pouvoir. Dans tout pays, le recensement constitue donc un acte tout autant politique que scientifique. Il en résulte des polémiques, des contestations, parfois des manipulations, voire l’interruption pure et simple. Par conséquent, la plus grande prudence s’impose : les chiffres peuvent faire partie de l’argumentaire des acteurs, comme l’illustre le cas du conflit israélo-palestinien [2] : depuis la naissance du mouvement sioniste, recensements et projections se trouvent largement sujets à caution. Les faits démentirent toutes les projections – systématiquement pessimistes – sur l’évolution de la population d’Israël. Les Palestiniens surévaluèrent tout aussi systématiquement leur nombre. Le responsable des statistiques auprès de l’Autorité palestinienne parlait du recensement de 1997 comme d’une “intifada civile“. Même les bilans des conflits appellent à la prudence :
« Fruits de techniques récentes, qui cumulent les approximations, ils sont rarement expliqués ou présentés avec les précautions dues. À la manière des sondages, ces bilans sont des extrapolations produites sur la base d’enquêtes auprès de quelques centaines ou de milliers de foyers, plus ou moins représentatifs, qu’on interroge sur le nombre de personnes décédées dans leur famille. Selon les techniques retenues ou les inclinations des auteurs, les résultats varient considérablement [3] ».
Est-il besoin de préciser que ces bilans servent souvent des objectifs politiques ? Dans la mesure du possible, l’analyse géopolitique procède à une analyse critique de ses sources et fait part des problèmes ou des doutes que soulèvent les comptages ou les projections.
Un inventaire exhaustif des situations n’entre pas dans le cadre de ce manuel. Observons simplement quelques facteurs démographiques qui contribuent, parfois, à l’étude géopolitique.
L’histoire offre des exemples multiples et contrastés des effets du poids du nombre. Ce dernier peut être un atout ou un handicap, selon les circonstances et la qualité de son encadrement. Une structure de coopération régionale comme l’Union européenne fixe le nombre des députés au Parlement de Strasbourg-Bruxelles et est amenée à pondérer ses mécanismes de prise de décision par la prise en compte des chiffres de la population de chacun des États membres. Cela ne reflète pas exactement l’idée que chacun se fait de sa puissance et retarde en partie la construction européenne. La France, détentrice de l’arme nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU se trouve derrière l’Allemagne qui, plus peuplée, n’en est pas moins privée de ces deux attributs décisifs sur la scène internationale. Si l’ONU fonctionne suivant le principe “un État, une voix”, le poids relatif de la population de quatre des cinq membres permanents est faible : avec environ un cinquième de la population mondiale, seule la République populaire de Chine peut s’appuyer – entre autres attributs – sur la force du nombre. Cela pose un problème de représentativité, même si d’autres critères (puissance économique et militaire, rayonnement culturel, notamment) corrigent considérablement ce handicap. Atout économique et militaire si l’État est solide (Haut Empire romain, France des XVIIe et XVIIIe siècles sur le continent européen, Chine à plusieurs reprises, par exemple), le nombre peut devenir un handicap. Notamment, il devient un fardeau (parfois insupportable) si l’État est faible ou en crise, ou si le volume des disponibilités en matière alimentaire, sanitaire, éducative, d’emploi ou de retraite croît plus lentement que la population. Situation que connurent et/ou connaissent la Chine, l’Inde ou le Brésil, par exemple.
L’évolution du nombre dans le temps joue un rôle non négligeable. Une population en forte augmentation appuie ou impose l’affirmation d’un État en tant que puissance et aide à sa reconnaissance internationale. La Mésopotamie, l’Égypte, la Chine ou Rome émergèrent dans l’Antiquité pour former de grandes civilisations, avec des États structurés et conquérants, en partie sous l’impulsion d’une vigoureuse croissance démographique. Sans un accroissement important de sa population, aux XVIIIe et XIXe siècles, l’édification par la Grande-Bretagne d’un immense empire et de la première puissance économique mondiale n’aurait pas été possible. La très forte natalité des populations musulmanes constitue un facteur déstabilisateur au Liban, où elle réduit la part des Chrétiens dans la population totale et induit chez eux le sentiment d’une menace. La crainte suscitée chez les uns et l’espérance née chez les autres que fonctionne un mécanisme analogue (à supposer qu’il existe [4]), contribue au maintien des tensions entre des Israéliens Juifs et Arabes, ainsi qu’entre Israéliens et Palestiniens. Mais la croissance démographique peut aussi constituer une menace : comment les pays pauvres pourront-ils satisfaire les besoins d’une population qui augmente rapidement faute d’une politique de limitation des naissances ? Les pénuries alimentaires et hydriques, le chômage, l’analphabétisme, les épidémies et l’entassement dans des bidonvilles demeurent les perspectives les plus probables pour les ressortissants de ces États et risquent de dégénérer en conflits armés, lesquels entretiennent et amplifient tous ces maux. Ainsi, pour nombre d’experts, la forte croissance démographique de l’Afrique constitue le principal frein au développement économique du continent [5]. Toutefois, sans nier les risques aggravés de tensions et de guerres, certains voient un avantage dans le doublement prévu d’ici 2050 de la population de l’Afrique subsaharienne : la main-d’œuvre jeune y abondera, alors que les données macroéconomiques mondiales devraient être favorables à un essor économique de l’Afrique [6]. La qualité des encadrements sociaux, économiques et politiques de la population déterminera donc largement l’avenir. Le nombre apparaît comme une donnée neutre par elle-même. Elle devient positive ou négative sous l’effet de plusieurs facteurs, parmi lesquels sa bonne ou sa mauvaise administration.
Lorsque la population augmente fortement, elle rajeunit. La plupart des pays en développement connaissent ce mouvement, que certains observateurs voient évoluer vers une “explosion de jeunesse“ qui culminera vers 2030. Les 15-24 ans représenteraient alors environ la moitié de la population du Proche-Orient et de l’Afrique subsaharienne. Certains redoutent un accroissement des migrations, une exacerbation de la violence intérieure et une désinhibition des dirigeants vis-à-vis de la guerre. Ils prédisent déjà une recrudescence des conflits, internes comme externes. Certains préconisent aux pays développés une politique multilatérale et le recours aux moyens suscitant l’adhésion (soft power) pour amadouer ces masses impatientes [7].
Certaines populations vieillissent et leur population augmente moins vite, stagne, puis diminue. Cela, parmi d’autres indices, témoigne du déclin d’une puissance et peut mener à sa disparition. Ainsi, l’effacement politique de la Grèce ancienne coïncide-t-il avec la baisse de sa natalité et explique-t-il sa soumission par Rome, au IIe siècle avant notre ère. Cette dernière, pour sa partie occidentale, connut le même destin entre le IIIe et le Ve siècles de notre ère (période du Bas-Empire) et sombra sous le coup des peuples “barbares”. Aujourd’hui, la population de la plupart des États européens, du Japon, de la Corée du Sud et de Singapour vieillit. Le poids des retraités risque d’y devenir économiquement insupportable aux alentours de 2050. De ce fait, de graves tensions intergénérationnelles et de graves dysfonctionnements financiers [8] menacent la stabilité de ces pays. Pour certains, le recul du nombre s’ajoute déjà au vieillissement : ainsi, le Japon perd des habitants depuis 2005 [9] et la relance de la natalité devient un problème politique majeur [10]. La Russie [11] régresse chaque année de 500 000 à 700 000 habitants et ses dirigeants s’inquiètent. Comment restaurer la puissance perdue, sans l’appoint du nombre et d’une population jeune ? Plus grave encore, qui mettra en valeur et protégera l’immense territoire de la riche partie asiatique, alors que des Chinois commencent à s’y infiltrer [12] ? Une récente étude estimait que le vieillissement et le recul de la population des États-Unis et de leurs principaux alliés du monde développé diminueraient leur capacité à assurer leur sécurité et celle du monde, notamment à cause du manque de soldats pour des interventions extérieures. Elle inventoriait également les conséquences probables sur le comportement des sociétés concernées : moindre acceptation du risque, diminution de la capacité d’innovation, modification de la vie et du débat politiques, accentuation des tensions interethniques, réduction de la mobilité des travailleurs, développement de l’extrémisme religieux, transformation de la cellule familiale [13]. Lors des élections de l’automne 2009 en Allemagne, par exemple, les retraités émirent des revendications spécifiques et escomptaient bien se faire entendre. Ils représentent un tiers de l’électorat et participent massivement aux scrutins, donc aucun parti ne peut se passer de leurs suffrages [14]. Du fait de l’allongement universel de l’espérance de vie, le vieillissement [15] commence à préoccuper aussi les pays en développement, en premier lieu la Chine, qui promit en 2009 une retraite d’ici 2020 pour ... 730 000 000 de personnes de plus de 60 ans vivant dans les campagnes [16].
Toutefois, rien ne semble strictement linéaire en la matière et les mouvements ne s’avèrent pas toujours inéluctables. Ainsi, « les pays industrialisés semblent connaître un - léger - regain de fécondité [17] ». De même, les faiblesses économiques et diplomatiques de la France de l’Entre-deux-guerres tenaient, en partie, à la saignée démographique subie durant la Grande Guerre, tandis que son retour en force après 1945 découla, notamment, de l’explosion démographique amorcée sous l’Occupation. L’un des grands mystères de la démographie niche ici : par quelles voies les couples en arrivent-ils à choisir de diminuer ou d’augmenter leur fécondité ? Et que dire du cas de la communauté juive américaine, elle qui connaît une « “explosion“ et [une] “implosion“ démographiques simultanées [18] » ? Comme toute population, elle dépend du taux de fécondité de ses femmes. Or, selon le courant d’appartenance, ce dernier semble varier considérablement : les laïcs non-pratiquants, les croyants libéraux et conservateurs seraient en voie d’extinction. En fait, seuls les orthodoxes et, surtout, les plus religieux progresseraient. Mais ces derniers représentent une part infime de l’ensemble.
Tous les déséquilibres dans la composition et la répartition de la population d’un territoire peuvent peser sur le destin de ce dernier, s’ils ne font pas l’objet d’une politique adaptée et correctrice.
La Chine et l’Union indienne, par exemple, souffrent d’un grave déficit de filles, ce qui fait planer la menace d’explosion d’une “bombe à retardement à la testostérone [19]“. Le ratio chinois est de 118 garçons pour 100 filles ; il monte à 120 garçons pour 100 filles dans le cas indien. Cela signifie que dans une décennie, des dizaines de millions d’adultes mâles, dans ces deux pays, ne trouveront pas d’épouse. Certains experts frémissent à l’idée des conséquences de la frustration sexuelle à une telle échelle. Ne risque-t-on pas de voir surgir un (des) conflit(s) pour la possession de femmes ? L’on évoque parfois le précédent des Romains, contraints, sous Romulus, après l’échec de la diplomatie, d’enlever les Sabines, ce qui entraîna une guerre. Toutefois, si nous suivons Tite-Live, la cause première de cette action était l’absence totale de femmes, donc l’incapacité de se perpétuer, pas la frustration sexuelle :
« Les Romains étaient désormais assez forts pour soutenir la lutte contre n’importe lequel de leurs voisins ; mais le manque de femmes condamnait leur puissance à s’éteindre au bout d’une génération, s’ils n’avaient pas l’espoir de faire souche à Rome et si les autres peuples refusaient de s’unir à eux [20] ».
Conscient de ces risques, le gouvernement indien vient d’instituer une prime de 5 000 dollars pour les familles qui gardent leurs bébés-filles et les scolarisent [21]. En revanche, les autorités chinoises, soucieuses d’enrayer la croissance globale de leur population, ne semblent pas décidées à abandonner la politique de l’enfant unique instaurée en 1979. Or, celle-ci est considérée comme la cause principale du déséquilibre contemporain [22].
Qui peut évaluer les conséquences de la modification annoncée de la structure de la population des États-Unis ? À en croire le Bureau du recensement, en 2042, les minorités devraient constituer plus de 50 % de la population totale. Il semble peu probable qu’émerge une majorité politique homogène composée par les Hispaniques, les Noirs, les Amérindiens, les Hawaïens et les métis. En revanche, les priorités intérieures et diplomatiques pourraient évoluer.
Les phénomènes générationnels jouent, également, un rôle très important. Nous avons évoqué plus haut la question financière, mais c’est loin d’être la seule. La rivalité pour le pouvoir politique peut opposer des classes d’âge. Lors du soulèvement post-électoral de 2008 au Kenya, les observateurs rejetèrent comme trop réductrice l’explication purement ethnique. Ils mirent en avant l’opposition de la jeunesse au maintien en place de dirigeants âgés, considérés comme incapables de comprendre et de résoudre ses problèmes : le président dont la réélection fut contestée, M. Kibaki, avait 76 ans, tandis que son adversaire, M. Odinga, en avait 62 [23]. En Inde, le nombre d’habitants de plus de 60 ans ne cesse d’augmenter. Selon une enquête réalisée en 2008, 40 % seraient maltraités par leur famille et 62 % vivraient sous le seuil de pauvreté. Outre le fait que l’État ne prend pas en charge les personnes âgées, il semble que les difficultés et les aspirations des jeunes générations contribuent à cette situation :
« Les jeunes couples urbains veulent leur indépendance. Ceux des campagnes migrent vers les grandes métropoles. Avec 80% de la population active qui travaillent dans le secteur informel, la plupart des retraités ne perçoivent pas de retraite et se retrouvent seuls. Autrefois membres respectés de la cellule familiale, ils sont devenus un fardeau et sont abandonnés. […] Les transferts de propriété sont à l’origine de la plupart des conflits [24] ».
Les Indiens âgés commencent à s’organiser, ce qui amena le gouvernement à faire voter, en décembre 2007, une loi punissant les enfants qui ne prennent pas soin de leurs parents. Soit, « mais qui va traîner ses enfants devant les tribunaux, surtout à un âge avancé ? [25] ». Par surcroît, les dirigeants politiques opèrent un rapide calcul : sur environ 1 200 000 000 d’habitants, le pays compte environ 5 % de plus de 60 ans, alors que 65 % ont moins de 35 ans. Les réserves électorales se trouvent dans la jeunesse. En Chine, les dirigeants ne se soucient pas d’électorat, mais la stabilité de leur pouvoir dépend néanmoins en partie de la démographie. L’immense majorité des Chinois âgés dépendent de la solidarité familiale. Aujourd’hui, ils comptent pour 10 % de la population, mais leur nombre augmente rapidement et cela devrait durer longtemps. Or, la politique de l’enfant unique pratiquée depuis trente ans produit des effets négatifs : la charge qui retombe sur les jeunes générations risque de se révéler insupportable, même en l’absence de changement des mentalités. Le maintien de la solidarité familiale pourrait s’avérer financièrement hors de portée des enfants.
Des discriminations de nature démographique peuvent résulter des tensions interethniques dans certains États multiethniques. Dans cette hypothèse, la situation s’envenime. Récemment, la Cour constitutionnelle de Macédoine a invalidé un article de la loi “nataliste“ votée par le Parlement de Skopje. Le gouvernement avait en effet décidé d’accorder une allocation pour les mères d’un troisième enfant, mais cela uniquement dans les municipalités où le taux de natalité était faible. De fait, cela revenait à exclure la minorité albanaise du bénéfice de la prestation et à garantir la pérennité de l’avantage du nombre aux Macédoniens, moins prolifiques. La Cour constitutionnelle justifia d’ailleurs son rejet par le caractère “discriminatoire“ de la loi [26]. Mais tous les États ne disposent pas de Constitutions et de mécanismes juridiques aussi respectueux de l’égalité entre les hommes. En Chine, la politique de “l’enfant unique“ suscita, entre autres, l’opposition des minorités ethniques, qui la considéraient comme l’outil d’une stratégie visant leur déclin, voire leur disparition.
L’existence de minorités, d’une part, les inégalités régionales, d’autre part, sont des facteurs potentiels de déstabilisation, exacerbés lorsqu’ils se conjuguent. Le fait que la population du Darfour soit à dominante “noire”, alors que la classe dirigeante du Soudan se recrute dans la composante “arabe” des habitants, explique en partie la marginalisation de l’ouest du pays, la protestation d’une fraction de la population de la région et la violence de la répression gouvernementale. Le sud-est anatolien de la Turquie, majoritairement peuplé de Kurdes, fut longtemps maintenu dans sa situation de sous-développement, ce qui entretint le mécontentement et la rébellion. Les habitants du haut plateau tibétain, durablement rétifs au régime communiste, furent également longtemps maintenus dans la misère et le retard, ce qui pérennisa l’opposition à l’occupation chinoise et la fidélité au dalai lama. Depuis 1994, Pékin a engagé une politique de développement économique, tandis que les autorités turques firent de même, avec le Great Anatolian Project mis en œuvre en 1989.
Les migrations influent éventuellement sur les équilibres internes et les relations entre États – voisins ou non. L’importance numérique et médiatique des populations chassées de leur territoire est grande. Les instances officielles distinguent les mouvements forcés intra-étatiques et inter-étatiques. Dans le premier cas, on parle de personnes “déplacées“, dans le second, de “réfugiés“. Quel que soit l’espace dans lequel ces mouvements se déroulent, les populations qui en sont victimes souffrent considérablement. Le plus inquiétant, aujourd’hui, c’est que tout atteste d’un accroissement du phénomène, qui toucha plus de 37 000 000 de personnes en 2007 (26 000 000 de déplacés, 11 400 000 réfugiés) [27].
Innombrables furent les déplacements internes forcés. Tout au long de son histoire, la Chine implanta des Han dans les zones récemment conquises. Parmi les plus récentes populations noyées dans cette masse chinoise figurent les Mongols, les Mandchous et les Ouighours. Actuellement, Pékin tente de faire des Tibétains une minorité sur leur propre sol. Le mouvement migratoire s’accélère, depuis 2006, avec la mise en service du train Pékin-Lhassa et le développement de l’extraction minière dans la région “autonome“ [28]. Afin de briser leur insoumission permanente, Staline prit prétexte de leur soi-disant collaboration avec les nazis pour procéder à la déportation des Tchétchènes en 1944. Les civils tentèrent toujours de quitter les régions ravagées par des guerres (civiles ou étrangères) et cela continue. Le nombre d’Irakiens réfugiés hors de leur région d’origine s’élève à 2 250 000, tandis que 2 500 000 environ vivent dans d’autres pays du Moyen-Orient. Pratiquement aucun ne vit dans un camp, ce qui les rend moins visibles. Ils ont fui, soit les massacres intercommunautaires, soit les combats entre les Américains et leurs adversaires, soit le banditisme [29]. L’insécurité croissante dans le sud et l’est de l’Afghanistan, ainsi que les persécutions contre les Pashtouns dans le nord, avaient provoqué, fin 2007, le déplacement d’au moins 300 000 personnes [30]. Les observateurs étrangers constatent que les terres du Darfour changent de main au détriment de ceux qui ont fui leurs villages [31].
Tout aussi nombreuses furent les expulsions – forcées ou encouragées – de populations. Citons, notamment : les Juifs hors de Palestine en 135 ; les Juifs et les Musulmans hors d’Espagne en 1492 ; les protestants hors du royaume de France en 1685 ; les catholiques hors d’Irlande au XIXe siècle ; les Arméniens hors de l’Empire ottoman en 1915 ; l’“échange” de populations entre la Grèce et la Turquie de 1923 à 1926 ; les minorités polonaises hors d’URSS et les minorités allemandes hors d’Europe centrale, après la Seconde Guerre mondiale ; les hindous et les musulmans lors de l’accession à l’indépendance de l’empire des Indes, le 15 août 1947 ; les opposants au régime communiste en RDA, dans les années 1950, puis en Chine durant la Révolution culturelle ou à Cuba et en Indochine dans les années 1980 ; les victimes des épurations ethniques dans l’ex-Yougoslavie entre 1991 et 1999. Récemment, l’attention se porta sur les Rohingyas, minorité ethnique musulmane de Birmanie. Les persécutions qu’elle subit, ainsi que la misère dans laquelle elle croupit, la contraignent à émigrer par la mer, au prix de multiples dangers [32]. La liste immense des peuples victimes de ces pratiques démontre qu’il s’agit d’un mode de “régulation“ particulièrement usité.
Les contraintes économiques furent, de tout temps, à l’origine de déplacements humains. Par exemple, nombre d’immigrants européens à destination des États-Unis, au XIXe siècle, fuyaient la misère. Cette dernière alimente, depuis les années 1970, largement les flux de populations des pays du Sud vers ceux du Nord. Cette émigration engendre de très graves tensions, tant internes qu’externes. Une part des opinions publiques des pays développés s’inquiète des changements culturels (progression de l’islam, en Europe occidentale ; accroissement du nombre de catholiques, aux États-Unis, par exemple) et des déséquilibres démographiques potentiels. Il en résulte de vifs débats politiques, ainsi que la manifestation de sentiments xénophobes ou de comportements racistes. Les États du Nord, soucieux de leur stabilité et confrontés à leurs propres difficultés économiques et sociales, exercent des pressions sur les pays d’origine. En outre, ils mettent en place des “murs” et autres séparations dissuasives sur les points de passage les plus fréquentés. Les États du Sud doivent, tout à la fois, subir le mécontentement d’une partie de leur population et les pressions des pays développés, ce qui les place dans une situation plutôt délicate. Mais, n’en va-t-il pas de l’émigration comme de la dette du tiers-monde ? Le caractère massif du phénomène ne constitue-t-il pas, aussi, un moyen de pression entre les mains des dirigeants du Sud ? Encore faudrait-il qu’ils l’utilisent à bon escient et pour mener une véritable politique de développement. En effet, dans certains cas, les immigrés clandestins deviennent une arme entre les mains d’États servant de sas, comme la Libye : « les pays riverains de la Méditerranée ont besoin de Tripoli pour réguler le flot des immigrés clandestins, que la police libyenne lâche sur l’Europe, dès qu’elle a une revendication à faire valoir [33] ». N’oublions pas, par ailleurs, que l’immigration ne se limite pas à un flux Sud-Nord. Il existe de nombreux mouvements internes au Sud. Ainsi, en Afrique, parmi de multiples exemples, l’on peut citer les nombreux migrants des pays limitrophes vers la Côte-d’Ivoire jusqu’au début des années 1990 ou vers l’Afrique du Sud encore aujourd’hui.
Ces migrations contraintes donnent naissance à des communautés, plus ou moins solidaires, plus ou moins structurées et plus ou moins liées à leur pays d’origine (lorsqu’il en demeure un). Les plus solides forment les diasporas : Juifs, Arméniens, Italiens, Russes, Chinois, Indiens, Mexicains, notamment. Ces groupes exercent une influence variable, tant sur leur pays d’accueil que dans leur pays d’origine. Ils peuvent jouer un rôle économique, notamment par des transferts de fonds et/ou des investissements. Leur rôle culturel s’avère important, en particulier par le maintien et/ou la promotion de leur langue et de leurs traditions. Ils jouent souvent un rôle politique, tant pour infléchir la politique de leur pays d’origine (ou de celui qui inclut ce dernier), que pour influencer la diplomatie de leur pays d’accueil, comme le montre le militantisme arménien pour la reconnaissance du génocide de 1915. L’État turc se trouve aujourd’hui réduit à la défensive, tandis que toutes les grandes démocraties sont sommées de prendre position en qualifiant de “génocide“ le massacre de 1915. La diaspora tibétaine pèse, de même, sur la Chine et ses partenaires démocratiques. Parfois, le rôle de ces communautés s’avère déstabilisateur car certains de leurs membres peuvent nuire à la sécurité des États, en se livrant à l’espionnage, à des activités mafieuses ou terroristes. Lorsqu’un conflit éclate, les ressortissants des pays adverses font l’objet de mesures de surveillance, voire d’internement, comme les sujets des empires centraux en France durant la Première Guerre mondiale ou les Japonais résidant aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. L’armée de libération du Kosovo, en 1999, s’appuyait avant tout sur les Kosovars en exil et se livrait à des activités politico-militaires et criminelles. L’offensive des forces armées du Sri Lanka, en 2009, mit en lumière le soutien que les Tamouls de l’étranger apportaient aux Tigres, qui luttaient pour l’indépendance du nord de l’île.
La population, ou une fraction de celle-ci, devient parfois un outil dans la crise ou une arme dans l’affrontement.
Les déplacés et les réfugiés sont fréquemment et diversement instrumentalisés. Il s’agit d’une masse de manœuvre considérable, puisque l’on estime que près de 12 000 000 de personnes vivent dans des camps, dont certains en regroupent plusieurs dizaines de milliers.
La présence massive et visible de ces populations déplacées (à Khartoum, à Monrovia, à Freetown, à Dili, par exemple) constitue une “preuve“ de l’échec de ceux qui les accueillent : ils ne se trouvent pas en mesure d’assurer leur sécurité et de défendre ou restaurer la légalité. Leur légitimité en ressort diminuée, du moins leurs adversaires l’espèrent-ils. Les camps où se trouvent ces femmes et ces hommes deviennent des lieux où la guerre se poursuit par d’autres moyens. Il est facile de s’y fondre dans la masse et de continuer à influencer celle-ci, tandis que la satisfaction des besoins élémentaires nécessite beaucoup d’attention et de moyens qui pourraient servir au rétablissement de la sécurité.
Ils offrent un milieu dans lequel peuvent se fondre des gens cherchant à camoufler leur identité et/ou leur activité réelle.Citons, par exemple, les espions du bloc soviétique mêlés à ceux qui “choisissaient la liberté“ durant la guerre froide ; les “génocideurs“ Hutu fondus dans la masse des réfugiés fuyant les représailles tutsies en 1994 ; les immigrés clandestins tentant de s’installer dans les pays développés en accédant au statut de réfugié politique ; ou les islamistes radicaux cherchant à s’infiltrer, sous le même prétexte, au cœur du territoire de leur ennemi occidental, comme cela semblait être le cas parmi les réfugiés somaliens fuyant au Kenya en 2008. En outre, ces multitudes désemparées constituent un excellent moyen de déstabilisation. Les réfugiés palestiniens finirent par constituer un véritable État dans l’État, ce qui entraîna leur sanglante mise au pas en Jordanie en septembre 1970 et ce qui contribua à l’éclatement de la guerre civile au Liban en 1975. Lorsque, en 2007, l’Iran expulsa les réfugiés afghans présents sur son sol, il savait qu’il accroissait les difficultés du gouvernement, déjà fragile, de Hamid Karzaï et celles des Occidentaux – en premier lieu les Américains – qui l’appuient [34]. Que penser de la spontanéité des réfugiés palestiniens de la Bande de Gaza, lorsqu’ils forment des boucliers humains devant les maisons de responsables du Hamas susceptibles d’être visés par les frappes “ciblées“ de l’armée israélienne [35] ? En revanche, la spontanéité n’eut rien à voir dans le maintien de nombreux civils dans la zone de combat où l’armée du Sri Lanka anéantit la guérilla tamoule, entre décembre 2008 et avril 2009 : les militaires voulaient empêcher leurs adversaires de s’échapper et les insurgés utilisèrent les civils comme boucliers humains ou les enrôlèrent de force dans leurs rangs. Quant aux 300 000 personnes internées dans des camps au nord du pays, 20 000 combattants tamouls s’y seraient mêlés [36], ce qui n’incita pas les militaires à s’empresser de les libérer.
Même si le phénomène est beaucoup plus ancien, depuis la découverte de camps d’esclaves sexuelles en Serbie, en 1993, la communauté internationale est sensibilisée à une forme très particulière de l’instrumentalisation des êtres humains – essentiellement les femmes –, la pratique des viols de masse. La résolution n° 1325, condamnant la violence sexuelle comme arme de guerre qui frappe les filles comme les femmes, avait été adoptée en 2000 [37], mais sans grand succès. De plus, certains États comme la Russie et la Chine estimaient que le Conseil de sécurité n’avait pas à s’en saisir car cela ne constituait pas “une menace à la paix et à la sécurité internationale“. Néanmoins, en juin 2008, l’ONU traita de nouveau du problème. En effet, le caractère systématique de ces comportements démontre qu’ils s’inscrivent davantage dans une stratégie délibérée, qu’ils ne ressortissent aux “bavures“ du temps de guerre. D’une part, ils poussent les populations à fuir, ce qui prive l’adversaire de soutien. D’autre part, ils émeuvent moins l’opinion publique que des charniers, et ce d’autant plus que la honte et le rejet lié aux traditions poussent de nombreuses victimes au silence. L’est de la République démocratique du Congo (considéré comme la « capitale mondiale du viol [38] ») et le Darfour offrent, à cet égard, des champs d’observation sinistrement privilégiés. Violées et mutilées, les femmes se trouvent physiquement et moralement détruites. Le caractère public de ces crimes détruit les cellules familiales et les communautés villageoises [39]. Difficile de ne pas détecter un projet politique derrière ce “terrorisme sexuel [40]“. Aussi, un peu plus ferme que celle de 2000, la résolution 1820, adoptée le 19 juin 2008 par le Conseil de sécurité de l’ONU, « affirme […] que des mesures efficaces tendant à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent contribuer grandement au maintien de la paix et de la sécurité internationale [41] ».
Agir ou tenter d’agir sur les caractérisitiques démographiques d’une population s’inscrit toujours dans un projet politique. Il existe un lien entre pouvoir et démographie. Les données démographiques, ne se bornent donc pas à une mathématique plus ou moins complexe et attrayante. Elles fournissent des indications sur l’état des sociétés, leur(s) évolution(s), leurs éventuels problèmes internes et/ou externes. Elles alimentent également les argumentaires des protagonistes, notamment dans les compétitions pour la détention du pouvoir ou pour le partage des richesses. L’analyse géopolitique doit leur prêter la plus grande attention, en ne perdant jamais de vue le fait que les chiffres sont aisément manipulables et que les interprétations ne constituent pas une science exacte.
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Quelle(s) est (sont) la (les) caractéristique(s) démographique(s) de la population qui influe(nt) sur la crise ou l’affrontement ?
CHAMPS DE RECHERCHE
Outils pour étudier les caractéristiques démographiques de la population du territoire sur lequel se déroule la crise ou le conflit :
Les informations recueillies servent à repérer les caractéristiques démographiques des populations qui influent sur les événements. Le plus souvent un ou plusieurs des éléments suivants :
La liste n’est pas exhaustive, mais elle recense les facteurs qui apparaissent le plus fréquemment.
Une information est pertinente lorsqu’elle contribue à éclairer la crise ou le conflit que l’on étudie.
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Plus
[1] . « Five Population Trends to Watch », Foreign Policy, September, 2007.
[2] . Faitelson Yakov, « The Politics of Palestinian Demography », Middle East Quarterly, Spring 2009, pp. 51-59.
[3] . Bolopion Philippe, « Les bilans des morts de guerres, enjeux politiques », Le Monde, 12 avril 2008.
[4] . Ibidem.
[5] . May John and Guengant Jean-Pierre, « Africa’s Greatest Challenge is to Reduce Fertility », The Financial Times, March 13, 2008.
[6] . Severino Jean-Michel, « Préparons-nous à la métamorphose de l’Afrique », Le Monde, 4 septembre 2007.
[7] . Buxbaum Peter, « A Brave New Dangerous World », ISN-Security Watch, February 4, 2009.
[8] . Stolz Joëlle, « L’Autriche bientôt asphyxiée sous l epoids de ses retraites », Le Monde, 1er novembre 2009.
[9] . Lemaître Frédéric, « Les Japonais menacés de disparition », Le Monde, 29 septembre 2007.
[10] . Mesmer Philippe, « Au Japon, la baisse de la natalité a été au cœur de la campagne électorale », Le Monde, 30 août 2009.
[11] . Vichnevski Anatoli, « Les enjeux de la crise démographique en Russie », Russie.NEI.Vision, n° 41, IFRI, juin 2009.
[12] . Nodé-Langlois Fabrice, « Khabarovsk, un confin russe passé à l’heure chinoise », Le Figaro, 20 mai 2009.
[13] . Jackson Richard and Howe Neil, The Graying of the Great Powers. Demography and Geopolitics in the 21st Century, Washington, Center for Strategic & International Studies, 2008, 184 pages.
[14] . Petignat Yves, « La démocratie des cheveux gris », Le Temps, 14 septembre 2009.
[15] . He Wan & Kinsella Kevin, An Aging World : 2008. International Population Report, Washington, June 2009, U.S. Census Bureau (http://www.census.gov/prod/2009pubs/p95-09-1.pdf).
[16] . Koller Frédéric, « Pékin promet une retraite pour 730 millions de ruraux », Le Temps, 9 septembre 2009
[17] . Le Hir Pierre, « Nous serons 7 milliards de Terriens dès 2012 », Le Monde, 26 août 2009.
[18] . Guénois Jean-Marie, « Les juifs redoutent leur extinction à terme », Le Figaro, 6 mars 2009.
[19] . « Five population… », op. cit.
[20] . Tite-Live, Histoire romaine, I,9, traduction d’Annette Flobert, Paris, 1995, Garnier-Flammarion, pp.68-69.
[21] . Bouissou Julien, « Le gouvernement indien versera une aide financière aux familles pour les inciter à garder leurs bébés filles », Le Monde, 7 mars 2008.
[22] . Fragoso Michael, « China’s Surplus of Sons : a Geopolitical Time Bomb », The Christian Science Monitor, October 19, 2007 ; Philip Bruno, « Les stars chinoises font trop d’enfants », Le Monde, 26 janvier 2008.
[23] . « Beyond Tribalism », Newsweek, January 3, 2008.
[24] . Bouissou Julien, « Les vieux Indiens livrés à eux-mêmes », Le Monde, 23 janvier 2009.
[25] . Ibidem.
[26] . Nineska-Fidanoska Nina, « Le projet de baby-boom du gouvernement mis au placard », Utrinski Vesnik , 19 mars 2009, traduit et mis en ligne par Le Courrier des Balkans, 27 avril 2009.
[27] . Allix Grégoire, « “Les camps de régugiés sont des villes frustrées“ », Le Monde, 14 février 200ç.
[28] . Nivelle Pascale « Le Tibet, perle de Pékin », Libération, 19 mars 2008.
[29] . Ferris Elizabeth, « Regional Dimensions to the Iraqi Displacement Crisis and the Role of the United Nations », The Brookings Institution, October 25, 2007.
[30] . Koser Khalid, « Internal Displacement in Afghanistan », The Brookings Institution, November 8, 2007.
[31] . Bolopion Philippe et Rémy Jean-Philippe, « Des tribus “arabes“ remplacent les populations “africaines“ au Darfour », Le Monde, 13 novembre 2007.
[32] . Kauffmann Sylvie, « Boat people : l’armée thaïe en accusation », Le Monde, 24 janvier 2009.
[33] . Prier Pierre, « Révolution et pétrodollars : la Libye peine à définir l’après-Kadhafi », Le Figaro, 3 septembre 2007.
[34] . Calle Marie-France, « Comment l’Iran utilise les réfugiés pour tenter de faire éclater l’Afghanistan », Le Figaro, 6 juillet 2007.
[35] . Mitnik Joshua, « Palestinian Human Shield Give Israel Pause », The Christian Science Monitor, November 20, 2006.
[36] . Éditorial, « Le drame tamoul », Le Monde, 26 mai 2009
[37] . Nations Unies, Conseil de sécurité, « Les femmes, la paix et la sécurité », Résolution 1325, 31 octobre 2000.
[38] . Kristof Nicholas D., « Rape as a Strategy of War », The New York Times, June 15, 2008.
[39] . Herbert Bob, « The Invisible War », The New York Times, February 21, 2009.
[40] . Sommers Marc and Birch Kathryn, « Combat the Terror of Rape in Congo », The Christian Science Monitor, January 27, 2009.
[41] . Nations Unies, Conseil de sécurité, « Les femmes, la paix et la sécurité », Résolution 1820, 19 juin 2008.
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