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Transitions & Sociétés, n°1, novembre 2001

"Demain, La Grande Europe ... Jusqu'où ira-t-elle ?"

 

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Mots clés - key words : n°1 de la revue transitions et sociétés, demain la grande europe, renata lesnik, hélène blanc, gilles duteil, magna europa, histoire de l'union soviétique et de la russie post-soviétique, dossiers du groupe de recherche européen sur la délinquance financière et la criminalité organisée département du centre d'étude des techniques financières et d'ingénierie de la faculté d'économie appliquée de l'université d'aix-marseille.

Un nouveau livre d'Hélène Blanc: "T comme Tchétchénie", Ginkgo éditeur.

Cet ouvrage donne des clés pour comprendre les vrais raisons de cette guerre.

- S'agit-il réellement de lutte anti-terroriste ?

- Quel est le double jeu des services secrets russes ?

- Qui a intérêt à la faire durer ?

Ginkgo, 14-18 rue Kléber, 93100 Montreuil, France.

 

  Ed. Magna Europa, 94 rue Thiers, 92100 Boulogne, France. Ce numéro a été placé sous le patronage du Haut Conseil à la Francophonie.

Ce premier numéro de la revue Transitions & Sociétés se compose de deux parties. La première compte plus d'une douzaine d'articles consacrés à l'histoire de l'Union soviétique et à l'actualité de la Russie post-soviétique. La seconde partie présente les dossiers du Groupe de Recherche européen sur la Délinquance Financière et la Criminalité organisée. Il s'agit de six articles concernant la criminalité financière internationale, activité dont les Russes n'ont pas le monopole mais dans laquelle ils font preuve d'un indiscutable entrain.

Mise en perspective

Ce qui nous conduit directement au premier article de ce numéro : "La véritable histoire de la fin de l'URSS : 10 ans déjà. De l'URSS à l'Union Russo-Biélorusse", par Renata Lesnik (DELFI) et Hélène Blanc (CNRS-DELFI), préfacé par Vladimir Boukovsky. En effet, les auteurs écrivent : "Pour décrypter la désagrégation de l'URSS, il faut remonter plusieurs décennies en arrière afin de décrire l'ampleur de la corruption, de la délinquance économico-financière, de la criminalité organisée, autant de phénomènes qui finiront par submerger le pays"(p. 10).

Le propos débute aux années 1950 et devient de plus en plus détaillé au fur et à mesure qu'il avance dans le temps. Les auteurs brossent donc une histoire non conventionnelle des quatre dernières décennies du régime soviétique. C'est pourquoi on ne saurait trop en conseiller la lecture aux lycéens et étudiants qui doivent aujourd'hui tenter d'appréhender des réalités bien difficiles à concevoir pour qui n'en a pas été contemporain.

Quels démocrates ?

Au sujet du pseudo-putsch d'août 1991, les auteurs écrivent : "Ce prétendu putsch n'a que des vertus : il permet d'interdire le Parti communiste, idéologiquement périmé en URSS, tout en se "débarrassant" d'un Gorbatchev devenu encombrant ; enfin, il sert de marchepied pour propulser les "démocrates" au pouvoir. En limitant les risques…" (p.22) Il est vrai que "les bourgeoisies nationales avaient grande hâte de s'approprier leur part de richesses tout en gardant le pouvoir sous couvert d'indépendance et de souveraineté." (p. 23)

Boris Eltsine leur donne satisfaction durant les années 1990, à travers les "privatisations", avec la bénédiction des autorités financières internationales. "Tandis que le citoyen lambda tente de survivre à l'hyper-inflation, une partie de l'ancienne nomenklatura, se rebaptisant sans transition "démocrate", entreprend de se partager les "biens du peuple". Cyniques, la plupart de ces hauts personnages ne dissimulent pas leurs intentions : faire main basse sur les immenses ressources naturelles du pays - matières premières et stratégiques - ; tout en organisant une fuite massive des capitaux et richesses vers l'étranger."(p. 28) Où se trouvent des banquiers parfois bien peu regardant quant à l'origine des fonds déposés.

"Autre activité fort lucrative : le ponctionnement en aval de l'aide financière occidentale. En 1995, le Washington Post stupéfiait les Américains en révélant que 40 % des 110 milliards de $ alloués à la Russie se trouvaient à l'étranger, disséminés sur les comptes numérotés de la nouvelle classe politico-criminelle russe." (p. 30) Une partie de ces dépôts est faite à Chypre, candidate à une prochaine intégration à l'Union européenne … En attendant, "Ce que d'aucuns ont pris ou voulu prendre pour une économie de marché naissante, s'est mué en capitalisme mafieux." (p. 31)

Les bottes de Vladimir Poutine sont-elles propres ?

A propos de Vladimir Poutine, les auteurs écrivent : "En qualité de politologues, nous observons l'évolution d'une Russie, oscillant entre démocratie et autoritarisme. Vladimir Poutine veut instaurer un pouvoir fort, s'appuyant largement sur les réseaux, les hommes et les méthodes de l'ex-KGB dont il est issu. Aujourd'hui, un retour à l'ancien système soviétique paraît exclu ; pourtant, l'instauration d'une démocratie à l'occidentale semble un horizon lointain. Décrypter le type de régime en train de s'instaurer en Russie, entre pouvoir fort, faiblesses des démocrates, montées de groupes extrémistes, et puissances économiques d'origine douteuse devient alors essentiel." (p.39)

Moins de deux ans après l'élection de Vladimir Poutine, R. Lesnik et H. Blanc relèvent déjà quelques signes significatifs : le retour de l'hymne soviétique, l'encouragement à la délation, le rétablissement du culte de la personnalité. A tel point que l'homme de la rue résume ainsi la situation : "Poutine porte les plus propres des bottes car tout un chacun les lèche." Les auteurs ajoutent :"Ce qui ne semble pas trop lui déplaire."(p.41)

Pragmatisme ?

A propos de l'origine guébiste du Président russe, R. Lesnik et H. Blanc écrivent : "Faut-il pour autant avancer "la thèse du complot" ? Moraliser, s'indigner ? Inutile. Mieux vaut lucidité garder afin d'observer l'évolution de la Russie réelle, et non virtuelle. Avec pragmatisme. Si c'est le KGB - considéré, à tort ou à raison comme le vivier de l'élite russe - , qui doit remettre le pays en selle, pourquoi pas ?" (p. 42) Quoi qu'on en pense, cette position est probablement partagée par plus de responsables occidentaux qu'on ne le croit. L'espoir des auteurs est le suivant : "Et si la stratégie du KGB de modifier la société soviétique à sa guise, confirmée par ses anciens patrons, était en passe de réussir ? Et si, avec Poutine, elle se métamorphosait en une "démocratie autocratique" coiffée par des politiciens, eux même corps intermédiaire entre citoyens et services secrets mafieux ? La Russie inaugurerait alors la démocrature à la russe." (p.43)

A tort ou à raison, l'essentiel pour nombre d'Occidentaux semble de pouvoir compter à moyen terme sur un régime leur garantissant l'accès au marché et aux ressources naturelles de ce pays-continent.

Chercheur à l'IFRI, Anita Tiraspolsky présente un article intitulé :"La Russie de Poutine : les conditions de la croissance". Elle y reprend à sa manière cette idée : "En attendant, l'ordre qu'il sous-tend est indispensable à la stabilisation de la croissance économique et au retour des investisseurs étrangers sur le sol russe." (p.47)

Entre modernité et inerties

Claude Vacherot, expert consultant pour la Russie, consacre un article à la question suivante : "La coopération avec les entreprises russes est-elle possible?". Il note notamment au sujet des jeunes générations : "A l'heure actuelle, les universités et les instituts de formation russes dispensent un enseignement en finances, en marketing ou en management qui ne diffère de celui enseigné à l'Ouest que par les spécificités imposées par le contexte local. Les jeunes diplômés, dont le comportement diffère totalement de celui de leurs aînés, appartiennent à une nouvelle génération. Ils ambitionnent de réussir rapidement et de redresser l'économie de leur pays." (p. 70)

Pour autant, l'héritage conserve une certaine prégnance, si l'on en croit l'article du cabinet Andersen :"Travailler avec les collectivités locales en Russie." En effet, les auteurs écrivent : "Au-delà de la répartition des compétences, c'est la nature des liens financiers entre Etat fédéral, régions et municipalités qui illustre le mieux le poids de la tradition centralisatrice, et permet d'appréhender la difficulté pour les collectivités à prendre des initiatives." (p75)

Au terme d'une évaluation de la solvabilité de la région et de la ville de Perm, les experts donnent un judicieux conseil : "L'organisation interne des administrations comporte des spécificités qu'il faut appréhender rapidement pour identifier les bons interlocuteurs. Il est parfois difficile de comprendre qui dispose de l'information. Au sein d'un service, l'information se trouve parfois chez un responsable, parfois chez un exécutant. La mise en garde d'un de nos interlocuteurs est explicite à cet égard : "en Russie, ce n'est jamais la personne officiellement en charge d'un sujet qui vous fournit des informations sur le sujet : il faut identifier une autre personne dans chaque administration". (p. 80)

Vers une nouvelle alliance ?

Au terme d'un article intitulé "La Russie et la francophonie : l'histoire au service d'une idée neuve", Alexandre Wolff - chargé de mission au Haut Conseil de la Francophonie - note : "Les autorités russes ont constaté que nombre de questions qu'elles estiment prioritaires recoupent les objectifs que la France et la Francophonie mettent en avant au sein des instances internationales. Sont citées en particulier, la défense du plurilinguisme dans les institutions internationales et la vision commune d'un monde respectant la diversité des langues et des cultures. L'Unesco pourrait être le cadre idéal du lancement de projets en commun Francophonie/Russophonie. Cette hypothèse a d'ailleurs été officiellement évoquée par l'ambassadeur plénipotentiaire russe, représentant de son pays à l'Unesco, au cours de la XVII ème session du Haut Conseil de la Francophonie en mai 2001, qui avait pour thème :"La Francophonie et le dialogue des cultures : quelles stratégies ?" Les pays francophones étant déjà constitués en groupe au sein de l'Unesco, ils pourraient défendre avec les Russes… et pourquoi pas les russophones, des projets communs, comme la création d'une "radio des voix du monde" ou l'attribution d'un label de l'innovation technologique au service des cultures et du plurilinguisme." (p. 105 et 106)

Idées généreuses et sympathiques … que l'histoire parfois peu brillante de l'alliance franco-russe conduit à suivre avec intérêt, tant l'instrumentalisation des bonnes intentions mérite l'attention.

Les dossiers du DELFI

La deuxième partie de la revue rassemble six articles de grande qualité sous la rubrique : "Les dossiers du Delfi". Ce groupe de Recherche européen sur la Délinquance Financière et la Criminalité organisée est un département du Centre d'Etude des Techniques Financières et d'Ingénierie de la Faculté d'Economie Appliquée de l'Université d'Aix Marseille.

Dirigé par Gilles Duteil, il développe trois axes d'activité : recherche, information et formation. Sa première mission est de fournir des supports d'analyse et d'information destinés à lutter contre le blanchiment de capitaux sales, l'escroquerie financière et toutes activités délictueuses ou criminelles en Finance.

Sa seconde priorité est de définir les outils permettant une analyse prospective de ces domaines, afin d'identifier et d'élaborer de nouvelles méthodologies adaptées à cette lutte. Les articles présentés ont en commun un souci pédagogique qui permet au lecteur non-spécialiste de comprendre des mécanismes, par définition, réservés à un petit nombre. Le dossier permet notamment de mieux comprendre le blanchiment de capitaux et le rôle de la Cellule de Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins. Ainsi, le lecteur bénéficie des informations et des analyses de praticiens et experts réputés qui trouvent ici une tribune pour partager avec le grand public une préoccupation partagée par beaucoup de citoyens.

Pierre Verluise

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Date de la mise en ligne: janvier 2002

 

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