L’héritage chinois de Taiwan en images

Par Barthélémy COURMONT, le 28 mars 2010  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Professeur invité à l’UQAM (Montréal), et titulaire par intérim de la Chaire Raoul Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. Il est par ailleurs chercheur à l’IRIS, rédacteur de la revue Monde chinois, et a vécu trois ans à Taiwan. Vient de publier Chine, la grande séduction. Essai sur le soft power chinois, chez Choiseul, et La tentation de l’Orient. Une nouvelle politique américaine en Asie-Pacifique, chez Septentrion (Canada)

Géopolitique de l’Asie et photographie. De nos jours, la question de l’héritage chinois est très politisée à Taiwan, ce qui détourne souvent le sujet de sa substance. Ainsi, la tentative de placer la langue chinoise (et les caractères traditionnels, encore en vigueur à Taiwan) au patrimoine mondial de l’UNESCO est immédiatement interprétée politiquement. Ce qui indique sans aucun doute à quel point il s’agit d’un sujet hautement sensible. La Chine est ainsi omniprésente à Taiwan. Dans son histoire, dans sa culture, dans sa vie politique et dans sa société.

Les dix photos présentées ici rendent compte de cette omniprésence de la culture chinoise dans la petite île, que ce soit dans la vie quotidienne ou à l’occasion des nombreux festivals qui rythment l’année à Taiwan.

TAIWAN marque fièrement ses différences avec la Chine, mais reconnaît dans le même temps l’importance de la culture chinoise dans sa société. Pendant longtemps, tandis que Pékin s’empêtrait dans ses querelles internes et voyait sa « révolution culturelle » saccager un héritage plurimillénaire, Taiwan se revendiquait même fièrement comme la « vraie Chine », garante des valeurs et des traditions de la civilisation chinoise. Politiquement, il s’agissait pour les nationalistes au pouvoir de décrédibiliser Pékin, en pointant du doigt les dirigeants chinois comme des usurpateurs. Culturellement, il s’agissait d’incarner plusieurs millénaires d’une des cultures les plus raffinées du monde. Taiwan existait donc en s’autoproclamant chinoise.

De nos jours, la question de l’héritage chinois est très politisée à Taiwan, ce qui détourne souvent le sujet de sa substance. Ainsi, la tentative de placer la langue chinoise (et les caractères traditionnels, encore en vigueur à Taïwan) au patrimoine mondial de l’UNESCO est immédiatement interprétée politiquement. Ce qui indique sans aucun doute à quel point il s’agit d’un sujet hautement sensible. La Chine est ainsi omniprésente à Taiwan. Dans son histoire, dans sa culture, dans sa vie politique et dans sa société.

Les quelques photos présentées ici rendent compte de cette omniprésence de la culture chinoise dans la petite île, que ce soit dans la vie quotidienne ou à l’occasion des nombreux festivals qui rythment l’année à Taiwan.

L'héritage chinois de Taiwan en images

© Photo Barthélémy Courmont
Chaque année, au printemps, le festival de bateaux dragons rassemble le temps de compétitions amicales des équipages de tous âges. Cet évènement, originaire du continent, est particulièrement populaire à Taiwan.

© Photo Barthélémy Courmont
Les traditions chinoises sont également très présentes, là encore parfois plus que sur le continent, où elles ont été soumises à rude épreuve. On pense ainsi aux rites religieux, à l’importance des festivals et de célébrations nés en Chine continentale mais plus respectés à Taiwan, mais aussi à des croyances ancestrales que soixante ans de communisme chinois ont fortement réduites.

© Photo Barthélémy Courmont
Les Taiwanais croient à toutes sortes de divinités, honorent les fantômes et pratiquent des rites souvent disparus de l’autre côté du détroit. Les processions multiples mettent quant à elles en scène des personnages mythiques qu’il est de plus en plus difficile de trouver de l’autre côté du détroit. Shamans, gardiens de temples, dieux grimaçants… tous issus du continent, mais qui semblent avoir trouvé refuge à Taiwan.

© Photo Barthélémy Courmont
Ici un jeune taiwanais grimé en gardien de temple dans la ville de Lukang, jouant son rôle avec tout le sérieux qui s’impose. Des processions de ce type se tiennent de manière quasi permanente, chaque temple ayant son propre calendrier.

© Photo Barthélémy Courmont
Parade à Keelung, dans le nord de Taiwan, à l’occasion de la fête des lanternes, une autre tradition originaire du continent.

© Photo Barthélémy Courmont
Le festival des lanternes est sans doute l’un des plus importants de l’année, avec le nouvel an chinois et la fête de la lune.

© Photo Barthélémy Courmont
L’activité dans les multiples temples de Taiwan, dont l’architecture et les rites sont le plus souvent originaires de la province du Fujian, de l’autre côté du détroit, ne s’arrête jamais. Les Taiwanais sont très pratiquants.

© Photo Barthélémy Courmont
Certains villages se sont spécialisés dans la production d’encens pour les temples de l’île. Cette pratique est restée artisanale, et la tradition consiste à faire sécher les serpentins d’encens à l’extérieur des maisons.

© Photo Barthélémy Courmont
La culture chinoise se décline sous toutes ses formes à Taiwan. La calligraphie est ainsi une discipline majeure très largement répandue dans l’île. La musique traditionnelle, la danse classique ou encore le théâtre sont d’autres aspects de la culture chinoise omniprésente à Taiwan. Et pour toutes ces expressions artistiques, Taiwan est une véritable référence dans le monde chinois.

© Photo Barthélémy Courmont
L’une des multiples pharmacies de médecine traditionnelle chinoise qu’on trouve encore à Taiwan. Cette médecine sophistiquée est très pratiquée dans l’île.

Si Taiwan revendique ses origines chinoises, elle met également en avant ses différences avec le continent, que ce soit au niveau historique ; politique, ou dans la société. Difficile en effet de comparer deux entités qui ont évolué de manière aussi différente au cours des soixante dernières années. Nous dirons donc que la Chine continentale et Taiwan offrent deux définitions aujourd’hui distinctes du monde chinois. Et c’est ce qui fait la spécificité de celle qui se présente encore comme la « République de Chine ».


Plus : Barthélémy Courmont vient de publier La tentation de l’Orient. Une nouvelle politique américaine en Asie-Pacifique, chez Septentrion, collection Chaire Raoul Dandurand, ISBN 2-89448-608-1

DEPUIS l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, les États-Unis se sont lancés dans une vaste redéfinition de leur politique en Asie-Pacifique. L’objectif est double : apporter des réponses aux défis contemporains et maintenir une importante présence dans une région aux enjeux multiples pourtant délaissée ces dernières années. Cette nouvelle politique américaine est justifiée par la montée en puissance de la Chine, mais aussi par l’importance que représentent, sur les questions économiques autant que stratégiques, des alliés de Washington comme le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan. Parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, les États-Unis cèdent à une véritable tentation de l’Orient.

Ce redéploiement de la politique étrangère américaine vers l’Asie pourrait marquer la plus grande transformation depuis la fin de la guerre froide et symbolise la montée en puissance de cette région qui s’impose désormais comme un pôle dominant.

La politique asiatique de l’administration Obama se heurte cependant à plusieurs problèmes : compétition avec la Chine, mouvements d’hostilité de plus en plus nets chez ses alliés ou encore crise nucléaire nord-coréenne. Entre volonté et réalité, il y a ainsi souvent un décalage qui dépend en grande partie du bon vouloir des puissances régionales, la Chine en tête. Si les États-Unis aspirent à rester une puissance asiatique, il n’est pas certain que ce souhait sera exhaussé.

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