Manuel de géopolitique

Quatrième partie. Des acteurs extérieurs

Par Patrice GOURDIN, le 7 octobre 2023  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Docteur en histoire, professeur agrégé de l’Université, Patrice Gourdin enseigne à l’École de l’Air. Il intervient également à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence. Membre du Conseil scientifique du Centre géopolitique, l’association à laquelle le Diploweb.com est adossé.

Quel(s) acteur(s) extérieur(s) intervien(nen)t dans la crise ou l’affrontement ? Pourquoi des acteurs extérieurs au territoire interviennent-ils dans la crise ou l’affrontement ? Quels outils pour comprendre ? Comment utiliser les informations ?

Voici l’introduction à la quatrième partie du "Manuel de géopolitique" signé par Patrice Gourdin : Des acteurs extérieurs.

L’intérêt parle toutes sortes de langues
et joue toutes sortes de personnages,
même celui de désintéressé
.
La Rochefoucauld, Sentences et maximes morales, 1664.

DANS SA phase ultime, l’investigation géopolitique envisage les éventuels acteurs extérieurs, c’est-à-dire les entités étrangères au territoire impliquées dans la confrontation. Il peut s’agir d’États, cas le plus fréquent, mais on observe une implication croissante de la part d’“acteurs non-étatiques“ comme les organisations non gouvernementales, les entreprises multinationales ou les organisations criminelles, par exemple. Les informations d’ordre géographique, économique, historique, culturel, politique, diplomatique et militaire sont sollicitées, en vue de détecter tout motif d’intervention, d’ingérence ou d’abstention. En priorité, peuvent jouer : toute solidarité ou hostilité de nature ethnique, religieuse ou politique ; des intérêts économiques ; des ambitions territoriales ; des engagements diplomatiques ; des impératifs stratégiques ; des ambitions régionales. L’absence d’intervention de la part d’un acteur international de premier plan peut présenter autant d’intérêt que son action éventuelle. La puissance réside, rappelons-le, tout à la fois dans la capacité d’intervenir, de ne pas intervenir, de forcer à intervenir ou d’empêcher d’intervenir [1].

Quatrième partie. Des acteurs extérieurs
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Chaque puissance se perçoit comme un “centre“ et conçoit le reste du monde ou de sa région comme une “périphérie“. Toutefois, il ne faut pas prendre systématiquement cette lecture spatiale au pied de la lettre et raisonner en termes de contiguïté : selon les intérêts ou la période envisagés, ce qui se trouve éloigné dans l’espace peut appartenir au centre du dispositif, tandis que ce qui se trouve dans les abords immédiats peut ne revêtir qu’une importance limitée ou se trouver hors d’atteinte. Par exemple, hormis la Russie et la Chine, aucun pays colonisateur ne présentait de continuité territoriale avec ses possessions. Or, ces territoires dominés formaient avec la métropole un “centre“ : l’empire colonial. Le reste du monde était constitué d’une “périphérie“ : les États ou les zones avec lesquelles existaient des relations suivies ; et de parties avec lesquelles n’existaient pas ou peu de contacts. Avant la Weltpolitik de Guillaume II, l’Allemagne se trouvait centrée sur l’espace germanique et l’Europe continentale constituait sa périphérie ; le reste du monde ne pesait guère dans sa politique extérieure. Si nous observons le dispositif de sécurité mis en place par les États-Unis durant la Guerre froide, un “centre“, garanti par une protection nucléaire se dessine clairement : l’Alliance atlantique. Une “périphérie“ apparaît : le réseau des autres alliances militaires régionales et bilatérales avec les points sensibles (Proche-Orient pétrolier ; Asie-Pacifique menacés par l’expansion du communisme). Le stationnement permanent (ou la proximité) de forces militaires caractérisait ce système défensif. En dehors, se trouvaient des zones ou des pays jugés sûrs (Amérique latine) ou sous contrôle (Afrique). L’Antarctique semblait alors tellement marginal que Washington accepta même de l’exclure de la compétition.

Copyright 2016-Gourdin/Diploweb


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PROBLÉMATIQUES GÉNÉRALES LIÉES AUX ACTEURS EXTÉRIEURS

Quel(s) acteur(s) extérieur(s) intervien(nen)t dans la crise ou l’affrontement ?

Pourquoi des acteurs extérieurs au territoire interviennent-ils dans la crise ou l’affrontement ?

CHAMPS DE RECHERCHE

Outils pour étudier les acteurs extérieurs intervenant sur le territoire où se déroule la crise ou le conflit :

. les ouvrages consacrés à la géographie, à l’économie, à l’histoire, aux relations internationales, au droit, à la science politique et à la stratégie.

Les informations recueillies servent à recenser les acteurs extérieurs au territoire et leur(s) raison(s) d’intervenir dans les événements. Le plus souvent un ou plusieurs des éléments suivants :

. la solidarité,

. l’hostilité,

. les intérêts économiques,

. les convoitises territoriales,

. les obligations internationales,

. les impératifs stratégiques,

. les ambitions de puissance régionale,

. les acteurs non-étatiques (légaux ou illégaux),

. les activités des acteurs non-étatiques (légaux ou illégaux).

La liste n’est pas exhaustive, mais elle recense les facteurs qui apparaissent le plus fréquemment.

Une information est pertinente lorsqu’elle contribue à éclairer la crise ou le conflit que l’on étudie.


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[1. Cf. note n° 3, p. 11.


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