Carte. L’évolution territoriale du Mexique : entre retrait et influence ?

Par David TEUSCHER, le 11 mai 2018.

Après une licence de commerce international, il est diplômé du Master géopolitique de Reims depuis juin 2017. Il prépare actuellement le CAPES d’Histoire-Géographie. Il développe une spécialité sur la géopolitique interne de l’Amérique du Nord, et les problématiques séparatistes plus largement. Depuis 2 ans il développe une recherche sur les perspectives d’évolution territoriale des États-Unis. Il travaille en indépendant à la réalisation de cartes et d’articles. Ses premiers travaux ont été publiés sur Diploweb.

Une carte inédite pour comprendre les singularités du Mexique, à travers le temps et l’espace, de l’empire à aujourd’hui, entre retrait et influence. Cette carte et son commentaire peuvent illustrer avec un exemple localisé la problématique du développement transfrontalier.

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Carte de l’évolution territoriale du Mexique : entre retrait et influence ?

Cliquer sur la vignette pour ouvrir la carte grand format de l’évolution territoriale du Mexique : entre retrait et influence ? Réalisée par David Teuscher pour Diploweb.com. Le Mexique impérial. Le Mexique dans son voisinage. Le développement transfrontalier.



Document ajouté le 9 mai 2018
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Le Mexique fait régulièrement parler de lui par l’actualité : cartels de drogue, corruption, pauvreté et violence politique. L’image du Mexique semble donc concentrée sur ses problèmes internes de cartels de drogue et d’immigration. Certes, ils occupent une place centrale. Mais ici, il est proposé d’opérer autrement. Il s’agit d’aborder le Mexique par sa projection hors frontières, de s’intéresser à son évolution territoriale : de l’empire mexicain à l’influence actuelle. Occulté par le narcotrafic, qu’en est-il de l’espace mexicain ? La carte suivante est le résultat d’une compilation de plusieurs sources sur la projection du Mexique dans son double cadre : Amérique du Nord et Amérique centrale. Cette carte offre différents niveaux de lecture : le Mexique dans son voisinage, son passé historique à aujourd’hui, d’un empire éphémère à ce qu’il en advient.

Il en ressort que la superficie mexicaine a suscité intérêts et appétits territoriaux de puissances extérieures. La perte successive des provinces du Nord a progressivement repoussé le Mexique plus au Sud. Puis, l’intervention française (1861-1867) a divisé le pays. Maintenant, ce sont les cartels qui se partagent et disputent le pays. Sur cette longue période, la question de l’étendue territoriale se pose. Par son histoire, la maîtrise, ou plutôt l’exercice du contrôle territorial n’a pas su s’imposer au Mexique.

Entre États-Unis et Mexique, la Mexamérique s’est popularisée par le journaliste Joel Garreau. L’attention se porte notamment sur ce territoire, aussi nommé El Norte. Son origine espagnole remonte au XVIème siècle. Perçus comme des Hispaniques américanisés du point de vue des Mexicains, ils sont surnommés Norteños (ou Northerners en Anglais), d’où le nom de la nation El Norte. Son influence se disperse à partir de la frontière mexicaine jusqu’à 1000 km dans le territoire états-unien. Elle parait ambivalente car prise en étau entre États-Unis et Mexique. Elle a donc longtemps été une hybride culturelle anglo-hispanique. Mais, aujourd’hui l’« hispanité » a pris le dessus par la langue, la culture et les normes de société. Pourtant, son économie est aussi bien orientée vers les États-Unis que le Mexique. D’ailleurs, selon l’universitaire Charles Tuxillo, beaucoup de Norteños préfèreraient se fédérer pour former un 3ème État-Nation de leur initiative. Ce qui place El Norte comme un véritable territoire intermédiaire faisant jonction entre États-Unis et Mexique.

Si la frontière Rio Grande/Rio Bravo illustre un lieu de rupture dû à un passé conflictuel, elle est aujourd’hui stabilisée. Elle est devenue un espace de développement transfrontalier qui correspond à dynamique principale qui anime le Mexique contemporain.

Concernant l’Amérique centrale, en dépit d’un passé commun, le Mexique ne développe pas des relations que la proximité géographique amènerait à le penser. Le commerce extérieur constitue un indicateur utile : en 2015, seulement 1,3 % des exportations étaient destinées à l’Amérique centrale, contre 81 % vers les États-Unis.

Enfin, un dernier point à évoquer. Suite aux guerres du Nord et à la séparation des pays d’Amérique centrale, le Mexique a perdu plus de la moitié de son territoire. Y aurait-il de possibles revendications territoriales ? Étonnamment, l’ancien fonctionnaire de la Défense, Douglas MacKinnon, va jusqu’à affirmer, selon ses sources, que l’armée mexicaine n’a pas oublié son éviction de ses anciennes provinces du Nord par les États-Unis. Les cartels mexicains ne sont pas en reste puisqu’ils s’y intéressent aussi pour accroitre leur territoire et profits.
Copyright Mai 2018-Teuscher/Diploweb.com


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