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www.diploweb.com Géopolitique de l'Union européenne

Les relations Europe / Etats-Unis en 2005,

par Jean Ordessa.   

Entretien avec Pierre Verluise

 

La position européenne raisonnable est de transformer en avantage stratégique la manœuvre que les Etats-Unis adoptent au début de l'année 2005 au niveau tactique. Nous avons besoin des Etats-Unis. Nous  devons établir une relation transatlantique équilibrée. Nous ne pouvons pas vivre constamment dans l’affrontement des années 2003 et 2004. Il faut aller plus avant dans la construction européenne et pour cela nous avons besoin d’un soutien américain à l’UE. Pour autant, les relations entre l'Europe communautaire et les Etats-Unis restent extrêmement complexes.

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Comment comprenez-vous le virage qui semble s’amorcer au début du second mandat de G. W. Bush dans les relations entre les Etats-Unis et l’Europe ?

Le début de l’année 2005 a été marqué par plusieurs discours de C. Rice et G.W. Bush au sujet des relations entre les Etats-Unis et l’Europe. Au moins dans la forme, chacun peut constater un changement de ton notable par rapport à 2003, lors de la crise suscitée par la stratégie de Washington à l’égard de l’Irak.

 

Reste à savoir ce qui relève dans ce nouveau discours de la tactique et de la stratégie, autrement dit du court et du long termes. Question complémentaire : les Etats-Unis sont-ils surtout conduits par des tendances longues ou bien sont-ils sujets à des variations rapides d’amplitude importantes susceptibles de modifier sérieusement ces tendances lourdes ?

 

Les deux sont compatibles

 

Les Etats-Unis sont à la fois capables des deux. Alors qu’en Europe et en France les tendances longues l’emportent généralement sur les variations courtes, aux Etats-Unis – parce qu’il s’agit d’une île stratégique qui a toujours eu le sentiment d’être protégé du monde – des changements importants mais momentanés ne vont pas nécessairement contre l’intérêt à long terme du pays. Voici pourquoi les deux sont compatibles.

 

Depuis la chute du Mur (1989), nous observons un sentiment croissant de puissance aux Etats-Unis et l’impression de pouvoir de plus en plus agir sur les choses. Ce qui nous a conduit très directement à la guerre en Irak. A côté de cela, la Maison Blanche doit maintenant se sortir du guêpier irakien dans de bonnes conditions. En 2004, le premier objectif de G.W. Bush était d’assurer sa réélection pour un second mandat, ce qui l’obligeait à rester sur une ligne de politique extérieure fondée sur les nécessités de la politique intérieure. Depuis le début de son deuxième mandat en 2005, il a davantage les coudées franches. Il peut donc modifier son discours de façon tactique, même si ses objectifs ne changent pas sur le long terme.

 

Pragmatisme

 

Début 2005, l’Amérique se rapproche de l’Europe tout simplement parce qu’elle a besoin de son argent et de ses soldats pour sortir d’Irak. Une fois qu’elle n’en aura plus besoin, comme elle est fondamentalement pragmatique et réaliste au-delà de ses sursauts wilsoniens, elle reviendra à sa tendance longue : la puissance unilatérale.

 

Pouvez-vous donner un exemple d’une évolution tactique ?

Voici un exemple non européen de la capacité tactique des Etats-Unis à changer de position. La première administration de G.W. Bush avait initialement des relations difficiles avec la Chine. Elle a commencé par retirer la main qui avait été précédemment tendue à Pékin par B. Clinton. Après les attentats de septembre 2001, le Président des Etats-Unis a changé d’attitude en moins de six mois. En 2005, il modifie à nouveau son attitude, parce qu’il se rend compte que la Chine ne lui est finalement pas très utile dans la lutte contre le terrorisme. Les intérêts à court terme conduisent donc à des décisions tactiques de politique extérieure.

 

C’est pourquoi il faut être prudent sur les discours de la seconde administration Bush au sujet de l’Europe.

 

Alors, que faire ?

Il faut à la fois les entendre et rester méfiant. La position européenne raisonnable est de transformer en avantage stratégique la manœuvre que les Etats-Unis adoptent au niveau tactique. Nous avons besoin des Etats-Unis. Nous  devons établir une relation transatlantique équilibrée. Nous ne pouvons pas vivre constamment dans l’affrontement des années 2003 et 2004. Il faut aller plus avant dans la construction européenne et pour cela nous avons besoin d’un soutien américain à l’UE.

 

Transformer une position tactique en une position stratégique

 

La configuration est la suivante : les Etats-Unis veulent momentanément des rapports rééquilibrés avec l’Europe. Côté européen, il faut en tirer partie au niveau stratégique pour aller de l’avant et bâtir. En se rendant compte que la position américaine sera probablement de courte durée. De cette position tactique de courte durée nous devons faire une position stratégique de longue durée.

 

Il faut donner un peu si on veut recevoir un peu. Il y a sûrement des gages à concéder, notamment en ce qui concerne l’Irak. Il existe cependant des lignes rouges à ne pas franchir, en particulier le positionnement de troupes sur le terrain. Cela serait déraisonnable tant que l’ONU n’est pas véritablement puissance organisatrice de l’Irak. Il serait incohérent d’aller à Canossa. Nous donnons déjà donné des gages en Afghanistan. Il faut maintenant concourir à la formation de la police et des armées irakiennes.

 

Quid des relations entre l’OTAN et l’Europe ?

Vis à vis de l’OTAN, il est important d’être prudent et de se méfier de nos habitudes mais aussi des « petits » pays. Nous avons eu des intérêts stratégiques presque communs avec les Etats-Unis durant 40 ans. Aujourd’hui, nos intérêts stratégiques divergent, nos visions du monde ne sont pas identiques, notre ennemi non plus. Pour les Etats-Unis, il s’agit du terrorisme international, pour nous, ce sont des groupes terroristes.

 

Or nous avons pris l’habitude de raisonner avec l’OTAN, en considérant que cet outil avait une finalité en soi. Alors que cela n’est pas exact.

 

 

Voir une carte de l'OTAN en 2004

 

Pour les Etats-Unis, quelle est la fonction de l’OTAN ?

Il faut se souvenir du débat qui a eu lieu lors de la première administration de G. W Bush. En 2001, le Pentagone voulait la mort de l’OTAN. Si l’OTAN n’est pas morte, c’est à cause du Département d’Etat. Ce qui veut dire que pour les militaires américains, l’OTAN n’avait pas véritablement d’effet positif sur la capacité opérationnelle des Etats-Unis. Vu du Département  d’Etat, l’OTAN demeurait un instrument utile de préservation de la capacité de contrôle des Etats-Unis sur l’Europe. Or, nous constatons que c’est le point de vue du département d’Etat qui l’a emporté.. Toutes les évolutions de l’OTAN sont ainsi à comprendre d’abord à travers ce prisme politique.

 

L'OTAN, un outil multifonctions

 

L’OTAN est aussi cependant aussi un outil propre à accroître à la marge la capacité des Etats-Unis. Par son élargissement, l’OTAN donne aux Etats-Unis accès à de nouvelles bases en Europe de l’Est, notamment en Roumanie et en Bulgarie. Bases dont Washington a besoin pour projeter ses forces. L’OTAN permet de contribuer à la stabilisation de pays où les Etats-Unis ont besoins de disposer de facilités stratégiques.

 

L’OTAN est encore un outil de mise à la norme opérationnelle. L’OTAN permet de rendre à la marge certaines forces européennes capables d’agir non pas avec mais à côté des forces américaines ou après, mais toujours sous contrôle américain. Les modalités de communication permettent aux Américains de savoir exactement ce qui se passe, en temps réel.

 

L’OTAN permet de réserver les forces américaines pour ce qu’elles doivent et savent faire -  les guerres de la Nation – et de préparer d’autres forces pour les missions de moins haute intensité. La difficulté est qu’il existe un antagonisme d’intérêt entre la défense européenne et l’OTAN. On ne peut pas contribuer à tout. Plus on donne à l’OTAN, moins on donne à l’Europe.

 

Pouvez-vous donner des exemples ?

On se souvient des contre-projets otaniens qui ont toujours succédé aux projets européens. La Nato Reaction Force (NRF) a été inventé au cours de l’hiver 2001-2002 comme un outil à modérer la dynamique de la force de projection européenne, en imposant un certain nombre de contraintes. Ce que les Européens donnaient à la NRF, ils ne pouvaient pas le donner à la force de projection européenne, qui voyait ses moyens réduits d’autant. Avec une NRF qui s’élève à près de 20 000 hommes, on voit bien que les capacités strictement européennes diminuent fortement. On se rappelle encore des projets d’amélioration des capacités européennes (ECAP) qui ont été immédiatement suivis d’un projet d’amélioration des capacités des forces otaniennes (DCI, puis new DCI). Si on privilégie les initiatives otaniennes, on fait forcément une impasse du côté de l’Europe. Les Etats-Unis ont donc un levier d’action sur l’Europe de la défense par le biais de l’OTAN.

 

L'OTAN décide du calendrier et des grandes lignes

 

Alors que l’OTAN était déjà une machine lourde, pourquoi les Etats-Unis ont-il voulu élargir l’OTAN en 1999 et 2004 ? Probablement ont-ils décidé d’élargir l’OTAN pour imposer à l’Union européenne de s’élargir. La chronologie l'indique. Or, chacun voit qu’une Union européenne élargie vers l’Est, c’est aussi une Europe politique diluée.

 

 

2004: C. Powell lors de la cérémonie d'intégration des 7 nouveaux membres de l'OTAN.

Crédits: OTAN

Tout incite à penser que le projet de traité constitutionnel sera difficile à mettre en œuvre à 25. Bref, on ne peut s’empêcher de penser que les Etats-Unis ont instrumentalisé l’OTAN  pour maîtriser la construction d’un noyau européen fort, capable de jouer à jeu égal avec eux.

 

Le Partenariat pour la Paix s’inscrit dans la logique de l’OTAN. D’abord on fait du Partenariat pour la Paix, puis de l’OTAN, puis une Union européenne plus grande. Donc une Union européenne diluée et moins portée sur la concurrence.

 

Quelle est la fonction géopolitique de la transformation des armées européennes aux normes otaniennes ?

L’OTAN est un outil à transformer les outils opérationnels de l’Europe. Ce qui conduit aussi mécaniquement à un accroissement du contrôle. D’abord parce qu’on transforme selon la norme américaine et non pas européenne. Or, chacun sait qu’il n’y a pas de meilleur contrôle que par la norme, comme le montre l’exemple de Microsoft. Ensuite, les produits transformés qui sont proposés sont extrêmement chers, ce qui rend difficile l’achat d’autres matériels. Résultat, les entreprises européennes doivent se réfugier dans des niches, mais comme l’Europe n’est pas capable de les coordonner, les Etats-Unis le font. Les outils de cohérence entre ces niches sont américains. Ce qui accroît la main mise américaine sur la défense des pays européens. La transformation des armées aux normes otaniennes peut donc aussi être vue comme un outil de contrôle.

 

Quelle vision de la guerre ?

 

En outre, c’est un outil de transformation des forces européennes vers une vision de la guerre qui ne correspond pas forcément à notre culture actuelle du conflit. La vision traditionnelle américaine est fondée sur la destruction. Alors que les Européens savent qu’il leur faudra vivre avec leurs voisins, il faut donc aussi penser à créer les conditions ultérieures de la paix. Il est donc nécessaire d’être prudent : par le biais de la transformation, l’OTAN pourrait donner aux armées européennes les outils d’une guerre qui ne correspondraient pas nécessairement à leurs intérêts.

 

Que peuvent faire les Européens ?

Nous ne pouvons pas rejeter complètement la Transformation. D’abord parce que cela peut être un moteur de progrès pour l’Europe, mais il doit être maîtrisé. Nous aurions bien tort de nous jeter dans toutes les manies américaines. Il faut en tirer le meilleur mais en restant prudent. Si les Américains ont les moyens de se lancer dans une voie pour en changer ensuite, grâce à des masses financières qui leurs permettent de faire plusieurs choix à la fois, les Européens ne peuvent pas le faire. Exemple, les forces terrestres américaines sont depuis 2004 en train d’évoluer, au vu des expériences faites en Irak. Les Européens ne sont pas capables, fautes de moyens financiers et de troupes suffisantes, de changer rapidement de conception. Cela doit pousser à la prudence. La transformation oui, parce que nous devons pouvoir mener des opérations avec les Etats-Unis. Reste à savoir lesquelles. Mais une transformation contrôlée, en fonction de nos intérêts, de notre vision de la défense militaire et de nos intérêts stratégiques.

 

Quels pays européens peuvent se retrouver sur une telle approche ?

Les trois pays qui pèsent les plus lourds sont le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Il importe de développer d’étroites relations avec Berlin.

 

Il est vrai, cependant que l’armée allemande est devant de graves difficultés d’évolution, mais peut-être va-t-elle évoluer vers un concept plus opératoire.

 

L'Espagne, peut-être...

 

Il faut aussi tirer partie des évolutions d’autres pays, comme l’Espagne. L’Espagne a tendance à se désintéresser de ses forces armées, pour des raisons historiques, mais le nouveau gouvernement affiche début 2005 une forte volonté européenne. Même si cela peut être tactique et passager, il faut investir très vite ce sujet pour les emmener sur des perceptions proches des nôtres. Il importe de savoir, cependant, que la haute hiérarchie militaire espagnole est relativement atlantiste.

 

On sait bien que les Anglais sont partagés entre l’Europe et les Etats-Unis, mais il faut faire un bout de chemin avec eux. Il faut tirer partie du noyau dur.

 

Quelle serait la bonne méthode ?

Il importe de saisir toutes les opportunités qui se présentent pour avancer. Il faut devenir plus inductif que déductif, partir de ce qui peut se faire, essayer des petits coups pour avancer.

 

Pas d'usine à gaz

 

En dépit de l’envie contraire des Etats-Unis, l’Europe de la défense avance pas à pas. On sait que les grands projets ne fonctionnement pas pour les raisons d’affichage déjà énoncées, mais si on ne dépasse pas un certain niveau de visibilité politique, cela fonctionne. L’état-major de l’Union européenne, la capacité de commander des forces au niveau stratégique … progressent. Il faut avancer à petits pas jusqu’à ce que les murs soient suffisamment solides pour que l’on puisse construire le toit. Compte tenu de la situation, nous ne pouvons pas prétendre à de grands édifices conceptuels, parce qu’on ne sera jamais d’accord sur ses grands principes. La démarche de la pure rationalité du haut vers le bas ne peut pas fonctionner.

 

En revanche, on peut se mettre d’accord sur des réalisations concrètes et pratiques. Les opérations en Macédoine et au Congo Iturie (2003), en Bosnie (2004-2005) le démontrent.

 

Sur le terrain

 

Ce n’est pas la peine de se lancer dans de grands échafaudages intellectuels qui ne sont pas réalisables, il faut construire concrètement sur le terrain. Il faut parler, faire le maximum de petites choses ensemble pour éventuellement devenir capables d’en faire de plus grandes, ultérieurement.

 

 

Europa et le monde. Crédits: P. Verluise

 

Comment définir in fine les relations entre les Etats-Unis et l’Europe ?

Il est important de comprendre que les Etats-Unis sont un pays culturellement et stratégiquement différents  de l’Europe, par leur position, leurs intérêts et leur vision du monde. Nous sommes différents à beaucoup de points de vues, mais nous sommes nécessaires les uns aux autres. Il n’y a pas de raison de regretter cette différence, il faut en comprendre les fondements. Il importe tout autant de discerner nos intérêts communs et d’améliorer la relation transatlantique dans l’intérêt général. Au-delà de l’aspect tactique du nouveau discours américain, Washington a compris que l’unilatéralisme se paie fort cher, notamment en hommes. Bien qu’hyperpuissance, les Etats-Unis ne peuvent pas gérer le monde à eux tous seuls. Il faut donc tirer partie de cette fenêtre d’opportunité pour expliquer aux Etats-Unis que le multilatéralisme ce peut être aussi du « gagnant-gagnant ». Nous devons à la fois comprendre que l’Amérique est différente et agir avec elle parce qu’elle nous est nécessaire comme l’Europe lui est nécessaire.

 

Côté oriental maintenant, comment concevoir les relations UE/Russie ?

L’Union européenne doit bien évidemment avoir des relations suivies avec la Russie. Nous devons veiller à ce que la Russie ne redevienne pas une menace, ce qui n’est pas totalement exclu dans le prochain quart de siècle. Cette menace n’est pas nécessairement conventionnelle, mais ce pourrait être la grande criminalité, le terrorisme… Si la Russie devient à ses marges un pays « failli », alors nous aurons beaucoup à perdre. Nous devons aider la Russie à devenir un pays vraiment fréquentable, qui se tienne et ne soit pas générateur de menaces. Il faut pour cela un dialogue et des engagements constructifs.

 

Soutenir l'idée d'une candidature de Moscou à l'UE... c'est faire le jeu de Washington

 

Pour autant, ceux qui prétendent qu’il faudrait intégrer la Russie à l’Union européenne défendent très probablement des intérêts américains. C’est la même chose que pour la candidature de la Turquie. L’idée est toujours la même : si l’Europe communautaire s’étend jusqu’aux confins orientaux de la Russie, ce n’est plus l’Europe, en tous cas pas une Europe concurrente pour les Etats-Unis. Plus l’Europe va vers l’Est, moins elle peut se poser en rivale des Etats-Unis. Alors que l’idée initiale de la première Europe communautaire est en train de mourir de l’élargissement en 2004, l’intégration d’un pays comme la Russie signerait l’acte de décès définitif de l’Europe, sauf en tant qu’espace de marché.

 

Ceux qui attendent autre chose de l’Europe doivent se garder de proposer à la Russie d’être membre et rester extrêmement prudents avec l’Ukraine. N’oublions pas que nous payons dans une large part la remise à niveau de ces pays. Il ne s’agit pas d’une approche égoïste : le monde a intérêt à une Europe solide et il faut laisser à ce petit enfant qu’est l’Union européenne le temps de grandir avant de le lancer dans des missions impossibles où elle risquerait de périr. Il faut se renforcer, grandir, de manière à devenir dans quelques décennies un acteur plus efficace pour le reste du monde.

 

Jean Ordessa (pseudonyme), manuscrit lu et amendé par l'auteur, clos le 20 mars 2005.

Entretien avec P. Verluise

 

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Date de la mise en ligne: avril 2005

 

 

 

   

 

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