Manuel de géopolitique

3 – Le relief

Par Patrice GOURDIN, le 26 septembre 2022  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Docteur en histoire, professeur agrégé de l’Université, Patrice Gourdin enseigne à l’École de l’Air. Il intervient également à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence. Membre du Conseil scientifique du Centre géopolitique, l’association à laquelle le Diploweb.com est adossé.

Pourquoi et comment le relief doit-il être pris en compte lors de l’étude géopolitique d’un territoire ? Voici la méthode éprouvée de Patrice Gourdin, avec de nombreux exemples, via un extrait gratuit de son maître ouvrage "Manuel de géopolitique", éd. Diploweb. L’ouvrage complet est disponible sur papier via Amazon.

LA TERRE n’est pas une sphère lisse. Quelle que soit l’échelle d’observation, les cartes révèlent une planète protéiforme. Une part de la géographie consiste à décrire et analyser les formes des terres émergées et leurs associations. Certaines zones, les plaines, sont plates et peu entaillées par les cours d’eau. D’autres secteurs, les plateaux, sont plats, mais plus ou moins profondément entaillés par le réseau hydrographique. Le reste, les montagnes, se distinguent par leur altitude plus ou moins élevée, des pentes plus ou moins abruptes, des vallées plus ou moins encaissées et des sommets plus ou moins escarpés. On observe une morphologie analogue sous les mers et les océans. Les diverses formes de la surface terrestre figurent sur les cartes orographiques et topographiques, qui informent sur l’altitude et le modelé. Chaque forme du relief terrestre influence la vie des être humains dans la mesure où elle facilite ou entrave leurs activités. Notons que ces dernières, dans leur diversité comme dans leur évolution, ne sont pas liées à un même relief en permanence. En temps de paix, les hommes affectionnent une plaine ouverte, mais, en temps de guerre, ils préfèrent un relief difficile d’accès. Le littoral n’attire guère l’agriculteur, mais il nourrit le pêcheur et le marin ; à condition d’avoir été préalablement assaini et aménagé, il suscite la convoitise du promoteur et attise le désir d’une part importante des vacanciers.

3 – Le relief
Patrice Gourdin, "Manuel de géopolitique", éd. Diploweb, via Amazon.
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Les plaines concentrent la majeure partie de la population (56% de la population mondiale vit à moins de 200 mètres d’altitude), des villes et des activités mondiales. Étendues plates ou à peine ondulées, elles offrent l’avantage de rendre la culture, la construction et la circulation plus aisées. Le plus souvent, elles se trouvent en situation littorale ou disposent d’un accès à la mer (les 2/3 de l’humanité résident à moins de 500 kilomètres d’une côte), ce qui leur permet une meilleure intégration dans les flux mondiaux, si elles n’en sont pas éloignées. Le Bassin Parisien et le Bassin de Londres, plats, arrosés et ouverts sur l’océan Atlantique, servirent d’assise à deux puissants États européens : la France et l’Angleterre. Mais les plaines souffrent de l’inconvénient de ne présenter aucun obstacle naturel important, en dehors – lorsqu’il y en a – des fleuves. Encore, ceux-ci coulent-ils alors dans des vallées qui ne sont pas ou peu encaissées, ou peuvent-ils servir d’axe de pénétration, comme la Seine pour les raids des Normands, au IXe siècle. Cela facilite les invasions, leur offrant de larges espaces ouverts : plaine du Tigre et de l’Euphrate, plaine nord-européenne, par exemple. Néanmoins, il faut relativiser la platitude d’un territoire : uniforme à petite échelle, un paysage de plaine se révèle, à moyenne ou grande échelle, plus varié. Il est souvent parsemé de buttes ou de collines, parfois relié à des zones plus élevées et/ou plus escarpées. Ces irrégularités constituent autant d’obstacles potentiels aux activités humaines et de points d’appuis défensifs.

La Pologne présente un concentré remarquable de ces atouts et inconvénients.Le nom du pays vient de celui de la tribu slave qui s’installa autour de Gniezno et de Poznan entre le VIIIe et le Xe siècle : les Polanes. Le terme signifie, littéralement, “le peuple de la plaine“. 90% du territoire se trouvent à moins de 200 mètres d’altitude ; l’altitude moyenne de l’ensemble étant de 173 mètres. Ne présentant pas d’obstacle significatif, son territoire permet depuis toujours une liaison commode avec les États baltes, l’Ukraine et la Russie. L’accès à la mer fut une préoccupation constante, depuis l’antique route de l’ambre jusqu’au corridor de Dantzig de l’Entre-Deux-Guerres en passant par l’expansion des Piast en Poméranie au Xe siècle ou celle des Jagellons vers la mer Noire au XIVe siècle et en Poméranie au XVe siècle (reconquête contre les chevaliers Teutoniques, vaincus notamment à Grunwald – Tannenberg –, en 1410). Le pays n’échappa pas aux convoitises de ses voisins et fut rayé de la carte de 1795 à 1918 par les Russes, les Prussiens et les Autrichiens, puis de 1940 à 1945 par les Soviétiques et les Allemands.

Les sols présentent des qualités variables et toute plaine, si elle offre de relatives facilités au travail agricole, ne s’avère pas automatiquement fertile, surtout si l’on ne dispose d’aucun moyen technique pour corriger ses insuffisances. Les variations qualitatives s’observent à toutes les échelles : depuis le terroir d’un village jusqu’aux plus vastes étendues. En Sibérie occidentale (la plus grande plaine du monde), le podzol de la taïga est privé de ses éléments fertiles par les eaux d’infiltration, tandis que le tchernoziom (que l’on retrouve également en Ukraine ou dans la Prairie nord-américaine, par exemple) figure parmi les terres les plus fertiles. Par surcroît, le climat influe sur la qualité des sols. Par exemple, les gélisols des régions froides, tout comme les cuirasses latéritiques des régions tropicales à longue saison sèche rendent une partie des plaines de ces zones inaptes aux cultures. Elles ne suscitent par conséquent guère de convoitises pour elles-mêmes. Aux limites des zones désertiques s’étendent les steppes, vastes étendues sèches, incultes et plus ou moins herbeuses : Asie centrale, pampa d’Amérique du Sud, une partie de la Prairie nord américaine, veld d’Afrique australe, par exemple. La continuité de cette formation, du lac Baïkal à l’Anatolie et à l’Europe centrale, donna naissance à des civilisations de cavaliers nomades, éleveurs et conquérants, qui se succédèrent, depuis les Scythes du VIIe au IIe siècle avant notre ère jusqu’à la chute de l’Empire dzoungare en 1756, en passant notamment par les Huns (du IIe au VIe siècle de notre ère), les Turcs (du VIe au XIIe siècle de notre ère) ou les Mongols (au XIIIe et XIVe siècle de notre ère). Jusqu’au XIXe siècle, les tribus indiennes des Grandes Plaines nord-américaines, à l’ouest du Mississippi, pratiquaient le nomadisme, élevaient des chevaux (dès l’introduction de cet animal par les Espagnols au XVIe siècle) et vivaient de la chasse au bison.

Le drainage des terrains plats pose également d’importants problèmes. Dès le Moyen-Âge, les Hollandais procédèrent à de savants travaux pour assécher leur territoire. En outre, ils déployèrent des trésors d’ingéniosité pour gagner de l’espace sur la mer en endiguant une partie de leur littoral. Certaines zones marécageuses demeurèrent peu favorables aux activités humaines, parfois jusqu’à une période récente. Ainsi, l’assainissement des Landes date du règne de Napoléon III, celui des Marais Pontins, de la dictature de Mussolini.

La présence d’un fleuve puissant, fortement chargé en alluvions (le Huang He, en Chine, ou le Pô, en Italie, par exemple), constitue une contrainte tant que les hommes ne maîtrisent pas les techniques permettant de corriger les effets de l’exhaussement du lit et/ou des crues. Dans la mesure où toutes les sociétés ne manifestent pas les aptitudes et/ou ne possèdent pas les moyens de surmonter les inconvénients physiques et/ou sanitaires des cours d’eau, certains fleuves apparaissent “vides“, comme l’Amazone ou le Congo, tandis que d’autres se montrent “nourriciers“, comme le Nil, l’Indus ou le Changjiang. De brillants États naquirent de la maîtrise de l’eau dans certaines plaines. L’empire de Chine bénéficia du Huang He et du Changjiang. Comme le remarquait déjà Hérodote (circa 484- circa 425 avant J.C.) l’Égypte des pharaons était un « don du Nil ». La Mésopotamie, entre l’Euphrate et le Tigre, vit naître, au IVe millénaire avant notre ère, les premières villes et les premiers États de l’histoire, puis, au millénaire suivant, l’écriture. Le royaume d’Harappa s’épanouit, au IIIe millénaire avant notre ère, dans la plaine de l’Indus, tandis que la plaine du Gange constitua le berceau de l’empire Maurya (320-180 avant J.C.) ; l’empire Gupta (308-470) s’appuya sur les deux. Le contrôle de la boucle du Niger permit l’essor de l’empire du Mali (1235-XVIe siècle) et de l’empire du Songhay (XVe siècle-1591).

Les plateaux, étendues plates ou peu ondulées, se distinguent des plaines par l’encaissement plus ou moins prononcé des vallées où coulent (ou ont coulé) les cours d’eau.Parmi les plus entaillés figurent ceux de l’ouest des États-Unis : le Grand Canyon du Colorado a une profondeur comprise entre 1 750 m et 2 000 m ; dans le plateau de la Columbia, la Snake River a creusé le Hell’s Canyon (Idaho) à 2 408 m. Ces reliefs connaissent des destins très divers.

Les bas plateaux présentent pratiquement les mêmes avantages et les mêmes inconvénients que les plaines. Ils possèdent donc les mêmes caractéristiques. D’ailleurs, le berceau de l’empire de Chine conjugue les bas plateaux de lœss de cours moyen du Huang He et la plaine du Changjiang. L’Ardenne, entaillée par la Meuse, notamment, ne constitua pas toujours un obstacle aux envahisseurs de la Belgique et/ou de la France.La combinaison de plaines, de bas plateaux et de fleuves navigables en Russie d’Europe permit l’établissement, à partir du VIIIe siècle, sous l’autorité des Varègues, de routes commerciales entre la Baltique, la mer Noire et la mer Caspienne, de principautés prospères et du puissant royaume de Kiev (911-1240) que les Russes considèrent comme leur matrice historique et culturelle du fait de la conversion de Vladimir Ier Sviatoslavitch le Saint ou le Grand au christianisme orthodoxe en 989.

Les hauts plateaux épousent un destin comparable à celui des montagnes. D’ailleurs, ils résultent de l’usure de massifs montagneux par l’érosion. Parfois peu peuplés et difficilement mis en valeur (Sibérie centrale, Mato Grosso), ils peuvent aussi disposer de sols fertiles, être abondamment arrosés et offrir une protection naturelle contre les hommes et certaines maladies, ainsi qu’une excellente position offensive. Ainsi, ils ont pu former la base d’États puissants. Le plateau iranien vit naître successivement l’Empire mède (650-550 avant notre ère), puis l’Empire achéménide (550-330 avant notre ère).Songtsen Gampo (617-650), l’unificateur du Tibet, fonda sur ce haut plateau, au VIIe siècle, un puissant empire, capable de rivaliser avec la Chine.Les royaumes Shona du Zimbabwe se développèrent du VIIIe au XVe siècle. Le royaume de Castille, dans l’Espagne médiévale, reposait sur la Meseta, défense naturelle contre les Maures, renforcée par un réseau de fortifications (castella). Le plateau central mexicain fournissait sa base à l’Empire aztèque (1426-1528). L’empire des Peuls, au XVIIe siècle, se développa autour du Fouta Djalon. L’Abyssinie, bastion chrétien traditionnel, servit de tremplin à l’entreprise impériale de Ménélik II (1889-1913) en Éthiopie. Les hauts plateaux sont souvent des châteaux d’eau, à l’image du Tibet ou du Golan, par exemple, ce qui renforce encore leur intérêt stratégique

Les montagnes sont des proéminences élevées, dotées de fortes pentes plus ou moins escarpées. En règle générale, les plus élevées, de forme allongée, constituent des chaînes ; les moins élevées, disposées de manière plus compacte, composent des massifs. Elles sont plus ou moins difficilement accessibles et offrent des conditions de vie plus ou moins rudes à des populations aux niveaux de vie extrêmement variables. Il s’agit donc d’un milieu naturel et d’un ensemble économique et social hétérogènes. L’analyse géopolitique ne doit jamais oublier que la montagne-type n’existe pas :
« nous appellerons montagne un ensemble spatial porteur de territorialités multiples dont l’altitude et les systèmes de pentes qui le composent opèrent une discontinuité topographique et/ou climatique suffisamment franche avec les espaces voisins pour être perçu comme différent de ces derniers, à la fois par les populations qui y vivent et celles qui n’y vivent pas. Le terme générique de montagne englobe des ordres de grandeur très différents qui articulent des cordillères, des chaînes, des massifs, des montagnes singulières. La montagne est caractérisée par une certaine hauteur, un système de pentes, et une dimension suffisante pour être appropriée, habitée et/ou mise en valeur, ou simplement fréquentée par les sociétés humaines. S’y manifestent un certain nombre de gradients et, à tous les niveaux d’échelle, l’association sur de courtes distances de milieux variés dont les sociétés peuvent exploiter les complémentarités selon des modalités diverses qui relèvent de l’histoire, des structures socio-économiques et politiques, des techniques, des valeurs et des représentations propres à chacune d’entre elles. Leur territoire est marqué par des discontinuités internes de toutes natures (à la fois spatiales et temporelles), et par des interdépendances fortes entre le haut et le bas des versants, entre l’amont et l’aval des vallées, entre la montagne et la plaine, qui favorisent la mobilité des hommes et leur pluriactivité [1] ».

La plupart des civilisations en firent « un espace sacré, interdit à l’homme ordinaire, résidence de la divinité bonne ou mauvaise. Très tôt, la montagne apparaît donc dans l’iconographie, mais comme arrière-plan, en décor stylisé et symbole d’une présence surnaturelle [2] ». Les montagnards du Caucase font de l’Elbrouz la résidence d’un demi-dieu redoutable, tandis que Kurdes et Arméniens s’accordent pour attribuer au mont Ararat la propriété de provoquer le sommeil, voire la mort. Le même sort attendrait celui qui gravirait le mont Kazbek. Chez les Européens, Léonard de Vinci comprit le premier que « la montagne est belle par sa violence même [3] » et celle-ci intéressa de nombreux peintres à partir du XVIe siècle, entrant peu à peu dans le domaine positif de la sensibilité occidentale.Le groupe d’humanistes suisses allemands passionnés de montagne que réunit Conrad Gesner, au début du XVIe siècle, joua le même rôle. Les sensibilités poursuivirent cette évolution positive tout au long du XVIIIe siècle. Il fallut, cependant, attendre longtemps pour que le développement du tourisme, puis celui de l’hydroélectricité, rendent attractives celles des pays les plus développés et déclenchent leur aménagement. En ce cas, la montagne fait l’objet d’un débat centré sur l’aménagement d’un écosystème fragile. Il en résulte de vives discussions, des polémiques électorales, mais pas d’affrontements meurtriers.

Les “premières“ de l’ascension de certains sommets tournèrent à la compétition entre nations. Ainsi advint-il de la course entre Allemands et Anglais pour la “conquête“ (en l’occurrence, le terme consacré s’avère particulièrement éloquent) de l’Elbrouz, le plus haut sommet d’Europe (5 642 mètres). Un ouvrage récent explique comment les ascensions de l’Himalaya s’inscrivirent toujours dans des rivalités géopolitiques [4]. Durant l’Entre-Deux-Guerres, en partie pour des raisons de fierté nationale, les Anglais s’acharnèrent à vaincre l’Everest, tandis que les Américains et les Italiens visaient le K2 et que les Allemands s’obstinaient contre le Nanga Parbat. Les succès des années 1950 suscitèrent une grande ferveur patriotique.

Lorsque deux nations sont en guerre, la montagne peut devenir un espace d’affrontement indirect, témoin le mont Illimani, en Bolivie, dans la Cordillère des Andes : en 1940, des nazis montèrent y planter le drapeau à croix gammée, que des jeunes Britanniques s’empressèrent d’aller arracher. La confrontation peut également être directe, comme la bataille pour l’Elbrouz durant la guerre germano-soviétique.En septembre 1942, la propagande nazie diffusa une photo du Reichskriegflag (“drapeau de guerre du [IIIe] Reich“) flottant sur le point culminant du Caucase, objet de fierté nationale des Soviétiques. Alors que le conflit n’était pas achevé, cette image apparaissait comme le symbole de la victoire allemande. Staline mit tout en œuvre pour déloger les Allemands. Le 13 février 1943, le drapeau soviétique flottait à nouveau sur l’Elbrouz.

Dans le cas de l’Empire inca (milieu XVe siècle-1532), une montagne, la Cordillère des Andes, servit de siège à un État puissant, de berceau à une civilisation brillante :
« À sa chute, [… il] couvrait près de 700 000 km2.Il s’étirait du sud du Pérou vers le nord de l’Équateur sur 4 000 km selon l’axe des cordillères et rassemblait une population que l’on estime à 12 millions au XVe siècle. Au nord de l’équateur, 2 millions d’hommes vivaient dans des clairières ouvertes dans les forêts d’altitude et dans les bassins plus secs ; les paysanneries andines avaient probablement des conditions de vie meilleures que celles des populations alpines à la même époque. On voit donc par cet exemple comment la conjonction entre la maîtrise de techniques adaptées et l’exploitation des complémentarités du milieu, associées à des structures d’encadrement issues d’une organisation sociale élaborée, ont permis l’accumulation des hommes dans une des plus hautes montagnes du monde [5] ».

Ces zones purent et/ou peuvent être le siège d’une insécurité endémique et de combats acharnés. En premier lieu, de nombreux litiges touchent à la délimitation des frontières. Les cartes figurant l’ensemble d’un massif (petite échelle) ne peuvent révéler les détails d’importance stratégique que les cartes à grande ou très grande échelle dévoilent : lignes de partage des eaux, lignes de crêtes, cols, débouchés de vallée, verrous glaciaires, notamment. Alpes et Pyrénées, par exemple, firent l’objet d’une préoccupation constante et de conflits entre la France et ses voisins. Chaque vallée menant à un col fut dotée de défenses plus ou moins importantes qui marquent encore le paysage. Citons, par exemple, les ensembles édifiés à Briançon ou à Mont-Louis. Les Dolomites connurent d’âpres combats entre l’Autriche-Hongrie et l’Italie durant la Première Guerre mondiale. Les vestiges demeurent encore en place, tandis qu’un grand nombre d’ouvrages en retracent l’histoire. Dans l’Himalaya, la frontière tracée unilatéralement, en 1914, par les Anglais entre l’empire des Indes et l’empire de Chine (ligne Mac-Mahon) fait l’objet d’un différend entre la République populaire de Chine et l’Union indienne, qui tourna à la guerre en 1962.

Les grands massifs montagneux furent l’un des points friction des grands affrontements géopolitiques du XIXe et de la première moitié du XXe siècle : outre l’Himalaya, le Caucase, charnière entre l’Europe et l’Asie, principal château d’eau du Proche-Orient, suscita une compétition acharnée entre les Anglais et les Russes, puis entre les Russes et les Allemands. En 1942, l’état-major allemand tenta de contrôler les cols du Grand Caucase afin de prendre à revers les défenses soviétiques du littoral de la mer Noire, en vue de s’emparer des puits de pétrole de Bakou par la Géorgie. Ainsi, lors de la bataille la plus haute de la Seconde Guerre mondiale, la prise du Refuge des Onze (4 200 m), au pied de l’Elbrouz, le 17 août 1942, plaça les Soviétiques dans une situation militaire difficile :
« L’Elbrouz lui-même n’a pas grande signification militaire, mais la position dont viennent de s’emparer les Alpini allemands, elle, est particulièrement profitable. Contrôlant le col qui permet la communication entre deux vallées parallèles, Groth et ses hommes couvrent par le flanc tout le mouvement des régiments de montagne qui s’opère plus loin à l’ouest. De leur nid d’aigle, ils dominent l’amont de la vallée du Baksan où se trouve la défense soviétique alors que les panzers sont sur le point de fermer le bas de la même vallée. Du refuge, et plus encore depuis l’Observatoire [Krougozor, 2 900 m], mille deux cent mètres plus bas, l’artillerie de montagne peut à son aise atteindre les avant-postes ennemis dans la vallée. Elle peut aussi prendre pour cible le chemin du col du Dongouzoroun, un passage essentiel pour l’Armée rouge, puisque ce col , même très élevé (3 180 mètres), est de loin la voie la plus aisée pour relier les forces principales soviétiques situées sur le versant sud du Grand Caucase. Or, l’hiver n’est plus loin, et les troupes coincées dans la vallée par l’offensive des blindés allemands sont menacées d’être prises au piège [6] »

En fait, l’ensemble du front du Caucase menaçait de s’effondrer. Staline envoya Beria redresser la situation : outre la victoire qu’assurerait à l’Axe le contrôle des pétroles de Bakou, les deux Géorgiens comprenaient l’effet symbolique désastreux que produirait la chute de leur région d’origine. Une bataille acharnée s’engagea entre septembre et décembre 1942. Les Soviétiques l’emportèrent, au prix d’un nombre inconnu, mais probablement très élevé, de morts.

Au Liban, au printemps 2008, le Hezbollah se lança à l’assaut du pays druze pour s’emparer de la ville d’Aley, dans le nord du Chouf, ainsi que du village de Niha, qualifié de “stratégique“ [7], dans le sud du Chouf. L’organisation chiite, dans la perspective d’un nouvel affrontement avec Israël, cherchait à disposer d’axes supplémentaires afin de relier ses deux fiefs : la vallée de la Bekaa et les faubourgs sud de Beyrouth. Il échoua, tout comme dans sa tentative de conquête du Mont Barouk (2 200 m), car le gouvernement libanais ne pouvait accepter qu’il contrôle un point stratégique aussi important : « d’un côté, c’est la plaine côtière du Liban et Beyrouth. De l’autre, c’est la plaine de la Bekaa, qui mène à la Syrie [8] ». Il semble donc exact que celui « qui tient la montagne tient le pays, [comme le] dit l’imaginaire libanais [9] ». Du moins, celui qui ne contrôle pas la montagne demeure-t-il vulnérable.

À certaines époques, des montagnes furent des obstacles et servirent donc de refuges. L’avantage de la position dominante sur des pentes raides, l’étroitesse des vallées, la vulnérabilité des voies de communication, la protection d’épaisses couvertures forestières, l’abri de rochers et de grottes : autant de facteurs favorables pour les occupants de certaines régions montagneuses, autant d’obstacles pour les candidats à leur contrôle. Ainsi, au XVIIe siècle, les Dogons du Mali échappèrent aux raids nomades en désertant la plaine pour s’installer sur la falaise de Bandiagara. Un très grand nombre de peuples se préservèrent en gagnant les pentes du Caucase. Le Mont Liban joua le même rôle pour différentes communautés religieuses de la région : maronites, grecs orthodoxes, arméniens, chaldéens, nestoriens, druzes ou chiites, notamment. Des populations ont longtemps survécu à l’écart de tout contact, comme les Raute, à l’ouest du Népal, ou les Papous Kérélou dans les montagnes de Nouvelle-Guinée. Toutes sortes de gens, pour toutes sortes de motifs, cherchèrent refuge dans les zones montagneuses. Des minorités en butte à des persécutions de nature ethnique, religieuse ou politique, se mirent à l’abri dans les montagnes des Cévennes (protestants), du Liban (Druzes), du Caucase (qui héberge une centaine de peuples), du Nord Tonkin, de la Kabylie, ou les Monts Marra du Soudan, parmi beaucoup d’autres. Depuis des décennies, la situation du Kurdistan revient sur le devant de l’actualité. Un vieux dicton affirme que « le seul ami du Kurde est la montagne [10] ». Et cela paraît avéré :
« malgré la puissance de l’armée turque, le nord du Kurdistan reste un terrain très difficile. “On connaît tous les coins par ici“, dit le chef du groupe de partisans. “Les Turcs peuvent venir. Mais regardez ces montagnes. Ce sera une guerre très difficile pour eux, ils vont perdre du monde“, dit-il. Autour de lui, la vallée est fermée par des à-pics vertigineux. Seuls des sentiers muletiers permettent de passer les cols en direction du nord. Tout le pays est propice aux embuscades [11] ».

Peu de montagnes qui n’aient abrité (ou abritent) une grande variété d’opposants, de résistants, d’insoumis ou de hors la loi, des voleurs occasionnels aux bandes organisées en passant par les bandits d’honneur.

Les Gaulois des Alpes firent longtemps peser une menace sur la riche plaine du Pô, voire sur Rome elle-même. L’ordre romain n’y régna véritablement qu’à partir du Ier siècle av. J.-C. Jamais les Turcs ne parvinrent à éliminer totalement les haïdouks des Balkans. Alors que les Allemands enfonçaient le front du Caucase, en août 1942, le régime, aux abois, fit flèche de tout bois et la Pravda publia, le 2 septembre, un hommage aux peuples autochtones qui étonne lorsque l’on connaît les difficultés rencontrées précédemment par les Russes dans la région :
« L’ennemi ne sait pas que le Caucase a toujours été le foyer de peuples forts et audacieux, qu’ici, dans la lutte pour leur indépendance, ces peuples ont engendré des combattants sans peur, les djiguites, que la lâcheté y a toujours passé pour le plus honteux des crimes. Habitants des vallées caucasiennes, montagnards ! Les monts du Nord Caucase sont auréolés de leurs grandes et héroïques traditions. Vos aïeux hardis et téméraires regardent maintenant leurs fils et leurs petits-fils. Vos pères, grands-pères ou arrière-grands-pères ont risqué leurs vies pour garder la liberté, l’indépendance sur leurs terres et leurs montagnes. Ils ont transmis à leurs héritiers les préceptes du courage et de l’honneur combattant [12] ».

Les contrebandiers des Pyrénées poursuivirent leurs activités des siècles durant, et parvinrent même à maintenir des filières d’évasion pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Fidel Castro et ses barbudos firent de la Sierra Maestra la base des opérations militaires qui les conduisirent au pouvoir en 1959. Durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989), l’armée soviétique ne parvint pas à s’emparer de la vallée du Panchir, fief du commandant Massoud.

Lorsque cela était possible, les envahisseurs contournèrent les montagnes. Ainsi, les Turcs empruntèrent les littoraux de la mer Caspienne et de la mer Noire pour conquérir le plateau anatolien, évitant le Caucase, massif particulièrement hermétique. Cela tient à la fois aux difficultés inhérentes au terrain et à la culture militaire des assaillants. Les peuples de la steppe excellaient dans le combat à cheval, mais devenaient gauches dès qu’ils démontaient. Les peuples des plaines maîtrisaient l’art du combat en zone plane, mais peinaient sur les pentes escarpées et n’y disposaient pas d’un équipement adapté. Voilà pourquoi il existe depuis longtemps des unités spécialisées dans le combat en montagne, en partie recrutées parmi des populations montagnardes.

Ce particularisme montagnard permet parfois de créer la surprise stratégique. En franchissant les Alpes (hiver 218-217 avant J.C.), Hannibal prit de court ses adversaires romains qui l’attendaient sur la côte (au Nord de Marseille) et son exploit frappa les esprits qui en conservèrent la mémoire jusqu’à nos jours. Simon Bolivar tira remarquablement parti de l’espace montagnard : en 1813, il traversa deux cordillères avant d’entrer à Caracas ; en 1819, c’est une offensive par la Cordillère orientale qui lui assura le contrôle de la Nouvelle Grenade ; en 1824, il libéra le Pérou de la domination espagnole après une guerre qui commença par le franchissement surprise des Andes.

Aujourd’hui encore, en dépit de l’apparition des avions et, surtout, des hélicoptères, l’avantage militaire demeure aux montagnards : ceux-ci se fondent dans un environnement trop complexe pour être intégralement contrôlé et ils peuvent acquérir d’efficaces moyens de lutte antiaérienne : entre 1979 et 1989, les moudjahidin afghans acquirent la supériorité aérienne au détriment de l’armée soviétique, alors qu’ils n’avaient aucun aéronef.

Toutefois, la montagne peut devenir un piège mortel pour ses défenseurs. En 1816, le général russe Ermolov, chargé de la conquête du réduit tchétchène, adopta la même stratégie que pour la prise d’une forteresse : celle d’un siège en règle. La superficie, les difficultés du relief et le foisonnement végétal rendirent l’entreprise longue et difficile. Mais le temps et l’opiniâtreté des commandants russes successifs, qui conservèrent toujours la même stratégie, permirent de l’emporter :
« La déforestation massive a dénudé toutes les collines du piémont et libéré de nouvelles terres arables généralement attribuées aux cosaques. Des routes dignes de ce nom permettent de communiquer sans danger et d’accéder rapidement aux diverses garnisons.Les villages tchétchènes situés dans la zone ont été détruits et leurs habitants contraints de choisir entre l’établissement en zone russe ou la fuite dans la montagne. Une vaste bande de terres non habitées sépare désormais le territoire de Chamil des possessions russes, et ce no man’s land à découvert prive l’imam d’une bonne part des terres arables qui nourrissaient autrefois ses sujets. [Les Russes] favorise[nt] l’essor du commerce entre les différentes communautés soumises à la juridiction russe. Peu à peu, les villages tchétchènes de la plaine se développent, tandis que, dans la montagne, l’asphyxie économique provoque des pénuries. […] le mécontentement gronde. Et les défections commencent à se produire. […] Le 19 août [1859], les dernières structures de l’imamat s’effondrent brusquement. Des dizaines d’aouls [villages tchétchènes] changent de camp d’une heure à l’autre. De guide et de prophète, Chamil devient subitement un fugitif, pourchassé par les villageois [13] ».

Site adapté aux parachutages, a priori protégé par son altitude, la neige et un nombre limité d’accès, le plateau des Glières subit d’intenses bombardements et les Allemands, épaulés par la Milice, s’en emparèrent en mars 1944. “Forteresse naturelle“ chère aux géographes universitaires grenoblois d’avant-guerre, le Vercors abrita, dès 1943, un camp de la Résistance et des réfractaires au Service du travail obligatoire-STO. Progressivement, la France Libre l’organisa, pour qu’il devienne une éventuelle base offensive. Les Allemands (22 janvier et 18 mars 1944), puis la Milice (avril 1944) y menèrent de sanglantes incursions. Lorsque, le 8 juin, le colonel Descour, chef d’état-major régional, ordonna la transformation de la zone en territoire libéré et sa mise en état de défense, les Allemands décidèrent, le 13 juin, de détruire au plus vite ce qui risquait de devenir un dangereux exemple. Le 21 juillet 1944, ils effectuèrent la plus importante opération militaire menée contre la Résistance en Europe de l’Ouest. Moyennant quoi, ils liquidèrent la “République du Vercors“. Quelques mois plus tard, au prix de lourds sacrifices, il est vrai, la 27e division alpine et la 1e division française libre (renforcée par des résistants) réussirent à déloger les forces allemandes qui bloquaient les cols des Alpes, lorsque le général de Gaulle, désireux de prendre des gages territoriaux en Italie, ordonna l’offensive, en avril 1945.

Espace plus ou moins cloisonné, la montagne entretient parfois des particularismes, ce qui peut entraver ou entamer l’autorité de l’État ou de la puissance coloniale. Ainsi, Jean-Vincent Brisset explique-t-il l’impuissance de la coalition occidentale en Afghanistan : « On essaie de fabriquer un État là où il n’y en a pas. L’Afghanistan, c’est 3 000 vallées et 3 000 chefs de vallée [14] ». L’une des causes de la fragilité de l’État en Colombie réside dans le morcellement du pays : « la Cordillère des Andes s’y déploie en trois branches principales et en innombrables rameaux [15] ».

Nous le voyons, la montagne, espace géographique particulièrement évoqué en géopolitique, est ambivalente. La pente des montagnes, en particulier, offre un exemple significatif de la relativité des atouts et des handicaps naturels. La voici exposée par une géographe :
« La pente est […] considérée comme une contrainte dans la mesure où elle impose un travail pénible, une plus grande lenteur des déplacements, une plus grande difficulté de circulation et d’utilisation des machines qui désavantage l’agriculture de montagne par rapport à celle de la plaine. La nécessité de consacrer une partie de son énergie à vaincre la pente entraîne une faible productivité du travail et use prématurément les hommes, les animaux et les machines. Dès qu’il y a des travaux d’équipement à réaliser (routes, voies ferrées, barrages, mines), les coûts s’accroissent : il faut allonger les tracés pour atténuer la dénivellation, il faut entretenir les voies et les protéger. C’est surtout le cas pour les sociétés modernes et mécanisées, où le rendement et la productivité régissent l’économie. L’agriculture de montagne en Europe et particulièrement en Suisse est largement subventionnée par l’État pour compenser ses handicaps par rapport à l’agriculture de plaine. En revanche, dans les sociétés rurales traditionnelles, où l’on utilise des outils élémentaires et l’énergie musculaire, le rendement du travail non mécanisé sur une pente à 15° n’est guère plus faible que sur une surface horizontale. C’est pourquoi les hommes n’ont pas hésité à s’implanter sur les grands versants montagneux afin de les mettre en culture. De même, dans une société où tout le monde se déplace à pied et où les routes et les véhicules motorisés sont inexistants, les transports s’effectuent à dos d’hommes ou d’animaux sur des sentiers muletiers sans difficultés ou aménagés en escalier de façon à escalader rapidement de longs versants comme aujourd’hui encore au Népal. Les Incas, pour citer le cas le plus célèbre, ont poussé très loin la maîtrise de l’espace montagnard, en créant un réseau de sentiers de près de 16 000 km. Il a provoqué l’étonnement des conquérants espagnols qui ne disposaient même pas à l’époque d’un tel réseau dans leur propre pays. Avant l’arrivée de l’essieu et du moteur à explosion, on pouvait voyager sans difficulté à travers les Andes, que ce soit sur les pentes ou sur les hauts plateaux [16] ».

Cette réflexion nous conduit à insister sur le fait que, au fil des siècles, les différents reliefs ont pu jouer alternativement un rôle essentiel dans le destin des peuples. Par exemple, une carte régionale à petite échelle (1 : 4 500 000) révèle que, si elle englobe des plaines fertiles relativement étendues et une grande vallée fluviale (Danube), la Serbie est constituée pour les trois quarts de vallées encaissées, de plateaux découpés (karst) et de montagnes d’altitude moyenne (pour l’essentiel : Alpes Dinariques à l’Ouest, Balkan et Rhodopes à l’Est). Les vicissitudes de l’histoire poussèrent plusieurs fois les Serbes à abandonner les régions basses pour se réfugier sur les hauts plateaux et dans les montagnes. Aussi, l’ensemble du territoire se trouve-t-il occupé et la densité dépasse 100 habitants au km2, tandis que la population est l’héritière d’un grand savoir-faire dans le combat de guérilla, ce qui fit reculer l’OTAN devant une intervention terrestre au Kosovo en 1999.

Dans la mesure où il interagit avec les hommes et les techniques dont ils disposent, le relief intéresse l’analyse géopolitique : les atouts renforcent la puissance ou aiguisent les appétits, les inconvénients affaiblissent ou poussent à l’offensive. Deux difficultés majeures se présentent : d’une part, le piège du déterminisme ; d’autre part, l’infinie variation des interactions. Sans négliger les caractères généraux, il faut se garder de toute vue réductrice. À conditions comparables, l’on observe une extension quasi illimitée des créations humaines, qui constituent autant de variations locales, régionales ou nationales particulières.


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PROBLÉMATIQUE LIÉE AU RELIEF

Quelle est l’influence de(s) la forme(s) de la surface du territoire
où se déroule la crise ou l’affrontement ?

CHAMPS DE RECHERCHE

Outils pour étudier le(s) relief(s) du territoire où se déroule la crise ou le conflit :

  • les cartes,
  • les ouvrages consacrés à la géographie, à l’économie et à l’histoire.

Les informations recueillies servent à repérer les avantages et/ou les inconvénients du (des) relief(s) du territoire qui constituent des enjeux et/ou influent sur le déroulement des événements. Il s’agit d’un ou plusieurs des éléments suivants :

  • les avantages et/ou les inconvénients des plaines,
  • les avantages et/ou les inconvénients des plateaux,
  • les avantages et/ou les inconvénients des montagnes.

Chacun de ces reliefs présente, à un moment donné des avantages et/ou des inconvénients.
Cela peut varier selon les lieux considérés ainsi qu’au fil de l’histoire.

Une information est pertinente lorsqu’elle contribue à éclairer la crise
ou le conflit que l’on étudie.


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[1. Sacareau Isabelle, La montagne. Une approche géographique, Paris, 2003, Belin, pp. 14-15.

[2. Joutard Philippe, L’invention du Mont Blanc, Paris, 1986, Gallimard-Julliard, p.17.

[3. Ibidem, p. 47.

[4. Isserman Maurice and Weaver Stewart, Fallen Giants. A History of Himalayan Mountaineering From the Age of Empire to the Age of Extremes, Yale, 2008, Yale University Press, 579 p.

[5. Sacareau Isabelle, op. cit., p. 68.

[6. Hoesli Éric, À la conquête du Caucase. Épopée géopolitique et guerres d’influence, Paris, 2006, Éditions des Syrtes, p. 313.

[7. Macleod Hugh, « Hizbullah Capture of Mountain Village Seen as Threat to Israel », The Guardian, May 13, 2008.

[8. Prier Pierre, « Le Chouf, enjeu de nouveaux affrontements interlibanais », Le Figaro, 13 mai 2008.

[9. Ibidem.

[10. Semo Marc et Perrin Jean-Pierre, « Les fronts du Kurdistan », Libération, 2 novembre 2007.

[11. Jaulmes Adrien, « Avec les rebelles du PKK dans les montagnes irakiennes », Le Figaro, 1er novembre 2007.

[12. Cité par Éric Hoesli, op. cit., p. 332.

[13. Ibidem, pp. 100-102.

[14. Stevan Caroline, « En Afghanistan, une année sanglante », Le Temps, 21 décembre 2007.

[15. Dubuis Étienne, « Le mal colombien », Le Temps, 25 janvier 2008.

[16. Sacareau Isabelle, op. cit., pp. 52-53.


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