Pierre-Antoine DONNET

Né à Colmar le 11 août 1953 d’une mère alsacienne et d’un père auvergnat, j’ai grandi à Mulhouse, ville industrielle, avant de rejoindre Strasbourg pour suivre l’enseignement de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP, Sciences Po). Passée la première année, je me suis inscrit en deuxième année en section Economie et Gestion Financière. J’ai obtenu le diplôme l’année suivent (1976). Suivre les cours à Sciences Po a été pour moi une expérience fabuleuse avec la découverte des relations internationales, du droit pénal, du droit public, de la philosophie et, bien sûr, de l’économie internationale.
J’en ai profité pour suivre également des cours de polonais et de russe à l’Université des Sciences sociales. Des milliers de Polonais ont émigré en Alsace avant la Seconde guerre mondiale. Ils y ont pour la plupart travaillé dans les mines de potasse dans le Haut-Rhin. Si bien que j’ai, à maintes occasions, rencontré des enfants de la deuxième génération d’origine polonaise. Ces contacts m’ont fait découvrir une identité slave très riche et m’ont incité à apprendre le polonais.
Mon premier voyage hors de France a été en 1976 à New York puis dans le Vermont grâce à un programme d’échange du Rotary Club. Mon deuxième voyage a été, la même année, au Mexique et au Guatemala, voyage fascinant lors duquel j’ai visité les hauts lieux de la civilisation Inca. J’en ai profité pour apprendre des rudiments d’espagnol.
En 1977, je suis « monté » à Paris, comme on dit. Avec un objectif bien précis : apprendre la langue chinoise. C’était là pour moi la porte d’entrée pour comprendre les civilisations extraordinaires de la Chine et de l’Asie de l’Est. Les caractères chinois (la langue compte quelque 36000 idéogrammes) sont encore en usage dans la langue japonaise de même qu’en partie dans la langue coréenne. La langue écrite vietnamienne en comptait beaucoup mais ils ont depuis longtemps été éliminés. Le confucianisme et le bouddhisme se sont répandus dans une bonne partie de l’Extrême-Orient où ils ont considérablement enrichi les cultures de cette vaste région.
Dès 1979, après les Etats-Unis et l’Amérique centrale, l’un de mes autres voyages au long cours a été pour l’Extrême-Orient. Après une dizaine de jours à traverser l’Europe puis les vastes étendus de la Russie à bord du célèbre transsibérien, je me suis arrêté deux jours dans la ville sibérienne d’Irkoutsk et ses maisons de bois multicolores. Puis, j’ai rejoint le port de Nakhodka (à l’époque la grande cité de Vladivostok était alors interdite aux étrangers) où j’ai embraqué dans un bateau pour le port de Yokohama au Japon. De là, j’ai voyagé dans une bonne partie de l’île de Honshu, avec en sus trois jours dans l’île de Hokkaido. Puis il m’a fallu, à grand regrets, quitter le Japon pour, en avion, me poser à Bangkok où j’ai découvert le fameux Triangle d’Or et ses montagnes peuplées de tribus comme les Karens, les Lisus dans le nord de la Thaïlande, le pays du sourire. J’ai achevé ce voyage par une semaine en Birmanie, un pays franchement extraordinaire. La Birmanie, aujourd’hui le théâtre de bouleversements politiques très tristes, est restée l’un de mes pays préférés, un pays où le temps s’est arrêté, où la population bouddhiste sourit au voyageur étranger.
J’ai obtenu le diplôme de chinois de l’INALCO en 1982. Un séjour d’un an à Taïwan (1981) puis d’un an également à Hong Kong (1982) m’ont facilité l’apprentissage de cette langue dont la grammaire est relativement facile mais qui exige un travail patient et obstiné pour assimiler les idéogrammes. De plus le mandarin est une langue tonale (4 tons plus un ton neutre) qui demande d’avoir une certaine oreille musicale. A Taïwan, j’ai pu y trouver un pays qui a su conserver les traditions chinoises largement disparues sur le continent chinois. Taïwan est aussi devenu depuis maintenant trente ans la seule démocratie vivante du monde chinois.
Sur le chemin du retour vers Paris, j’ai à nouveau emprunté le transsibérien avec, tout d’abord, un voyage en train de quatre jours entre Hong Kong et Pékin, puis deux jours pour traverser la Mongolie avant d’atteindre Oulan Udé, ville mongole aujourd’hui sur le territoire russe, où j’ai enfin rejoint le transsibérien vers Moscou. Le voyage suivant avait pour destination, en train toujours, Varsovie puis Strasbourg.
Ces deux diplômes en poche, j’ai déposé ma candidature pour entrer à l’Agence France-Presse, l’un des trois grandes agences d’information mondiales avec Associated Press et Reuters. Depuis mon adolescence, je rêvais de devenir journaliste. Rêve devenu réalité puisque l’AFP m’a ouvert ses portes en juillet 1982. Cette décision de la direction de l’AFP reposait, bien sûr, sur ma connaissance du chinois.
L’étape suivante a donc été mon départ pour Pékin, en août 1984. J’y suis resté jusqu’en février 1989. J’ai raté la couverture du massacre de la place Tiananmen le 4 juin 1989. Mais je me suis consolé de ce rendez-vous manqué avec l’écriture de mon premier livre sur la Chine, ou plutôt du Tibet. Ce livre qui a pour titre Tibet mort ou vif, paru en 1990 aux éditions Gallimard, a été plusieurs fois réimprimé, puis traduit en japonais, en chinois (à Taïwan bien sûr), en anglais et en polonais.
Rentré à Paris en 1989, j’ai travaillé deux ans au reportage économique de l’agence où j’ai retrouvé avec plaisir mes connaissances en économie. Chargé des institutions économiques internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale, j’ai beaucoup voyagé, essentiellement à Washington à l’occasion de la réunion annuelle du FMI.
Janvier 1993 a été l’année d’un nouveau départ, pour Tokyo. J’y suis resté, correspondant de l’AFP, jusqu’en décembre 1999. J’en ai profité pour apprendre la langue japonaise (j’avais suivi des cours du soir pendant un an avant mon départ). Une professeur de japonais très exigeante m’avait poussé à apprendre cette langue assez rapidement. D’autant que la connaissance de quelque 3000 idéogrammes chinois m’a facilité les choses.
Décembre 1999 a marqué un nouveau départ. Vers Varsovie où, pratiquant le polonais, je me suis intégré dans la découverte d’un autre pays communiste, membre du Pacte de Varsovie. En tant que directeur du bureau, j’avait également juridiction sur les trois pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) où je suis allé plusieurs fois.
Janvier 2001, encore un départ. Vers Chypre, Nicosie étant le siège régional de l’AFP pour le Moyen-Orient. Rédacteur en chef pour cette région, j’ai là encore beaucoup voyagé, au Liban, en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, en Jordanie, en Syrie, en Egypte, en Irak, en Iran, aux Emirats Arabes Unis, en Arabie Saoudite, au Koweït, à Oman. J’ai couvert la deuxième Intifada puis la seconde guerre en Irak. Ce séjour dans ce que l’on a coutume d’appeler « l’Orient compliqué » a été pour moi peut-être la plus grande source d’émerveillement de même que de grande angoisse. Je ne connaissais rien de cette région et il m’a donc fallu tout apprendre. Mais finalement, tout bien réfléchi, il en était mieux ainsi car cela m’a évité d’avoir des jugements préconçus qui souvent faussent l’impression que l’on peut en avoir. Place donc à la découverte et à la curiosité, qualité première d’un journaliste, la deuxième étant celle, toute aussi essentielle, de transmettre.
Mai 2005 a été l’année du retour à Paris, étant nommé rédacteur en chef central de l’Agence. Nouvelle aventure exaltante que celle de diriger l’ensemble du réseau des journalistes, des photographes et des vidéastes de l’agence à travers le monde. Parcours exténuant aussi qui m’a valu un infarctus du myocarde massif en novembre 2005 qui a bien failli m’emporter. J’ai donc pris la décision qui s’imposait d’elle-même, celle d’abandonner ces fonctions.
La suite se résume en quelques lignes. Directeur du bureau régional de Strasbourg, correspondant à Clermont Ferrand, puis pendant deux ans correspondant accrédité au siège des Nations Unies à New York. Puis enfin chargé des publications extérieures de l’agence.
A la retraite depuis 2018, j’ai retrouvé avec jubilation le travail de l’écriture en rejoignant l’équipe rédactionnelle d’Asialyst, site spécialisé sur l’Asie de l’Est, pour lequel je rédige une moyenne deux articles par semaine sur des thèmes essentiellement liés à la Chine, Taïwan, l’Australie, de même que les enjeux de l’affrontement entre les Etats-Unis et la Chine.
Je profite de mon temps libre pour la natation et la marche ainsi qu’à l’observation des planètes et des étoiles.

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Biographie mise à jour en septembre 2021



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