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www.diploweb.com présente " Quelle France dans le monde au XXI e siècle ? ", par Pierre Verluise

5. QUELLE MONDIALISATION CONSTRUIRE ?

Partie 5.1. La mondialisation sonne-t-elle le glas de la maîtrise de notre destin individuel

et collectif, voire de la démocratie ?

 

Introduction - 1. Comment les Français voient-ils le monde ? - 2. Quelles sont les images de la France à l'étranger ? - 3. Quels sont les outils disponibles ? - 4. Quelle politique étrangère ? - 5. Quelle mondialisation construire ? - Conclusion - Postface de Gérard Chaliand : Stratégie d'influence
Mots clés - key words : pierre verluise, henri guéhenno, france, monde, europe, mondialisation, globalisation, démocratie, commissariat général au plan, gouvernement français, décennie 1990, politique monétaire et budgétaire, réunification allemande 1989-1990, construction de l'Union européenne, conjoncture internationale, croissance économique, pnb, pib, politique monétaire déflationniste, déficits politiques. <Partie précédente

Comment expliquer que le mot de mondialisation soit aussi souvent utilisé sans que son contenu conceptuel ne soit explicité ? Henri Guéhenno, Commissaire au Plan de septembre 1995 à janvier 1998 apporte un élément de réponse : " Les erreurs collectives sont là et la société est en train de se détruire de l'intérieur. Il faut se poser une question : est-ce que nous sommes responsables de ce qui nous arrive ou bien est ce un phénomène indépendant - mondialisation, progrès technique - qui l'a causé ? Quand je suis arrivé au Commissariat Général du Plan, j'ai voulu lancer un grand débat sur la mondialisation pour que nous essayions collectivement de comprendre les contraintes qu'elle nous impose et les marges qu'elle nous laisse. La question était tabou. Parce qu'on a déjà apporté une réponse ! La mondialisation est le plus commode des alibis ". (1)

Qui peut avoir voulu ainsi se disculper par une instrumentalisation du thème de la mondialisation ?

Une série d'erreurs

Les gouvernements français, durant la décennie 1990, ont généralement utilisé à contre temps la politique monétaire et la politique budgétaire. Ils ont mis en œuvre des mesures économiques inadaptées au télescopage historique entre la réunification allemande, la construction européenne et la conjoncture internationale. Au lieu d’utiliser ce qui aurait pu apporter des marges de manœuvre, les gouvernements successifs ont, au contraire, étouffé la croissance économique par une politique monétaire déflationniste (2). Il en a résulté une croissance molle et faible, longtemps coupée de la dynamique américaine. Les erreurs commises dans la gestion macro-économique ont fait perdre depuis 1990 de 1 à 1,5 % de croissance par an. Et des centaines de milliers d’emplois... L'embellie de la fin des années 1990, n'empêche pas de mettre les pendules à l'heure.

Déficits

Ce n'est pas la mondialisation qui est à l'origine des difficultés économiques françaises mais des déficits politiques majeurs, notamment dans la gestion des contraintes de la construction européenne. La mondialisation disqualifie la politique du préau et les facilités du double discours, mais cela ne met pas fondamentalement en cause la démocratie.  Par ailleurs, l’Etat ne doit pas avoir perdu totalement les moyens de mettre en œuvre une politique puisqu’il a été possible d’augmenter la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 18, 6 à 20, 6 %. Ce qui représente, tout de même, une augmentation de 2 % de cet impôt indirect payé par chacun, indépendamment du niveau de ses revenus. La réduction qui a fait suite ne retire pas davantage aux moyens de l'Etat.

Alibi et paravent de déficits politiques majeurs, la mondialisation ne sonne donc pas la fin du politique. Bien au contraire, puisqu’elle place chaque citoyen et responsable devant une multitude de défis. Cependant, comprendre la véritable nature de la mondialisation est un préalable à toute action. Partie suivante>

Pierre Verluise

Notes :

(1) Extrait d'une interview publiée le 22 janvier 1998 par l'"Express", propos recueillis par Christophe Barbier et Ghislaine Ottenheimer.

(2) Lire à ce sujet l’ouvrage de Nicolas Baverez,  "Les trente piteuses", éd. Flammarion, 1997.

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Mise en ligne 2001
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