Comment développer l’industrie électronucléaire dans des conditions telles que la communauté internationale dans son ensemble et chacun de ses membres en particulier puissent vivre sur la planète Terre en sécurité et prospérité ?
François Géré propose ici des éléments de réflexion sous la forme d’un document pdf de 63 pages, disponible après l’introduction.
LE NUCLEAIRE peut être l’enfer de l’humanité. Il peut aussi lui apporter prospérité et sécurité. C’est affaire de sagesse et de prévoyance dans le cadre d’une bonne gouvernance.
Que signifie la notion de « bonne gouvernance mondiale du nucléaire » ? Tout simplement c’est développer l’industrie électronucléaire dans des conditions telles que la communauté internationale dans son ensemble et chacun de ses membres en particulier puissent vivre sur la planète Terre en sécurité et prospérité. Cela suppose que soient pris en compte l’existence des armes nucléaires et les problèmes posés par les risques de prolifération. On définit la prolifération comme la tentative d’acquisition d’armes nucléaires par des Etats, éventuellement par des groupes non étatiques de manière plus ou moins clandestine, parfois même pour certains gouvernements en violation d’engagements pris dans le cadre des traités comme le TNP. Nous avons nommé « déprolifération » la réduction des arsenaux conformément aux engagements pris entre 1968 et 1991 par les cinq puissances nucléaires ayant signé et ratifié le TNP. Ce processus entamé à la fin de la guerre froide s’est accompagné de nombreuses mesures de sécurité et de confiance visant à atténuer les risques d’affrontement. Début 2009, en raison d’un fort engagement américain en vue de réduire le rôle des armes nucléaires, on doit s’attendre à une relance de la dynamique de déprolifération.
Or depuis les débuts de son existence le nucléaire fait l’objet d’intérêts et de rejets multiples pour des raisons extraordinairement variées et forcément contradictoires.
Pour l’opinion internationale le nucléaire ce fut d’abord l’éclat spectaculairement dévastateur de deux bombes larguées sur Hiroshima puis Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A vrai dire, à l’exception du Japon, l’événement fut perçu comme une horreur de plus par des peuples soumis à cinq années voire plus dans le cas de la Chine d’atrocités, notamment les bombardements de terreur. Toutes ces opérations avaient pris pour cible la population civile d’un côté comme de l’autre. Ceci ne doit jamais être oublié.
Par ailleurs dans le domaine civil deux accidents de grande dimension ont créé un sentiment négatif à l’égard de l’industrie nucléaire. Three Mile Island, aux Etats-Unis, mars 1979, et bien plus gravement Tchernobyl, en Ukraine avril 1986. On fait parfois valoir que les accidents qui ont affecté les installations chimiques de Seveso en Italie, de Bhopal, en Inde (3 000 morts) et dans une moindre mesure l’usine AZF (France septembre 2001, 30 morts) se sont haussées à un niveau aussi catastrophique. Il n’importe. Les 4 000 morts d’Ukraine, (estimation des Nations Unies), et le nombre des personnes plus ou moins affectées par les rayonnements soit environ 70 000 ont de quoi effrayer légitimement.
Si la guerre froide bipolarisait le monde en deux camps, en revanche elle l’unissait dans la même angoisse d’une destruction planétaire totale par le risque d’un fatal échange des frappes thermonucléaires.
Elle a constitué comme une période de stase entre l’ancien temps des deux guerres mondiales et le nouveau qui, reconnaissons-le est celui du retour à la guerre et aux affrontements de toutes sortes, comportant des perspectives très inquiétantes d’escalade vers des niveaux susceptibles d’inclure la dimension nucléaire.
Les affrontements majeurs, de niveau mondial, étaient alors effectivement comme gelés et les crises se voyaient limitées, d’un accord tacite, par le verrou nucléaire.
Cette période révolue ouvre sur une nouvelle phase d’affrontements, potentiellement générateurs de guerres. Nous ignorons le degré de gravité -en dimension et en durée- qu’elles pourraient revêtir. Les alliances se formeront par rapport à des enjeux nouveaux, selon des combinaisons, voire des formes très différentes de ce que nous avions connu et qu’il nous faut penser dès maintenant. Ce sont les guerres pour la distribution ou la redistribution des ressources limitées, pour l’eau, les matières premières stratégiques, pour la gestion écologique de la planète. Ce pourraient être aussi les guerres de contre-prolifération nucléaire.
Afin d’éviter des affrontements de cette nature, l’industrie électronucléaire ne constitue pas la panacée universelle mais elle est désormais reconnue comme une des solutions permettant de satisfaire des besoins importants sur la longue durée dans le respect de l’environnement (voir le Livre Vert de l’Union Européenne de 2002 ) sous réserve de poursuivre les efforts en vue d’apporter des solutions satisfaisantes au problème du retraitement et du stockage des déchets.
Mais attention, ces nouvelles causes de guerre se développent dans un environnement où l’arme nucléaire existe, à disposition de certains Etats mais pas des autres. Nul ne saurait l’oublier.
Lire le document complet (61 pages illustrées), sous la forme d’un document pdf téléchargeable
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L’introduction ci-dessus est une version inédite pour sa deuxième partie, elle est sous Copyright 2010-Géré
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