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Livres géopolitiques 2014

Par , le 31 décembre 2014.

. Collectif, Images économiques du monde 2015. Dossier - Russie : le retour de puissance ?, Armand Collin, 2014.

Sous la direction de François Bost, Laurent Carroué, Sébastien Colin, Christian Girault, Anne-Lise Humain-Lamoure, Olivier Sanmartin, David Teurtrie.

Le grand dossier : Russie : le retour de puissance ?
Les zooms thématiques : 1 milliard de touristes ?, La santé, encore un bien public ?, Les inégalités à l’aune d’une Coupe du Monde.
Le dossier spécial : Les élections municipales et européennes de 2014 en France

6 métropoles décryptées : Caracas, Khartoum, Kiev, Manama, Saint Paul-Minneapolis, Touba.

. Jang Jin-Sung, Cher Leader, Une plongée hallucinante dans le pays le plus énigmatique au monde, la Corée du Nord , Paris, Ixelles Editions, 2014.

À la fin des années 1990, Jang Jin-sung a tenu l’un des postes les plus élevés de la machine de propagande de la Corée du Nord et, par son action, il a aidé à resserrer l’emprise du régime sur son peuple. En tant que poète de cour, il a été un artisan zélé du développement du mythe fondateur du pays, responsable de la rédaction de poèmes épiques qui faisaient l’éloge de Kim Jong-il et glorifiait son régime. Il a également été un agent du contre-espionnage pour le département du Front uni, une section clé du Parti des travailleurs.
Jeune et ambitieux, son travail patriotique lui a assuré une relation privilégiée avec Kim Jong-il qui lui a accordé un statut spécial d’« Admis ». Dans un pays ravagé par la famine, cela signifiait des dispositions alimentaires particulières, un passe pour voyager et l’immunité contre toute poursuite. Il était au courant des secrets d’État et des politiques en matière militaire et diplomatique. Ainsi il put observer les mesures dévastatrices prises par l’un des hommes les plus puissants et insaisissables du pays : Im Tong-ok. Parce qu’il avait été « choisi » par Kim Jong-il lui-même, Jang Jin-sung avait toutes les raisons de se sentir satisfait de son sort et à l’abri des persécutions.
Une plongée inédite et saisissante dans la vie quotidienne en Corée du Nord, décrite par un membre de l’élite toute puissante
Mais Jan Jin-sung a été un enfant, un adolescent puis un adulte éduqué, et pour cette raison, il n’a jamais pu ignorer sa conscience et l’écart entre sa vie et celle de ceux qu’il voyait mourir de faim dans la rue. Après avoir enfreint les règles du régime, le propagandiste est contraint de fuir en Chine pour sauver sa peau : loin des mensonges et des manipulations, vers la vérité et la liberté.
Là-bas, Jang Jin-sung a échappé aux camps, mais il a connu la misère et l’insécurité, traqué par les autorités de son pays et parles policiers chinois. Il est finalement parvenu à rejoindre la Corée du Sud où il vit actuellement.
Ce livre témoigne de sa vie et de son action au sein de l’appareil d’État. Il relate également l’histoire d’un pays opaque et d’un peuple ployant sous la dictature.
Cher Leader fournit des révélations inédites sur la Corée du Nord qui ne pouvaient être décrites que par une personne travaillant au cœur du régime. C’est aussi le récit de la façon dont un membre éminent de l’élite de ce pays énigmatique est devenu le plus courageux et le plus virulent des dissidents.
Un document unique qui nous permet de pénétrer dans un univers stupéfiant où il est habituellement interdit d’entrer. Ce livre est la traduction française du best-seller Dear Leader.

. Régis Debray et Renaud Girard, Que reste-t-il de l’Occident ? , Grasset, 2014.

À la manière des contes philosophiques, cet ouvrage se présente comme un échange épistolaire entre le philosophe Régis Debray et le reporter international Renaud Girard sur le déclin présumé de l’Occident.
La diversité des expériences, des angles, des points de convergence et de divergence entre les deux auteurs fait de ce petit livre rapide et brillant la synthèse la plus stimulante qui soit sur l’un des plus grands sujets de notre avenir.

. Sophie Croisy (dir.), Globalization and “Minority” Cultures : the Role of “Minor” Cultural Groups in Shaping the Global Future, Boston/Leiden : Brill/Nijhoff, 2014.

Globalization and “Minority” Cultures : The Role of “Minor” Cultural Groups in Shaping Our Global Future is a collective work which brings to the forefront of global studies new perspectives on the relationship between globalization and the experiences of cultural minorities worldwide. These perspectives are crucial to the process of questioning contemporary global values and practices, and contribute to current debates in a variety of fields (politics, education, culture, the economy, etc.) on the causes, consequences and future of globalization. The book develops new theories and practices of transculturality that link different theoretical and cultural spheres (“minor” and “dominant”) in order to formulate new discussions and propositions about appropriate responses to give in defiance of the adverse effects of globalization.

Some chapters are in French.

. Thiaca Thiaw, La protection internationale des droits de l’homme dans les situations de crise en Afrique : Le droit à l’épreuve des faits, Paris, L’Harmattan, 2014.

Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont, depuis de nombreuses années, déchirés par des instabilités chroniques qui ont fait le lit de violations massives des droits de l’homme. Après une étude des facteurs de ces instabilités, l’ouvrage présente la physionomie des violations des droits fondamentaux des populations civiles. Dans un deuxième temps, il aborde la question des solutions pratiques, institutionnelles, juridiques que la communauté internationale met en œuvre.

. Lionel Richard, Malheureux le pays qui a besoin d’un héros. La fabrication d’Adolf Hitler, Paris, Autrement, 2014.

Adolf Hitler, sa vie durant, s’est appliqué à construire son propre mythe. Détruisant sa correspondance et ses photographies de jeunesse, réduisant au silence les personnes qui l’ont côtoyé, il a ensuite minutieusement contrôlé son image et réécrit à sa manière son parcours biographique et politique, aidé par une propagande sans faille qui fonctionna pendant plus de vingt ans.
Soixante-dix ans après la mort du Führer, Lionel Richard, tel un enquêteur, part sur les traces du dictateur. Il décrypte et recoupe les écrits des journalistes et historiens de l’époque pour démêler le vrai du faux de chaque étape de la vie d’Hitler, de sa jeunesse vagabonde et oisive à son suicide, en passant par son coup d’État manqué en 1923 et son séjour en prison. Illustré par de nombreux documents et photographies rares, cet ouvrage saisit la véritable personnalité et raconte l’itinéraire réel de celui qui plongea le monde dans le chaos pendant la Seconde Guerre mondiale.

. Thomas Reverdy, La construction politique du prix de l’énergie. Sociologie d’une réforme libérale, Paris, Presses Universitaires de Sciences Po, 2014 (à paraître fin novembre).

La libéralisation des secteurs du gaz et de l’électricité, qui a mis fin à la tarification étatique fondée sur les coûts de production, s’est traduite par la mise en place de marchés « spots » où s’établissent les prix de référence pour les transactions avec les clients industriels.
Mais ces nouveaux marchés s’étant montrés particulièrement capricieux, les industriels consommateurs d’électricité ont été les premiers à en contester les prix. Les parlementaires français sont intervenus à plusieurs reprises pour reconcevoir l’organisation du marché de l’électricité et renégocier les exigences européennes. Quant aux clients industriels et aux fournisseurs de gaz, ils ont milité ensemble pour ralentir la formation d’un marché de gros et conserver les contrats à long terme avec les pays producteurs.
Ces controverses ont affecté les fondements cognitifs et normatifs de la réforme libérale et affaibli les autorités de régulation, forçant un retour du politique. L’intervention politique a donné la priorité au maintien de l’activité industrielle, au détriment des enjeux de la transition énergétique.
S’appuyant sur plusieurs enquêtes menées auprès des fournisseurs et des clients entre 2004 et 2010, l’ouvrage décrit l’importante infrastructure institutionnelle, organisationnelle et technique nécessaire pour transformer le gaz et l’électricité en marchandises et révèle le rôle fondamental des arbitrages politiques, y compris dans la conduite d’une réforme libérale et dans la conception d’un nouveau marché.

. Stanislas Jeannesson, La guerre froide, Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en décembre).

La guerre froide naît en 1947 de l’émergence, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, de deux superpuissances, les États-Unis et l’URSS, dont les projets et les ambitions se révèlent vite antagonistes. Cet affrontement d’un type nouveau entre deux mondes que tout oppose prend des formes multiples (idéologiques, politiques, militaires, économiques, culturelles, etc.) et, en alternant les périodes de tension et de détente, marque en profondeur durant plus de quarante ans l’ensemble des relations internationales.
Quelles sont les responsabilités des États-Unis et de l’URSS dans les origines de la guerre froide ? Quelle est dans ce conflit la part des prétentions idéologiques et des considérations géostratégiques ? Comment expliquer que, malgré la course aux armements, cette « guerre » n’ait pas engendré de conflagration nucléaire ? Quel rôle purent jouer les pays du tiers monde ?
Sur ces questions et d’autres, les recherches récentes ont permis d’enrichir et de clarifier les débats.

. Marie-Monique Robin, Sacrée croissance ! Comment en sortir, Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en décembre).

Nous sommes en 2034 : désormais journaliste et réalisatrice retraitée, Marie-Monique Robin rédige ce livre, qui raconte comment les humains ont réussi, vingt ans plus tôt, à éviter l’effondrement de leur civilisation. Cela grâce à un étonnant sursaut collectif sur venu le 14 avril 2014, après la publication du cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), annonçant les terribles catastrophes provoquées par le réchauffement climatique. Un sursaut relayé politiquement à l’échelle mondiale grâce à... François Hollande, qui avait soudain compris l’absurdité mortifère d’une course après l’« Arlésienne de la croissance »...
Une uchronie prospective, donc. Mais qui restitue d’abord, de façon remarquablement pédagogique, les enchaînements ayant conduit, au XXe siècle, à ériger en dogme absolu l’idéologie de la croissance économique. Révélant des épisodes méconnus de cette histoire, Marie-Monique Robin s’appuie notamment sur les analyses des économistes hétérodoxes interrogés pour son documentaire Sacrée Croissance ! (Arte, novembre 2014). Elle montre ensuite comment l’« intoxication de la croissance » a conduit au « grand gâchis » du début du XXIe siècle : épuisement des énergies fossiles et des minerais, crise alimentaire, financière et sociale, menace d’un krach écologique et d’une sixième extinction des espèces...
Surtout, elle raconte comment, dès cette époque, se multipliaient partout les initiatives très concrètes de « lanceurs d’avenir » préoccupés par le futur de leurs enfants : experts ou acteurs de terrain, dessinant la voie vers une société durable et plus équitable, en matière de production alimentaire (agriculture urbaine), d’énergie (villes en transition) et d’argent (monnaies locales et nouveaux indicateurs de richesse).

. Grégory Lassalle, L’Aventure. Les migrants africains sur la route de l’Europe , Paris, Karthala, 2014.

L’aventure est le nom donné par les Africains au voyage qu’ils entreprennent pour migrer en Europe.
Fin 2011, trois jeunes Ivoiriens (Loss, Madess et Moussa) rentrent clandestinement en Europe par la frontière gréco-turque. Grégory Lassalle les a suivis caméra à l’épaule pendant un an. Ce livre complète et précise son documentaire tourné en 2012.

De Nea Vyssa (poste frontière grec) à Paris, ce livre retrace l’itinéraire et les errances des trois migrants à travers l’Europe. La première partie explore les conditions de vie des migrants à Athènes, dans le quartier d’Omonia : leurs combines pour survivre dans l’attente de pouvoir poursuivre leur route ; leurs relations tendues avec la population grecque excitée par les militants xénophobes d’Aube dorée ; les conflits entre groupes de migrants... Puis nous suivons Loss, Madess et Moussa dans leurs différentes tentatives pour quitter la Grèce (par avion ou en train) et leurs pérégrinations à travers l’Europe (Macédoine, Serbie, Hongrie). Enfin, le livre se clôt sur leur arrivée en France, sur leurs espérances et leurs désillusions.
Au-delà du portrait singulier de ces trois migrants ivoiriens, le livre décrit, sans jamais porter de jugement, une réalité contemporaine, celle des migrations liées aux écarts de développement et montre que la route principale de l’immigration sub-saharienne vers la citadelle Europe passe par les Balkans.

. Roselyne Ringoot, Analyser les discours de presse, Paris, Armand Colin, 2014.

Cet ouvrage donne les clés nécessaires aux étudiants pour analyser la presse imprimée et la presse numérique, en s’attachant à définir des concepts, des méthodes et des matériaux à mettre en œuvre. Le fil conducteur est celui des identités discursives : identité éditoriale du journal, normes de l’écriture journalistique, genres journalistiques, interdiscours, genre de journalisme, type de récit, discours professionnel. Sa spécificité tient à ce qu’il met en regard les énoncés journalistiques et les scènes discursives qui régissent l’engendrement de l’information.
Au fil des cinq chapitres, l’auteur développe, tour à tour, le cadre théorique de l’analyse de discours, la construction de l’information, l’écriture journalistique, le discours des sources et le renouvellement éditorial.

. Vaclav Benda, La Polis parallèle et autres essais (1978-1989), Bruges, Desclée de Brouwer, 2014.

Recueil d’essais écrits et diffusés clandestinement entre 1978 et 1989, ce volume présente l’idée clef d’une des figures charismatiques de la dissidence tchécoslovaque des années 1970 et 1980, le penseur catholique conservateur Václav Benda.
La « cité parallèle », dont il prône ici la mise en place, renonce à « réformer » ce qui ne peut pas l’être, pour édifier plutôt, en marge des institutions officielles, une autre vie politique, destinée à suppléer aux carences de l’État et à permettre à la société de se reconstruire.
Il s’agit de repenser, à travers la praxis concrète de tous les jours dans les domaines de l’enseignement, de la culture, de la justice, de l’économie, etc., des structures qui représentent la manifestation la plus articulée de la « vie dans la vérité », familière aux lecteurs de Václav Havel et de Jan Patočka.
Édifier la cité parallèle n’est pas un rêve propre à quelques illuminés qui rechercheraient leur confort personnel.
Il s’agit, au contraire, du redressement de la respublica qui est pour Benda le devoir de tout homme - devoir que le lecteur contemporain trouvera d’une surprenante actualité.

. Philippe Guénet, Être yézidi réfugié en France, Identité culturelle et stratégies identitaires d’une minorité invisible, Paris, L’Harmattan, 2014.

Les Yézidis constituent un groupe ethnique et religieux minoritaire du Caucase du Sud où ils ont parfois fait l’objet de persécutions. Certains, pour cette raison, ont fait une demande d’asile en France et cet ouvrage vise à faire découvrir cette communauté mal connue, voire "invisible" bien que présente sur le territoire national. L’analyse d’entretiens menés par l’auteur avec cinq membres de la communauté, révèle la perception qu’a chacun de son identité culturelle et du processus d’acculturation.

. Gérard-Marie Messina et Augustin Emmanuel Ebongue (dir.), Médias et construction idéologique du monde par l’Occident, Paris, L’Harmattan, 2014.

La puissance des nations aujourd’hui se lit à travers leur capacité à mener la grande guerre de l’information, favorisée par le développement tous azimuts des technologies de l’information et de la communication. Les auteurs ont réuni ici des contributeurs des universités occidentales et africaines convaincus de la puissance de l’image en mondialisation, et surtout des enjeux de sa gestion, en termes d’affichage politique des Etats.

. Alexandre Rosada, Mémoires d’Algérie. Des Pieds-Noirs de Calédonie racontent…, Paris, L’Harmattan, 2014.

En Nouvelle-Calédonie, les Pieds-Noirs installés et enracinés depuis la fin de l’Algérie Française forment une des nombreuses communautés de la mosaïque calédonienne et ont œuvré à construire ce pays. Cet ouvrage recueille le ressenti de certains membres de cette communauté sur leur temps passé en Algérie Française, il est à la fois le témoignage de quelques-uns et aussi la transmission de leur mémoire aux générations futures.

. Alain Cognard, Misère de la démocratie. Pour une réingénierie de la politique, Paris, L’Harmattan, 2014.

Après un siècle de guerres planétaires, un siècle de pillage et d’escroquerie prend racine. Comment les peuples pourront-ils reprendre la main et retrouver un intérêt commun dans la poursuite d’une aventure humaine devenue si fragile ? La réponse tient dans le développement spectaculaire des compétences des individus et des groupes qui peuvent aujourd’hui commencer une réingénierie de la politique et évincer ceux qui profitent du système au lieu de le réformer.

. Aristide Foé, Les pays ACP dans le commerce mondial, Paris, L’Harmattan, 2014.

Depuis les années 2000, l’Union européenne négocie avec les pays ACP des Accords de Partenariat Économique (APE) en substitution aux anciens accords de Lomé et de Cotonou. Dans ce cadre, les pays du Sud concernés seraient amenés à ouvrir leurs marchés à la plupart des produits en provenance de l’Union européenne. Selon l’auteur, les pays africains n’ont rien à craindre des accords de partenariat économique. Il implore les gouvernements et autres autorités compétentes d’informer et sensibiliser leurs populations de la nécessité d’une relation nouvelle, gagnant/gagnant, avec les partenaires occidentaux.

. Eric Auburtin et Claude Mangin, La France. Espaces et territoires, Paris, Ellipses, 2014.

Cet ouvrage explore, de manière synthétique, les grandes tendances des dynamiques spatiales et territoriales françaises depuis la fin du XIXe siècle. Les deux premières parties organisent le propos selon une approche géo-historique des mutations des systèmes démographiques et productifs tenant compte de l’évolution du contexte spatial et géopolitique dans lequel la France s’insère. La troisième partie envisage plutôt une lecture dialectique des rapports centres/périphéries du territoire français à l’heure de la mondialisation, de la métropolisation et de l’intégration européenne.
Les auteurs ont cherché notamment à incarner cette approche « géodynamique » des espaces et des territoires en réalisant près de 100 schémas et croquis selon une perspective multiscalaire. Ces derniers permettent de mémoriser plus facilement les configurations, anciennes et nouvelles, qui résultent de l’organisation de l’espace et de l’aménagement des territoires.
S’adressant à tous les candidats aux concours – enseignement, administratifs, Grandes Écoles, IEP –, cet ouvrage sera aussi un outil indispensable pour les étudiants en géographie et sciences humaines.

. Albert O. Hirschman, Les passions et les intérêts. Justifications politiques du capitalisme avant son apogée, Paris, Puf, 2014.

Deux constatations sont à l’origine du présent essai. La première est que la science sociale de notre temps n’est pas parvenue à élucider la question des conséquences politiques de la croissance économique. La seconde est que ces conséquences sont souvent désastreuses quel que soit le régime (capitaliste, socialiste ou mixte) qui préside à la croissance. C’est sans doute ce deuxième fait qui a été déterminant.
Cette étude, sous-titrée Justifications politiques du capitalisme avant son apogée, est une réflexion à la fois historique, politique, philosophique et économique sur les ressources de la pensée sociale des XVIIe et XVIIIe siècles. Intitulée « Comment, pour combattre les passions, on fera appel aux intérêts », la première partie est une analyse des différents systèmes de la pensée économique. La seconde est consacrée aux auteurs qui, comme Montesquieu et James Steuart, ont le mieux approfondi ces idées clefs. Enfin, ces analyses conduisent l’auteur à une nouvelle manière de concevoir l’esprit du capitalisme et les conditions qui l’ont vu naître, puis à esquisser quelques réflexions sur les leçons que nous pourrions en tirer aujourd’hui.

. Étienne Akamatsu, Julien Damon, Gilbert Guislain et Irène Pereira, La famille/La mondialisation, Paris, Puf, 2014 (à paraître en décembre).

Une introduction aux problématiques centrales autour des deux nouveaux thèmes proposés aux concours des Instituts de sciences politiques de province en 2015. Ouvrage de préparation à l’épreuve de « Questions contemporaines » (dissertation en 3 heures, coefficient 3) au concours commun des 7 IEP (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Toulouse), qui aura lieu fin mai 2015.

. Jacques Frémeaux, La question d’Orient, Paris, Fayard, 2014.

Depuis le XVIIIe siècle et jusqu’à aujourd’hui, la zone qui s’étend des Balkans à l’Afghanistan cristallise des tensions aussi bien internationales que propres à l’« Orient ». Ce sont ces tensions que Jacques Frémeaux analyse dans une synthèse innovante, en les replaçant dans le temps long.
De la volonté de contrôle de la route des Indes à la convoitise des hydrocarbures qu’elle recèle, cette région n’a en effet cessé de faire l’objet d’affrontements entre lesgrandes puissances. Ce vaste espace, qui correspond presque exactement à l’antique empire d’Alexandre, a ainsi constitué, depuis l’entrée des flottes de la tsarine Catherine II en Méditerranée (1770), un champ disputé par la Russie et l’Angleterre, avant de se retrouver, après 1945, au cœur du conflit opposant la Russie et les États-Unis. Mais, d’ouest en est, ce sont surtout des peuples qui se succèdent, qui se cherchent et se déchirent entre les séductions de la modernité et le refus que lui oppose la tradition. L’« Orient », qui s’affirme toujours plus comme exclusivement musulman, devient alors un objet de fascination et de peur pour un « Occident » dominateur et manipulateur. Après le temps des empires (ottoman, persan et moghol des Indes) est venu celui des États-nations, souvent nés dans la douleur, comme Israël et le Pakistan. Mais aucun changement n’a mis fin au « grand jeu » géopolitique, jalonné d’épisodes majeurs, de l’occupation de l’Égypte par Bonaparte à la dernière guerre du Golfe, et dont de nouveaux chapitres s’écrivent sous nos yeux.

. Alexandre Soljenitsyne, Le Chemin des forçats, Paris, Fayard, 2014.

Récit en vers traduit du russe par Hélène Henry. Composé au bagne entre 1948 et 1952 ce long poème autobiographique constitue une étape essentielle dans l’édification de l’œuvre en prose qu’entreprendra Soljenitsyne une fois libéré. À l’origine, la forme versifiée était destinée à favoriser la mémorisation : le texte sitôt composé était appris par cœur, puis détruit. Le poème suit le « chemin » emprunté par son jeune héros : son enfance à Rostov-sur-le-Don dans une famille pauvre et persécutée, sa « double foi », chrétienne par tradition familiale, communiste par éducation et conviction et, surtout, son engagement dans les combats de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à son arrestation. Cette suite de portraits et de scènes décrivant une Russie stalinienne déchirée est aussi l’amorce de la quête historique, culturelle, morale, spirituelle que poursuivra, sa vie durant, l’auteur de l’Archipel du Goulag.

. Serge Latouche, Renverser nos manières de penser. Metanoïa pour le temps présent, Paris, Fayard, 2014.

« Jetant un regard rétrospectif sur mon parcours intellectuel, autour d’un objet envahissant et problématique, l’économie, il m’apparaît que mes efforts ont visé à produire ce que les Grecs appelaient une metanoïa, c’est-à-dire un renversement de la pensée. Aujourd’hui, il nous faut renverser nos manières de penser. Parce que le monde n’est plus vivable ainsi, que nous le savons mais restons pris dans les schémas capitalistes et productivistes, il nous faut réinventer notre imaginaire pour trouver une nouvelle perspective existentielle. Qui passera par l’après-développement, la décroissance et l’éco-socialisme. » S. L.

. Ignace Dalle, La Vè République et le monde arabe. Le désenchantement, Paris, Fayard, 2014.

En 1958, quand de Gaulle revient aux affaires, la France n’a plus de politique arabe. La guerre d’Algérie, l’expédition de Suez et la livraison à Israël de sa technologie nucléaire ont réduit à leur plus simple expression ses relations séculaires avec le monde arabe. Le Général rétablit les liens en restaurant la paix en Algérie et en offrant une troisième voie entre le soutien inconditionnel de Washington à Israël et l’appui de Moscou aux régimes socialisants. Mais c’est à l’initiative de Georges Pompidou que l’Europe des Neuf évoque pour la première fois, en 1973, « les droits légitimes » des Palestiniens. Si, par la suite, Paris a pu parfois faire entendre sa voix en ce domaine, c’est grâce à d’éminents ministres comme Michel Jobert, Claude Cheysson, Hubert Védrine ou Alain Juppé. Cependant, la France – pas plus que l’Europe – n’a guère pesé dans le règlement du contentieux israélo-arabe, encore moins depuis le réalignement de Nicolas Sarkozy sur Washington. Est-ce cette impuissance qui l’a conduite à se montrer trop souvent aussi affairiste et indifférente au respect des droits humains que ses partenaires dans ses relations avec les dictateurs ?
Il est vrai que la donne a changé avec l’apparition de l’islamisme radical, les menaces qu’il fait peser, et, par ailleurs, avec la difficile intégration d’une immigration maghrébine dans un contexte de crise économique et de réflexes sécuritaires. La France a peut être encore un rôle à jouer, des idées à défendre, mais lesquelles ?

. Pierre Péan, Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon, Paris, Fayard, 2014.

En 1983, Pierre Péan publie Affaires africaines sur le rôle de ce qu’on appelle la Françafrique dans l’« émirat noir » regorgeant de pétrole, dominé par le groupe Elf. Le scandale créé par le livre vaut à son auteur menaces de mort, attentat à son domicile, et la rancœur d’Omar Bongo, « papa » indéboulonnable de son pays pendant quarante ans, témoin des relations incestueuses entre l’ex-colonie et Paris, notamment des subsides versés par le potentat de Libreville aux partis et au personnel politique de la métropole.
Vers la fin de son règne, Bongo fait savoir à Péan que, le temps ayant fait son œuvre, il aimerait lui laisser son témoignage. Ce livre-là ne se fera pas, Bongo mourant en 2009. Mais Péan avait déjà pu glaner assez de confidences pour amorcer le présent ouvrage, entre autres sur les débuts de règne calamiteux du successeur d’Omar, Ali Bongo.
Accusations de corruption, de détournement de fonds publics, d’assassinats, d’élections truquées avec la complicité de Paris, de « biens mal acquis » en France et ailleurs, de folie des grandeurs : tel est le bilan catastrophique du pouvoir gabonais.
Outre Affaires africaines, Pierre Péan a consacré à cette région plusieurs ouvrages, dont Bokassa Ier, L’Argent noir, Noires fureurs, blancs menteurs et Carnages.

. Elie Cohen et Pierre-André Buigues, Le décrochage industriel, Paris, Fayard, 2014.

Alstom, Pechiney, Arcelor : pourquoi la désindustrialisation semble-t-elle frapper plus fortement la France ? Pourquoi l’automobile anglaise, donnée pour morte il y a quinze ans, est aujourd’hui plus performante et exportatrice que la nôtre ? Pourquoi avons-nous perdu notre place de premier exportateur agro-alimentaire européen ? Quand la France a fait le choix de l’Europe, elle n’a tiré aucune conséquence en matière de compétitivité, de finances publiques et de concurrence fiscale de son appartenance à la zone euro. Victime jusqu’ici de sa politique économique incohérente, elle peut encore rebondir et, comme d’autres pays, réussir sa ré-industrialisation. La France peut changer de cap si l’on écarte les suspects traditionnels (Bruxelles, une politique commerciale angélique, un euro surévalué), et que l’on établit les vraies causes du décrochage. Parler d’industrie, ce n’est pas céder à une vision nostalgique et régressive, c’est penser un écosystème fait de technologies, de services, d’intelligence dans les réseaux et de production manufacturière.

. Jacques Rupnik (dir.), Géopolitique de la démocratisation. L’Europe et ses voisinages, Paris, Presses universitaires de Sciences Po, 2014 (à paraître en novembre).

Le plus grand succès de l’Union européenne depuis vingt ans reste la diffusion de son modèle démocratique à l’Est du continent. Mais les plaques tectoniques de l’après 1989 sont en train de bouger. L’Europe redécouvre les limites (géo)politiques du droit et de la démocratisation. Son soft power fondé sur des normes partagées, sur le commerce et sur l’interdépendance, se voit remis en cause.
L’Europe subit une double déstabilisation : à l’Est, où l’Ukraine où l’Ukraine est aux prises avec la Russie de Poutine ; au Sud, où l’effondrement des États et le chaos succèdent aux Printemps arabe. Ce retour brutal de la Realpolitik replace au premier plan les questions de sécurité, d’énergie et de de migrations, imposant à l’UE de revoir sa politique de voisinage.
Si l’Europe veut avoir une influence géopolitique sur ses voisins, si elle a pour ambition d’être une « Europe espace », plus ouverte sur l’extérieur et mieux adaptée à la mondialisation, elle doit devenir une « Europe puissance », plus politique et plus stratégique.
Écrit par les meilleurs spécialistes, cet ouvrage invite à repenser la relation entre le projet communautaire et ses frontières.

. Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme, Paris, La Découverte, 2014.

Le libéralisme continue aujourd’hui d’exercer une influence décisive sur la politique mondiale et de jouir d’un crédit rarement remis en cause. Si les « travers » de l’économie de marché peuvent à l’occasion lui être imputés, les bienfaits de sa philosophie politique semblent évidents. Il est généralement admis que celle-ci relève d’un idéal universel réclamant l’émancipation de tous. Or c’est une tout autre histoire que nous raconte ici Domenico Losurdo, une histoire de sang et de larmes, de meurtres et d’exploitation. Selon lui, le libéralisme est, depuis ses origines, une idéologie de classe au service d’un petit groupe d’hommes blancs, intimement liée aux politiques les plus illibérales qui soient : l’esclavage, le colonialisme, le génocide, le racisme et le mépris du peuple.
Dans cette enquête historique magistrale qui couvre trois siècles, du XVIIe au XXe, Losurdo analyse de manière incisive l’oeuvre des principaux penseurs libéraux, tels que Locke, Burke, Tocqueville, Constant, Bentham ou Sieyès, et en révèle les contradictions internes. L’un était possesseur d’esclaves, l’autre défendait l’extermination des Indiens, un autre prônait l’enfermement et l’exploitation des pauvres, un quatrième s’enthousiasmait de l’écrasement des peuples colonisés... Assumer l’héritage du libéralisme et dépasser ses clauses d’exclusion est une tâche incontournable. Les mérites du libéralisme sont trop importants et trop évidents pour qu’on ait besoin de lui en attribuer d’autres, complètement imaginaires.

. Danielle Tartakowsky et Michel Pigenet, Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, 2014.

Cet ouvrage vient combler une lacune et relever un défi. Après que l’évanouissement des horizons d’attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d’en entreprendre l’histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d’en renouveler l’approche comme d’en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d’interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L’histoire développée ici s’attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux - révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. - et quels qu’en soient les acteurs - ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n’en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l’articulation du social avec le politique, le culturel, l’idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec Le Mouvement social.

. Jean-Christophe Bureau et Sophie Thoyer, La politique agricole commune, Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en novembre).

La politique agricole commune (Pac), qui fut au cœur de la construction européenne, divise aujourd’hui les États membres. On lui reproche son coût (près de 40 % du budget européen) et la répartition très inégalitaire de ses bénéfices. On l’accuse de nuire aux pays en développement, à l’environnement, et même d’être responsable de la dérive productiviste de l’agriculture industrielle. Pour - tant, vingt années de réformes ont modifié radicalement la Pac. Aujourd’hui, elle finance davantage des politiques en faveur de l’environnement et du développement rural et ne correspond plus tout à fait aux clichés véhiculés.
Cet ouvrage apporte des éléments d’information sur le fonctionnement de la Pac et ses évolutions récentes. Il propose aussi des éléments d’analyse économique des réformes, avec pour objectif de permettre au lecteur de porter son propre jugement sur les critiques adressées à la Pac comme sur les différentes positions exprimées dans le débat européen sur son avenir.

. Immanuel Wallerstein, Randall Collins, Michael Mann, Georgi Derluguian, Craig Calhoun, Le capitalisme a-t-il un avenir ? Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en novembre).

On a souvent dit qu’il était plus facile de penser la fin du monde que celle du capitalisme. Pourtant, ce système présente aujourd’hui des signes de rupture qui permettent d’en anticiper le déclin imminent, et ce en recourant non pas au prophétisme, mais beaucoup plus simplement aux sciences sociales. C’est ce que démontrent ici cinq des plus éminents chercheurs internationaux.
Dans une langue qu’ils ont voulue accessible à tous, s’appuyant sur des idées fortes de Marx, Braudel ou Weber, ils explorent une série de tendances « lourdes » des sociétés contemporaines, telles que l’approfondissement des crises économiques et écologiques, le déclin probable des classes moyennes, les contradictions et désarticulations du système politique international ou encore les problèmes d’externalisation des coûts sociaux et environnementaux liés au fonctionnement du capitalisme mondial. Ils tirent également les enseignements historiques et sociologiques de la chute du bloc soviétique et des mutations actuelles de la Chine.
Pour cette pléiade d’universitaires prestigieux, les limites internes et externes de l’expansion du « système-monde » capitaliste sont sur le point d’être atteintes. Face à son déclin accéléré et multidimensionnel, il est urgent de penser sérieusement à ce qui peut et devrait lui succéder. Cela exige de réfléchir d’un même tenant aux conséquences traumatiques du mode de production et d’échanges actuel et aux alternatives susceptibles d’émerger dans les décennies qui viennent. L’ouvrage rappelle ainsi que les sciences sociales, lorsqu’elles explorent rigoureusement la réalité, peuvent également aider à imaginer un autre avenir.

. Agence France Presse, L’annuel 2015 de l’AFP. Le monde en images, Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en novembre).

Comme chaque année depuis 2001, L’Agence France-Presse propose un florilège de ses meilleures photos résumant l’actualité mondiale. Une année 2014 marquée par de multiples conflits, la menace du virus Ebola ou encore le Mondial de football au Brésil.
2014 a aussi coïncidé avec le 70ème anniversaire de l’AFP, dans le prolongement de son ancêtre l’Agence Havas, la doyenne des grandes agences de presse mondiales, fondée en 1835.
Une nouvelle fois, ses photographes auront affronté des environnements très dangereux en couvrant guerres et conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak ou en Afrique. Ils en ont tiré de saisissantes images. La rapide propagation d’Ebola a également mis sous tension le réseau de l’AFP, comme l’ensemble du globe.
Le savoir-faire de l’AFP dans le domaine du sport est confirmé dans un ample cahier consacré au spectaculaire Mondial de « futebol » au Brésil, ainsi qu’aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi. Célébrités et photos insolites complètent le livre.
Innovations de cette édition : les circonstances de prise de vue de certaines photos racontées par leurs auteurs, et un clin d’œil à la mode du « selfie », qui a saisi jusqu’aux plus grands dirigeants de la planète.
L’Agence France-Presse (AFP) est l’une des trois agences mondiales d’information, avec un réseau planétaire de deux cents bureaux dans cent cinquante pays « couvrant » l’actualité internationale 24 heures sur 24 en texte, photo, vidéo, texte, infographie et multimédia. Sa production mondiale de plus de 3 000 images par jour, assurée par quelque quatre cents photographes, est une référence mondiale couronnée chaque année de nombreux prix internationaux.

. Olivier Dard), Jens Ivo Engels, Andreas Fahrmeir et Frédéric Monier, Les coulisses du politique dans l’Europe contemporaine : Scandales et corruption à l’époque contemporaine, Paris, Armand Colin, 2014.

Cet ouvrage est le troisième et dernier de la série des trois volumes réunis sous le titre "Les coulisses du politique dans l’Europe contemporaine". Ce projet vise à constituer une série consacrée à une autre histoire du politique dans un souci de transparence par rapport à ces phénomènes, à la fois montrés du doigt et tus, dissimulés. Rédigé par un collectif d’historiens qui éclairent d’un jour nouveau les critiques et les jugements pesant sur la scène actuelle du politique en en discréditant les acteurs, ce titre a pour ambition de mettre à la disposition des chercheurs, enseignants et étudiants les outils propres à décrypter cette "histoire du politique".

. Patrick Moreau, Communisme : en Europe, l’éternel retour des communistes : 1989-2014, Paris, Vendémiaire, 2014.

Il y a un quart de siècle, le Mur de Berlin tombait par une nuit de novembre, avant que s’effondrent les dominos des démocraties populaires , puis qu’implose l’URSS elle-même, matrice et moteur du système communiste mondial. Ces événements semblaient inaugurer une nouvelle époque où la tragédie totalitaire et l’échec d’une utopie économique et sociale allaient laisser place à l’Etat de droit, à la démocratie parlementaire et à une économie de marché florissante. Force est de constater aujourd’hui que la situation est nettement plus contrastée. Les partis et groupes communistes, néo-communistes, ex-communistes et post-communistes de toutes obédiences sont toujours présents, par centaines, dans le paysage politique de l’espace européen, de l’Atlantique à l’Oural. Communisme a réuni 18 spécialistes de 16 pays européens pour suivre dans le détail l’évolution de ces partis communistes, tant à l’Ouest (France, Grèce, Irlande, Pays-Bas, Luxembourg, Portugal, Chypre) qu’à l’Est (République tchèque, Slovénie, RDA, Roumanie, Bulgarie, Russie, Biélorussie, Ukraine, Estonie). Une évolution qui va du maintien de la plus stricte orthodoxie marxiste-léniniste à la mutation en parti social-démocrate ou socialo-écologiste.

. Philippe Deboudt, Catherine Meur-Ferec et Valérie Morel, Géographie des mers et des océans, Paris, Sedes, 2014.

La Géographie des mers et des océans porte un regard sur des espaces qui couvrent plus des deux tiers de notre planète et s’inscrit dans une réalité contemporaine de « L’impossibilité d’un monde sans horizon marin ».
Parallèlement à une approche thématique développée dans les douze chapitres, et abordant pratiquement tous les champs de la géographie des mers et des océans (géographie physique, des transports, sociale, de la pêche, de l’énergie, du tourisme, de l’environnement, géopolitique, géohistoire…), la part belle est donnée à l‘analyse multiscalaire révélant l’articulation, l’imbrication et la complexité des problématiques et des enjeux.
Mouvement, partage et devenir sont trois dynamiques qui relient les chapitres les uns aux autres. Le mouvement est une caractéristique à la fois physique et anthropique des espaces marins, flux incessants d’eau, d’hommes, de marchandises. La notion de partage apparaît aussi comme une problématique constante des mers et des océans. Le devenir de ces espaces est lié aux enjeux géopolitiques et à la protection d’un milieu marin de plus en plus exploité. Les auteurs privilégient une relation étroite entre approche disciplinaire et contenu scientifique, et associent les échelles globales et locales en s’appuyant sur une cartographie riche et variée. Cet ouvrage s’adresse aux étudiants des cycles de Licence et Master, aux étudiants préparant les concours du Capes Histoire-Géographie et des Agrégations de Géographie et d’Histoire, et à tous les publics curieux d’une Géographie des mers et océans.

. Michèle Battesti (dir.), La piraterie au fil de l’histoire. Un défi pour l’Etat, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2014.

Aux confins de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de la diplomatie, la mer subit une criminalité qui lui est particulière, dont l’illustration la plus visible est la piraterie. Depuis les années 1990, elle a resurgi dans les statistiques mondiales alors qu’elle semblait reléguée à des temps archaïques, à un passé révolu de la marine à voiles et de l’île de la Tortue, réduite à hanter les romans et les films d’aventure. Le présent ouvrage dresse un état des lieux sur les principaux foyers actuels de la piraterie maritime, ces nouveaux avatars d’un phénomène immémorial et intemporel, tout en interrogeant l’Histoire universelle, de l’Antiquité à nos jours, pour appréhender les réussites et les échecs des pratiques piratiques, les facteurs favorisant leurs émergences, la réalité des menaces qu’elles font peser sur la liberté des mers et les moyens de lutte mis en œuvre par les États pour les éradiquer ou les contenir à un niveau supportable, le tout avec en arrière-plan la figure symbolique du pirate, chantre de tous les contre-pouvoirs.

. Eric Barrault & Siméon Montrose, Mer et Marine, Enjeux stratégiques et culturels du XXIe siècle. Pour un monde plus fluide, plus juste, plus durable, Paris, L’Harmattan, 2014.
Elément clé pour l’équilibre de notre climat, la mer est la première "assurance-vie" de la planète. L’épuisement des ressources des "30% verts" et la réflexion qui se met en place autour des "70% bleus" sont révélateurs de l’importance de ses enjeux pour notre civilisation en crise. Mais le rayonnement de la mer reste lié aux hommes et aux femmes, aux idées et aux convictions. Ce lien se manifeste par la formation du marin d’Etat, l’esprit des sauveteurs en mer, la force de la poésie ou d’une expérience spirituelle de la mer.

. Noël Bidoung, L’opération de paix des Nations Unies au Rwanda, Paris, L’Harmattan, 2014.
Dans la soirée du 6 avril 1994, un missile sol-air frappe de plein fouet l’avion présidentiel rwandais : tous les occupants, dont les chefs d’Etats rwandais et burundais, périssent dans l’attentat. La confusion et le chaos qui suivent sont le point de départ du génocide des Tutsis et de l’assassinat d’innombrables Hutus modérés. Mais où donc était la communauté internationale ? Et jusqu’à quand a-t-on laissé des centaines de milliers de personnes se faire massacrer en toute impunité ?

. Tasnim Butt, Pakistan, Bruxelles, De Boeck, 2014.
Souvent au cœur de l’actualité, le Pakistan traîne une réputation de pays dangereux. Malgré une alliance privilégiée, bien qu’intéressée, avec les États-Unis, il est en proie à des violences religieuses, ethniques et communautaires depuis le début des années 1980. Deuxième pays musulman le plus peuplé, c’est aussi le seul à disposer de l’arme atomique.
Au-delà de cette réalité contemporaine, le « pays des purs » est peu connu en Occident. Son histoire millénaire, qui se confond avec celle de l’Inde jusqu’en 1947, ne retient que rarement l’attention, tout comme la richesse de sa culture et la diversité de ses peuples. Longtemps sous le joug militaire, le Pakistan a rétabli la démocratie en 2008, mais n’en est pas stable pour autant. Les troubles sécuritaires, les défaillances énergétiques et leur retombées économiques ainsi que les affaires de corruption continuent de miner le développement du pays. Autant de défis que le gouvernement issu des urnes de 2013 peine à relever.

. Jean-Pierre Rocher, La France au XXè siècle, Paris, Ellipses, 2014.
Grâce à 50 sujets entièrement rédigés, cet ouvrage permet de réviser rapidement l’histoire de la France au XXe siècle.
Histoire politique, culturelle et institutionnelle, l’ouvrage aborde ces thèmes dans trois parties :
. Histoire générale – de 1880 à aujourd’hui.
. Société, économie et culture.
. Politique et institutions.
Véritable outil de travail pour les étudiants, il permet de préparer efficacement les examens et concours : Sciences Po, Grandes Écoles, Université.

. Bernard Gazier, John Maynard Keynes, Paris, Puf, 2014.
Considéré comme le plus grand économiste du XXe siècle, l’Anglais John Maynard Keynes (1883-1946) reste un auteur controversé. Après une période de domination presque sans partage durant les années 1960-1970, l’apport du fondateur de la macroéconomie moderne a été radicalement rejeté par de nombreux économistes, pour revenir au premier plan aujourd’hui.
En présentant les multiples facettes de cette personnalité hors du commun et en analysant la dynamique de son œuvre, cet ouvrage nous invite à mieux apprécier l’impact des concepts keynésiens sur la pensée économique contemporaine, et à tenter de cerner un homme qui, à l’égal de Christophe Colomb, Charles Darwin ou Sigmund Freud, fut d’abord un découvreur.

. Mélanie Albaret, Le Brésil et le Mexique aux Nations unies, Paris, Presses universitaires de Sciences Po, 2014.
États membres de l’ONU dès sa création fin 1945, le Brésil et le Mexique vont, au fil de leur histoire politique et de leur insertion dans le jeu multilatéral, user de postures d’abord passives, puis sélectives pour protéger leurs régimes autoritaires, et enfin actives pour émerger sur la scène internationale en tant que puissances moyennes.
Trois types de relations se démarquent ainsi à travers leur participation aux instances de l’ONU : l’amultilatéralisme, ou l’absence de formulation d’une politique multilatérale ; le multilatéralisme limité, ou positionnement aux marges du système ; la prise de parole multilatérale, marque d’une attitude plus coopérative, mais aussi d’une capacité de contestation et de proposition.
En soulignant les liens entre les scènes politiques nationale et internationale, l’ouvrage met en évidence les effets circulaires de la participation au multilatéralisme. Il montre également comment le multilatéralisme permet aux pays du Sud de devenir des acteurs à part entière dans le jeu international.

. Soraya Sidani, Intégration et déviance au sein du système international, Paris, Presses universitaires de Sciences Po, 2014.
Qu’un État refuse de ratifier les conventions multilatérales ou qu’il conteste l’ordre international, et l’on parle d’« État déviant », voire d’« État voyou », tels l’Iran, le Venezuela ou la Somalie. Mais quid des États-Unis ou de la Chine qui, par exemple, n’ont pas ratifié le Statut de Rome créant la Cour pénale internationale ?
Dans un espace mondial qui tend vers une intégration croissante et une densification des échanges entre États, le nombre de traités internationaux ratifiés permet de mesurer à la fois le degré d’intégration des États et leur marginalisation active ou subie. La déviance des États relève de postures distinctes, qu’il s’agisse d’écarts par rapport aux normes liés à d’importants handicaps structurels empêchant des États pauvres ou isolés d’exister sur la scène internationale, du choix de superpuissances de se positionner au-dessus du système ou encore de la volonté d’États émergents de se placer en outsider face à l’ordre imposé par les puissances dominantes.
Un éclairage précieux sur les modalités de la participation des États au système international, sur le rôle des Nations unies, des organisations régionales et des ONG, et une vision nouvelle des relations multilatérales dans un monde post-2001.

. Frédéric Vairel, Politique et mouvements sociaux au Maroc. La révolution désamorcée, Paris, Presses universitaires de Sciences Po, 2014 (à paraître en novembre).
Au Maroc, malgré la vigueur des mouvements protestataires et l’émulation des « printemps » arabes, la monarchie maintes fois chahutée n’a pas été renversée. Comment la révolution qui a emporté plusieurs gouvernants arabes a-t-elle pu ici être désamorcée ?
Dans la société marocaine, ce livre suit plus particulièrement les itinéraires de défenseurs des droits de l’homme, d’acteurs islamistes et de militantes féministes.
Il offre un état des lieux inédit des mobilisations marocaines, des stratégies que leurs acteurs adoptent face à la contrainte jamais démentie des forces de sécurité ainsi que de leurs relations avec l’action publique.
L’expérience marocaine permet de comprendre comment la monarchie, en altérant les institutions et en modifiant l’exercice du pouvoir, perpétue sa domination.

. Tania Rakhmanova, Au coeur du pouvoir russe. Enquête sur l’empire Poutine, Paris, La Découverte, 2014.
Vladimir Poutine est l’un des hommes les plus puissants de la planète et, jusqu’à présent, l’un des dirigeants les plus populaires de la Russie moderne. Pourtant, en 1999, il n’était encore qu’un obscur fonctionnaire du FSB, le service de renseignement russe. Comment est-il soudain devenu l’héritier du président Boris Eltsine ? Comment cet ancien lieutenant-colonel du KGB, totalement inconnu un an avant son élection à la tête de la Russie en 2000, est-il arrivé au pouvoir et a-t-il pu, depuis, en contrôler tous les rouages ?
Poursuivant dans ce livre la minutieuse enquête qu’elle avait conduite pour son film La Prise du pouvoir par Vladimir Poutine, Tania Rakhmanova révèle les dessous stupéfiants d’une « démocratie » transformée en régime autoritaire et liberticide dans les années 2000. Au fil d’épisodes dignes d’un roman d’espionnage, on découvrira le jeu des intrigues au coeur du Kremlin, les dégâts provoqués par une corruption généralisée ou la scandaleuse instrumentalisation de la guerre en Tchétchénie. Ainsi que les vrais ressorts de la nouvelle politique internationale de Moscou, notamment face à la guerre civile syrienne et à la crise ukrainienne de 2014. Mais aussi, fil rouge de cette enquête, la manipulation des médias. Entre désinformation et censure - sans parler des assassinats de journalistes -, le contrôle de la télévision est devenu l’instrument de pouvoir privilégié de la Russie de Poutine, conformément à son précepte : « Les gens n’ont pas besoin de savoir la vérité. Ce que vous ne montrez pas n’existe pas. »

. Benoît Collombat, David Servenay, Frédéric Charpier, Martine Orange, Erwan Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, Le vrai visage du capitalisme français, Paris, La Découverte, 2014.
Des Trente Glorieuses au capitalisme mondialisé d’aujourd’hui, en passant par le choc pétrolier de 1973, les nationalisations de 1981 et les privatisations de 1986 : derrière ces étapes bien connues de l’histoire récente de l’économie française, s’en cache une autre, plus secrète. Celle des hommes qui ont réellement fait le capitalisme français de l’après-guerre. C’est cette histoire que raconte ce livre : le rôle des anciens cadres de Vichy dans la Reconstruction, les liens du patronat avec le monde de la pègre, le financement secret des partis politiques, les dessous du paritarisme, les caisses noires des syndicats patronaux... Il plonge le lecteur dans les arcanes d’un véritable « système » né dans les années 1950 et toujours actif depuis...
Au gré des révélations qui rythment l’ouvrage, le lecteur découvrira des lobbyistes capables de se tailler des réglementations sur mesure au mépris de la santé des citoyens, un patronat qui a su mobiliser médias et intellectuels pour convertir les élites politiques aux « mérites » de la finance dérégulée. Ou le rôle central de personnages aussi puissants que discrets, au cœur de réseaux politiques et économiques méconnus. Enfin, cette somme remarquablement informée révèle les vraies origines de nombre de grandes fortunes françaises, d’hier et d’aujourd’hui : subventions extorquées à l’État, entreprises publiques bradées, rachats de sociétés dans des conditions obscures, affaires troubles dans la « Françafric » ou dans l’immobilier, montages financiers aux marges de la légalité, fraude fiscale, espionnage, etc. La légende de patrons conquérants, prenant tous les risques pour faire leur fortune à la force du poignet sort sérieusement écornée de ce magistral livre-enquête.

. Laurent Simula, Luc Simula, La dissertation économique, Préparation aux concours, Paris, La Découverte, 2014.
Aucun candidat ne peut espérer réussir sa dissertation d’économie en temps limité le jour du concours sans une préparation méthodique. Cet ouvrage propose un programme de travail liant en permanence l’apprentissage de la dissertation et de ses méthodes avec la maîtrise des connaissances et l’analyse de sujets clés.
Une première partie méthodologique définit les règles de la dissertation, les illustre avec de nombreux exemples et propose des activités et conseils pour les assimiler. Elle permet d’acquérir les savoir-faire nécessaires pour exploiter et valoriser les connaissances. La seconde partie est constituée de douze dissertations entièrement rédigées et commentées, abordant l’ensemble des programmes des concours.
Ce livre est conçu comme un guide de travail pour tous ceux qui se présentent à un concours ou un examen : étudiants des classes préparatoires aux écoles de commerce (ECE), aux écoles normales supérieures (BL) et aux IEP ; candidats au CAPES et à l’agrégation de sciences économiques et sociales et aux concours de la fonction publique ; étudiants en sciences économiques, IEP, AES et LEA.

. Michel Agier, Un monde de camps, Paris, La Découverte, 2014.
Les camps se multiplient et se banalisent partout sur la planète. Ils sont aujourd’hui des milliers, dessinant peu à peu un nouveau paysage mondial. Gouvernements nationaux et agences internationales adoptent de plus en plus systématiquement cette solution pour « regrouper » les réfugiés humanitaires, pour « parquer », faire « transiter », « retenir » ou mettre à l’écart les « déplacés » et les migrants, les « clandestins » et autres indésirables.
Douze millions de personnes vivent ainsi dans ces camps, des millions d’autres dans des campements de fortune, au creux des forêts, dans les interstices des villes, le long des frontières ; d’autres encore sont piégées dans des centres de rétention, des zones d’attente ou de transit. Si ces « hors-lieux » sont des espaces de parias, nombre d’entre eux s’inscrivent dans la durée et se transforment au fil du temps : la vie s’y renouvelle, s’y attache, et l’emporte le plus souvent sur la mort ou le dépérissement.
En vingt-cinq monographies qui forment une sorte de tour du monde des camps (du plus ancien, à Chatila au Liban, au plus grand, à Dadaab au Kenya, qui regroupe 450 000 habitants, en passant par le plus informel, à Canaan en Haïti, ou le plus précaire, à Calais), cet ouvrage fait découvrir la vie intime et quotidienne de leurs habitants. Loin d’être l’« exception » que l’on évoque généralement dans un cadre humanitaire ou sécuritaire pour en justifier l’existence, les camps font durablement partie des espaces et des sociétés qui composent le monde aujourd’hui.

. Amzat Boukari-Yabara, Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme, Paris, La Découverte, 2014.
Sommes-nous africains ? Qu’est-ce que l’Afrique ? De cette double interrogation, née au XVIIIe siècle dans la diaspora africaine déportée aux Amériques, a émergé un vaste mouvement intellectuel, politique et culturel qui a pris le nom de panafricanisme au tournant du XXe siècle. Ce mouvement a constitué, pour les Africains des deux rives de l’Atlantique, un espace privilégié de rencontres et de mobilisations.
De la révolution haïtienne de 1791 à l’élection du premier président noir des États-Unis en 2008 en passant par les indépendances des États africains, Amzat Boukari-Yabara retrace, dans cette ambitieuse fresque historique, l’itinéraire singulier de ces personnalités qui, à l’image de W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey, George Padmore, C.L.R. James, Kwame Nkrumah ou Cheikh Anta Diop, ont mis leur vie au service de la libération de l’Afrique et de l’émancipation des Noirs à travers le monde. Mêlant les voix de ces acteurs de premier plan, bientôt rejoints par quantité d’artistes, d’écrivains et de musiciens, comme Bob Marley ou Miriam Makeba, la polyphonie panafricaine s’est mise à résonner aux quatre coins du « monde noir », de New York à Monrovia, de Londres à Accra, de Kingston à Addis-Abeba.
Les mots d’ordre popularisés par les militants panafricains n’ont pas tous porté les fruits espérés. Mais, à l’heure où l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis, le panafricanisme reste un chantier d’avenir, insiste Amzat Boukari-Yabara. Tôt ou tard, les Africains briseront les frontières géographiques et mentales qui brident encore leur liberté.

. Philippe Ryfman, Les ONG, Paris, La Découverte, 2014.
Les ONG font régulièrement l’actualité sur des terrains et des causes d’une infinie variété (humanitaire, développement, droits humains, environnement, santé, commerce équitable, RSE, enfance, éducation, etc.). Cependant, elles restent mal connues, même si elles suscitent une abondante littérature.
Ce livre s’attache, après avoir relevé leur ancrage historique, à souligner l’ambiguïté du terme, en dépit d’un activisme investissant continuellement des champs nouveaux. Il s’efforce de répondre aux principales questions les concernant : définition(s), domaines, financements, sociologie, gestion, gouvernance, concurrence, professionnalisation, ressources humaines, légitimité, transparence, place dans la « société civile », transnationalisation et réseaux internationaux... Enfin, si la croissance exponentielle des ONG du Sud et des pays émergents redessine le paysage non gouvernemental, ces organisations sont désormais en butte à l’hostilité d’un nombre significatif d’États, tout en étant plus que jamais partenaires d’autres États, d’organisations internationales, de l’Union européenne, de fondations ou d’entreprises.

. Wissam Alhaj, Nicolas Dot-Pouillard, Eugénie Rébillard, De la théologie à la libération ? Histoire du Jihad islamique palestinien, Paris, La Découverte, 2014.
Moins connu que le Fatah ou le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique palestinien (MJIP) est un acteur central de la scène politique palestinienne. Retraçant l’histoire du mouvement depuis les années 1970, les auteurs montrent comment une poignée de jeunes intellectuels ont mobilisé des référents à première vue incompatibles, le nationalisme et l’islamisme, pour les mettre au service de la cause palestinienne. Ce faisant, ils racontent une histoire souterraine du mouvement national palestinien, où les cadres habituels, qui opposent trop souvent les chiites aux sunnites et les laïcs aux islamistes, s’effacent au profit d’une lecture originale des relations entre la gauche révolutionnaire et l’islam politique.
La trajectoire de cet « islamisme paradoxal » offre de nouvelles perspectives sur le monde arabe et musulman. Car l’histoire du MJIP est aussi celle d’un réseau transnational qui relie les Territoires palestiniens, l’Égypte, la Syrie, l’Irak, le Liban, etc. Ces nouveaux éclairages nous plongent au cœur des plus récents événements qui secouent la région : les opérations militaires à Gaza et au Liban, les affrontements entre le Hamas et le Fatah, les tensions entre l’Iran et les pays du Golfe, les divisions autour de la crise en Syrie...
Grâce à leur connaissance intime de la région, les auteurs ont mené une vaste enquête de terrain leur permettant de recueillir de nombreux témoignages inédits. Et d’offrir un autre regard sur la Palestine et le Proche-Orient.

. Dominique Pestre, Le gouvernement des technosciences. Gouverner le progrès et ses dégâts depuis 1945, Paris, La Découverte, 2014.
Ce livre décrit comment le progrès technique et ses effets sociaux et environnementaux ont été gérés depuis l’après-guerre dans le monde. Il analyse, de 1945 à 2014, la mutation des technosciences, de l’ordre économique et financier, des écosystèmes. Historiens, ses auteurs partent des nœuds de pouvoir et observent comment se sont reconfigurés les rapports entre États, société civile et marchés dans toutes sortes d’espaces de gouvernement, légaux comme scientifiques, politiques comme économiques, locaux comme globaux.
S’appuyant sur des études documentées - transformations du gouvernement des substances chimiques, des thérapies et de la santé publique, du changement climatique, de l’environnement et de la biosphère, de la « faim dans le monde », de l’eau, etc. -, cet ouvrage soulève aussi des questions plus théoriques : la complexité de ce qu’il faut entendre sous le vocable « néolibéral », ce qu’implique penser en termes de gouvernement, le rôle central du calcul coût/bénéfice dans le gouvernement du progrès. Il revient enfin sur ces manières de gérer les hommes et les choses qui se donnent souvent aujourd’hui comme inéluctables et transparentes, reposant sur l’expertise et l’« efficience », et faisant appel - ironie suprême - à la « participation » des populations, à leur engagement et leur devoir de s’adapter.
Un livre essentiel pour comprendre les enjeux d’une évolution, celle du gouvernement des technosciences, qui ont durablement façonné les sociétés contemporaines.

. Bernard Perret, L’évaluation des politiques publiques, Paris, La Découverte, 2014.
L’évaluation des politiques publiques est au cœur de toutes les réflexions sur la réforme de l’État. Mieux gérer l’argent public et rendre des comptes sur son utilisation sont des impératifs prégnants en période de rigueur budgétaire, dans une société où les exigences de transparence se font plus pressantes. Pour contribuer à l’amélioration de la gouvernance publique, l’évaluation ne peut se contenter de mesurer les coûts et les effets des politiques, elle doit viser aussi à en éclairer les enjeux, la logique et les mécanismes afin de permettre à tous d’en devenir les acteurs informés et responsables.
Ce livre présente les principes méthodologiques et les principaux outils techniques de l’évaluation, il propose une histoire comparée des pratiques et une analyse de leurs effets observés et potentiels.
L’évaluation est à la fois une activité scientifique et un ensemble de mécanismes institutionnels. Appréhender un tel objet suppose un va-et-vient permanent entre l’analyse politico-institutionnelle et la réflexion méthodologique, voire épistémologique.

. Denis Clerc, Déchiffrer l’économie, Paris, La Découverte, 2014.
À quoi servent la monnaie, la finance et les marchés ? Pourquoi les uns sont-ils pauvres et les autres riches ? D’où vient la croissance économique ? Très pédagogique, ce livre est devenu le grand classique de la formation économique pour étudiants et adultes, permettant de comprendre pourquoi les économistes sont devenus les grands sorciers du monde moderne.
C’est en même temps un livre citoyen, qui explique la crise de l’euro, les vices et les vertus du déficit public, les défis posés par la mondialisation, la montée des inégalités et les nombreuses péripéties économiques, du « pacte de responsabilité » à la transition énergétique. Car l’économie, ce sont aussi des questions de société à résoudre : comment concilier justice sociale et efficacité ? Produire toujours plus, est-ce possible ? Et souhaitable ? Le chômage est-il une fatalité ?
Cette 18e édition a été entièrement revue, mise à jour et complétée afin de continuer à éclairer tous ceux qui souhaitent plonger dans la boîte noire de l’économie.

. Philippe A. Charlez, Our energy future is not set in stone. How can the demand for oil and gas in 2035 be met ? Paris, Technip, 2014.
If technology is an undeniable catalyst for progress, then energy is its inevitable basic food. It is no coincidence that since the industrial revolution, economic growth has been fuelled first by coal, then by oil & gas. Although energy intensity reserves are still sizeable in emerging economies and the technological catalyst can partially dematerialize growth, it is unrealistic to separate growth from its basic food. And, even if the “fossil energies share” (oil/gas/coal) will lose a few percent to nuclear and renewable energies over the next decades, all the indicators point to a world mix in which the fossil energy share will still top 75% by 2035.
Driven by growth in emerging countries, the demand for oil and gas will continue to grow steadily. Even if there are enough oil and gas reserves to see us through the next three decades, will the industry be able to exploit and produce new resources that are increasingly complex to develop at a sufficient rate and which are often located in politically unstable countries ? Not to mention the added challenge of the growing numbers of stakeholders who are increasingly insistent on industrial safety, environment and societal issues ? In particular, will non-conventional resources, whose production growth could defer the oil & gas peaks by several decades, be able to withstand political and environmental lobbies ?
The evolution of oil & gas landscape over the past few years reveals a disturbing increase in the time required to develop large new fields and an accelerated decline of the production base due to the ageing of most of the mature-field facilities.
This book aims to analyze all the critical factors (technical, political, economic, social and human) that could potentially accelerate or delay the maintenance and redevelopment of mature producing fields as well as the discovery and development of new conventional and unconventional resources.
Insofar as in 2035, oil and gas still account for more than half of the world primary energy consumption, the appropriate management of these critical factors is crucial to ensuring, at least in the medium term, the ”Grail of Growth”. However, the hope of achieving the 450 ppm targets of Copenhagen has been shattered – bad news for the human population which is becoming more concerned with ensuring its short-term growth than with its long-term survival.
Our energy future is not set in stone.

. Michel Foucher, L’Arctique. La nouvelle frontière, Paris, CNRS, 2014.
En Arctique, avec le réchauffement climatique et le recul de la banquise, des ressources et opportunités inespérées s’annoncent. Faisant ainsi de cet espace un enjeu stratégique et économique pour les États côtiers que sont la Russie, le Canada, les États-Unis, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et l’Islande. Les revendications des uns et des autres sur les plateaux continentaux, les riches fonds marins, ou les fameux passages du Nord-Ouest et du Nord-Est attisent de nombreuses querelles. Celles-ci portent plus sur des potentialités que sur des réalités prouvées de ressources exploitables, mais sont déjà l’objet de fortes tensions et conflits de souveraineté. C’est à l’analyse des bouleversements en cours ou à venir qu’est consacré cet ouvrage dirigé par Michel Foucher, réunissant géographes, politologues, stratégistes et juristes.

. Gisèle Berstein, Le Sénat sous la IIIè République (1920-1940), Paris, CNRS, 2014.
La première étude exhaustive sur un rouage essentiel de la vie politique sous la IIIe République.
À la fin du XIXe siècle, le Sénat devient l’un des piliers du régime républicain. Les hommes qui le composent, des notables essentiellement ruraux, sont très majoritairement radicaux ou républicains modérés, profondément attachés au caractère parlementaire des institutions, à la laïcité, au libéralisme économique et politique et à la défense nationale.
Comme le montre Gisèle Berstein dans cette vaste fresque, ces éléments constitutifs de la tradition républicaine se trouvent menacés dans l’entre-deux guerres par les troubles qui affectent la France. Ces dangers conduisent le Sénat, qui se considère comme le gardien du régime, à mener un incessant combat contre les empiètements du gouvernement sur le droit de contrôle de cette Assemblée, contre la poussée communiste et contre les risques d’étatisation qu’il croit discerner dans l’expérience du Front populaire.
La perte d’influence de la Haute-Assemblée annonce la crise du régime parlementaire. Le Sénat assiste impuissant au double échec de 1940 qu’il a tenté en vain d’éviter : la défaite militaire de la France devant l’Allemagne nazie et l’effondrement du régime républicain.

. Pierre-Antoine Chardel (dir.), Politiques sécuritaires et surveillance numérique, Paris, CRNS, 2014.
Les politiques sécuritaires sont aujourd’hui amplement privilégiées dans l’organisation de nos sociétés. Au nom de la lutte anti-terroriste, on voit se mettre en place des formes de surveillance de plus en plus sophistiquées. Par la traçabilité que les technologies numériques rendent possible (celle des puces RFID ou des multiples objets connectés), nous sommes susceptibles d’être surveillés dans la plupart des moments de notre vie. Le présent ouvrage interroge l’intensification des politiques sécuritaires dans les sociétés démocratiques en mettant en évidence le risque majeur qu’elle constitue pour nos équilibres politiques, sociaux et existentiels. Car si au nom de la sécurité, nous acceptons d’être de plus en plus surveillés, c’est en négligeant le fait que nous avons besoin de confiance, d’autonomie et de liberté pour nous inscrire solidement dans le monde. Pourquoi semblons-nous faire preuve si massivement d’une telle négligence ?

. Serge Berstein et Michel Winock (dir.), Fascisme français ? La controverse, Paris, La Découverte, 2014.
La France a-t-elle été le laboratoire du fascisme avant d’en être la plus pure réalisation avec le régime de Vichy ? C’est la thèse défendue de livre en livre par l’historien israélien Zeev Sternhell, objet d’une controverse à rebondissements.
Au-delà des querelles de personnes, et en se limitant strictement à la discussion intellectuelle, une mise au point dépassionnée s’impose. Serge Berstein et Michel Winock s’y emploient dans ce livre, avec le concours d’historiens français et étrangers.
Non, le fascisme ne prit jamais en France l’allure d’un mouvement de masse. Et, s’il y eut bien une « imprégnation fasciste » dans les années 1930, elle fut surtout le fait d’intellectuels dont Zeev Sternhell grossit l’influence.
Une analyse salutaire et sans concession qui déconstruit le mythe des « origines françaises du fascisme ».

. Jean-Noël Jeanneney, Grégoire Kauffmann, Les rebelles. Une anthologie, Paris, CNRS, 2014.
Hommes d’action, femmes en lutte, écrivains ou artistes, les rebelles ont, un jour, rompu avec les accommodements, les mensonges ou les préjugés de leur temps pour faire de leur vie un combat. S’ils se sont battus avec la plume, c’est qu’ils connaissaient le pouvoir des mots pour éveiller les consciences, résister à l’oppression et transformer le monde. Faire connaître ou redécouvrir ces grands textes est l’objet de cette anthologie. Plus de vingt spécialistes y abordent les formes et les acteurs les plus mémorables de la rébellion : les jansénistes, Voltaire, la contrerévolution, Victor Hugo, la révolution romantique, le Printemps des peuples, les abolitionnistes, Jean Jaurès, les anarchistes, Georges Clemenceau, Léon Blum, Charles de Gaulle, les résistants, Georges Bernanos, la révolution féministe, François Mauriac…
En se rebellant, ces voix de la liberté ont affirmé leur refus des immobilismes et des conformismes. Leurs écrits n’ont rien perdu de leur force ni de leur justesse, et restent des manuels d’insoumission pour les temps actuels.

. Catherine Brun (dir.), Guerre d’Algérie. Les mots pour la dire, Paris, CNRS, 2014.
C’est un lieu commun que les relais médiatiques et les commentateurs pressés manient encore avec gourmandise : la guerre dite d’Algérie aurait été une « guerre sans nom ». Dès l’origine, ce conflit a mobilisé des termes très divers visant à masquer la guerre derrière une prétendue « affaire intérieure » : dire ou écrire « événements », « pacification », « maintien de l’ordre », « opérations de police », ce n’est pas la même chose que de dire ou écrire « révolution », « guerre d’indépendance », « guerre de libération ». Pour chacune de ces options verbales, quels locuteurs, quand, où, pourquoi ? Quelle valeur d’usage ? Les textes rassemblés ici émanent d’universitaires, d’intellectuels, d’artistes : Étienne Balibar, Mathieu Belezi, Slimane Benaïssa, Messaoud Benyoucef, Catherine Brun, Jean Daniel, Daho Djerbal, Fatima Gallaire, Jeanyves Guérin, Jacques Guilhaumou, Pierre Guyotat, Julien Hage, Daniel Lançon, Francine Mazière, Gilbert Meynier, Edgar Morin, Bernard Noël, Nathalie Quintane, Régine Robin, Todd Shepard, Pierre Vermeren. Ils s’attachent à penser la charge souvent brutale, toujours vive, de termes dévoyés, de silences subis, d’abus de langage. Ils manifestent la diversité et la concurrence de désignations irréductibles et irréconciliables. Ils dénoncent les unanimismes de façade. Ils récusent les réductions et les simplifications consensuelles. Ils lient cette histoire et notre présent.

. Laurent Beurdeley, Le Maroc, un royaume en ébullition, Paris, Editions Non Lieu, 2014 (à paraître en novembre).
Le Maroc contemporain se cherche entre le modèle occidental et celui du Moyen-Orient, entre la modernité et le conservatisme. Alors que de nombreux ouvrages ont tendance à ne l’appréhender que sous le prisme du Palais, de ses réseaux, des petites histoires d’alcôves et des accointances diverses avec les anciennes puissances coloniales, celui-ci s’intéresse au vécu du citoyen lambda et aux bouillonnements d’une société moins figée qu’on ne le pense.
Dans le tourbillon des révolutions du printemps arabe, les jeunes du Mouvement du 20 Février ont réussi à réaliser ce qui, en 2010, relevait encore de l’impensable : bousculer l’élite dirigeante et interpeller l’ensemble de la société sur les problématiques de fond. Cette jeunesse que l’on présentait comme apolitique est parvenue à acculer la monarchie à se réformer. Un nouveau Maroc s’ébauche désormais. Le texte constitutionnel amendé en juillet 2011 revêt de riches potentialités qui devront être pleinement exploitées.
Comment la société marocaine pourra-t-elle gérer ses contradictions ? Quels défis devront relever les Marocains afin de s’extirper d’une situation qui apparaît encore trop souvent schizophrène ? Cet essai a pour ambition de mesurer les ingrédients qui agitent aujourd’hui le royaume. Les métamorphoses sociétales y sont appréciées à travers plusieurs dimensions : les relations hommes-femmes, les nouvelles formes de contestation sociale, la place de la religion dans la vie quotidienne, le rapport des Marocains au passé et à la mémoire, l’impact des nouvelles technologies, la création artistique, l’apparition de nouveaux acteurs sociaux. Sont également abordées les questions économiques et sociales incontournables pour les années à venir : la gestion de l’eau, la préservation des ressources naturelles, l’emploi des jeunes et leur formation, l’accès aux soins et à la protection sociale, la redistribution équitable des richesses, l’intégration des migrants, l’avenir commun autour de l’Union du Maghreb arabe.

. J.-J Arthur Malu-Malu, Le Congo Kinshasa, Paris, Karthala, 2014.
Au Congo-Kinshasa sont souvent associés les nombreux viols commis par des groupes armés et des soldats incontrôlés dans sa partie orientale. Pourtant, la République démocratique du Congo (le nom officiel du Congo-Kinshasa) est un pays complexe, qui ne peut se résumer aux guerres qui ont dévasté une infime partie de son territoire au cours de ces dernières années et qui, pour l’essentiel, dérivent du génocide rwandais de 1994. Ce pays immense dispose d’un sol fertile et d’un sous-sol riche. La RDC est attachante par sa diversité culturelle et artistique, par l’hospitalité légendaire de ses peuples ainsi que par la variété de ses paysages, de sa faune et de sa flore.
Dès le XVe siècle, les Portugais coopèrent avec le royaume Kongo. L’or, l’ivoire, le cuivre et… les esclaves les intéressent. Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir la Belgique, sous la houlette du roi Léopold II, l’emporter sur les autres nations européennes lancées dans une course effrénée à la colonisation. La Conférence de Berlin, qui attribue officiellement le territoire du Congo au roi des Belges en 1885, est une victoire majeure pour Léopold II. Celui-ci ne rêve que d’une chose : accroître la force de frappe économique de la Belgique en exploitant les richesses de cette terre lointaine.
L’inexorable marche vers l’indépendance est émaillée de révoltes et de violences. Depuis qu’il s’est défait du joug de la colonisation, le 30 juin 1960, le pays a connu des sécessions, des guerres et des assassinats politiques. Quatre présidents se sont succédé jusqu’ici aux commandes du Congo indépendant : Joseph Kasa-Vubu, Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila. A chacun son style. Mais les grands défis d’hier sont presque les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne a reculé en termes de développement et tarde à jouer le rôle qui aurait dû lui revenir tout naturellement. Un rôle de grande puissance à l’échelle du continent.

. Martine Sevegrand, Israël vu par les catholiques français (1945-1994), Paris, Karthala, 2014.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une certaine intelligentsia catholique française a entrepris de déraciner « l’enseignement du mépris », selon l’expression de Jules Isaac. Dans la déclaration conciliaire Nostra Aetate de 1965, le paragraphe consacré aux juifs représente l’aboutissement de leur travail et celui de quelques évêques et autres experts. En rappelant le lien entre le peuple du Nouveau Testament et la lignée d’Abraham, Vatican II a ainsi ouvert la voie à une véritable révolution pour le monde catholique.
Toutefois, le terme d’ « Israël » renvoie tout autant à une réalité religieuse que politique, puisqu’il existe sous la forme d’un État depuis 1948. Or, dès sa naissance et plus encore à partir de la guerre des Six-Jours, cet État a suscité de nombreux désaccords parmi les catholiques philosémites, au point qu’un antisionisme chrétien est apparu après 1967.
Exploitant des sources inédites à ce jour, Martine Sevegrand concentre son analyse sur un conflit politique et théologique parmi les catholiques français. Elle y traite des débats entre Jacques Maritain et Louis Massignon, mais aussi en Israël, entre les dominicains français qui ont pris parti pour l’État hébreu et ceux de l’École biblique qui ont défendu la cause des Palestiniens. Les points d’achoppement ont été et restent nombreux : Que faire, par exemple des textes bibliques sur le don de la « terre d’Israël » au peuple juif ? L’auteur nous fait également découvrir le rôle majeur – qui ne fut pas limité à l’Hexagone – de plusieurs évêques français comme Mgr Elchinger ou des cardinaux Decourtray, Etchegaray et Lustiger, nous offrant ici un éclairage neuf et d’une rare richesse après tant d’ouvrages parus sur le dialogue judéo-chrétien.

. Nathalie Kouame (dir.), Historiographies d’ailleurs, Paris, Karthala, 2014.
L’histoire : une discipline universelle ? On pourrait être tenté de le penser en observant la manière dont le métier d’historien s’exerce de nos jours dans le monde entier. Pourtant, lorsque les historiens d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie se plient aujourd’hui aux exigences de la « science de l’histoire » élaborée par l’Occident moderne, leurs visions, leurs préoccupations et leurs savoir-faire restent comme chez leurs confrères occidentaux marqués par leur culture, leur histoire et les conditions sociopolitiques spécifiques de leur environnement.
Les particularismes historiographiques sont encore plus nets dans les récits du passé qui ont été élaborés et transmis par leurs prédécesseurs, avant le processus d’occidentalisation de la période contemporaine. Pendant des siècles, voire des millénaires, les civilisations non occidentales ont en effet produit des discours et des savoirs originaux sur le passé, souvent avec une profondeur et une finesse remarquables. Ce sont toutes ces historiographies d’ailleurs, anciennes ou actuelles, modernes ou traditionnelles, qui sont l’objet de cet ouvrage collectif qui vise à faire progresser en France la réflexion sur l’histoire mondiale de l’histoire.

. Philippe Oulmont et Maurice Vaïsse (dir.), De Gaulle et la décolonisation de l’Afrique subsaharienne, Paris, Karthala, 2014.
Le rôle du général de Gaulle dans le processus qui a conduit les états francophones de l’Afrique subsaharienne à l’indépendance et à la décolonisation, a fait déjà l’objet de nombreuses publications. Mais, plus d’un demi-siècle après, la recherche n’a pas fini de scruter cette période. Le lecteur trouvera ici à la fois les analyses d’historiens spécialistes et les recherches de praticiens du droit, de l’administration, de la finance et de la diplomatie, qui eux-mêmes étaient souvent aussi des témoins.
Connaître le rôle du général de Gaulle, c’est aussi mesurer la part de ceux qui furent de fidèles collaborateurs comme Jean Foyer ou Jacques Foccart, et des partenaires comme Léopold Sédar Senghor ou des adversaires comme Ahmed Sékou Touré.
On comprendra mieux ainsi l’approche personnelle d’un Charles de Gaulle qui, sans que rien ne l’y prédisposât, au terme d’un apprentissage de l’Afrique commencé au Cameroun, au Tchad et au Congo, depuis août 1940 jusqu’à ses derniers voyages africains de 1958 et 1959, n’a cessé de porter sur ce continent et ses peuples un regard amical, marqué de fulgurances et de réticences, non dénué parfois d’un scepticisme désabusé.
Jusqu’à son départ en 1969, cette relation affective a scellé une forme de fidélité chaleureuse et réciproque qui a résisté aux péripéties.

. Charles Pascal Tolno, Afrique du Sud. Le rendez-vous de la violence, Paris, L’Harmattan, 2014.
L’évolution des affaires du monde ayant imposé la libération des peuples colonisés, ceux qui ont des intérêts en Afrique du Sud ont trouvé une forme spéciale de gouvernement pour assurer le maintien définitif des Blancs sur cette terre trop riche pour être laissée aux autochtones seuls. L’Afrique du Sud vit ainsi sous ce régime politique et économique singulier caractérisé par un colonialisme d’un genre spécial parce qu’assorti d’un racisme odieux et officiel. Selon l’auteur, la priorité doit être donnée à « l’élimination de l’apartheid ».

. Mountaga Diagne, Pouvoir politique et espace religieux au Sénégal, Paris, L’Harmattan, 2014.
Cet ouvrage explore la diversité des formes de la gouvernance au Sénégal. En ciblant trois communautés et trois espaces différents, en termes de taille, de statut administratif, de référents symboliques, de rapports historiques avec l’Etat, cet ouvrage privilégie ce que peu d’études sur le politique et le religieux au Sénégal ont mené dans l’analyse des relations entre ces deux sphères : un regard croisé.

. Julien Salingue, La Palestine d’Oslo, Paris, L’Harmattan, 2014.
Le 13 septembre 1993, la poignée de mains entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin sur la pelouse de la Maison Blanche suscitait l’enthousiasme international. Deux décennies après les Accords d’Oslo, le « processus de paix » est en état de mort clinique. Le travail proposé ici se concentre sur une thématique trop souvent ignorée : l’échec de la construction de l’Autorité palestinienne comme pseudo-appareil d’Etat intégré au sein du dispositif de l’occupation israélienne.

. Pierre Dagbo Gode, La diplomatie africaine. Théorie et pratique, Paris, L’Harmattan, 2014.
Au cœur de l’actualité, la diplomatie intéresse autant le savant que le profane qui veut comprendre le comportement des acteurs politiques dans les relations internationales. Cet ouvrage se propose de revisiter les fondamentaux de la diplomatie africaine et restitue au plan scientifique l’état des connaissances théoriques et des approches pratiques qui peuvent en faciliter la compréhension dans un monde du XXIè siècle en plein bouleversement.

. Florentin Thevenet, L’exploitation du gaz de schiste en France, Paris, L’Harmattan, 2014.
Le gaz naturel devrait jouer un rôle croissant dans la balance énergétique globale des années à venir, en particulier grâce à l’exploitation du gaz de schiste. Que cache cette nouvelle énergie ? Au-delà des aspects purement financiers ou environnementaux, l’exploitation du gaz de schiste est-elle une fin en soi ou peut-elle être utilisée comme pilier d’une transition énergétique qui se fait attendre ?

. Patrick Hinnou, Négocier la démocratie en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2014.
Comment les logiques des élites politiques s’accommodent-elles des forces sociales et des citoyens ordinaires au niveau des arènes locales ? A partir du département du Mono, cet ouvrage élucide l’appropriation du multipartisme intégral, questionne la domination masculine de la politique, met en mouvement les logiques enchâssées du vote, sonde les limites de la gouvernance locale et découvre la recette du made in Benin contre une société civile « attrape-tout ».

. Maurice Bonnot, Des Etats de facto, Paris, L’Harmattan, 2014.
Anomalies du système international, les États de facto, autoproclamés, non reconnus, existent malgré le vide juridique dans lequel ils sont relégués, tels l’Abkhazie, le Haut-Karabagh, le Kossovo, l’Ossétie du Sud, la République turque de Chypre nord, la Transnistrie, la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique). Nombre de leurs aspects sont d’une normalité avérée, loin des clichés de terres laissées à l’anarchie que certains se plaisent à opposer aux Etats souverains, ordonnées et stables.

. Joseph Macé-Scaron, La panique identitaire, Paris, Grasset, 2014.
« Verra-t-on bientôt une carte identitaire remplacer nos vieilles cartes d’identité ? Devra-t-on déclarer nos origines sur quatre générations, notre ethnie, notre religion ? “Sois et éternellement demeure”, garde l’étiquette qu’on t’a apposée et qui va t’accompagner toute ton existence ! Telle est l’injonction qui s’élève des temples anciens et modernes, des édifices religieux et des hypermarchés.
Ces dernières années, nos sociétés se sont transformées en gigantesques laboratoires pour identités devenues folles.
La panique identitaire est le nouveau fléau qui vise non pas le lointain mais le voisin, de la Seine aux rives du Gange, de Glasgow à Barcelone. Jamais la tentation de se construire dans le rejet d’autrui n’a été portée à un tel degré d’incandescence. Est-ce vraiment ce monde-là que nous désirons ? ».

. Anne Applebaum, Rideau de fer, Paris, Grasset, 2014.
Il y a deux manières de renouveler l’Histoire : poser de nouvelles questions sur des sujets apparemment rebattus et trouver de nouveaux documents ou de nouveaux témoins.
Dans ce livre magistral, Anne Applebaum accomplit les deux.
S’interrogeant sur le « Haut Stalinisme » (1944-1956), soit les douze années de soviétisation de l’ancien Lebensraum nazi (en se concentrant essentiellement sur trois pays emblématiques : Allemagne, Hongrie et Pologne), l’auteur renverse complètement le point de vue : non plus l’Est vu par l’Ouest mais l’Est vu par l’Est. Les sources archivistiques et orales inédites – lectures dans au moins cinq langues, entretiens, voyages, témoignages personnels – enrichissent considérablement les réponses aux questions que l’observateur contemporain de l’Europe de l’Est se pose face aux échecs ou aux revers de la démocratisation des nouvelles nations émancipées du joug soviétique depuis 1989.
Rideau de fer prend exactement la suite chronologique de l’ouvrage de Timothy Snyder, Terres de sang, consacré au nazisme et au stalinisme de 1933 à 1945 : il raconte, comme cela n’avait jamais été fait, la manière dont ces « terres de sang » ont été soviétisées (réparations économiques, nettoyages ethniques systématiques que l’on associe rarement à cette période de l’Histoire, récupération partielle de l’appareil policier hérité du nazisme, etc.).
Ce grand livre a été unanimement salué comme un des chefs-d’œuvre de l’Histoire récente.

. Alexandre Adler, Le califat du sang, Paris, Grasset, 2014.
Parfois les apocalypses sont de fer et de sang, forgées par les images, comme ce fut le cas le 11 septembre 2001. Nul n’a oublié cette décennie de « guerre sans fin », de Madrid à Londres, des grottes de Tora Bora aux grandes villes du Pakistan. Parfois ces apocalypses n’existent pas, et soudain, les voici devant nous, désordonnées, follement ressemblantes, telle une flamme courant de pays en pays, avec d’autres images, d’autres corps égorgés, d’autres présidents, d’autres combattants inconnus… Le Moyen Orient semble se désagréger, d’un coup, dans la haine et la fermeture au monde. Est-ce l’Islam dans sa pire radicalité ? Est-ce la haine de l’Occident, qui n’est pourtant plus incarné par Georges Bush ? Est-ce l’anarchie totale d’une région en déséquilibre depuis longtemps ? Ou bien est-ce l’instant de la grande reconfiguration ?
Cette dernière menace – incarnée par l’Etat islamique, transnational et d’une ambition illimitée - vient sans doute clore un cycle : tout semble détruit et angoissant, mais la fabrique de l’histoire est à l’œuvre : l’hésitation de l’Amérique ; la force de l’arc chiite ; le nouvel Iran et la nouvelle Egypte ; le jeu des grands voisins, Arabie saoudite, Turquie, Jordanie ; la prétendue guerre sans hommes... A la fin du compte, la question est de savoir si nous assistons à la naissance d’une plateforme insurrectionnelle à l’échelle d’un continent ou bien au contraire au dernier spasme d’un mouvement meurtrier.

. Yves Wintrebert, Han Huaiyuan, Chine. Une certaine vision de l’Histoire, La Tour-d’Aigues, éditions De l’Aube, 2014.
«  Après avoir fait rêver naguère l’intelligentsia européenne, la Chine suscite aujourd’hui à la fois admiration, interrogation et inquiétude. Yves Wintrebert et Han Huaiyuan apportent leur contribution à notre connaissance de la Chine en nous proposant une trentaine d’histoires tirées d’ouvrages vieux d’environ vingt-cinq siècles, bien connus des sinologues mais qui seront une découverte pour les non-spécialistes. Ils ont surtout eu l’idée originale de rapprocher ces histoires immémoriales d’autres histoires récentes, liées à l’actualité brûlante telle que la relatent jour après jour les médias.  » Alain Reynaud.

Grâce à ce livre, nous comprenons la culture chinoise du récit : là où nous pensons en termes d’Histoire avec un grand H, eux entrecroisent des anecdotes qui tissent la trame de leur culture au-delà des siècles. Instructif et passionnant !

. Sandrine Prévôt, Inde, comprendre la culture des castes, La Tour-d’Aigues, éditions De l’Aube, 2014.
En 2050, il est fort probable que l’Inde aura pris la ­première place économique devant la Chine et les États-Unis. Pourtant, nous comprenons mal cet immense pays. Aussi le projet de ce livre simple, clair, nourri de travail de ­terrain, est-il de nous y initier. L’auteure saisit cette société vivante, diversifiée, tolérante et violente. Elle évoque les croyances, la morale, les habitudes, les normes mais aussi ce qui est caché : le rôle des castes et de la famille dans la mobilité sociale et dans les relations de travail, la religiosité quotidienne, la notion de temps, la ruralité en face des mégapoles, le monde des fêtes, le rapport au corps et à la sexualité, la place des femmes dans cette société patriarcale et le regard porté sur les ­Occidentaux…
Une lecture aussi instructive que passionnante.

. Youssef Seddik et Gilles Vanderpooten, Tunisie, la révolution inachevée, La Tour-d’Aigues, éditions De l’Aube, 2014.
«  Nous, nous nous contentons d’imaginer le Divin dans les sourires des enfants, dans leurs jeux et dans chacun de leurs élans pour grandir. Eux, ils brandissent un linceul pour nous apprendre que mourir vaut mieux que vivre. Eux, ils croient qu’aimer, c’est mal. Nous, nous croyons que rien ne mérite de livrer un combat si ce n’est pour l’amour et donc hors de toute violence. Eux, ils prétendent que le corps de la femme est un fardeau qu’elle se doit de porter dans la honte. Nous, nous croyons que les femmes, mais aussi nos mères, nos sœurs et nos épouses, sont les seules maîtresses de leur corps.  »
Tels sont quelques-uns des paradoxes qui minent la Tunisie, toujours en attente de sa nouvelle Constitution, mais aussi l’islam et les interprétations qui en sont faites. Youssef Seddik nous permet, dans ce livre d’entretiens, de mieux en comprendre la complexité, mais aussi la richesse. Une lecture éclairante.

. Philippe Frémeaux, La nouvelle alternative ? Enquête sur l’économie sociale et solidaire (3è édition, revue et augmentée), Paris, Les Petits Matins, 2014.
L’économie sociale et solidaire fait aujourd’hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. De fait, son objectif premier n’est pas de dégager du profit, mais de produire des biens et services utiles à tous. Issue d’initiatives citoyennes, elle apporte la preuve que la recherche de l’enrichissement personnel n’est pas l’unique motif qui puisse donner envie d’entreprendre. Constitue-t-elle pour autant une force politique, un mouvement susceptible de transformer profondément notre économie et notre société ? Sa gouvernance, qui se veut démocratique, est-elle vraiment exemplaire ? A-t-elle vocation à s’étendre, à se généraliser ? Enfin, cette généralisation est-elle souhaitable ?
Autant de questions auxquelles l’auteur répond dans ce livre, nourri de nombreux exemples. Pour lui, il est temps de regarder « l’ESS » telle qu’elle est, et non dans sa version idéalisée : c’est à cette condition qu’on pourra apprécier dans quelle mesure et à quelles conditions elle peut contribuer à rendre l’économie plus démocratique, plus juste et plus soutenable.

. Pierre Piccinin da Prata et Domenico Quirico, Le pays du mal, otages du djihad en Syrie, 152 jours, Paris, L’Harmattan, 2014.
Historien et politologue, enseignant et reporter de guerre, spécialiste du monde arabo-musulman, Pierre Piccinin da Prata a couvert les terrains de toutes les révolutions du Printemps arabe. D’avril à septembre 2013, il a été retenu en otage par les Brigades islamistes al-Farouk, avec l’envoyé spécial du quotidien italien La Stampa, Domenico Quirico. Ce sont cinq mois de souffrances, de colère, d’enfermement à travers les villes en ruines et les campagnes ravagées que les auteurs nous livrent dans ce témoignage.

. Gustave René Biem, L’Afrique subsaharienne à l’aube du IIIè millénaire, Paris, L’Harmattan, 2014.
Cet ouvrage met en lumière les conditions dans lesquelles le partage de l’Afrique subsaharienne a été fait, la création des Etats coloniaux, ainsi que la décolonisation. Il met aussi en évidence les orientations et les choix politiques et sociaux souvent controversés des dirigeants des pays de la région qui ont eu pour conséquence l’instauration de la politique d’ajustements structurels et ses multiples plans.

. Jean-Philippe Brouant et Gérard Marcou Grale (dir.), Les collectivités territoriales et la politique du logement, Paris, L’Harmattan, 2014.
Loi Duflot, deuxième programme national de rénovation urbaine, plan Valls de relance de la construction... Depuis le plan Borloo de 2003 le logement est une urgence sociale, sans que les différents plans aient encore permis d’y répondre. Par le dialogue entre chercheurs et praticiens, cet ouvrage éclaire les enjeux et commente les dernières réformes du point de vue des collectivités territoriales : logement et urbanisme, mobilisation du foncier, logement locatif, rénovation urbaine et inclusion sociale.

. René Kahn, Roseline Le Squère et Jean-Michel Kosianski (dir.), Cultures régionales, développement économique. Des ressources territoriales pour les économies régionales, Paris, L’Harmattan, 2014.
Sous la pression de la mondialisation, des initiatives communautaires et d’une conjoncture économique préoccupante, les cultures et traditions régionales sont considérées comme des ressources mises au service de la croissance et du développement économiques. Cette valorisation économique, pratiquée de façon différente et avec des succès inégaux selon les pays et les régions, suscite des attentes très fortes et soulève beaucoup d’interrogations quant à leurs retombées économiques concrètes et leurs effets sur la dynamique culturelle.

. Dany Hellal, Un exemple de coopération nord-sud. Margny-lès-Compiègne et Méhanna, Paris, L’Harmattan, 2014.
Par ce témoignage, l’auteur a souhaité évoquer les jalons d’un échange Nord-Sud, qui pourrait être l’histoire de n’importe quelle commune autre que Margny ou Méhanna, afin de donner à de nouvelles générations l’envie d’entreprendre des échanges et des projets à taille humaine, dans un monde où tout semble difficile. La coopération décentralisée permet de s’enrichir les uns les autres par les différents savoir-faire et fait ici découvrir un continent ou "solidarité" et "sens du bonheur" ont toute leur authenticité.

. Lang Fafa Dampha, The United Nations, the Bretton Woods Institutions and African Reconstruction, Paris, L’Harmattan, 2014.
The United Nations and the Bretton Woods institutions were established in the immediate post-World War II period to preserve and promote international peace and security, cooperation, free trade in goods and services in the world as a factor of reconstruction and development after the overwhelming effects of the war. What is the relationship between Sub-Saharan Africa and the United Nations and the Bretton Woods institutions ? What are the roles of these institutions in African reconstruction and development ?

. Serge Latouche, Renverser nos manières de penser , Fayard, 5 novembre 2014.

Jetant un regard rétrospectif sur mon parcours intellectuel, autour d’un objet envahissant et problématique, l’économie, il m’apparaît que mes efforts ont visé à produire ce que les Grecs appelaient une metanoïa, c’est-à-dire un renversement de la pensée. Aujourd’hui, il nous faut renverser nos manières de penser. Parce que le monde n’est plus vivable ainsi, que nous le savons mais restons pris dans les schémas capitalistes et productivistes, il nous faut réinventer notre imaginaire pour trouver une nouvelle perspective existentielle. Qui passera par l’après-développement, la décroissance et l’éco-socialisme.

Serge Latouche, professeur émérite d’économie à l’Université d’Orsay, objecteur de croissance, est notamment l’auteur du Petit traité de la décroissance sereine (Mille et une nuits).

. François Lafargue, Géopolitique de l’Afrique du sud , Puf, 7 janvier 2014.

L’Afrique du Sud connaît depuis quinze ans une véritable métamorphose politique : L’abrogation des lois de la ségrégation, la libération de Nelson Mandela en février 1991, puis l’organisation du premier scrutin multiracial ont marqué ces dernières années. L’élection de Thabo Mbeki ; au printemps 1999, a parachevé ce processus institutionnel. Cette Géopolitique de l’Afrique du Sud rassemble et place en perspective les éléments permettant de saisir les différentes facettes de ce pays. L’Afrique du Sud est un territoire où la géographie est utilisée à des fins politiques et militaires. L’apartheid ne peut se résumer à une sinistre discrimination en fonction de la couleur de la peau. Il a consisté en un ambitieux projet géopolitique : rassembler les peuples noirs sur des fragments de territoires dénommés bantoustans, puis leur accorder une indépendance formelle. Le but était de partager le territoire pour ne pas partager le pouvoir. Il y a dix ans, nul ne se hasardait à prédire une évolution de l’Afrique du Sud sans séisme. Pourtant le démantèlement de l’apartheid a été mené de manière concertée. Malgré les séquelles du passé, tous les Sud-Africains, qu’ils soient Zoulous, Xhosa, Tswana, Afrikaners ou encore Métis, savent que la nouvelle Afrique du Sud ne pourra se construire qu’ensemble, pour que " la nation arc-en-ciel " ne soit pas qu’un rêve momentané.

. Pierre-Alexandre Bouclay, L’Ukraine, d’une révolution à l’autre , Editions du Rocher, 15 janvier 2015.

Récit et analyses du conflit qui oppose pro-Russes et pro-Européens en Ukraine, présenté par le reporter comme le premier stade d’une possible escalade des tensions en raison de l’intérêt stratégique du pays pour la Russie. A la fois récit de voyage et enquête de terrain, cet ouvrage replace la crise ukrainienne dans le contexte mondial.


. Gérard-François Dumont et Pierre Verluise, Géopolitique de l’Europe, classes préparatoires commerciales, nouveau programme, 2e édition. Ed. Sedes-Armand Colin, 2014.

De tous les continents, l’Europe est celui dont la définition suscite régulièrement les plus vives controverses. Où commence-t-elle ? Où s’arrête-t-elle ?

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Cette géopolitique de l’Europe traite du territoire composite qui s’étend de l’Atlantique à la vaste Russie. Sa configuration en a été profondément remodelée depuis la fin de la Guerre froide. L’Union européenne des 28 y est l’un des acteurs, aux côtés d’un ensemble d’États et d’institutions qui concourent à une dynamique européenne complexe.
La méthode, délibérément pluridisciplinaire, permet d’en comprendre les ramifications et d’en analyser les enjeux présents et futurs.
Cette édition, parfaitement actualisée, tient compte de la dimension géopolitique des événements les plus récents.

Le recteur Gérard-François Dumont est professeur à l’Université de Paris IV Sorbonne, directeur de la revue Population & Avenir.
Pierre Verluise est professeur en CPGE, chargé de cours à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, directeur du site Diploweb.com.

Plus sur le site de l’éditeur


. Philippe Baumard, Le vide stratégique , CNRS, 15 janvier 2015.

Les trois crises majeures - sociale, économico-financière et énergétique – signent l’échec des modèles stratégiques et de tous leurs systèmes d’alerte. Pourtant, tous les signaux avant-coureurs étaient connus. D’où proviennent cette absence d’anticipation et ces réactions conçues dans l’improvisation ? Les auteurs montrent, exemples à l’appui, les racines de ces aveuglements successifs. Ils expliquent comment la dilution de la notion de puissance égare les grands Etats ou les grandes entreprises dans des logiques plus spectaculaires qu’efficaces et comment, au final, les « faits stratégiques » échappent aujourd’hui aux décideurs politiques ou industriels : la dictature de l’immédiateté prend le pas sur l’analyse stratégique. Alors qu’aucune vision de société n’émerge et que personne ne paraît capable de dire à quoi ressemblera demain notre univers actuel, les Strateges se bornent à recenser les craintes sans proposer les options. Pour combler ce grand vide stratégique, les auteurs plaident pour un renouveau de l’imagination stratégique qui passe par le refus de nos routines et l’acceptation assumée de l’inattendu, même le plus incongru.

. Francesca Galli, British, french and italian measures to deal with terrorism : a comparative study , Bruylant, 15 janvier 2015.

. Mario Bettati, Le trafic de drogue : contrôle international des stupéfiants , Editions Odile Jacob, 28 janvier 2015.

A partir d’une présentation des différents types de drogues, M. Bettati explique comment le développement des drogues de synthèse et leur vente sur Internet a bouleversé le marché. Après avoir fait le point sur les différents dispositifs juridiques existants, l’auteur montre comment la police et la douane coordonnent leurs efforts pour lutter contre un fléau de plus en plus multiforme.

. Laurence Daziano, Les pays émergents. Approche géo-économique, Armand Collin, 2014.

L’émergence de nouvelles grandes puissances, réunies sous l’acronyme BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) constitue le phénomène le plus marquant de la décennie écoulée. Après cette première phase qui a vu la Chine devenir la deuxième économie mondiale, de nouvelles puissances s’imposent à leur tour au Sud, du Nigeria à l’Indonésie en passant par l’Éthiopie et le Vietnam, dans un monde de plus en plus globalisé. Ces nouveaux pays émergents sont en pleine croissance économique et démographique. Ils aspirent désormais à peser sur les affaires mondiales.

Structuré, clair, pédagogique, ce manuel aborde les principaux enjeux qui touchent les pays émergents : mondialisation, démographie, urbanisation, religion, changements climatiques, monnaies, entreprises…

Ce manuel est destiné aux étudiants de classes préparatoires, des IEP, des écoles de commerce ou en économie, mais aussi à tous ceux qui souhaitent comprendre les impacts de ces pays sur l’économie mondiale et les sociétés. Une chronologie claire et synthétique permet de mettre en perspective les événements marquants des pays émergents depuis la chute du mur de Berlin. De nombreux graphiques et cartes illustrent les démonstrations de l’auteur.

Laurence Daziano, économiste, est maître de conférences à Sciences Po et membre du Conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique.

. Claude-Danièle Echaudemaison, Jean-Raphaël Chaponnière et Marc Lautier, Les économies émergentes d’Asie - Entre État et marché, Armand Colin, 2014.

Alors que la reprise se fait attendre en Europe et aux États-Unis où l’on redoute une stagnation séculaire, les économies émergentes d’Asie – de Séoul à Delhi – continuent de progresser. Quels sont les ressorts de ces dynamiques ? Existe-t-il un « modèle » asiatique de développement ? La montée en puissance de la Chine empêche-t-elle tout rattrapage ? La trajectoire de l’Inde illustre-t-elle l’existence d’une alternative à l’industrialisation ? Quels défis rencontre désormais la poursuite de la croissance en Asie ?

Après avoir replacé l’émergence de l’Asie dans la longue durée, cet ouvrage présente son socle institutionnel qui, inspiré des expériences d’industrialisation tardive du xixe siècle, encadre le dynamisme du marché pour atteindre les objectifs de l’État. Il analyse les changements de spécialisation industrielle qui fondent le « vol des oies sauvages » et l’irruption de l’Asie dans l’économie mondiale. Les auteurs examinent ensuite les processus d’intégration régionale et de creusement des inégalités liées à ces développements, les plus rapides de l’Histoire.

Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE, ingénieur CNRS, a été économiste à l’AFD, conseiller économique auprès de l’ambassade de France en Corée, expert au NESDB (Thaïlande), chercheur à l’ISEAS (Singapour) et à l’INSEAD. Il est associé à Asie 21 (Futuribles) et à Asia Centre.

Marc LAUTIER est maître de conférences à l’Université Paris 13, membre du CEPN, UMR-CNRS. Il intervient sur les économies émergentes d’Asie dans plusieurs universités et a réalisé de nombreuses recherches dans cette région du monde.

Ouvrage publié sous la direction de Claude-Danièle Échaudemaison.

. Mohamed Salah Kasmi, Tunisie, L’Islam local face à l’Islam importé, L’Harmattan, 2014.

La Tunisie traverse la plus grande crise politique, sécuritaire et socio-économique depuis son indépendance en 1956. La nouvelle constitution, est un pas important sur le chemin de la transition démocratique mais la persistance de l’islamisme pèse sur son avenir. Quelle est la place de l’islam local dans la politique ? Quelles sont les menaces de l’islam importé, porteur de rigorisme étranger à la culture tunisienne ? Comment les Tunisiens résistent-ils à l’islamisme et au terrorisme ?

. Corentin Brustlein, Étienne De Durand, Élie Tenenbaum et Patrice Sauvé, La suprématie aérienne en péril. Menaces et contre-stratégies à l’horizon 2030, La Documentation Française, 2014.

Depuis la fin de la Guerre froide, la force aérienne incarne, plus que toute autre capacité militaire, la puissance occidentale. Or, dans les années à venir, les armées occidentales vont devoir faire face à des adversaires potentiels dotés de capacités défensives nettement plus performantes : missiles antiaériens modernes et intégrés dans des réseaux redondants, chasseurs de 5e génération, moyens d’agression à longue distance, drones ou encore cyber-attaques… Confrontées à des formes de contestation sophistiquées, technologiquement comme stratégiquement, les forces aériennes vont devoir réagir. Cet ouvrage présente ce que pourrait être la supériorité aérienne à l’horizon 2030.

. Zhang Qingmin, La Diplomatie chinoise : la politique étrangère de la République populaire de Chine, Editions Pages Ouvertes, 2014.

Présentation de la stratégie de la diplomatie globale chinoise depuis 1949.

. Pierre Rousselin, Démocraties en danger, First, 2014.

Que sera le monde en 2034 ? Cette question hante bien des esprits et les événements qui se produisent ici ou là sur la planète n’encouragent pas toujours à l’optimisme. Récemment encore, annexion de la Crimée par la Russie, troubles dans l’est Ukraine ou agissent des éléments prorusses, massacres au Soudan Sud, attentats meurtriers au Nigéria. Tous ces faits ont montré la fragilité de la démocratie et des libertés fondamentales qu’elle garantit.

L’exemple ukrainien, le dernier en date en Europe, est le plus parlant pour nous, mais d’autres régimes démocratiques sont en danger aux quatre coins de la planète. Dans ce livre de prospective écrit pour tous, Pierre Rousselin nous aide à comprendre les forces et les faiblesses des démocraties face aux bouleversements du monde. Car si « la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres » selon Sir Winston Churchill, les démocraties sont-elles capables de faire face aux violences qui les menacent maintenant et dans le futur et d’assurer leur avenir et leur pérennité ? Continent par continent, Pierre Rousselin dresse le bilan de l’état démocratique de la planète et tente de nous en brosser les évolutions possibles et prévisibles pour les 20 années à venir.

Certes, son constat est sombre par moment, mais il a le mérite de nous inciter à plus de vigilance et d’exigence : si nous voulons vivre libres et en paix, la démocratie ne se négocie pas.

. Antoine-Louis De Prémonville et Thomas Flichy de La Neuville, Géopolitique de l’Iran, PUF, 7 janvier 2015.

. Alain Nonjon, L’Afrique, nouvelle frontière du XXIe siècle, Ellipses Marketing, 9 décembre 2014.
Cinquante fiches sur l’histoire, la géographie, la géopolitique, l’économie... du continent africain.

. Jacques Follorou, Démocraties sous contrôle. La victoire posthume de Oussama Ben Laden, Paris, CNRS éditions.

Le 2 mai 2011, l’opinion occidentale a pu croire que la mort du chef d’Al-Qaida signifiait que le danger était écarté. Pourtant, au coeur de nos cités, de nos démocraties et de nos États, un mal sans visage, sournois et plus dévastateur poursuivait son oeuvre. De son vivant, Ben Laden se félicitait des effets de ce poison lent : ces démocraties qu’il connaissait bien allaient se renier et compromettre leurs propres valeurs.

Recours à la torture, prisons secrètes de la CIA, frappes de drones, reniement du droit international en sont les pires exemples. L’anti-terrorisme triomphant s’est s’imposé comme seule doctrine officielle en matière de sécurité en Occident. Mais cette obsession de la menace terroriste a constitué un formidable rideau de fumée pour que s’édifient, à l’abri des regards, de vastes complexes sécuritaires n’ayant que marginalement à voir avec la lutte contre les djihadistes : les États-Unis, mais aussi la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont dépensé des sommes colossales dans la construction de systèmes mondiaux de surveillance. La menace terroriste a été ainsi un formidable alibi pour édifier, à l’insu de tout débat démocratique, des machines sécuritaires d’autant plus vastes qu’elles ont épousé la révolution technologique en matière de communication et de surveillance. La vie de tout individu est aujourd’hui numérisée donnant à ces puissances technologiques d’État les moyens de tout savoir.

Les enjeux industriels et financiers sont tels et l’idéologie sécuritaire s’est incrustée à un tel point dans les esprits que le pouvoir politique semble avoir renoncé à toute volonté de restaurer des espaces de liberté perdue…

. Pierre Berthelet, Chaos international et sécurité globale
La sécurité en débats
, EPU, 2014. ISBN : 9782342027921

Nous traversons une période dangereuse dit-on. Les conflits augmentent, la grande criminalité prospère, les violences se multiplient et la petite délinquance explose. Affaibli, l’État n’arrive plus à protéger la société contre la montée des nouveaux périls : immigration incontrôlée, finance noyautée par les organismes mafieux, cybercriminalité, menaces invisibles, hybrides et transnationalisées... Le monde est décrit comme un "vaste désordre" caractérisé par l’accroissement des massacres ethniques, l’émergence de banlieues comme des territoires de non-droit, le développement d’un "terrorisme apocalyptique" et la propagation inexorable de "zones grises". Un conflit des cultures et des religions s’annonce au moment où l’Occident est en proie à une crise de valeurs.

Mais que penser de ce discours sur le chaos international et sur le désordre planétaire ? Quelles conclusions tirer et comment comprendre la sécurité globale comme réponse au danger ? Au fond, nos sociétés sont-elles si menacées que cela ? Courent-elles réellement à leur perte ? Richement documenté, "Chaos international et sécurité globale. La sécurité en débats" éclaire cette question complexe en menant une analyse approfondie à partir d’une synthèse féconde des réflexions existantes sur le sujet.

. Anne-Clémentine Larroque, Géopolitique des islamismes, Coll. QSJ, PUF, 2014.

L’islamisme désigne plusieurs réalités : des mouvements idéologiques, des groupes politiques, des partis politiques, des groupes terroristes et enfin des groupes ou individus isolés qui peuvent se trouver en pays musulman comme en « terre mécréante ».

Des Frères musulmans aux salafistes du monde arabe, des Ouïghours indépendantistes de Chine, aux islamistes indonésiens ou philippins, jusqu’aux islamistes de France, d’Angleterre et des États-Unis, l’onde de choc islamiste fait parler d’elle dans le monde entier. Associée très largement par les médias au terrorisme djihadiste, l’islamisme ne saurait s’y réduire : depuis 2011, des groupes islamistes ont pris la direction d’État de manière démocratique (en Turquie, en Tunisie, au Maroc, brièvement en Égypte). Cette légitimation politique marque une reconnaissance des idées islamistes dans le monde arabo-musulman. Pour la communauté internationale, l’islamisme n’est pas toujours porteur de craintes : en 2011, par exemple, le prix Nobel de la Paix fût remis à une militante yéménite issue du mouvement islamiste Al-Islah. En somme, si l’islamisme grandit, l’idée d’une internationale islamiste est bien une illusion. Prendre en compte cette pluralité est indispensable à la compréhension de ce phénomène.
Cet ouvrage explicite les origines et fondements des doctrines islamistes sunnites comme chiites et donne les bases nécessaires à toute réflexion sur le sujet. Il montre surtout combien appréhender les islamismes d’aujourd’hui exige une étude géographiquement et politiquement très ancrée de chaque mouvance.

Anne-Clémentine Larroque est maître de conférences en Relations internationales à Sciences-Po

. Thierry Lentz , Yves Bruley (dir.), Diplomaties au temps de Napoléon, Paris, CNRS éditions, 2014.

Au vu des guerres menées par l’Empereur, le rôle de la diplomatie et des diplomates à l’époque napoléonienne peut paraître marginal. Il n’en est rien : pour Napoléon, la guerre était bien la continuation de la politique. Du traité de Campo-Formio à celui de Tilsit, des accords territoriaux aux traités de commerce, les diplomates furent des acteurs essentiels de l’action extérieure du Consulat et de l’Empire. Si la question de la continuité ou de la rupture de la diplomatie napoléonienne avec celles de l’Ancien régime et de la Révolution française se pose d’emblée, celle de la contradiction entre l’idée de puissance, la volonté de paix, le désir de gloire, d’une part, et la nécessaire régulation de la vie internationale, d’autre part, est révélatrice d’ambiguïtés qu’il convient d’examiner. Qui animait la politique diplomatique et avec quels moyens ? Plus concrètement, quelle influence réelle eurent les cinq ministres des Relations extérieures – Reinhard, Talleyrand, Champagny, Maret et Caulaincourt – ou les chevilles ouvrières – la Besnardière, Hauterive, Bignon, etc.- face à la volonté de Napoléon lui-même ? Quelle était la conception du « droit international » de l’empereur et en quoi heurtait-elle ou se conformait-elle aux idées du temps ? Peu abordée par les historiens, la place de la diplomatie dans la politique impériale est révélée ici dans toute sa dimension.

. Jean-François Gayraud, François Farcy, Le renseignement criminel, Paris, Biblis, 2014.

Trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains, contrebande, contrefaçon, fraude financière, crime écologique, mafia, guérilla passée au narcotrafic, bande criminelle de quartiers, corruption… Comment prévenir et juguler ces fléaux qui menacent la sécurité des citoyens, des États, de l’Europe ? François Farcy et Jean-François Gayraud montrent pourquoi et comment le renseignement est indispensable pour combattre efficacement des criminalités protéiformes et toujours plus transnationales. Une approche nouvelle exigeant la remise en cause radicale de tactiques usées, lentes et stérilisantes. Pour la première fois, un ouvrage offre une étude rigoureuse et novatrice pour analyser et combattre les nouvelles criminalités nourries par la mondialisation.

. Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud, Violence et politique au Moyen-Orient, Presses de Sciences Po, 2014.

Le Moyen-Orient est une des régions les plus instables au monde. Guerres civiles en Syrie et en Irak, transition politique douloureuse en Égypte, occupation massive de la Palestine par Israël, tensions récurrentes au Liban : autant d’exemples d’un état de violence qui a la particularité de s’exporter hors des foyers où il se déploie.

La désertion du politique, dont la légitimité se fonde sur le dialogue, le compromis et la référence au droit, laisse le champ libre à un déferlement de violence multiforme dans cette région. Pour en décrypter les mécanismes, les auteurs prennent en compte cinq dimensions : les conflits territoriaux, les enfermements idéologiques, les replis identitaires, la résilience des autoritarismes et le contournement du droit international.
Une réflexion sur cet espace géopolitique majeur, que le déni du politique fait sombrer dans le chaos.

. Rémy Leveau, Denis Bauchard, La démocratie est-elle soluble dans l’islam ?, Paris, CNRS éditions, 2014

Les attentats du 11 septembre 2001 ont brutalement posé la question des libertés politiques dans le monde arabe. Ces pays musulmans ne seraient-ils que des « démocraties sans démocrates » ? La frustration de populations réprimées serait-elle une cause de la « violence islamiste » ?

L’Occident voit dans la réforme de ces régimes autoritaires les prémices d’un rempart contre l’hyperterrorisme. Il cherche à convaincre – par la force si besoin – les gouvernements arabes d’organiser des élections, d’améliorer le statut de la femme, de protéger les minorités… bref, de s’ouvrir à LA DÉMOCRATIE. Démarche difficile s’il en est car, au XXIe siècle, la notion de pouvoir en islam fait toujours débat, en particulier en raison de l’imbrication du religieux et du politique.

Cet ouvrage vient précisément éclairer la place du politique en « terre d’islam » sous différents angles – histoire, anthropologie, sociologie, science politique. Il dresse un tableau vivant de la situation au Maroc, en Égypte, en Arabie saoudite, en Iran et en Turquie.

Avec les contributions de : Madawi Al-Rasheed, Hicham Ben Abdallah El Alaoui, Hamit Bozarslan, Mohammed El Oifi, Richard Falk, Nader Fergany, Abdou Filaly-Ansary, Yves Gonzalez-Quijano, Abdellah Hammoudi, Farhad Khosrokhavar, Henry Laurens, Malika Zeghal.

. Michel Aglietta et Virginie Coudert, Le dollar et le système monétaire international, La Découverte, 2014.

Le dollar occupe une position dominante dans le système monétaire international. Comment se manifeste cette position par rapport aux autres grandes monnaies ? Quelles en sont les causes et les enjeux pour l’économie mondiale ?

En émettant la monnaie internationale dominante, les États-Unis disposent d’un « privilège exorbitant ». Dans le système de Bretton Woods, le dollar était le pivot des relations de change. Il est remarquable que le passage aux changes flottants ait préservé cette asymétrie. La structure des relations monétaires l’explique. Car la liquidité dépend d’effets de réseaux qui confortent les positions dominantes.

Mettre en évidence cette persistance découle de l’analyse des processus historiques qui forment les monnaies internationales. Aussi sa remise en cause dépend-elle de l’évolution mondiale qui affirme de nouvelles puissances hors de l’orbite occidentale. Parce que la monnaie est un bien public, la concurrence des devises pour la liquidité internationale est un processus instable. Avec l’internationalisation du renminbi (yuan) réapparaîtra vers la fin de l’actuelle décennie le besoin de règles monétaires mutuellement acceptées.

. David Siritzky, Parlons d’Europe en 30 questions, coll. doc’ en poche, nouvelle édition 2014, Paris, La Documentation française.

Voici une porte d’entrée à la fois facile et intelligente pour comprendre l’Union européenne. L’auteur fait oeuvre de pédagogue et il faut l’en remercier. Elections européenne, Union bancaire, crise de l’euro, pacte transatlantique d libre échange... tout pour comprendre l’essentiel.

. Pascal Baylocq, Philippe Charlez, Gaz et pétrole de schiste... en questions, Technip, 2014.

En six ans les États-Unis ont réduit d’un tiers leur dépendance pétrolière et sont devenus presque autosuffisants en gaz. Cette « révolution des gaz et pétrole de schistes », leur a permis de redevenir l’un des pays les plus compétitifs au monde.

Cette nouvelle donne aura à moyen terme des conséquences géopolitiques majeures. L’ensemble des flux pétroliers, gaziers et charbonniers seront profondément modifiés. Pendant que les importations américaines en provenance du golfe Persique se réduiront fortement, celles de la Chine et de l’Inde augmenteront significativement. Les États-Unis devenant exportateur de gaz, la Russie devra chercher de nouveaux débouchés.
En Europe, les ressources semblent importantes. Mais la réalisation d’un grand projet demandera la levée de plusieurs verrous d’ordre géologique (les roches mères européennes sont-elles aussi bonnes que ses « consœurs » américaines ?), économique (l’Europe sera-t-elle capable de développer ses ressources à des coûts acceptables ?) mais aussi sociétal. Dans une Europe fortement urbanisée, fracturation hydraulique, approvisionnement en eau, microséismes et impact en surface représentent pour certaines parties prenantes autant de « menaces ». Changer cette perception demandera à la fois pédagogie et transparence vis-à-vis des communautés locales.
Dans cet ouvrage qui se veut accessible aux non spécialistes, Philippe Charlez et Pascal Baylocq répondent en 20 questions à « tout ce que vous voulez savoir sur les gaz et pétrole de schistes sans oser le demander ».

. Guillaume Charon, Gaz de schiste : la nouvelle donne énergétique, Technip, 2014.

Enjeux techniques, économiques, écologiques et géostratégiques.
« Gaz de schiste : la fin » ; « Le mirage évanoui » ; « Des coûts de production élevés »,« Le gaz de schiste vous rend heureux » ; « Miracle en Californie » ; « Le gaz de schiste sauve l’industrie américaine »…
Le développement des gaz de schiste est au cœur des débats. Toutefois le sujet et ses enjeux restent difficiles à appréhender. Les nouvelles contradictoires se télescopent tandis que la rhétorique et la posture se substituent trop souvent à l’expertise et à l’objectivité.
Dépassionnant le débat et au terme de deux années d’une analyse approfondie, l’auteur lève le voile sur l’industrie du gaz de schiste et explique, pas à pas, comment cette ressource transforme en profondeur le monde énergétique et les rapports de force économiques et géopolitiques.
Destiné à un public de spécialistes et de décideurs politiques, cet ouvrage apporte des réponses claires, argumentées et chiffrées aux questions qui agitent le débat : combien d’éoliennes pour remplacer une production de gaz de schiste ? Quels sont les risques environnementaux ? Comment les éviter ? Quelles retombées économiques pour les consommateurs, les industriels ou les États ? Quel est l’impact du gaz de schiste sur le prix de l’énergie ? Pourquoi les majors ont-elles raté le virage ? Pourquoi certains pays producteurs s’opposent au gaz de schiste ? Dans quels pays le gaz de schiste va-t-il se développer ?

Gaz non conventionnel, Exploration et production, Transport stockage et commercialisation, Coûts de production du gaz non conventionnel – Exemples de simulations, Bilan économique du gaz non conventionnel, Stratégie des acteurs, Bilan environnemental, Débat, Panorama mondial.

. Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Violence et politique au Moyen-Orient, Presses sciences po, 2014.

Le Moyen-Orient est une des régions les plus instables au monde. Guerres civiles en Syrie et en Irak, transition politique douloureuse en Égypte, occupation massive de la Palestine par Israël, tensions récurrentes au Liban : autant d’exemples d’un état de violence qui a la particularité de s’exporter hors des foyers où il se déploie.

La désertion du politique, dont la légitimité se fonde sur le dialogue, le compromis et la référence au droit, laisse le champ libre à un déferlement de violence multiforme dans cette région. Pour en décrypter les mécanismes, les auteurs prennent en compte cinq dimensions : les conflits territoriaux, les enfermements idéologiques, les replis identitaires, la résilience des autoritarismes et le contournement du droit international.
Une réflexion sur cet espace géopolitique majeur, que le déni du politique fait sombrer dans le chaos.
Chapitre 1 Les violences territoriales : Les violences premières ou la marque du colonialisme, Les violences dérivées ou la marque des nationalismes, Israël-Palestine : un foyer actif de violence territoriale, L’épuisement des violences territoriales ?
Chapitre 2 La violence des idéologies : La victoire du sionisme radical ?, Le nationalisme arabe : de la libération à l’exclusion, L’islam est-il la solution ?, Désamorcer les violences idéologiques,
Chapitre 3 Quand la différence induit la violence : État-nation et épuration ethnique, État-nation affrontements communautaires et minorités, État-nation communautés et intégration citoyenne, « Etmaintenant, on va où ? ».
Chapitre 4 Les systèmes autoritaires : L’asabiyya : un concept évolutif, Le trompe-l’oeil des institutions, Quand la violence se fait indirecte : la violence économique, Quand la violence se fait directe : la violence physique, Un autoritarisme à forte résilience.
Chapitre 5 La force et la stratégie : L’ONU marginalisée, Des traités instrumentalisés, Une justice pénale ignorée, La preuve par la paix.

. Marianne Bastrid-Brugière (dir.), Une autre émergence ?, Hermann, 2014.

L’émergence de la Chine et de l’Inde depuis vingt ans n’est-elle qu’une émergence économique ? Derrière l’élan continu de la croissance économique, n’y a-t-il pas des ressorts internes, encore trop méconnus ? Dans quel état d’esprit les populations y vivent elles le bouleversement des modes de vie ? Quelles expressions les changements en cours trouvent-ils dans les représentations, les sentiments, l’imaginaire des habitants ? Avec quels espoirs et quelles ambitions ? De la créativité technique à la création littéraire, cet ouvrage explore les forces humaines mobilisées par les deux grandes puissances asiatiques du XXIe siècle, et recherche la dynamique profonde de leur émergence.

. Jean-Vincent Holeindre, Jean Baechler (dir.), Penseurs de la stratégie, Hermann, 2014.

La guerre s’inscrit dans un espace à trois dimensions, politique, instrumentale et opérationnelle. La stratégie vise l’appropriation des moyens aux fins. La fin du politique est la paix, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, où elle peut être gagnée par l’équilibre ou la conquête : la « grande stratégie » tend à cette fin par des moyens militaires et diplomatiques. La fin des opérations est la victoire, en gagnant ou en ne perdant pas : la stratégie opérationnelle choisit entre l’attaque et la défense pour décider les tactiques et conduire les opérations. La dimension instrumentale porte sur l’outil militaire et ses modes d’emploi : elle exige une réflexion stratégique.

Les stratégies politique et opérationnelle relèvent de l’agir, qui vise des objectifs à travers les incertitudes des circonstances. Elles exigent vision, fermeté, prudence. La stratégie instrumentale relève du connaître et vise le général, pour accroître l’efficacité de l’outil militaire. Les penseurs de la stratégie sont donc des praticiens ou des théoriciens. Ce florilège illustre la diversité des conceptions de la stratégie dans ses trois dimensions politique, théorique et opérationnelle.

. Jean-Vincent Holeindre, Jean Baechler (dir.), Guerre et politique, Hermann, 2014.

Faire de la guerre un sujet central des sciences de l’homme et de la société, et le faire de telle manière que soit inauguré un courant de pensée et de recherche original et fécond sur le long terme, tel est l’objectif de cette collection d’ouvrages qui reprennent les Actes de colloques et de journées d’étude, organisée, sous la direction de M. Jean Baechler, par l’Académie des Sciences morales et politiques, avec le soutien de la Fondation Simone et Cino Del Duca de l’Institut de France.

Dans ce premier livre, il convenait de préciser la place et le lieu de la guerre dans le dispositif humain et, pour ce faire, de montrer qu’elle est, d’abord et de part en part, un phénomène qui relève du politique, en un sens encore plus profond, s’il est possible, que l’apophtegme célèbre de Clausewitz de la guerre comme continuation de la politique par d’autres moyens. Si la paix par la justice est la fin du politique, alors le politique s’exerce sur deux espaces distincts. L’un est intérieur, où des dispositifs et des procédures appropriés favorisent la résolution des conflits sans le recours à la violence. L’autre est extérieur, où au moins deux espaces de pacification tendancielle se rencontrent au risque de succomber à des conflits violents, faute des dispositifs et des procédures idoines : la guerre y est virtuelle. Depuis au moins dix mille ans, l’humanité est soumise aux contraintes de ces deux espaces. Sont ainsi examinés successivement le concept de guerre, les types de guerre, la guerre et la construction politique, les régimes politiques et la guerre, la guerre et les logiques politiques.

Ouvrage publié dans la collection L’Homme et la guerre, une collection de l’Académie des sciences morales et politique.

. Régis Debray, Renaud Girard, Que reste-t-il de l’Occident ?, Grasset, 2014.

À la manière des contes philosophiques, cet ouvrage se présente comme un échange épistolaire entre le philosophe Régis Debray et le reporter international Renaud Girard sur le déclin présumé de l’Occident. La diversité des expériences, des angles, des points de convergence et de divergence entre les deux auteurs fait de ce petit livre rapide et brillant la synthèse la plus stimulante qui soit sur l ?un des plus grands sujets de notre avenir.

. Pierre Rousselin, Démocratie en danger, Comment sera le monde dans 10 ans ?, First, 2014.

. Michel Agier (dir.), Un monde de camps, La découverte, octobre 2014.

Les camps se multiplient et se banalisent partout sur la planète. Ils sont aujourd’hui des milliers, dessinant peu à peu un nouveau paysage mondial. Gouvernements nationaux et agences internationales adoptent de plus en plus systématiquement cette solution pour « regrouper » les réfugiés humanitaires, pour « parquer », faire « transiter », « retenir » ou mettre à l’écart les « déplacés » et les migrants, les « clandestins » et autres indésirables.

Douze millions de personnes vivent ainsi dans ces camps, des millions d’autres dans des campements de fortune, au creux des forêts, dans les interstices des villes, le long des frontières ; d’autres encore sont piégées dans des centres de rétention, des zones d’attente ou de transit. Si ces « hors-lieux » sont des espaces de parias, nombre d’entre eux s’inscrivent dans la durée et se transforment au fil du temps : la vie s’y renouvelle, s’y attache, et l’emporte le plus souvent sur la mort ou le dépérissement.
En vingt-cinq monographies qui forment une sorte de tour du monde des camps (du plus ancien, à Chatila au Liban, au plus grand, à Dadaab au Kenya, qui regroupe 450 000 habitants, en passant par le plus informel, à Canaan en Haïti, ou le plus précaire, à Calais), cet ouvrage fait découvrir la vie intime et quotidienne de leurs habitants. Loin d’être l’« exception » que l’on évoque généralement dans un cadre humanitaire ou sécuritaire pour en justifier l’existence, les camps font durablement partie des espaces et des sociétés qui composent le monde aujourd’hui.

. Bertrand Collomb, La France dans le monde - Coffret (3 Vol.), Hermann, 21 novembre 2014.

Académiciens, chefs d’entreprises, diplomates, universitaires, politiques, mais aussi archevêque, romancier, réalisateur de cinéma ou chef cuisinier : près de trente personnalités ont été mises à contribution pour dresser un tableau inédit et actuel de « la France dans le monde ». Un tableau qui tient à la fois de la grande fresque et du portrait, tant l’identité française est singulière, et qui prend la forme d’un triptyque, celle du coffret "La France dans le monde" correspondant à trois volumes :
Tome I, Une puissance moyenne ?, analyse le rôle politique de la France dans le monde et en Europe.
Tome II, Les Français dans l’économie mondialisée, étudie la société française confrontée à la mondialisation.
Tome III, Histoires de succès mondiaux, présente l’expérience des entreprises françaises leaders mondiaux dans leurs secteurs.
Cette vaste enquête, unique en son genre, a été réalisée par l’Académie des sciences morales et politiques.

. Julien Wagner, Chine/Afrique - Le grand pillage, Eyrolles, 21 novembre 2014.

Depuis 20 ans, La Chine prend pied en Afrique, exploitant les ressources tout en vendant ses marchandises à bas coût. C’est une nouvelle colonisation, violemment capitaliste, à laquelle se livre la Chine sur un continent au réel potentiel de croissance. L’échange est largement perdant pour l’Afrique : pillage des richesses, nouveaux liens de dépendance, entretien de la corruption, catastrophes écologiques...

. Didier Destremau, Les armes du printemps arabe, Riveneuve, 4 décembre 2014.

La zone arabe est dans l’œil du cyclone depuis les premières manifestations à Tunis, Bahrein, le Caire ou Damas. La révolution, la contre révolution, la répression, les combats, les menaces extérieures, les guerres civiles conduisent à une course à l’armement de tous côtés. Trois ans après le début de ce qu’on appelle le « Printemps arabe », un état des lieux des armées officielles et des forces armées rebelles en présence s’impose.

. Gilles Ardinat, Comprendre la mondialisation en 10 leçons. 2e édition mise à jour, Ellipses, 2014.
La « mondialisation » est omniprésente dans les médias et les discours politiques. Ce sujet, vaste et complexe, suscite chaque jour de nouveaux ouvrages, des articles et des débats. Pourtant, ce concept est le plus souvent mal défini, voire incompris.

Ce manuel de culture générale propose une synthèse des principaux travaux consacrés à la mondialisation. Il permet d’aborder tous les aspects du sujet : histoire, économie, géographie, sciences politiques, écologie... En effet, la mondialisation n’est pas uniquement un phénomène économique, elle influence en profondeur l’ensemble de la société (culture, religion, mode de vie).

Cet ouvrage traite de la mondialisation de façon structurée et pédagogique grâce à 10 parties thématiques et un glossaire de plus de 160 entrées. Chaque leçon est complétée par des extraits de textes – citations d’auteurs et d’acteurs importants. Il s’adresse aux étudiants et à toutes les personnes soucieuses de comprendre ce sujet incontournable et passionnant.

. Sophie Bessis, La double impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand, la Découverte, octobre 2014.
Le grand tournant conservateur des années 1980 a fait émerger deux systèmes idéologiques qui ont prospéré sur l’épuisement de la modernité et qu’on peut qualifier de fondamentalismes. D’un côté, les apôtres du marché globalisé veulent inclure dans sa sphère toutes les activités humaines. De l’autre, de nouvelles hégémonies religieuses et identitaires tentent de reconquérir des sociétés que les évolutions mondiales plongent dans l’anomie. Entre les deux versions, plus complémentaires que concurrentes, de la réaction postmoderne, y a-t-il place pour un nouvel universalisme capable de conjurer cette double impasse ?

Sophie Bessis propose dans ce livre quelques réponses à cette question. Pour ce faire, elle explore l’histoire heurtée de la modernité dans le monde arabe. Refusant de réduire celui-ci à sa spécificité supposée, elle s’interroge sur le sens qu’on peut donner à ses convulsions et sur la part d’universel que portent ses aspirations. Elle questionne, en regard, l’essor des pensées différentialistes en Occident, y voyant l’abandon par ce dernier d’universaux dont il a longtemps fait sa propriété. Sous quelles formes le Sud peut-il reprendre à son compte un projet de modernité, au-delà de ses contradictions et des régressions qu’il connaît ?


. Niall Ferguson, Civilisations, Nous et le reste du monde, Saint-Simon, 2014.

C’est en visitant les chantiers pharaoniques de la mégapole de Chongqing, en Chine, que Niall Ferguson a été saisi d’une révélation : et si nous étions en train de vivre la fin de la domination occidentale sur le monde ?
Fasciné par le destin des empires, l’historien britannique s’est demandé par quel miracle l’Europe de l’Ouest, déchirée par les guerres du Moyen-Age, avait pu prendre le dessus sur la Chine, l’Inde, l’Empire Ottoman, alors au faîte de leur puissance, pour imposer au monde ses normes et son mode de vie.

Les clefs de ce miracle, ces six « applis fatales » qui fondèrent pour cinq siècles la suprématie de l’Occident, Niall Ferguson les analyse ici : ce sont la concurrence, source d’innovation ; la science, garante de la domination militaire ; le droit de propriété, pilier de la démocratie représentative ; la médecine, source de mieux-être collectif ; la société de consommation, moteur de l’industrialisation ; enfin, l’éthique du travail, ciment des institutions.

Mais demain ?... Les mêmes causes qui ont fait la grandeur de l’Occident peuvent-elles causer sa décadence ? Comment maintenir cette supériorité, quand le reste du monde a peu ou prou fait siennes les recettes du miracle occidental ? Comment enfin empêcher que le déclin relatif de l’Occident ne devienne absolu et irréversible ?

A ces questions, dont dépend notre devenir, l’auteur du best-seller L’irrésistible ascension de l’argent, apporte sa réponse, qui ne manquera pas de faire débat : le principal ennemi de l’Occident n’est autre que lui-même. Il ne tient qu’à lui de retrouver son rang, en reprenant confiance dans la solidité et la supériorité de ses institutions.

Niall Ferguson est né le 18 avril 1964 à Glasgow. C’est un des plus grands historiens britanniques de sa génération. Professeur à Harvard et à l’Université d’Oxford, ses travaux portent sur l’histoire de l’économie et de la finance. Il est notamment l’auteur des best-sellers The House of Rothschild (Penguin Books, 1998) et de L’irrésistible ascension de l’argent (Saint-Simon, 2009), qui ont été adaptés en documentaires pour la BBC. Père de quatre enfants il vit aujourd’hui aux Etats-Unis avec sa seconde épouse, la députée hollandaise d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali.

. Eddy Fougier et Anna Dimitrova, Introduction aux relations internationales, Ellipses, 2014.

Cet ouvrage se veut une introduction aux relations internationales la plus accessible et compréhensible possible. Il est structuré en cinq grandes parties qui abordent chacune de façon synthétique les principales thématiques des relations internationales. La première partie intitulée « Histoire des relations internationales contemporaines » est une mise en perspective historique des relations internationales contemporaines. « Droit international et organisations internationales » aborde le cadre juridique et institutionnel des relations internationales autour des enjeux du droit international et des institutions internationales et régionales. La troisième partie, « Les principaux États dans le système international » est consacrée aux principaux acteurs des relations internationales que sont encore les États. La quatrième partie, « Conflits et tensions dans le monde » s’intéresse aux principales zones de conflits et de tensions dans le monde. Enfin, la cinquième et dernière partie intitulée « Les principales menaces pour l’ordre international » traite des grandes menaces qui pèsent sur l’ordre international actuel. 

. Dionet-Grivet Suzanne, Géopolitique de l’eau, Ellipses Marketing, octobre 2014. (2e éd.)

Raréfaction de l’eau, inégalités des hommes face à la ressource, l’eau des villes et l’eau des champs, pollutions, conflits de l’eau et hydrodiplomatie, nécessité d’une gestion concertée… autant de thèmes abordés clairement et simplement.

Largement illustré de cartes et schémas, et grâce à de nombreux exemples pris à travers le monde, l’ouvrage est un outil précieux pour comprendre les défis et enjeux de cette ressource essentielle à la vie.

Chapitre 1 : La raréfaction de l’eau, source de tensions.

Chapitre 2 : Les usages de l’eau : l’agriculture première consommatrice.

Chapitre 3 : Les enjeux géopolitiques : conflits de l’eau et hydrodiplomatie.

Chapitre 4 : La nécessité d’une révolution bleue.

. Elie Barnavi, Dix thèses sur la guerre, Flammarion, 2014.

Dix thèses de débat sur un sujet éternel. Le regard d’un historien doublé de celui d’un citoyen-soldat : "La guerre a accompagné toute ma vie, elle a pénétré ma façon de m’exprimer et de penser."

. Franck Tétart (dir.) Grand atlas 2015. Comprendre le monde en 200 cartes, Paris, Autrement.
Un outil indispensable pour comprendre le monde.
Un panorama géopolitique complet.
Des cartes entièrement mises à jour.
Les événements vus par la presse du monde entier.

. Alexis Bautzmann (dir.) Atlas géopolitique mondial 2015, Argos.

Avec plus de 280 cartes et graphiques couvrant les cinq continents, l’Atlas géopolitique mondial constitue un outil d’analyse et de compréhension sans équivalent dont le contenu est intégralement renouvelé à chaque nouvelle édition. Des discordes russo-européennes sur l’Ukraine aux tensions géopolitiques dans le Golan, du naufrage de l’Etat centrafricain à la menace grandissante de Boko Haram au Nigéria et au Cameroun, sans oublier le défi du troisième âge pour le continent africain, le miracle économique indonésien, le « Grand jeu » énergétique sur les côtes du Baloutchistan ou encore le lobbying et la culture de l’argent aux Etats-Unis, c’est près d’une centaine de thèmes originaux qui sont traités à travers des analyses détaillées et des cartes et graphiques précis, actualisés et didactiques. Désormais, rien de ce qui rend le monde complexe et passionnant ne vous sera totalement étranger.

. Pierre Salama, Des pays toujours émergents ? Coll. Doc en poche, place au débat. Paris, la Documentation française, septembre 2014.

Les pays émergents ont montré durant les dernières décennies une croissance que bien des pays industrialisés leur ont enviée. Or, aujourd’hui, le ralentissement économique, voire la crise, menace la plupart de ces pays. Assiste-t-on à un retournement de situation ? Le miracle économique se transforme-t-il en mirage ? Place au débat analyse la situation sans omettre d’évoquer les nouvelles puissances émergentes (exemple de l’Argentine) et aborde des questions-clés : baisse de la pauvreté, émergence de classes moyennes, coûts environnementaux de la croissance, etc.). Une synthèse à la fois dense et accessible.

. Florent Parmentier. Les chemins de l’Etat de droit. La voie étroite entre Europe et Russie. Coll. La bibliothèque du citoyen, Les Presses de SciencesPo, 2014.

En novembre 2013, les révoltés ukrainiens de la place Maïdan revendiquaient la constitution d’un État « normal », débarrassé des ingérences des oligarques et des agissements d’un président contre lequel ne s’exerçait aucun contre-pouvoirs. De semblables appels ont retenti à plusieurs reprises dans des pays situés entre l’Europe et la Russie, comme la Moldavie ou la Géorgie.
L’Europe peut-elle répondre à l’attente suscitée par son modèle politique ? Ou, au contraire, faut-il voir dans la force d’inertie et dans les héritages culturels les facteurs de résilience de régimes plus ou moins autoritaires dans la région, soutenus par la Russie ?

Préface par jacques Rupnik

Introduction

Chapitre 1. L’État de droit : idées et institutions
À quoi se rattache le concept d’État de droit ?
L’attention européenne portée aux institutions formelles

Chapitre 2. L’optimisme institutionnel des acteurs européens
L’élargissement européen, expérience historique de l’optimisme institutionnel
La volonté européenne d’exporter l’État de droit à l’Est

Chapitre 3. L’optimisme institutionnel européen et ses insuffisances
Pourquoi aller au-delà de l’élargissement projeté
L’optimisme institutionnel face à la contrainte géopolitique

Chapitre 4. L’hypothèse du pessimisme culturel pour le voisinage oriental
De quoi le pessimisme culturel est-il le nom ?
Les multiples héritages de l’État de droit
Existe-t-il des pré-requis culturels à l’État de droit ?

Chapitre 5. Le pessimisme culturel à l’épreuve des révolutions colorées
Les révolutions colorées comme moment de rupture
Régime hybride et résistance à l’État de droit : la révolution comme mouvement

Conclusion Les chemins de l’État de droit, de Tbilissi à Tunis en passant par Kiev

Entre pessimisme de raison et optimisme de la volonté, Florent Parmentier propose une analyse d’actualité sur les possibilités d’émergence d’un État de droit dans les pays d’Europe de l’Est et du Caucase, condition sine qua non de leur modernisation et d’un éventuel rapprochement profond et durable avec l’Union européenne.

Voir sur le site de l’éditeur

. Sébastien Velut (dir.), Amérique latine, 2014-2015, coll. Mondes émergents, La documentation française, 2014

Cette nouvelle édition fait le bilan annuel de la situation politique, économique, sociale et démographique des pays de l’Amérique latine en 2013.
Si la région a bien changé depuis le début des années 2000, elle n’a pas non plus été totalement transformée. Trouver des réponses adaptées conciliant dynamiques de marché et équité sociale, donner à l’Amérique latine un second souffle, requiert des citoyens et des dirigeants non seulement une vision de l’avenir mais aussi une capacité à relire leur passé.
Le début de l’année 2013 a été, dans une Amérique latine depuis plusieurs années encline à l’optimisme, marqué par une consécration : celle de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, élu pape sous le nom de François.
Cette désignation pose la question de la place de la région dans le contexte global. Les optimistes estiment que la région a trouvé des réponses appropriées aux défis de la mondialisation et aux attentes de ses populations. Les autres mettent en avant des difficultés économiques, des inégalités sociales persistantes. Cinq pays (le Venezuela, le Paraguay, le Brésil, la Colombie et le Pérou) font l’objet d’un article particulier.
En fin d’ouvrage, une fiche signalétique par pays en présente la synthèse politique, économique, sociale et environnementale.

Voir sur le site de l’éditeur

. Thierry de Montbrial (dir.) et Philippe Moreau Defarges (dir.), Ramses 2015 – Le Défi des émergents, Dunod, 2014.
RAMSES 2015 a pour fil rouge les conséquences de l’avènement des pays émergents - la nouvelle vague des émergents -, et en particulier les implications de cette montée en puissance pour l’Occident. Il propose au total 58 entrées : par pays ou par thème. Les Repères. Le monde en cartes (16 pages quadri). Le monde en chiffres : 150 pays. Chronologie.
Le Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies (RAMSES) constitue une analyse approfondie et prospective de l’actualité : il fournit les clés et les repères indispensables pour décrypter la géopolitique à l’échelle mondiale.

Les Perspectives de Thierry de Montbrial, synthèse originale de l’année écoulée, couvrent l’ensemble du champ des relations internationales.
3 parties – Émergences et redistribution des équilibres planétaires, Enjeux entre puissances établies et pays émergents, Questions continentales et mondiales – regroupent 58 entrées analysant les enjeux de la zone ou de la question concernée.

Les Repères proposent un appareil documentaire qui complète les textes : chronologie, statistiques, cartes originales en couleurs créées pour RAMSES, suivies d’un index méthodologique.

Porté par l’équipe de l’Ifri et ses collaborateurs extérieurs, le RAMSES 2015, rénové dans sa maquette et sa structure, et consacré au phénomène majeur de l’émergence de la puissance, est l’ouvrage indispensable pour l’étudiant, l’enseignant, le journaliste, le diplomate, le manager ou toute personne qui veut comprendre notre monde en mutation.

. Yves Colombel et Daniel Oster, La France, Territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan, 2014.
Ce manuel se compose de quinze chapitres autonomes qui offrent ensemble une synthèse des enjeux contemporains et peuvent aussi être utilisés individuellement pour faire le point sur un thème particulier. Des renvois permettent au lecteur d’établir des passerelles entre les chapitres.
Pour chacun des chapitres :
une courte introduction qui permet de présenter les contextes et les enjeux,
des repères chronologiques,
des définitions des termes clés,
des cartes,
des " zooms " qui offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières.
L’ouvrage a été rédigé par une équipe regroupant des enseignants de classes préparatoires, des universitaires et des chercheurs qui ont eu une ambition d’allier la rigueur scientifique à l’accessibilité de leurs propos.

. Collectif, La cartographie aux concours des grandes écoles, Nathan, 2014.
Dans la collection « Nouveaux Continents », ce nouvel ouvrage consacré à la cartographie propose les quarante cartes qui permettent de dresser un état des lieux très complet de la mondialisation et de la géopolitique contemporaines. Ouvrage clé pour lire, réaliser et décrypter les cartes, ce manuel s’adresse aux étudiants des classes préparatoires ECS, aux étudiants en IEP, ainsi qu’aux personnes se préparant à de nombreux concours et examens. Les quarante cartes proposées sont réparties en trois ensembles : - enjeux planétaires ; - grandes régions du monde ; - dynamiques infra-continentales. Réalisées en quatre couleurs, ces cartes permettent un apprentissage méthodique de la réalisation et du commentaire cartographiques dont les fondements sont rappelés dans le chapitre préliminaire (« Principes et méthodes de la cartographie »). S’adressant principalement à un public d’étudiants, en particulier à ceux qui préparent les concours des grandes écoles, l’ouvrage sert aussi àmémoriser les principaux aspects de la mondialisation et des enjeux géopolitiques de la planète grâce au commentaire qui accompagne chaque carte. Enseignants en classes préparatoires, les auteurs se sont fondés sur leur expérience pour proposer un ouvrage utile et rigoureux permettant une préparation optimale aux concours.

. Frédéric Encel, Géopolitique du Printemps arabe, PUF, 8 octobre 2014.
Pour la première fois en France, un ouvrage est consacré au Printemps arabe sous son angle géopolitique, c’est-à-dire qu’il se penche sur ses causes, son déroulement, ses conséquences et ce qu’il a révélé du monde contemporain.

Les cyniques disaient que les Arabes ne s’intéressaient pas à la démocratie. Les complaisants affirmaient que les islamistes étaient appelés à prendre le pouvoir au Maghreb et au Proche-Orient pour le conserver longtemps. Tous se fourvoyèrent. Le grand mouvement de contestation, déclenché fin 2010 en Tunisie et qui a balayé une partie du monde arabe, les a surpris tour à tour. Le terme de « Printemps arabe » correspond-il à une vraie réalité ? Quel en fut le moteur principal ? Pourquoi certains régimes ont chuté et pas d’autres ? Comment Assad peut-il impunément poursuivre sa répression meurtrière ? Quel rôle jouent les occidentaux, la Russie et les autres puissances ? Pourquoi les islamistes ont échoué à garder le pouvoir là où ils l’avaient conquis ? Où en est la guerre sunnites-chiites ? Les réponses à ces questions, et à bien d’autres, nécessitent sérieux, clarté et pondération. Car directement ou pas, elles nous concernent tous.

Chapitre I – Un monde arabe en crise profonde
Chapitre II – Nature et déroulement du Printemps arabe
Chapitre III – Ce que le Printemps arabe a révélé des grandes puissances
Chapitre IV – Hypothèses et perspectives

. Bertrand Badie et Dominique Vidal, L’Etat du monde 2015 – Nouvelles Guerres, La Découverte, septembre 2014.
Congo, Somalie, Nigéria, Mali, Centrafrique, Syrie, Irak, Israël-Palestine, Ukraine... La fin de la guerre froide n’a pas laissé la place à un monde de paix. Deux décennies plus tard, plusieurs dizaines de conflits armés ensanglantent la planète. Si elles ressurgissent dans certaines parties de l’Europe, la plupart des guerres se déroulent aujourd’hui dans les pays du Sud. Et leur nature a profondément changé. Seule une minorité d’entre elles peuvent être décrites comme des conflits interétatiques. Les autres mettent aux prises un État, souvent déliquescent, et une ou plusieurs rébellions, avec pour enjeu le contrôle du pouvoir, du territoire ou des ressources naturelles.

Les divisions ethniques et religieuses alimentent ces nouveaux conflits. Mais ils s’enracinent surtout dans les conséquences de la mondialisation, qui enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres. Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale, tout en s’inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles.
Véritable « roman de l’actualité internationale », L’État du monde révèle, au-delà de l’immédiateté de l’événement, les grandes tendances des changements à l’oeuvre sur la planète.

. Thomas Hippler, L’Etat du monde 2015 – Drones, le triomphe d’une nouvelle arme  ?, La Découverte, septembre 2014.
Le nombre de drones est en augmentation constante dans le monde. Les États-Unis, de très loin les mieux équipés en la matière, disposent aujourd’hui de plus de 600 appareils. D’autres nations investissent également dans cette nouvelle technologie d’armement : soixante-seize pays posséderaient déjà des drones et on peut estimer que ces armes continueront à se répandre. Un de leurs avantages réside dans leur prix, très compétitif par rapport aux avions de combat : un drone du type Reaper M-9 coûte 10,5 millions de dollars, contre 150 millions de dollars pour un avion de chasse F-22. Aussi les dépenses liées à l’acquisition de matériaux et à la recherche dans le domaine des engins volants sans pilote embarqué ne cessent-elles d’augmenter. En ce qui concerne les seuls États-Unis, le budget dans ce domaine est passé de 667 millions de dollars en 2001 à 4,5 milliards en 2012. À l’échelle mondiale, il s’élève actuellement à 6,6 milliards de dollars.

Si, pour l’heure, la plus grosse partie des dépenses est liée aux emplois militaires, l’utilisation civile des drones se développe elle aussi rapidement.

. Laurent Gayer, L’Etat du monde 2015 – Guerres sans fin(s) ou désordres ordonnés  ?, La Découverte, septembre 2014.
Tandis que le nouvel interventionnisme militaire s’écarte de plus en plus de la guerre conventionnelle pour s’apparenter à une police globale, les techniques de maintien de l’ordre en interne tendent à se militariser, tant du point de vue des personnels (avec l’implication croissante d’unités d’élites composées ou placées sous le commandement de militaires) que des équipements (avec l’accès à des armes de guerre supposées faire pièce à l’armement de leurs adversaires). Dans ce contexte, la frontière entre la guerre et le maintien de l’ordre devient de plus en plus ténue. Du point de vue de la contre-insurrection, forces rebelles, terroristes et organisations criminelles s’inscrivent désormais sur un même continuum et demandent à être « traitées » avec les mêmes méthodes. Ce répertoire du maintien de l’ordre permet de banaliser le recours à la force contre certains groupes ou populations « à risque », mais aussi de le prolonger ad aeternam : contrairement à la guerre, le maintien de l’ordre est une entreprise permanente.

. Marielle Debos, L’Etat du monde 2015 – Milices et sous-traitance de l’(in)sécurité, La Découverte, septembre 2014.
Désignant originellement des citoyens mobilisés occasionnellement par l’État pour venir en appui aux forces régulières, le terme milice est désormais employé à propos de groupes armés qui ont peu de choses en commun sinon un supposé manque de discipline, un discours peu idéologique et des pratiques prédatrices. Que les milices se constituent pour assurer la protection de civils ou pour prélever des ressources, qu’elles soient mobilisées par l’État ou qu’elles remettent en cause son autorité, leur formation et leurs interventions obéissent à des logiques politiques. Après une analyse des principales approches des mobilisations miliciennes dans les sociétés en guerre, cet article s’interroge sur la frontière floue entre les forces régulières et les milices. La dernière partie montre que l’intervention des milices s’inscrit dans les reconfigurations contemporaines des modes de production et de gestion de la violence sur la scène internationale.

. Claire Rodier, L’Etat du monde 2015 – La gestion militaro-sécuritaire des migrations, La Découverte, septembre 2014.
« L’Europe est en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente. » Tel est le slogan de campagne choisi en 2013 par une coalition d’organisations de défense des droits des migrants pour demander la suppression de l’agence Frontex, chargée depuis 2004 de la surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Pour métaphorique qu’elle soit, la formule n’en attire pas moins l’attention sur les formes qu’ont prises, au cours des trois dernières décennies, les politiques mises en place par les États industrialisés pour lutter contre l’immigration irrégulière, notamment dans le domaine des contrôles frontaliers.

. Dominique Vidal, L’Etat du monde 2015 – Panorama des conflits contemporains, La Découverte, septembre 2014.
L’ouverture du Mur de Berlin puis, deux ans plus tard, la disparition de l’Union soviétique mirent un terme à cette gestion bipolaire de la planète. Au point que certains crurent à l’avènement d’une architecture unipolaire du monde autour de la superpuissance victorieuse, promise au statut d’Empire américain. C’était l’époque où un Francis Fukuyama pronostiquait la « fin de l’Histoire ».

Cette vision s’est révélée trompeuse. De crise en crise, la mondialisation a progressivement montré ses limites : la liberté quasi-totale donnée aux marchés a conduit à des secousses en série, de la crise asiatique (1998) à celle des subprimes (2008). Et, après le 11 Septembre, l’Empire s’est embourbé en Irak et en Afghanistan. Non seulement son déploiement de forces ne lui a pas permis de sortir de l’impasse, mais il a plongé ces deux pays dans un chaos durable et renforcé le rôle de l’Iran, tout en entachant profondément l’image de l’Amérique dans le monde.

C’est dire que nous sommes entrés dans une phase historique nouvelle, dont, outre les menaces qui pèsent sur l’avenir même de la vie sur Terre, trois facteurs majeurs se conjuguent pour ébranler l’hégémonie occidentale : la crise du capitalisme financier, devenue systémique ; la poussée des pays émergents, à commencer par les « BRICS » dont le PIB cumulé dépasserait dès 2020 celui du G7 ; et l’irruption des sociétés capables de secouer les dictatures, voire de les renverser.

. Nicolas Righetti, Transnistrie, un pays qui n’existe pas, Favre, 18 septembre 2014.

. Fabrizio Maccaglia et Marie-Anne Matard-Bonucci, Atlas des mafias - Acteurs, trafics et marchés dans le monde d’aujourd’hui, Autrement, 17 septembre 2014.

. Laurent Artur du Plessis , Djihad nucléaire , Godefroy, 26 septembre 2014.
Derrière les pudeurs médiatiques et politiques, le tableau lucide des dangers qui nous guettent. Dans la plupart des pays musulmans, un marasme économique frustrant et la propagation du djihad depuis les révolutions arabes de 2011 porteront les islamistes radicaux au pouvoir, par les urnes ou la violence. Les appareils d’Etat tombés entre leurs mains aiguillonneront et épauleront les réseaux terroristes pour déstabiliser l’Occident : déraillements de TGV par la pose de parpaings sur les voies ; crashs d’avions de ligne causés par des explosifs introduits dans leurs soutes ou transportés par des modèles réduits télécommandés venant les percuter, ou bien par des tirs de missiles sol-air ; empoisonnement de l’alimentation en eau courante et sabotage des circuits électriques des mégapoles ; sabotage d’installations industrielles de type Seveso faisant des milliers de morts, et de centrales nucléaires mal gardées provoquant de nouveaux Tchernobyl...
Le laxisme occidental concernant la course de l’Iran à la bombe suscitera une prolifération nucléaire, notamment au Proche Orient. Le terrorisme s’en servira : cela ira du dépôt dans les grandes villes de matières radioactives dites "sales" à celui de bombes atomiques dont l’explosion pourrait être commandée par un simple téléphone portable. Ces actions terroristes infligeront de lourds dommages économiques, fortement aggravés par leur impact psychologique.

Laurent Artur du Plessis nous prévient : si nous ne prenons pas au sérieux ces menaces et si nous ne nous y préparons pas, le pire est devant nous.

. Arnaud Dubien, Russie 2014, Regards de l’Observatoire franco-russe, Paris, Cherche midi, 2014, ISBN : 978-2-7491-3576-2.

Comment expliquer le ralentissement de la croissance russe en 2013 ? Quelles réformes ont été engagées dans les industries spatiales et navales ? La libération de l’ancien patron de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski annonce-t-elle une ouverture politique de la part de Vladimir Poutine ? Dans quelles valeurs la société russe se reconnaît-elle ? Quels sont les enjeux de la réforme controversée de l’Académie des sciences ? La Russie a-t-elle une stratégie en Arctique ? Pourquoi les Jeux Olympiques de Sotchi ont-ils coûté plus cher que prévu ? Les crises syrienne et ukrainienne illustrent-elles le « retour » du Kremlin sur la scène internationale ou les limites de son influence ?

Russie 2014, deuxième rapport annuel de l’Observatoire franco-russe, a pour ambition de fournir l’analyse la plus complète possible de la situation en Russie. Économie, politique intérieure et société, régions, politique étrangère et « miscellanées franco-russes », illustrant l’ancienneté, la diversité et la richesse exceptionnelle des relations entre nos deux pays, font de cet ouvrage un document de référence.

. Olivier Kempf, L’Otan au XXIe siècle. La transformation d’un héritage, édition du Rocher, août 2014, 613 p.

Depuis vingt ans, l’Alliance n’a cessé de s’adapter à son environnement : opérations menées sur trois continents, accueil des pays de l’ancien bloc de l’Est, invention d’un dialogue avec l’Union Européenne ou les Nations-Unies, nouvelles procédures opérationnelles, modification radicale de son organisation ou réponses aux questions nouvelles comme la cyberdéfense, le terrorisme ou la défense anti-missile... En mutation permanente, le domaine d’action de l’Alliance Atlantique va bien au-delà de la relation entretenue avec la France. Les enjeux liés à l’OTAN sont bien plus intéressants que ce prisme réducteur, et il est temps de comprendre enfin comment s’est transformé ce qui n’était encore récemment qu’un héritage de la guerre froide. Cet ouvrage novateur et rigoureux décrit précisément cette formidable adaptation. Il trouve le ton juste qui permet sans complaisance de comprendre les permanences, de distinguer les évolutions, de pointer les lacunes et de situer les perspectives. Cette deuxième édition, revue et augmentée, constitue la synthèse la plus _ complète à ce jour sur l’OTAN, cet acteur incontournable des relations internationales contemporaines. L’auteur, spécialiste reconnu de la question, adopte un ton pédagogique qui répondra aux attentes et aux interrogations du citoyen comme du professionnel.


. Catherine Durandin, OTAN, Histoire et fin ? Ed. Diploweb, 2013

Le livre complet au format pdf. 2,2 Mo

C. Durandin. L’OTAN, histoire et fin ?
Le livre complet au format pdf. Diploweb.com 2013. Tous droits réservés.

. Abdelasiem El Difra, Carnets égyptiens, Paris, PUF, 2014.

Depuis la chute d’Hosni Moubarak, l’Égypte traverse une des périodes les plus chahutées de son histoire. L’auteur, qui voyage dans le pays depuis son enfance, nous relate les grandes lueurs d’espoir des Égyptiens, mais aussi le prix qu’ils sont prêts à payer pour rendre possible une nouvelle Égypte, qu’ils rêvent tous de manières très différentes. Les descriptions des personnages et des situations permettent de dresser l’état des lieux d’un pays en plein mouvement, au sein duquel les tensions sociales, religieuses et ethniques longtemps occultées éclatent en plein jour. Ce portrait de l’Égypte contemporaine va à la rencontre des hommes et des femmes de toutes les classes sociales (de l’élite richissime réfugiée au bord de la mer Rouge jusqu’aux très pauvres des bidonvilles du Caire), de tous les groupes politiques et religieux (révolutionnaires laïques, Frères musulmans, salafistes et chrétiens), des ethnies diverses (des bédouins rebelles du nord du Sinaï jusqu’aux Nubiens de la Haute-Égypte qui rêvent de leur retour sur les berges du Nil).

À travers les déceptions comme les profondes aspirations des Égyptiens, il nous fournit des clés de compréhension souvent négligées par les médias pour éclaircir la féroce lutte de pouvoir qui se déroule au Caire. Le pays plurimillénaire est-il sur le chemin d’un retour vers une dictature militaire ou prend-il la douloureuse route d’une transition démocratique ? Des questions dont les réponses pèseront sur tout le monde arabe.

Abdelasiem El Difraoui, germano-égyptien, a gagné de nombreux prix internationaux pour ses reportages et documentaires, notamment pour Le Siège de Bagdad, qu’il a réalisé, et pour Tahrir 2011, qu’il a coproduit. Il a conseillé le gouvernement allemand en matière de politique étrangère et est actuellement senior fellow à l’Institut de recherches sur la politique des médias et de la communication de Berlin. Il a particulièrement travaillé sur le rôle des médias pendant les printemps arabes et est l’auteur d Al-Qaida par l’image (Puf, 2013).

. Bruno Cautrès, Les européens aiment-ils (toujours) l’Europe ? Coll. réflexeeurope, Paris, La Documentation française, 2014.

Jamais le désamour des Européens à l’égard de l’Union européenne n’a semblé aussi fort qu’aujourd’hui. Il est bien attesté par les données empiriques (enquêtes d’opinion, sondages), et s’est manifesté concrètement dans les rues des pays les plus touchés par la crise des dettes souveraines de la zone euro (Grèce, Espagne, notamment). Toutefois, dans le même temps, peu de citoyens européens souhaitent réellement voir leur pays sortir de l’Union. Comment expliquer un tel paradoxe ? La thèse du "déficit démocratique européen", qui revient à l’envi à chaque élection européenne, est-elle satisfaisante ? La construction européenne n’est-elle pas minée par un mal plus profond ? Les Européens aiment-ils toujours l’Europe ?

L’objet de ce livre est d’analyser de manière assez complète la situation actuelle, et de présenter de façon critique les modèles explicatifs qui ont été élaborés pour comprendre de quelle manière le soutien des citoyens à l’UE est progressivement passé depuis le début des années 1990 du « consens permissif » au « dissensus contraint ». Cet ouvrage dresse enfin quelques perspectives pour sortir de l’ornière actuelle.

. Alain Nonjon, Géopolitique des continents. Europe, Afrique, Proche-Orient, Moyen-Orient, Amériques, Asie, prépas ECS - 2e année, Ellipses, 2014.
Pour donner de l’épaisseur à ce nouveau programme ambitieux mais exaltant, les auteurs de cet ouvrage ont décidé de donner aux étudiants des moyens proportionnés à ces ambitions :
Un unique volume qui couvre tout le programme, de façon synthétique… mais offrant un cours complet.
Une équipe d’enseignants rodés au terrain de la préparation et à la mise en avant des problématiques (trois ou quatre par chapitre).
Une maquette simple, axée sur ce qu’il faut retenir, ce dont il faut débattre, ce qu’il faut hiérar chiser dans le temps (des chronologies épurées), ce qui doit être évalué (chiffres clés), ce qui doit bien s’énoncer (lexique en fin d’ouvrage).
Un souci constant de déboucher sur une réfl exion originale éloignée des clichés, avec un rappel en fin de chapitre des idées reçues débattues.
Des bibliographies commentées et ciblées : un ouvrage indispensable décrypté, des livres, des sites, des films…
Une préparation explicite aux quatre types d’exercices demandés aux candidats : des cartes croquis de synthèse conformes aux exigences des concours, des cartes commentées, des dissertations et des questions d’oral… rédigées et structurées.

. Frédéric Buchy, Pierre Dallenne et Axelle Degans, Un monde multipolaire. Géopolitique et géoéconomie, Ellipses, 2014.
La mondialisation, creuset de l’interdépendance n’a pas généré un monde uniformisé. La crise des années 2000 a bousculé la domination sans partage de l’Occident et de ses valeurs. Une nouvelle donne s’est installée avec l’émergence de nouvelles puissances, le basculement du centre de gravité de l’économie mondiale, de nouvelles conflictualités.
En 24 chapitres les auteurs tentent de restituer ces changements, les configurations des rapports espace/pouvoir, les enjeux d’une nouvelle gouvernance mondiale… l’épaisseur du monde qui vient.

. Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, Les 100 mots de la géopolitique, PUF, 2014.
La géopolitique allemande, d’« Espace vital » à « Ennemi ». La géographie anglo-saxonne, de « Heartland » à « Choc des civilisations ». La géopolitique française, de « Territoire » à « État-nation ». La géoéconomie, de « Délocalisation » à « Village global »… En 100 définitions, cet ouvrage propose une approche complète d’une discipline qui, partant des relations internationales, a investi les champs de la géographie, de l’économie et de la sociologie.
Construit sous forme de chapitres organisés (les notions de base, les acteurs, les armes, les enjeux et le monde actuel), le livre pourra être lu d’une traite ou utilisé à la manière d’un lexique, grâce à l’index, chaque fois qu’un terme précis sera recherché.

. Gérard-François Dumont et Pierre Verluise, Géopolitique de l’Europe. De l’Atlantique à l’Oural, PUF, décembre 2014.

L’Europe, cette région du monde allant de l’océan Atlantique à la Russie, voit s’exercer au XXIe siècle de nouvelles rivalités de pouvoir. L’étude de ces dernières suppose d’abord une exacte connaissance des caractéristiques géographiques et de l’histoire récente de l’Europe, faite de divisions, de réunifications et de dissensions. La compréhension des paramètres géopolitiques de l’Europe passe aussi par le décryptage de l’Union européenne, de ses atouts, de ses contradictions et de ses faiblesses.

Mais elle suppose également l’analyse des autres Europe, soit les pays candidats à l’Union européenne, mais encore ceux qui s’y refusent, sans oublier les batailles pour des « dépouilles » de l’ex-URSS, comme l’Ukraine. Batailles qui appellent à comprendre la stratégie d’une Russie paradoxale en quête de puissance. Enfin, l’analyse permet d’illustrer les défis de l’Europe par neuf scénarios de prospective géopolitique.

Cette édition, parfaitement actualisée, tient compte de la dimension géopolitique des événements les plus récents (crise de l’euro, politiques 2014-2020 de l’UE, élections européennes, Ukraine, Russie…).
Ce livre est enrichi de nombreuses cartes et figures. Il compte aussi une riche bibliographie et un index géographique.

. Pierre Royer, Géopolitique des mers et des océans, PUF, 2014.
Les océans ont beau constituer 70 % de la surface terrestre, leur rôle est souvent sous-estimé. Qui a conscience que plus de 80 % du commerce mondial se fait par voie maritime et que 90 % des communications internationales empruntent des câbles sous-marins ? Qui se doute des effets cataclysmiques qu’aurait l’interruption du trafic maritime en quelques semaines ? Les routes maritimes sont pourtant les artères de la mondialisation, et c’est ce qui justifie l’intérêt constant que leur portent les grandes puissances.
Loin d’être un luxe la puissance navale est une condition impérative de la liberté : liberté de commercer, d’agir pour protéger ses intérêts, de résister aux chantages sur l’accès aux ressources car, comme le disait Walter Raleigh : « Qui tient la mer tient le commerce du monde qui tient le commerce tient la richesse qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même. »

. Jean-Marie Bouissou, Géopolitique du Japon, PUF, 2014.
Le Japon contemporain est une nation brutalisée et miraculée qui doit aujourd’hui faire face à de multiples enjeux et à des choix stratégiques. Sacrifier les multiples intérêts qui entravent la redynamisation de son économie, ou décliner. S’ouvrir à l’immigration et investir massivement pour relancer la natalité, ou décliner. Moderniser le système de gouvernance auquel ses dirigeants doivent leur place, ou décliner. Lutter pour maintenir son rang, ou accepter le retour de la Chine en position dominante en Asie. Forcer sa nature pour s’adapter à un monde qui le bouscule afin d’y prendre toute sa part, comme il l’a fait par deux fois, ou devenir une Ile des Vieillards vivant du revenu de ses (considérables) avoirs accumulés grâce au « miracle » d’après-guerre. Un troisième rebond devrait advenir, si le passé est gage de l’avenir. Mais l’est-il ?


. Pierre Verluise, The Geopolitics of the European Union Borders. Where should the expansion stop ?, translation : Alan Fell, Eska, 2014

Pierre Verluise delivers a master stroke with this work that operates on two levels : as a manual of geopolitics and an essay on the Eastern and Southern borders of the European Union. Thorough and informative, it steps outside the box of back-slapping political correction.

P. Verluise, The Geopolitics of the European Union Borders.
Where should the expansion stop ? éd. Eska, 2014

This work offers clear, precise answers to the following questions :

. How far does the European Union still plan to expand ?

. What relations does the EU now entertain with the Eastern countries that were so recently perceived as enemies ?

. How is the EU organizing its relations with the South ?

Director of the geopolitical Web site Diploweb.com. Pierre Verluise closely monitors the development of the European Union and its borders. He is a lecturer in geopolitics at the Sorbonne. He founded the seminar on European geopolitics at the French “War College”. He is Distinguished Professor of Geopolitics at GEM. 

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. Alexandre Defay, La Géopolitique, PUF, 2014.
Avec la naissance de l’État, trois mille ans avant notre ère, l’espace géographique acquiert une dimension politique. Désormais, l’espace n’est plus seulement façonné et cloisonné par la diversité du milieu naturel et par celle du peuplement, mais aussi par l’exercice de souverainetés étatiques concurrentes. Il devient le théâtre et l’enjeu de rivalités pour le contrôle de voies stratégiques, de ressources vitales, mais aussi de territoires ou de lieux symboliques.
Alors que les débuts de cette discipline ont été entachés par ses compromissions avec le IIIe Reich et ses alliés, aujourd’hui, l’approche géopolitique offre un regard renouvelé sur le monde en tentant de décrire et d’expliquer les rivalités de pouvoir sur l’espace réel ou rêvé grâce à des outils et concepts que cet ouvrage présente.

. Vanessa Ratignier et Pierre Péan, Une France sous influence, Fayard, 2014.
Nombre d’États du Golfe lorgnent sur le patrimoine français et tentent, des pétrodollars plein les poches, d’acheter tout ce qui peut l’être avant épuisement de l’or noir. Jusqu’ici nos dirigeants leur avaient résisté - du moins en apparence -, offusqués par tant d’audace. Mais, avec le Qatar, c’est une tout autre histoire. La France est devenue le terrain de jeu sur lequel la famille Al-Thani place et déplace ses pions politiques, diplomatiques, économiques, immobiliers ou industriels.

Dans son enquête au cœur du pouvoir, Vanessa Ratignier, avec le concours de Pierre Péan retrace l’histoire d’un partenariat ancien qui a mal tourné : la France est désormais « sous influence », comme si elle était devenue une chasse gardée de l’émirat.
Nos élites, maniant l’art du double langage, amalgament depuis des années intérêt général et enjeux personnels, si bien qu’on se demande parfois où s’arrête le mélange des genres. Cette situation, qui rappelle le pire de la Françafrique, marque l’avènement d’une Qatar-France oublieuse de nos valeurs et héritière des tares du petit émirat.

Journaliste indépendante, Vanessa Ratignier est auteur des séries documentaires Manipulations, une histoire française (France 5, 2011) et Qatar (France 5, 2014), qu’elle a écrites avec Pierre Péan, écrivain-enquêteur, auteur notamment de La République des mallettes (Fayard, 2011).

. Jean-François Colosimo, Des hommes en trop, Les Chrétiens d’Orient, Fayard, 3 septembre 2014.

Coptes, Chaldéens, Arméniens… Nul ne peut plus ignorer leur tragédie. Les journalistes en font leur une, l’opinion s’en émeut, les publicistes l’exploitent. Nul ne sait pourtant vraiment qui ils sont. Hier encore médiateurs entre l’Orient et l’Occident, ces chrétiens des origines sont devenus les otages de la globalisation. Retour du religieux en politique, choc des civilisations, implosion des cultures, éradication des mémoires, sort des minorités, liberté de conscience, avenir de la démocratie, universalité de la laïcité : les voilà placés au cœur des plus graves enjeux planétaires. Or, de notre crise, ils ne sont pas que le signe, mais aussi le prisme.
En rappelant combien ils incarnent le christianisme des sources, en reprenant les heures glorieuses et terribles de leur chronique deux fois millénaire, en montrant comment ils ont résisté aux invasions et aux massacres, aux croisades et aux djihads, et comment seul le règne des idéologies au XXe siècle a inauguré leur déclin, c’est toute une page méconnue de notre histoire que livre ici Jean-François Colosimo. Mais aussi de notre présent le plus brûlant. A l’heure où la sécularisation semble triompher au Nord, et l’intégrisme au Sud, à l’heure aussi où les urnes paraissent consacrer l’islamisme tandis que l’islam lui-même sombre dans une guerre civile entre sunnites et chiites, il n’est d’autre urgence que de renouveler la traditionnelle « Question d’Orient » qui, aujourd’hui comme hier, commande notre vision du monde. Et notre action sur lui. Car c’est aussi de l’avenir des chrétiens d’Orient que dépend notre futur.

. Xavier Fontanet, Pourquoi pas nous ?, Fayard, 3 septembre 2014.
Napoléon, la veille des grandes batailles, expliquait à ses soldats la stratégie du lendemain. C’était pour lui une marque de respect et le gage de l’efficacité de tous dans les moments forts. Si on fait de même, les Français répondront présent, et s’ils peuvent exprimer pleinement leurs talents, ils seront capables de faire de grandes choses. Aujourd’hui, le monde politique infantilise et isole les Français en voulant les protéger et décider à leur place. Sommes-nous prêts à construire ensemble une stratégie et à faire confiance à chaque Français pour l’exécuter ?
Ce livre peut être lu par tout le monde ; il ne prend appui sur aucune théorie politique ou économique, il fait appel avant tout au bon sens ; il demande simplement de la curiosité d’esprit. Ce n’est pas par le dogme que l’on réussira, mais par l’initiative, l’expérimentation et le réalisme.

L’Allemagne, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont connu ces périodes de doute profond ; l’histoire de leur retournement ouvre des pistes et montre qu’il est possible de sortir de l’ornière. Si eux ont réussi, alors pourquoi pas nous ?
Xavier Fontanet est l’ancien président d’Essilor International. Diplômé des Ponts et Chaussées et du MIT (Massachusetts Institute of Technology), il a commencé sa carrière au Boston Consulting Group puis est devenu directeur général de Bénéteau, directeur de la restauration du groupe Wagons-lits, directeur général d’Essilor de 1991 à 1996 et PDG de 1996 à 2010. Il est également professeur affilié de stratégie à HEC.

. Sébastien-Yves Laurent, Atlas du renseignement, Géopolitique du pouvoir, Les Presses Sciences Po, 2014.
Le renseignement dans sa double dimension, intérieure (policière) et internationale (espionnage), a longtemps relevé de la compétence exclusive de l’État. Le développement des coopérations internationales, les changements politiques d’après guerre froide, la demande de transparence des sociétés post-démocratiques, le développement exponentiel de l’information ouverte lié à Internet ont profondément bouleversé les conditions dans lesquelles s’exerce cette activité à l’heure de la souveraineté partagée.
Sur un sujet qui fascine et qui n’avait jamais été cartographié, le premier Atlas du renseignement :
. Une passionnante rétrospective de l’histoire du renseignement, de Pearl Harbor au 11 septembre, de l’intoxication massive comme préparation au Débarquement à Wikileaks, des Covert actions de la CIA durant la guerre froide à l’influence du KGB en Afrique ou en Amérique latine, des assassinats des membres de Septembre noir à la guerre en Irak, des « expulsions » de diplomates russes au Patriot act.
. Une présentation des problématiques contemporaines du renseignement, de ses effets sur les politiques publiques, de sa part d’ombre, de ses échecs (guerre de Kippour, Al Quaïda), des questions juridiques et éthiques que ses pratiques soulèvent.
. 65 cartes, diagrammes et tableaux (carte du KGB en Afrique, frise chronologique des assassinats, graphique des stations d’écoute, etc.)
. 34 chapitres thématiques, un texte facilement abordable
. Un format à l’italienne avec une répartition texte/image 50/50

. Jean Baechler et Jean-Vincent Holeindre (dir.), Guerre et politique, Hermann, 2014.
Faire de la guerre un sujet central des sciences de l’homme et de la société, et le faire de telle manière que soit inauguré un courant de pensée et de recherche original et fécond sur le long terme, tel est l’objectif de cette collection d’ouvrages qui reprennent les Actes de colloques et de journées d’étude, organisée, sous la direction de M. Jean Baechler, par l’Académie des Sciences morales et politiques, avec le soutien de la Fondation Simone et Cino Del Duca de l’Institut de France.
Dans ce premier livre, il convenait de préciser la place et le lieu de la guerre dans le dispositif humain et, pour ce faire, de montrer qu’elle est, d’abord et de part en part, un phénomène qui relève du politique, en un sens encore plus profond, s’il est possible, que l’apophtegme célèbre de Clausewitz de la guerre comme continuation de la politique par d’autres moyens. Si la paix par la justice est la fin du politique, alors le politique s’exerce sur deux espaces distincts. L’un est intérieur, où des dispositifs et des procédures appropriés favorisent la résolution des conflits sans le recours à la violence. L’autre est extérieur, où au moins deux espaces de pacification tendancielle se rencontrent au risque de succomber à des conflits violents, faute des dispositifs et des procédures idoines : la guerre y est virtuelle. Depuis au moins dix mille ans, l’humanité est soumise aux contraintes de ces deux espaces. Sont ainsi examinés successivement le concept de guerre, les types de guerre, la guerre et la construction politique, les régimes politiques et la guerre, la guerre et les logiques politiques.
Ouvrage publié dans la collection L’Homme et la guerre, une collection de l’Académie des sciences morales et politique.

. Collectif, Nouvelles guerres : l’état du monde 2015, La Découverte, 4 septembre 2014.
Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale des Etats, tout en s’inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles. Elles mettent aux prises un Etat et une ou plusieurs rébellions, en mêlant différents des enjeux : le contrôle du pouvoir, la maîtrise d’un territoire.

. Jean-Pierre Facennec, Atlas des energies, Armand Collin, 8 octobre 2014.
Gaz de schiste, crises nucléaires, éolien, biomasse : l’énergie est au coeur de l’actualité. Indispensable au développement de l’humanité, elle est donc convoitée et source de nombreux conflits. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Le pétrole pèse bien plus en France que le nucléaire. Quels sont les états des ressources, les enjeux économiques et surtout, les défis mondiaux ?

. Marc Sagaie et Laurent Léger, Au coeur des ventes d’armes, Max Milo, 2 octobre 2014.
Marc Sagaie fut longtemps un acteur incontournable pour qui souhaitait recourir à l’armement français. De l’Inde à Karachi, du Chili à la Malaisie, de Taïwan aux salles de réunion de Bercy, il livre un témoignage renversant du microcosme politico-industriel qui pourrait bien faire vaciller les plus hauts responsables publics. Il débute sa carrière au ministère des finances, puis intègre le prestigieux corps des ingénieurs de l’armement.
Fort de ces expériences, il décrit de l’intérieur et à la première personne, les modes d’organisation et de fonctionnement d’un grand groupe dont l’opacité vole en éclats pour la première fois. Il décrypte et livre les dessous du marché international des armes, du rôle douteux des intermédiaires, de l’implication cruciale du politique. Il fait vivre de l’intérieur le microcosme de l’armement français, où se croisent hommes de pouvoir et personnages sulfureux, et fait comprendre au lecteur les règles de ce monde si particulier, dont la première est le silence.

. Collectif, Les espaces protégés : entre conflits et acceptation, Belin, 1er septembre 2014.
Cet ouvrage s’intéresse à tous les types d’espaces protégés (parc national, parc naturel régional, réserve naturelle, etc.) qui couvrent actuellement 13 % des terres émergées, soit 21 millions de km². Il propose une palette d’analyses et un panorama mondial des crispations sociales et politiques liées à la présence d’espaces protégés. Qu’il s’agisse de réserve naturelle marine, de réserve de développement durable des confins de la forêt amazonienne, de parc au sein de denses mégapoles, les espaces protégés s’inscrivent dans des contextes de peuplement et de développement contrastés. Ces exemples sont étudiés sous l’angle des conflits environnementaux et de l’acceptation par les populations. Pourquoi les espaces protégés s’accompagnent-ils fréquemment de tensions, comment les prévenir et tenter de les résoudre ? En essayant de s’approprier (ou de rejeter) l’espace protégé existant ou en gestation, les acteurs impliqués modèlent ce territoire en fonction de leurs aspirations. La dimension sociale inhérente aux espaces protégés se déploie ici dans toute sa richesse et sa complexité. Par l’analyse des espaces protégés, c’est la compréhension de nos sociétés contemporaines dans leurs rapports à l’environnement qui se dessine. Les coordinateurs sont issus du Laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne) UMR 5204 CNRS/Université de Savoie. Lionel Laslaz, est maître de conférences en géographie à l’Université de Savoie. Il a notamment dirigé l’Atlas mondial des espaces protégés. Les sociétés face à la nature (Autrement, 2012). Christophe Gauchon, est professeur de géographie à l’Université de Savoie. Membre du Conseil National pour la Protection de la Nature, il étudie les processus de patrimonialisation et les logiques de protection en montagne. Mélanie Duval, est chargée de recherche à l’Université de Savoie. Après une thèse sur les gorges de l’Ardèche et le Karst slovène, elle travaille sur l’art rupestre et les dynamiques touristiques au sein d’espaces protégés sud-africains. Stéphane Héritier, est maître de conférences en géographie à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Ses recherches portent sur l’environnement et le patrimoine au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

. Gregor Mathias, Les guerres africaines de François Hollande, Delaube, 2014.
François Hollande arrive à l’Élysée avec des idées simples de non-ingérence dans les affaires africaines, de refus de toute connivence avec les chefs d’État rétifs à la démo­cratie et avec la volonté d’ignorer les dictateurs africains. Mais les crises malienne et centrafricaine l’obligent à changer radicalement de posture… et les interventions de l’armée française se dessinent dès à présent comme le principal succès du début de ce quinquennat.
Après le naufrage diplomatique de Nicolas Sarkozy, qui a déstabilisé l’image de la France en Afrique et dans une grande partie du Sahel par le biais d’une campagne militaire en Libye aux conséquences mal ­maîtrisées, ­François Hollande a saisi l’occasion de réparer une partie des ­erreurs de son prédécesseur. Comment, pourquoi, à quelles conditions humaines, économiques et politiques : l’auteur nous dévoile le dessous des cartes. Et nous amène à nous interroger sur les défis à relever pour que la France retrouve pleinement une place en Afrique – un enjeu considé­rable pour l’avenir de l’Afrique et de la France.

. Josiane Auvret-Finck , Vers une relance de la politique de sécurité et de défense commune ?, Larcier, 2014.
Instaurée en juin 1999 par le Conseil européen de Cologne et matérialisée, depuis 2003, la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) qui, avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, est devenue la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), constitue la plus récente des politiques communes. Elle a accompli des progrès rapides et substantiels faisant de l’UE un acteur majeur dans la gestion des crises internationales.
En dépit de ses acquis et des nouveaux moyens prévus par le Traité de Lisbonne, la PSDC semble se déliter, victime à la fois de la crise des dettes souveraines et du manque de volonté politique des États membres. La perspective d’un déclin stratégique de l’Europe est évoquée par de nombreux experts, par le Parlement européen et des Parlements nationaux. Elle s’accompagnerait d’une remise en cause de la crédibilité de l’UE en tant qu’acteur global sur la scène internationale et affecterait sa légitimité en tant qu’entité protectrice de ses citoyens.
C’est dans ce contexte que le Conseil européen a décidé de remettre à son ordre du jour les questions militaires ainsi que la coopération entre les États membres en matière de défense.
L’initiative en faveur d’une relance de la PSDC invite à une réflexion collective en vue de cerner le champ de la réforme et dégager des orientations de nature à garantir la pérennité, l’efficacité et le développement de cette politique consubstantielle à l’union politique.
L’ouvrage est axé sur trois thématiques : la réforme du cadre conceptuel, institutionnel et financier ; l’européanisation des capacités ; le développement des synergies fonctionnelles et la coopération internationale.

. Université Panthéon-Assas, Annuaire français des relations internationales 2014, Université Panthéon-Assas, 2014.
L’Annuaire français des relations internationales (AFRI) a une vocation généraliste. Il s’intéresse aux relations internationales dans toutes leurs dimensions – politiques, stratégiques, économiques, culturelles, technologiques... Il rassemble dans un esprit pluridisciplinaire les spécialistes, universitaires et chercheurs, diplomates, experts, français ou étrangers.
L’annuaire comprend deux parties :
. Les Etudes traitent de sujets divers, en liaison avec les événements de l’année de référence, mais aussi avec des thèmes plus permanents, regroupés sur une base thématique.
. Les Rubriques régulières comprennent actuellement douze entrées, chacune sous la direction d’un responsable, comportant chacune deux ou trois articles : la France dans les relations internationales ; la France et la construction européenne ; le couple franco-allemand ; l’UE acteur des relations internationales ; les Etats-Unis dans les relations internationales ; l’Afrique dans les relations internationales ; politiques juridiques extérieures ; désarmement, maîtrise des armements, non-prolifération ; stratège et défense ; crises et conflits internationaux ; économie politique internationale ;mondialisation, multilatéralisme et gouvernance globale ; médias et société internationale ; science, technologies et relations internationales.

. Hélène Blanc (dir.), Goodbye Poutine. Union européenne, Russie, Ukraine, tirage limité éd. VIP par Magna Europa en juillet 2014. Disponible sur le site de la Procure.

. Paul Bacot et Albane Geslin (dir.), Insularité et sécurité. L’ïle entre sécurité et conflictualité. Coll. Etudes stratégiques internationales, éd. Bruylant.

« Espace de terres entouré d’eau de tous côtés », telle est la définition classique de l’île (Littré). Mais derrière cette conception simple, se cache une très grande diversité de situations insulaires. L’insularité est, en effet, un phénomène tout à la fois spatial et social : jouent non seulement les influences maritimes, l’isolement des terres continentales, mais également l’occupation humaine (dans ses différentes approches quantitatives et qualitatives).

Si la thématique de l’insularité a fréquemment été traitée par les chercheurs, elle ne l’a que rarement été sous l’angle de la sécurité et de la conflictualité.

L’option choisie dans cet ouvrage est la multidisciplinarité. Sont en effet présents aussi bien des politistes, des économistes, des sociologues que des juristes.

Plusieurs thématiques sont étudiées : la diversité des situations insulaires et des statuts des îles, les discours et représentations de l’insularité, les usages stratégiques de l’insularité tant au regard des contraintes internes que des stratégies internationales. Cet ouvrage est l’occasion d’aborder, entre autres exemples, aussi bien des questions militaires, juridiques, de souveraineté, linguistiques ou environnementales.

L’ouvrage rassemble les contributions de Paul Bacot, Michèle Bacot-Décriaud, Stéphane Corcuff, Thierry Fortin, Albane Geslin, Jean-François Guilhaudis, Houchag Hassan-Yari, Thomas Hippler, Stanislav J. Kirschbaum, Sabine Lavorel, Jean-François Rioux et Josiane Tercinet.

. Eddy Fougier, Anna Dimitrova, Introduction aux relations internationales, Collection Les bleus, Paris, Ellipses, 2014

Cet ouvrage se veut une introduction aux relations internationales la plus accessible et compréhensible possible.

Il est structuré en cinq grandes parties qui abordent chacune de façon synthétique les principales thématiques des relations internationales.
La première partie intitulée « Histoire des relations internationales contemporaines » est une mise en perspective historique des relations internationales contemporaines.
« Droit international et organisations internationales » aborde le cadre juridique et institutionnel des relations internationales autour des enjeux du droit international et des institutions internationales et régionales.
La troisième partie, « Les principaux États dans le système international » est consacrée aux principaux acteurs des relations internationales que sont encore les États.
La quatrième partie, « Conflits et tensions dans le monde » s’intéresse aux principales zones de conflits et de tensions dans le monde.
Enfin, la cinquième et dernière partie intitulée « Les principales menaces pour l’ordre international » traite des grandes menaces qui pèsent sur l’ordre international actuel.

. Collectif, Géopolitique de l’Europe, classes préparatoires commerciales, Nathan, 2014.

Ouvrage conforme au nouveau programme d’histoire, géographie et géopolitique de la seconde année des classes préparatoires commerciales. Ce manuel consacré à la géopolitique de l’Europe se compose de 19 chapitres courts et très structurés. Pour chaque chapitre, on trouve une courte introduction permettant de présenter les contextes et enjeux, des repères chronologiques, des définitions de termes clés, des cartes viennent éclairer le propos, et des "zooms" offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières.

. Collectif, Géopolitique des Amériques, classes préparatoires commerciales, Nathan, 2014.

Ouvrage conforme au nouveau programme d’histoire, géographie et géopolitique de la seconde année des classes préparatoires commerciales. Ce manuel consacré à la géopolitique des Amériques se compose de 19 chapitres courts et très structurés. Pour chaque chapitre, on trouve une courte introduction permettant de présenter les contextes et enjeux, des repères chronologiques, des définitions de termes clés, des cartes viennent éclairer le propos, et des "zooms" offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières.

. Collectif, Géopolitique de l’Asie, classes préparatoires commerciales, Nathan, 2014.

Ouvrage conforme au nouveau programme d’histoire, géographie et géopolitique de la seconde année des classes préparatoires commerciales. Ce manuel consacré à la géopolitique de l’Asie se compose de 19 chapitres courts et très structurés. Pour chaque chapitre, on trouve une courte introduction permettant de présenter les contextes et enjeux, des repères chronologiques, des définitions de termes clés, des cartes viennent éclairer le propos, et des "zooms" offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières.

. Collectif, Géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient, classes préparatoires commerciales, Nathan, 2014.

Ouvrage conforme au nouveau programme d’histoire, géographie et géopolitique de la seconde année des classes préparatoires commerciales. Ce manuel consacré à la géopolitique de l’Europe se compose de 19 chapitres courts et très structurés. Pour chaque chapitre, on trouve une courte introduction permettant de présenter les contextes et enjeux, des repères chronologiques, des définitions de termes clés, des cartes viennent éclairer le propos, et des "zooms" offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières.

. Sébastien Velut, Amérique latine 2014-2015, Documentation Française, 20 août 2014.
Nouvelle édition de l’annuaire établi depuis une dizaine d’années en partenariat avec l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL), principal centre d’enseignement supérieur, en France, sur la région concernée. Parmi les articles au sommaire : une analyse des troubles politico-sociaux survenus en 2013 au Brésil ; un texte éclairant les raisons de la persistance, en Colombie, des différends portant sur la propriété de la terre, et qui expliquent que la guérilla, quoique en déclin, perdure ; un texte politique sur l’Uruguay ; un article sur la dimension politique et sociale des musiques andines, etc.
En complément : les vingt fiches-pays qui clôturent traditionnellement le numéro.

. Cyril Maré et Rémy Raher, Géopolitique de l’Arctique , L’Harmattan, 2014.
Danger planétaire, la diminution de la calotte glacière n’émeut pourtant pas les chefs d’Etats. Les Russes y ayant planté un drapeau en 2007 pour imposer un acte de souveraineté, déclenchent une réaction sans précédent des Etats riverains qui cherchent alors à étendre leur propriété terrestre. L’Arctique se trouve ainsi dans une position paradoxale face au réchauffement climatique. Ailleurs, les effets de ce phénomène sont dénoncés et craints. Ici, les Etats riverains attendent avec impatience d’exploiter les ressources d’un océan dont le plateau continental est immense.

. Thomas Flichy de la Neuville, Iran, au-delà de l’islamisme , éd de L’aube, 2013.
Avec l’élection du nouveau président iranien, le moment est venu de mieux comprendre les attentes de l’Iran. Et ce, bien au-delà de l’islamisme. Car en Iran les invasions ont forgé une culture allant à rebours de notre propre histoire et, parmi les raisons expliquant l’échec des pourparlers nucléaires, celle-ci n’a pas été assez étudiée. Nous avons trop pris l’habitude de ne compter les cultures que pour un agrément ou une illusion. Leur méconnaissance nous empêche de penser le monde comme il est... Car si la modernité nous a éloignés, il existe en réalité de fortes harmoniques entre la culture iranienne contemporaine et celle de la France classique qui ne sont pas assez exploitées. Les Lettres persanes ne doivent pas être oubliées. Un essai passionnant qui décortique certaines vérités trop souvent ignorées.

. Sebastian Santander, L’Afrique, nouveau terrain de jeu des émergents , Karthala, 2014.
Délaissé jusqu’il y a peu par la mondialisation car considéré comme une « cause perdue » de l’économie internationale, le continent africain est désormais courtisé tant par les puissances industrielles traditionnelles (États-Unis, Europe) que par toute une série d’acteurs émergents (Brésil, Chine, Inde, Russie, Afrique du Sud). Depuis les années 2000, ces derniers se sont dotés de stratégies africaines et les liens tissés avec le continent sont devenus aussi divers que nombreux allant de la diplomatie à l’économique en passant par le commerce et/ou la coopération au développement, universitaire et/ou militaire. Les raisons de ce rapprochement sont multiples : nécessité d’investir de nouveaux marchés et appétit pour les importantes ressources naturelles de l’Afrique, recherche d’appuis ou d’alliances dans les tractations internationales ou de voix alliées au sein des instances multilatérales ; besoin d’étendre leur périmètre d’influence ainsi que d’accroître leur visibilité et reconnaissance internationales. Les émergents deviennent des acteurs incontournables en termes de commerce, d’investissement, d’aide au développement ou d’influence politique. Cet ouvrage se propose de saisir la complexité des relations qui lient ces acteurs à l’Afrique, de voir dans quel sens l’activisme des émergents sur l’arène africaine remodèle le continent et les rapports de forces qui s’y déploient, et de déterminer si l’arrivée des émergents sur le continent contribue à son désenclavement international ou si, au contraire, il engendre plutôt de nouvelles dépendances. De manière plus générale, l’ouvrage s’intéresse à savoir si l’expansion africaine des émergents est l’expression d’une tendance plus globale caractérisée par le décentrage progressif du pouvoir mondial.

. Jean Pisani-Ferry, Quelle France dans dix ans ? , Fayard, 2014.
Les Français ne sont pas le plus mal loti des peuples, que ce soit en termes de niveau ou de qualité de vie. Pourtant, ils sont les plus pessimistes quant à leur avenir. Désunis et comme paralysés, ils se sentent mis à l’écart du progrès et peinent à se projeter dans l’avenir.
Pouvons-nous inverser la tendance ? Quels buts la France peut-elle rêver d’atteindre dans dix ans ? Quelles priorités doit-elle se fixer ? Quels moyens doit-elle se donner ?
Ces questions, le président de la République et le Premier ministre les ont posées à Jean Pisani-Ferry et aux équipes de France Stratégie (Commissariat général à la stratégie et à la prospective). Pour y répondre, ceux-ci ne se sont pas contentés d’un travail en chambre. Ils ont interrogé les Français. Ils ont sillonné le pays à la recherche des initiatives qui préparent nos lendemains. Ils ont recueilli les propositions des jeunes. Ils ont dialogué avec des parlementaires de tout bord. Ils ont écouté les think tanks, les partenaires sociaux et les associations. Ils ont confronté leurs analyses à celles des meilleurs experts français et internationaux.
Cet ouvrage offre au lecteur l’essentiel d’un travail ambitieux, rigoureux et exemplaire.
Jean Pisani-Ferry est, depuis le 1er mai 2013, commissaire général à la stratégie et à la prospective. Il a été directeur de Bruegel, centre de recherche et de débat sur les politiques économiques en Europe qu’il a contribué à fonder en 2005 à Bruxelles. Il est l’auteur du Réveil des démons. La crise de l’euro et comment nous en sortir (Fayard, 2011).
France Stratégie, nom d’usage du Commissariat général à la stratégie et à la prospective, conseille le gouvernement pour la détermination des grandes orientations de l’avenir de la nation au travers de ses quatre métiers : évaluer, anticiper, débattre, proposer.

. Philippe Subra et Yves Lacoste, Géopolitique de l’aménagement du territoire (2e édition) , Armand Colin, 2014.
Affrontements autour du projet de nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contestation des permis d’exploration de gaz de schiste, fermetures d’usines, émeutes en banlieue... autant d’événements qui illustrent la crise profonde que traverse le modèle français d’aménagement du territoire.
Mais cette crise économique, urbaine, sociale et culturelle, est surtout une crise géopolitique. L’emploi du terme peut surprendre, car il est associé à des conflits entre États sur des questions de frontières ou entre groupes ethniques. Ici pas de massacres ou d’armées en mouvement, mais des manifestations et du lobbying. Les acteurs sont différents – élus locaux, entreprises, chambres de commerce, administrations, associations –, mais les rivalités qui les opposent portent elles aussi sur des territoires. Chaque conflit, chaque débat sur un projet ou une politique d’aménagement est l’occasion de rediscuter de l’intérêt général. Comment intégrer les nouvelles aspirations de la société, l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles pratiques, comme la concertation, pour renforcer l’efficacité de l’action publique ? C’est à l’exploration de cette question qu’est consacré cet ouvrage.
Philippe Subra est géographe, professeur à l’Institut français de géopolitique de l’université Paris 8 où il dirige le master professionnel de Géopolitique. Il est membre du comité de rédaction de la revue Hérodote.

. Hervé Théry, Le Brésil, pays emergé , Armand Colin, 2014.
Entre fantasmes exotiques et réalités, le Brésil a toujours suscité un vif intérêt voire une irrésistible attraction, qui s’est accrue ces dernières années : intérêt structurel dans tous les pays développés, notamment en France, en raison de la forte croissance économique de ce géant latino-américain (8,5 millions de km2 pour plus de 196 millions d’habitants) ; intérêt conjoncturel pour un pays qui s’est vu attribuer coup sur coup l’organisation de la Coupe du Monde (en 2014) et des Jeux olympiques (en 2016) ; intérêt politique lié à l’espoir incarné par le charismatique « Lula », et par celle dont il a voulu qu’il lui succède, Dilma Rousseff…
En revenant sur les raisons de la montée en puissance du Brésil, aussi bien sur le plan interne (ressources naturelles et agricoles, population jeune et qualifiée, institutions solides, etc.) qu’externe (jeu géopolitique sur le continent sud-américain, avec les autres pays BRICS, sur la scène internationale), cet ouvrage abondamment documenté, et rédigé par un observateur attentif de la culture brésilienne, dresse le portrait original d’un pays désormais « émergé ».
Hervé Théry est directeur de recherches au CNRS-Creda, professeur invité à l’université de São Paulo et codirecteur de la revue Confins.

. Antoine Arjakovsky, Russie Ukraine. De la guerre à la paix ? Ed. Parole et silence, Collège des Bernardins, Paris, juin 2014. ISBN-13 : 978-2889183302

Samuel Huntington s’est trompé. Les guerres nouvelles ne sont pas entre les civilisations mais entre ceux qui croient au choc des civilisations et ceux qui pensent qu’il existe des valeurs universelles. Vladimir Poutine et les Russes qui le soutiennent font partie du premier groupe. Violer le droit international devient légitime ici au nom de l’intégration de l’Ukraine russophone à la Russie. Arseni Yatséniouk et la « génération Maïdan » font partie du second groupe. Au nom de la justice et de la dignité humaine un pays se rassemble aujourd’hui pour créer un Etat-nation bi-culturel.
La clef du conflit entre la Russie et l’Ukraine se trouve dans les mythologies divergentes des deux peuples. Comprendre cette clef permet de trouver des issues à la guerre russo-ukrainienne. La communauté internationale a un rôle essentiel à jouer. Mais ceci demande d’agir vite, avec résolution, et en acceptant de reposer la question des fondements spirituels de la démocratie et du droit international.

. Jean-Luc Racine (dir.), Asie, 2014-2015. Coll. Mondes émergents. Grands acteurs ; Focus sur la Corée du Nord ; Le pivot français vers l’Asie ; Les Brics asiatiques. Chronologie, l’année 2013. Paris, La Documentation française.

Une référence incontournable pour tous ceux qui ont a étudier l’Asie.

. Charles Crettien et Roland Dumas, Nouveaux enjeux internationaux, guerre ou paix , Le Cherche Midi, 2014.
En mars 2012, Vladimir Poutine, réélu président de la Fédération de Russie, annonce dans la presse moscovite les fondements de sa politique de défense. Elle tourne le dos à toutes les tentatives de détente et de désarmement initiées sous Gorbatchev. La guerre civile en Syrie apporte la tragique démonstration des dangers qui menacent l’équilibre international alors que nous n’avions pas prêté attention ni voulu considérer la nouvelle politique d’un pays, la Russie, qui démontre, en septembre 2013, qu’elle joue un rôle déterminant sur la scène internationale. Roland Dumas et Charles Crettien analysent le drame syrien, la situation au Moyen Orient, au Sahel, au Maghreb, en Afrique et partout dans le monde où ces nouveaux enjeux internationaux doivent être appréhendés en gardant en tête les leçons du conflit syrien comme celles des interventions militaires en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali. Ils soulignent les dangers que représente l’irruption des religions dans le contexte international. Ils condamnent les improvisations d’une diplomatie française discréditée, le manque d’analyse et les attitudes bellicistes, stériles et dangereuses de son chef. Ils appellent au retour d’une politique internationale fondée sur le dialogue, y compris avec la Russie. Ils refusent de croire que la guerre puisse être une solution.

. Auteurs divers, Géostratégie et armement au XXIe siècle, Actes du colloque Sécurité et armement , La Documentation française, 2014.
Cet ouvrage collectif présente les rapports des dix groupes de réflexion qui, au cours des deux dernières années ont travaillé au sein de l’association. Ces travaux ont servis de support aux 10e Entretiens : « Armement et sécurité » qui se sont déroulés le 16 mai 2014 à Paris. Leur retranscription traduit ici la qualité de ces échanges. Les principaux débats ont abordé les points suivants : quelles stratégies pour la France et l’Union européenne face aux ambitions des puissances émergentes ? Quelle stratégie pour assurer la pérennité de notre accès aux ressources énergétiques ? Face au monde nouveau qui se met en place, quelles forces armées et, surtout, quels armements pour demain ? Quelle gouvernance et quelles perspectives pour l’armement, notamment terrestre ? Comment combattre efficacement dans les espaces virtuels ? Avec quelles armes « immatérielles » ? Autant de questions auxquelles, dans cet ouvrage collectif, les auteurs, proches de l’armement, de la défense et de la sécurité, apportent en toute indépendance leurs analyses et leurs propositions.

. Alain Bauer et Christophe Soullez, Le Terrorisme pour les Nuls , First, 2014.
Alain Bauer est criminologue, spécialiste des questions de sécurité. Il a également été Grand Maître du Grand Orient de France de 2000 à 2003. Il est l’auteur d’une vingtaine sur la criminalité. Christophe Soullez, est criminologue, chef du département de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) depuis 2004.

. Dominique Jolly, Chine, colosse aux pieds d’argile, Quand la Chine vacillera , Maxima L Mesnil, 2014.
De retour de Chine où il a passé une année au cœur du monde des affaires, Dominique Jolly rectifie dans ce livre l’image donnée de ce pays par une littérature trop complaisante. Derrière la façade du succès économique, industriel, financier et peut-être bientôt technologique, se cachent bien des fragilités, des désillusions, des menaces que nous aurions tort de ne pas reconnaître. L’histoire récente de la Chine a été marquée par de multiples drames (fin tragique de l’Empire, guerre avec le Japon, guerre civile, calamiteux grand "bond en avant" qui déclencha une des plus grandes famines de l’histoire de l’humanité, folie de la révolution culturelle. Le pays semble ainsi plus enclin à des changements brusques qu’à des changements progressifs. Dans ces zones sombres où des menaces existent, il y a ainsi peut-être plus à craindre d’une rupture que d’un délitement progressif. L’objectif de cet ouvrage est de relever ce qui ne va pas, sans oublier ce qui va bien. Après les fragilités du modèle économique, l’auteur examine les distorsions sociétales grandissantes et finalement les risques politiques. Ce livre est sur la Chine, mais il n’est pas sino-centré. Aujourd’hui, quoi qu’il puisse se passer en Chine, c’est le monde entier qui en sentira les répercussions.

. Victor Chauvet, Le triangle diplomatique , L’Harmattan, 2014.
La fonte des glaces en Arctique attise les convoitises des pays circumpolaires et des firmes pétrolières du monde entier. Le Groenland, de par son statut juridique méconnu et sa situation en plein cœur de l’océan glacial Arctique, occupe une place stratégique majeure de carrefour maritime et d’El Dorado énergétique. Ces enjeux géopolitiques et la légitimité de l’Union européenne au sein du territoire polaire invitent les auteurs de cet ouvrage à analyser la complexité des acteurs en Arctique et de sa gouvernance.

. Philippe Wodka-Gallien, Essai nucléaire, La force de frappe française au XXIe siècle : défis, ambitions et stratégie , Lavauzelle, 2014.
La France est une force nucléaire depuis le 13 février 1960, jour de son premier essai atomique. Un demi-siècle plus tard, les Français vivent sous la protection d’une force de dissuasion nucléaire bâtie en souveraineté. Leur force de frappe rassemble en 2014 quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de nouvelle génération (les SNLE-NG) et une force de cinquante chasseurs-bombardiers dotés du missile ASMP-A. En patrouille, les sous-marins embarquent seize engins balistiques. Ses instruments de frappe disposent de 300 têtes nucléaires. Quelle est la mission de cette force atomique ? La stratégie de dissuasion est-elle encore pertinente dans le contexte de sécurité du XXIè siècle ? Cette stratégie a-t-elle encore une signification pour un pays européen comme la France ? La force de frappe est-elle encore à la portée financière de notre pays ? Quels bénéfices en retirer ? Conçu durant la guerre froide, cet arsenal nucléaire sert-il encore à quelque chose ? La force nucléaire remet-elle en cause l’équipement des forces conventionnelles ? Qu’en est-il des perspectives de désarmement ? Ce petit livre cherche à répondre à toutes ces interrogations. Très libre, le ton de cet essai est celui du citoyen qui cherche à mieux comprendre l’ambition nucléaire militaire française. L’angle choisi remet en perspective les fondements d’une politique de défense fondée sur la dissuasion, qu’ils soient politiques, militaires, technologiques, industriels, voire culturels. Ce libre propos est aussi un voyage au cœur de l’univers de la force de frappe française. Le verdict est clair : la dissuasion se présente comme un réducteur d’incertitudes. Elle projette le concept français de défense loin dans l’avenir, compte tenu d’un environnement international instable qui renoue avec les logiques de puissance et de course aux armements.

. Olivier d’Auzon aidé de Marc de Rodellec du Porzic, Piraterie maritime, L’Afrique à l’abordage , Lavauzelle, 2014.
Le drapeau noir flotte toujours sur les océans. Le Bureau maritime international (BMI) a recensé plus de 4 000 actes de piraterie dans les vingt dernières années. Le rapport du BMI, publié en janvier 2014, indique que les pirates ont été moins actifs sur les mers du monde en 2013. 264 incidents de piraterie ont été recensés l’an dernier, confirmant le mouvement de repli observé depuis quelques années, avec 297 faits observés en 2012 (-11 %) et 445 en 2011 (-41 %). Le 8 décembre 2008, les forces navales européennes l’opération Atalanta ont été déployées dans le golfe d’Aden afin de protéger cette route maritime, primordiale pour l’approvisionnement du monde occidental : chaque année 20 000 navires marchands transitent par cette zone et 2,2 millions de barils de pétrole y sont transportés chaque jour à destination de l’Europe. Outre les forces européennes, deux autres coalitions opèrent dans l’océan indien : celle de l’OTAN, baptisée Ocean Shield (quatre navires) et celle des Etats-Unis (six bâtiments). Sans oublier plusieurs marines nationales : russe, chinoise sud-coréenne, indienne, espagnole, saoudienne, japonaise. En 2014, chacun s’accorde à dire que le succès de l’Atalanta est indéniable. En un peu plus de quatre ans après le début de la mobilisation internationale, les résultats sont édifiants. Alors qu’au plus fort des actions de piraterie, jusqu’à 50 navires de commerce et un millier de marins étaient retenus en otage le long des côtes somaliennes, en janvier 2011, on ne comptait plus que 36 bateaux et 720 membres d’équipage. Un chiffre qui est tombé à 4 navires et 108 marins fin 2013. Par ailleurs, on ne saurait trop insister sur la généralisation des « Best Maritime Practices », une série de bonnes pratiques mises en œuvre par la Marine marchande pour éradiquer la Piraterie. Et si la piraterie somalienne recule, à l’ombre des médias, les actes perpétrés par les pirates sont en revanche en hausse de l’autre côté de l’Afrique, aux larges des côtes du Nigeria (31 incidents en 2013 contre 27 en 2012 et 10 en 2011).

. Biarnès Pierre, La route de la Soie. Une histoire géopolitique , Ellipses, 2014.
Comment ne pas rêver de la route de la Soie ? Depuis le Levant méditerranéen à la mer de Chine, en passant par l’Asie centrale et les déserts de Gobi et du Takla-Matan, la route de la Soie fait rêver et fascine depuis des siècles.
De ces contrées partirent de terribles conquérants, les Attila, Gengis Khan, Tamerlan… Mais s’y épanouirent aussi de brillantes civilisations.
Tout au long de cette route interminable, qui fut pendant plus de trois millénaires l’axe géopolitique du monde, circulèrent les caravanes de la soie et s’affrontèrent de nombreux peuples. Durant tout ce temps, la route de la Soie ne fut pas empruntée seulement par marchands et guerriers ; elle fut aussi celle des dieux.

. Sellin Corentin, L’Amérique du Nord. Entre intégration et fragmentation , Ellipses, 2014.

Une approche pluridisciplinaire : histoire, géographie, économie, géopolitique, développement durable, culture…
Des fiches en double page pour une lecture simplifiée des problématiques, avec tous les outils indispensables : chronologie, glossaire, l’essentiel à retenir…
Un cahier central avec les cartes de synthèse en couleur
Des exemples nombreux.
Des sujets corrigés.
Une bibliographie sélective.
Un lexique pour les mots essentiels.

. Christophe Ventura, L’éveil d’un continent, Géopolitique de l’Amérique latine et de la Caraïbe , Armand Colin, 2014.
Christophe Ventura montre que l’Amérique latine est l’un des piliers de la construction d’un nouvel espace géoéconomique Sud/Sud dont l’Asie sera le moteur. Il évalue le bilan d’une décennie de bouleversements économiques, sociaux et analyse les nouvelles formes d’intégration régionale qui cherchent à bâtir souveraineté et indépendance dans la région.

. Hugues Tertrais (Cartes : Cécile Marin), Atlas de l’Asie du Sud-Est les enjeux de la croissance , autrement, 2014.
Illustrée d’exemples, cette synthèse sur les onze pays de l’ASEAN (Association des nations d’Asie du Sud-Est) aborde les aspects politiques, économiques, religieux, industriels ou encore énergétiques de cette région dont l’importance devient vitale pour l’économie mondiale actuelle.

. François Bost, La France : mutations des systèmes productifs , Sedes, 2014.
La mondialisation, de même que la crise économique et financière contemporaine, a profondément affecté le système productif français, ses entreprises et ses territoires. Elles ont agi comme de véritables révélateurs de leurs handicaps et faiblesses, mais aussi de leurs atouts et points forts.
Des mutations considérables, tantôt subies, tantôt anticipées pour surmonter les défis et enjeux du XXIe siècle, accompagnent ce mouvement. Certaines étaient déjà en cours ; elles se sont alors accélérées : chute des effectifs dans l’industrie, tertiarisation de l’industrie, etc. D’autres se sont révélées à cette occasion : perte d’attractivité du « site » France, insuffisante compétitivité du système productif, effondrement du made in France, délocalisations et relocalisations des activités, refonte de la politique industrielle, réaffirmation du rôle clé de l’innovation et de la R & D, etc.
Ce sont ces dynamiques de changement et leurs effets sur les systèmes productifs et leurs territoires que se propose d’étudier cet ouvrage très documenté, assorti de cartes inédites et de nombreuses études de cas (agroalimentaire, automobile, énergie, etc.).
François Bost est agrégé de géographie, professeur à l’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) et membre du laboratoire HABITER (EA 2076). Spécialiste de géographie économique et industrielle, ses travaux portent sur la mondialisation de l’économie, les stratégies d’entreprises, les relations entreprises/ territoires, ainsi que sur le développement local et territorial. Il a notamment dirigé l’Atlas mondial des zones franches publié à La Documentation française en 2010.

. André et Jean Sellier, Atlas des peuples d’Europe centrale , La Découverte, 2014.
Les difficultés auxquelles se heurte l’Ukraine nous le rappellent : le destin des vingt peuples composant l’Europe centrale reste enraciné dans un passé complexe et chahuté. Une mise en perspective historique claire s’impose. C’est ce que propose cette sixième édition de l’Atlas des peuples d’Europe centrale, qui associe au récit de l’histoire millénaire de chaque peuple les cartes indispensables à la visualisation et à la lecture des événements.

. A.Rojey, Le Gaz naturel, de la production aux marchés , Technip, 2014.
Les atouts du gaz naturel sur le plan économique, sa souplesse d’utilisation, son caractère peu polluant ont assuré un développement rapide de cette source d’énergie. Parmi tous les combustibles fossiles, le gaz naturel est aussi celui qui émet le moins de dioxyde de carbone (CO2) et s’associe le mieux avec les énergies renouvelables. Ses ressources sont abondantes et les réserves exploitables commercialement sont revues largement à la hausse depuis le décollage de la production de gaz de schiste aux États-Unis.
Produire, traiter, transporter et utiliser du gaz, souvent situé dans des zones difficiles ou éloignées des sites de consommation, impliquait de surmonter des défis techniques considérables. Les technologies de pointe qu’il a fallu développer ont ouvert un large champ d’opportunités nouvelles : production de gaz en mer, croissance rapide du commerce international de GNL, cycles combinés, filières de valorisation GTL (Gas to Liquids).
Cet ouvrage présente de manière synthétique les informations techniques et économiques nécessaires pour acquérir une vision d’ensemble de la chaîne gazière. Il analyse également les perspectives d’avenir.
Il s’adresse ainsi à un vaste public d’étudiants, de chercheurs, d’ingénieurs et de décideurs économiques ainsi qu’à tous ceux qui voudraient mieux comprendre la problématique du gaz naturel, dont le rôle devient essentiel pour assurer une meilleure transition énergétique.

. Jean-Jacques Ikama, Comment partager la rente pétrolière ? Les enseignements d’une expérience africaine , Technip, 2014.
La rente pétrolière est depuis de nombreuses années à l’origine de conflits dans presque tous les pays producteurs de pétrole. La répartition des revenus pétroliers entre États producteurs et sociétés pétrolières continue de faire l’objet de nombreuses interrogations.
Cet ouvrage a l’ambition de :
. définir la rente pétrolière et clarifier les questions relatives à son appropriation ;
. révéler la raison fondamentale du partage de la rente pétrolière et expliquer les mécanismes de la répartition de cette rente entre pays producteurs et compagnies pétrolières ;
. analyser les résultats du partage et en constater les effets comme la spoliation, la pratique des préfinancements, le besoin d’amélioration des modalités ;
. examiner la pression fiscale subie par les compagnies pétrolières en vue d’en déterminer le niveau réel ;
. proposer un modèle de partage simple, flexible et équitable.
S’appuyant sur son expérience internationale et en prenant l’exemple du Congo, l’auteur lève le voile, de manière accessible, sur un domaine d’activité stratégique et complexe. Cet ouvrage s’adresse à la fois à un public curieux de comprendre les enjeux du partage de la rente pétrolière et à un public averti (professeurs, étudiants, chercheurs...) souhaitant développer et approfondir ses connaissances sur le sujet.

. Samuel Laurent, Al Qaïda en France , Seuil, 2014.
Une puissante organisation terroriste s’est implantée sur le sol français : un réseau qui se tient prêt à passer à l’action et qui est dirigé par un « émir » d’Al-Qaïda. Ces « labyrinthes de la terreur » sont dissimulés au c ur de notre quotidien. Les membres de ce réseau, parfaitement entraînés, savent rester anonymes et insoupçonnables. Ils communiquent dans le plus grand secret et disposent d’un arsenal terrifiant qui ne fait que croître. Pour obtenir ces informations, Samuel Laurent s’est lancé, seul, dans une aventure à très haut risque. Sa première étape le conduit à rencontrer des jeunes Français partis combattre en Syrie aux côtés des organisations islamistes. Les renseignements qu’il recueille vont alors le mener en Libye, en Turquie, au Liban, en Grande-Bretagne...À chaque étape, il s’entretient avec des combattants du Jihad, des opérateurs clandestins et des idéologues du salafisme. Mais c’est dans les montagnes de Somalie, avec les Shebabs d’Al-Qaïda, qu’il va prendre toute la mesure de la menace terroriste qui pèse désormais sur tous les habitants de notre pays. Consultant international, Samuel Laurent est avant tout un homme de terrain. Il sillonne depuis des années les régions contrôlées par Al-Qaïda, et possède des contacts inégalés au sein de cette organisation. Il est déjà l’auteur de Sahelistan (Seuil, 2013), salué par la critique.

. Bourgain Arnaud, et alii, L’intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale , Karthala, 2014.
L’intégration de l’Afrique dans une économie-monde multipolaire est ambivalente. S’inscrivant dans des mouvements centrifuges et centripètes, dans le temps et dans l’espace, l’insertion de ce continent dans les relations économiques et financières internationales se caractérise par une diversité des situations nationales. Dans le cadre d’une mondialisation multidimensionnelle, l’Afrique a longtemps été considérée comme marginalisée et contrainte de s’y adapter. Elle apparaît, désormais, comme un de ses acteurs.
L’ouvrage interroge le sens et la portée de cette intégration. Quelles formes prend-elle ? Dans quelles dynamiques s’inscrit-elle ? La place de chaque pays et leur évolution y demeurent-elles contrastées, tant au plan quantitatif que qualitatif ?
Dans ce contexte, l’ouvrage présente quatre thématiques se rapportant à des mutations qui contribuent à renforcer, sous diverses formes, les composantes de l’intégration des pays africains dans l’économie mondiale : les liaisons Afrique-Asie, les modalités de l’exploitation des matières premières, les partenariats renouvelés avec l’Union européenne et les mouvements migratoires.
Arnaud Bourgain est économiste, associate-professor à l’Université de Luxembourg et membre du CREA (Centre for Research in Economic Analysis).
Jean Brot est économiste, secrétaire de rédaction de la revue Mondes en Développement, secrétaire général de l’Association Tiers-Monde.
Hubert Gérardin est économiste, maître de conférences à l’Université de Lorraine, membre du BETA Nancy (Bureau d’économie théorique et appliquée, UMR 7522 CNRS), directeur de publication de la revue Mondes en Développement et président de l’Association Tiers- Monde.

. Gana Alia, Richard Yann, La régionalisation du monde. Construction territoriale et articulation global/local , Karthala, 2014.
Spécialistes de plusieurs disciplines (géographie, science politique, sociologie), leur objectif est de décrire et d’expliquer à plusieurs échelles la régionalisation de l’espace mondial, en utilisant des approches tant théoriques et conceptuelles qu’empiriques.

. Antoine Arjakovsky, Ukraine - Entre Russie et Europe , Parole et Silence, 12 juin 2014.

. Philippe Lemarchand, La mondialisation, un dictionnaire , Atlande, 14 juin 2014.
Près de 1000 articles pour aborder tous les débats autour de la mondialisation. Des acteurs cruciaux mais méconnus (le BCG, la communauté de Sant’ Egidio, Olivier Dolfuss), des éléments clefs (détroits, drogues, dumping social), des définitions claires (rugosité, titrisation, westoxification), des aspects inattendus (couleur bleu, nylon, volapük), des incontournables (football, dette, changement climatique), des inédits (non-lieu, Fold it, lune).

. Jean-Christophe Notin, La guerre de la France au Mali , Tallandier, 19 juin 2014.

. Jean-Pierre Favennec, Atlas des énergies , Armand Colin, 20 août 2014.
Gaz de schiste, crises nucléaires, éolien, biomasse : l’énergie est au coeur de l’actualité. Indispensable au développement de l’humanité, elle est donc convoitée et source de nombreux conflits. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Le pétrole pèse bien plus en France que le nucléaire. Quels sont les états des ressources, les enjeux économiques et surtout, les défis mondiaux ?

. Sébastien Velut, Amérique latine 2014 2015 , Documentation Française, 20 août 2014.
Nouvelle édition de l’annuaire établi depuis une dizaine d’années en partenariat avec l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL), principal centre d’enseignement supérieur, en France, sur la région concernée. Parmi les articles au sommaire : une analyse des troubles politico-sociaux survenus en 2013 au Brésil ; un texte éclairant les raisons de la persistance, en Colombie, des différends portant sur la propriété de la terre, et qui expliquent que la guérilla, quoique en déclin, perdure ; un texte politique sur l’Uruguay ; un article sur la dimension politique et sociale des musiques andines, etc. En complément : les vingt fiches-pays qui clôturent traditionnellement le numéro.

. Antonin Cohen, Le régime politique de l’Union européenne , La Découverte, 2014.
Ce « Repères » a pour ambition d’offrir une vision claire et concise du régime politique de l’Union européenne, souvent noyé dans un épais brouillard.
Il offre une description simple de ses institutions. Il donne une vision globale de sa production normative. Il présente une image limpide de ses rapports de force politique. Il fournit une analyse précise de ses élites dirigeantes.

. Jean et André Sellier, Atlas des peuples d’Europe centrale , La Découverte, 2014.
Cette sixième édition, entièrement refondue, à la cartographie renouvelée, dénoue l’histoire millénaire des vingt peuples de la région. La complémentarité du texte, alerte et précis, et des 145 cartes historiques rend l’ouvrage particulièrement didactique et accessible.

. Marie-Caroline Moulin, La gestion des crises « hors cadre » - "L’inconcevable n’est pas impensable !" , l’Harmattan, 2014.
Préface de Xavier Guilhou.
De nombreux événements a priori "inconcevables" (le 11 septembre, Fukushima, les printemps arabes etc.) font désormais partie de notre quotidien et affectent nos décisions. La dimension "hors cadre", qui met en mode échec tous les plans, doit être intégrée dans le pilotage des crises. La viabilité des concepts, la robustesse des modes d’organisation, la pertinence de la prise de décision doivent être questionnées. Cet ouvrage se livre ici à cet exercice.

. Philippe Wodka-Gallien, Essai nucléaire, La force de frappe française au XXIème siècle : défis, ambitions et stratégie , Lavauzelle, 2014.
La France est une force nucléaire depuis le 13 février 1960, jour de son premier essai atomique. Un demi-siècle plus tard, les Français vivent sous la protection d’une force de dissuasion nucléaire bâtie en souveraineté. Leur force de frappe rassemble en 2014 quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de nouvelle génération (les SNLE-NG) et une force de cinquante chasseurs-bombardiers dotés du missile ASMP-A. En patrouille, les sous-marins embarquent seize engins balistiques. Ses instruments de frappe disposent de 300 têtes nucléaires. Quelle est la mission de cette force atomique ? La stratégie de dissuasion est-elle encore pertinente dans le contexte de sécurité du XXIème siècle ? Cette stratégie a-t-elle encore une signification pour un pays européen comme la France ? La force de frappe est-elle encore à la portée financière de notre pays ? Quels bénéfices en retirer ? Conçu durant la guerre froide, cet arsenal nucléaire sert-il encore à quelque chose ? La force nucléaire remet-elle en cause l’équipement des forces conventionnelles ? Qu’en est-il des perspectives de désarmement ? Ce petit livre cherche à répondre à toutes ces interrogations.

. Olivier d’Auzon, Piraterie maritime, L’Afrique à l’abordage ! , Lavauzelle, 2014.
Le drapeau noir flotte toujours sur les océans. Le Bureau maritime international (BMI) a recensé plus de 4 000 actes de piraterie dans les vingt dernières années. Le rapport du BMI, publié en janvier 2014, indique que les pirates ont été moins actifs sur les mers du monde en 2013. 264 incidents de piraterie ont été recensés l an dernier, confirmant le mouvement de repli observé depuis quelques années, avec 297 faits observés en 2012 (-11 %) et 445 en 2011 (-41 %). Le 8 décembre 2008, les forces navales européennes l opération Atalanta ont été déployées dans le golfe d Aden afin de protéger cette route maritime, primordiale pour l approvisionnement du monde occidental : chaque année 20 000 navires marchands transitent par cette zone et 2,2 millions de barils de pétrole y sont transportés chaque jour à destination de l Europe. Outre les forces européennes, deux autres coalitions opèrent dans l océan indien : celle de l OTAN, baptisée Ocean Shield (quatre navires) et celle des Etats-Unis (six bâtiments). Sans oublier plusieurs marines nationales : russe, chinoise sud-coréenne, indienne, espagnole, saoudienne, japonaise. En 2014, chacun s accorde à dire que le succès de l Atalanta est indéniable…

. Isabelle Tisserand, Sécurité alternative - Une réponse aux futures menaces ? , l’Harmattan, mai 2014.
Préface de Francis Vallat.
Qu’est-ce que la sécurité doit être demain ? La sécurité alternative développe le concept selon lequel les Etats et les entreprises doivent être sécurisés avec la même exigence et prône un recrutement ciblé des professionnels et des volontaires pour limiter les risques humains inhérents aux métiers de la sécurité, de la sûreté et de la défense. La sécurité alternative doit contribuer à la survie de nos sociétés. Elle intéresse tous ceux qui agissent au quotidien pour la sécurité, ce besoin vital de l’humanité.

. Bertrand Piraudeau (dir.), Le football brésilien - Regards anthropologiques, géographiques et sociologiques , l’Harmattan, juin 2014.
Cet ouvrage décrit d’abord une brève histoire du football brésilien. Il analyse ensuite les mouvements migratoires des footballeurs professionnels brésiliens, les zones et les frontières dans la circulation globale des footballeurs et la part d’ombre dans le football brésilien. Enfin il souligne les centralités urbaines en relation avec les clubs de football brésiliens pour conclure sur une réflexion sur le paysage et l’identité à travers les stades brésiliens. Le livre est illustré par de nombreuses cartes, figures et photographies.

. Jacques Exbalin, Le réchauffement climatique et ses impacts, Tome I - Le réchauffement climatique global , l’Harmattan, juin 2014.
Dans le premier tome de cet ouvrage, tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur prenne conscience des réalités du changement climatique et agisse de façon responsable pour préparer un monde meilleur. Vivre autrement, consommer moins, mettre en œuvre une sobriété heureuse, joyeuse et participative : certains le font déjà, ce qui prouve que c’est possible !

. Jacques Exbalin, L e réchauffement climatique et ses impacts, Tome II - Le réchauffement climatique global , l’Harmattan, juin 2014.
Après que le premier tome ait exposé les réalités du changement climatique sur le plan global, le second invite le lecteur à s’intéresser plus particulièrement au cas de la France, avec notamment ses conséquences sur les massifs montagneux, l’agriculture, la viticulture, l’érosion des côtes, les animaux, les forêts, le développement de maladies... Un ouvrage scientifique, pédagogique, parfois humoristique, relu et corrigé par les meilleurs spécialistes de notre pays.

. Tony Jagu, La France a-t-elle encore envie d’avenir ? , l’Harmattan, juin 2014.
Les Gaulois sont-ils plus pessimistes que leurs voisins européens ? La schizophrénie française reste un frein aux réformes et aucune évolution notoire n’a ainsi été possible dans cet écartèlement idéologique entre économie du libre-échange et protectionnisme de l’emploi à vie et des avantages acquis. Les temps qui viennent risquent d’être sombres pour les jeunes générations, tant les peuples sont à la recherche de plus de démocratie, de valeurs humanistes pour se libérer du joug des futurs tortionnaires d’un système mondialisé.

. Firouzeh Nahavandi, L’Afghanistan , De Boeck, juin 2014.
L’Afghanistan paraît, de prime abord, très complexe et difficile à comprendre. Ses problèmes semblent être le résultat des ruptures qu’il a vécues depuis 1979. La paix est difficile à atteindre, les conflits et le manque de moyens compliquent la collecte des informations. La période de transition prend fin, mais les attentats et les affrontements se multiplient. A travers l’histoire, la géographie, l’économie et la culture du pays, l’ouvrage donne sens aux réalités auxquelles fait face l’Afghanistan aujourd’hui et permet de comprendre pourquoi, là-bas, l’histoire se répète.
Firouzeh Nahavandi est professeur à l’Université libre de Bruxelles où elle dirige le Centre d’Études de la Coopération internationale et du développement.

. Amzat Boukari-Yabara, Le Mali , De Boeck, juin 2014.
Le Mali est plus qu’un pays. C’est une civilisation qui ouvre sur toute l’Afrique de l’Ouest et du Nord des lignes de perspective qui méritent d’être revisitées. En cinq chapitres, cet ouvrage offre une entrée circonstanciée pour comprendre que les événements récents au Mali, aussi graves soient-ils, doivent nous inviter à réfléchir sur la capacité de résilience et de renaissance d’un pays classé arbitrairement parmi les plus pauvres économiquement de la planète.
Amzat Boukari-Yabara est docteur au Centre d’études africaines de l’EHESS. Il travaille sur l’histoire du panafricanisme et des mouvements révolutionnaires.

. Christian Cauvin, La fin du capitalisme et la nécessaire invention d’un monde nouveau , l’Harmattan, juin 2014.
Si le capitalisme est condamné parce qu’il atteint ses limites, il est nécessaire d’accélérer sa disparition, car le mouvement d’émancipation est le gage de la réussite future et de l’instauration d’une démocratie qui ne soit pas uniquement formelle. Demain la démocratie... mais après le capitalisme.

. Roger baillet, De Gaulle et Machiavel , l’Harmattan, juin 2014.
Au moment de la seconde édition de cet ouvrage, six présidents ont succédé au général De Gaulle, de durs conflits ont secoué la planète, des régimes dictatoriaux sont tombés, d’autres les ont remplacés : le regard impitoyable du penseur florentin Machiavel n’a rien perdu de son acuité et les analyses du fondateur de la Ve République ont toujours la même pertinence d’une pensée qui se tourne vers les civilisations du passé pour se projeter vers la maîtrise de l’avenir.

. Jordi Tejel Gorgas, La question Kurde : passé et présent , l’Harmattan, juin 2014.
La question kurde émerge au début du XXe siècle comme une question "minoritaire" liée à l’apparition des Etats-nations modernes au Moyen-Orient. De par sa nature transfrontalière, elle ne peut pas être comprise dans sa complexité si l’on néglige les connexions intra-kurdes et la gestion régionale du conflit kurde par les Etats concernés. Cet ouvrage repose sur une grille de lecture à plusieurs niveaux, proposant des interprétations fines et parfois paradoxales.

. Victor Chauvet, La triangulaire diplomatique : Danemark - Groenland - Union européenne - La politique énergétique, environnementale et l’intégration régionale dans l’espace polaire européen , l’Harmattan, juin 2014.
La fonte des glaces en Arctique attise les convoitises des pays circumpolaires et des firmes pétrolières du monde entier. Le Groenland, au statut juridique méconnu, occupe une place stratégique majeure de carrefour maritime et d’eldorado énergétique. Ces enjeux géopolitiques et la légitimité de l’Union européenne au sein du territoire polaire invitent à analyser la complexité des acteurs en Arctique et de sa gouvernance.


Livre recommandé par le Diploweb.com pour le mois de mai 2014

. Nicole Gnesotto, Faut-il enterrer la défense européenne, Paris, Coll. Réflexeeurope, La documentation française, 2014

Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "Quand un auteur de référence fait un classique, ça donne ça : un livre documenté mais accessible, utile et efficace. L’auteur arrive à rendre simple un sujet sur lequel on a beaucoup fait d’enfumage. Cela s’appelle faire oeuvre de salubrité publique. Merci Madame."

Les élections au Parlement européen auront lieu le 25 mai 2014. La problématique de la défense européenne sera-t-elle abordée à cette occasion ?

Dans un contexte où la mondialisation a transformé les enjeux de sécurité et mis en exergue l’impuissance des systèmes de sécurité nationaux, la question de la nécessité d’une défense européenne ne peut pourtant être évitée.

La mise en place d’une défense européenne se heurte à des obstacles multiples et n’en finit pas de décevoir ceux qui avaient placé en elle un espoir de rebond stratégique. Faut-il se résigner à cet état de fait ou, au contraire, opérer les dépoussiérages nécessaires pour saisir enfin les atouts manifestes dont dispose l’Union européenne dans ce secteur stratégique ?

Dans cet essai, Nicole Gnesotto considère qu’il est trop tôt pour enterrer la défense européenne. Définie jusqu’à présent comme la gestion commune des crises des autres, son bilan apparaît certes mitigé. Mais les progrès réalisés sont indéniables et les arguments en faveur d’une relance stratégique existent. Encore faudrait-il que l’Union accepte de définir son rôle politique dans la mondialisation, prenne conscience de ses nombreux atouts et surmonte les divergences profondes entre ses États membres - quitte à permettre à certains d’entre eux d’avancer plus vite que les autres.

Nicole Gnesotto est professeur du CNAM, titulaire de la chaire sur l’Union européenne, vice-présidente de Notre Europe-Institut Jacques Delors et spécialiste des questions de défense.


. André Loez, La Grande Guerre, Paris, La Découverte, 2014.

Un siècle après l’événement, la Grande Guerre reste d’une étonnante présence dans la mémoire, les productions culturelles et l’espace public. Elle suscite un foisonnement de recherches qui renouvellent les connaissances dans tous les domaines, des approches politiques et diplomatiques à l’histoire économique et sociale et, plus récemment, à celle des sensibilités, des identités ou de la violence. Ce livre en propose une synthèse précise et accessible. Il aborde des débats interprétatifs encore vifs : quelles sont les causes du conflit ? Quel sens donner aux entrées en guerre de 1914, et peut-on y lire une adhésion à la guerre ? Comment expliquer l’intensité de la violence ? S’agit-il déjà d’une guerre totale ? Pourquoi les combattants ont-ils obéi ou désobéi ? Quels ont été les effets sociaux du conflit ? Pourquoi son règlement est-il resté si fragile ?

Pour répondre à ces questions, l’ouvrage propose un récit complet et détaillé, attentif aux spécificités nationales, nourri de références bibliographiques, permettant une première approche comme une étude plus approfondie de la période. Il s’attache à restituer les logiques sociales qui ont permis aux États, aux sociétés et aux individus d’endurer l’immense épreuve de 1914-1918.

. Bernard Bruneteau, Les totalitarismes, Paris, Armand Colin, 2014.

Devenu un « classique » sur le sujet, ce manuel, à la faveur de cette 2e édition, rend compte des débats historiographiques les plus vifs et les plus récents. Éclairant la genèse de la logique totalitaire, il passe en revue ses ressorts intellectuels, sociaux et politiques et décrit des totalitarismes réels. À partir des pratiques de l’Italie fasciste, de l’Allemagne nazie et de l’URSS stalinienne, il montre que l’expérience totalitaire est tout à la fois unique et diverse. De nouveaux documents appuient l’exposé.

. Mathieu Fau-Nougaret, Luc Marius Ibriga (dir.), L’Architecture de Paix et de Sécurité en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2014.

L’architecture de paix et de sécurité en Afrique (APSA) semblait être la réponse continentale la plus adaptée pour mettre un terme aux atteintes à la paix et à la sécurité sur le continent. Pourtant, l’actualité démontre que l’APSA n’a pas forcément produit les effets escomptés. S’agit-il d’un manque de volonté politique des Etats ? S’agit-il de lacunes en termes de formation des militaires censés pendre part à ces opérations ? L’APSA est-elle réellement adaptés à la nature des conflits africains ?

. Bruno Tertrais, La guerre, Paris, Puf, 2014 (à paraître en juin).

Guerre « juste », guerre « totale », guerre « conventionnelle », « guérillas »… : si la guerre est une constante de l’histoire des hommes, elle n’en est pas moins en évolution perpétuelle. Aujourd’hui, alors que le nombre de conflits est en diminution, c’est pourtant le thème du « retour de la guerre » qui domine les débats. Et tandis que les armées occidentales ont recours à des moyens de très haute technologie, les modes les plus primitifs du combat restent en vigueur dans de nombreux pays en développement.

Allant au-delà des idées reçues, cet ouvrage retrace les principales mutations de la guerre, examine les causes des conflits armés, en dresse le panorama contemporain. Il explicite les modes de régulation existants et s’interroge sur les formes de guerres à venir : y aura-t-il des « guerres de civilisation » ou des « guerres de ressources » ?

. Sylvie Mazzella, Sociologie des migrations, Paris, Puf, 2014.

En quarante ans, le nombre de migrants dans le monde a triplé. L’ampleur comme la nature des flux migratoires a changé. Des notions comme celles de « migrations pendulaires » ou de « risque migratoire » ont fait leur apparition. De nouvelles questions se posent, qui rendent indispensable de porter un regard neuf sur les migrations : les déboutés du droit d’asile, de plus en plus nombreux, forment-ils désormais une nouvelle catégorie d’apatrides ? Quel type de lien social engendre un mode de vie à cheval sur plusieurs pays ? Quelles conséquences a l’externalisation de la gestion des migrants aux frontières de l’Europe ? Ou encore, les migrations du Sud vers le Sud vont-elles supplanter celles du Sud vers le Nord ?
En sociologue, Sylvie Mazzella fait le point des recherches sur les phénomènes migratoires. Elle met ainsi en relief les apports nécessaires de la sociologie de l’immigration et l’important renouvellement des connaissances que les approches transnationales ont permis.

. Ahmad Allam-Mi, Autour du Tchad en guerre, tractations politiques et diplomatiques, 1975-1990, Paris, L’Harmattan, 2014.

Cet ouvrage livre au jour le jour le témoignage d’un diplomate tchadien en activité durant les guerres du Tchad de 1975 à 1990. Il apporte des informations inédites sur les tractations diplomatiques, officielles et en coulisse entre Tchadiens, Libyens, autres Africains et Français en vue du règlement de la crise interne tchadienne et du conflit territorial opposant le Tchad et la Libye autour de la bande d’Aozou.

. Serge Sur, Les aventures de la mondialisation, Les relations internationales au début du XXIè siècle, Paris, La Documentation française, 2014.

A l’occasion des 10 ans de QI... Serge Sur, rédacteur en chef de Questions internationales, remet en perspective les thèmes abordés ces trois dernières années par la revue : analyses géocentrées (Sahel, pays du Golfe, AfPak), points sur de grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Union européenne, Allemagne...) ou pays émergents (Brésil), problématiques actuelles (Villes mondiales, Printemps arabe), ou clés pour comprendre l’actualité (droit international, gouvernance, acteurs des relations internationales).

Ses essais inédits permettent de mettre à jour des connaissances indispensables pour comprendre les relations internationales aujourd’hui. Ils apportent un éclairage approfondi de l’actualité.

. Serge Berstein et Pierre Milza, L’Allemagne de 1870 à nos jours, Paris, Armand Colin, 2014.

La réunification de l’Allemagne a été l’épilogue d’une histoire agitée ayant vu se dérouler deux guerres mondiales, puis, en 1945, son effondrement qui lui fait vivre « l’année zéro ». Qu’attendent aujourd’hui les grandes puissances mondiales de ce pays qui a su, passé un apprentissage douloureux de la démocratie et de l’ouverture à l’Europe, prendre un essor économique remarquable malgré les aléas de la conjoncture mondiale ? Cette 8e édition inclut les dernières élections allemandes (septembre 2013) et comprend une bibliographie actualisée.

. Dominique Mongin, Crises et conflits au XXème siècle, Paris, Armand Colin, 2014.

Ce précis d’histoire permet aux étudiants d’avoir une vision globale des crises et conflits internationaux du 20e siècle et de comprendre leur résonnance aujourd’hui. Ils trouveront une mise en perspective des faits, les lignes de force selon un découpage chronologique suivant les 100 événements majeurs et référents du 20e siècle, un panorama de plusieurs grandes figures, une analyse de documents, une chronologie, un glossaire, des plans de dissertation commentés et un répertoire des sources.

. Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier (dir.), Les valeurs des Européennes : évolutions et clivages, Paris, Armand Colin, 2014.
Suite de la grande enquête consacrée aux valeurs des Européens, illustrée par l’Atlas sorti au printemps 2013 et commentée ici dans le détail. Cette analyse des évolutions sur la longue période (1981-2008) des valeurs des Européens est traitée par grands domaines de valeurs et par thématique transversale.

. Bruno Marcel, Jacques Taïeb, Les grandes crises : 1873-1929-1973-2008 ?, Paris, Armand Colin, 2014 (à paraître en mai).
Si pour certains la crise appartient presque au passé, pour d’autres elle persiste. La problématique de sortie de crise s’en trouvant totalement renouvelée. La nouvelle édition de ce classique offre une mise à jour complète de l’ensemble des données chiffrées, un nouveau chapitre sur la crise des subprimes, les différences entre les pays dans la crise contemporaine.

. François Bost, La France : mutations des systèmes productifs, Paris, Sedes, 2014 (à paraître en mai).
Les appels à la réindustrialisation des territoires inscrivent cet ouvrage au cœur des débats actuels.

. Michel Foucher, Frontières d’Afrique : pour en finir avec un mythe, Paris, CNRS, 2014.
Il est temps d’en finir avec le mythe de cicatrices coloniales responsables de tous les maux, des conflits et du mal développement... Les frontières d’Afrique sont devenues des frontières africaines.


Livre recommandé par le Diploweb.com pour le mois d’avril 2014

. Laurent Chamontin, L’empire sans limites. Pouvoir et société dans le monde russe, préface d’Isabelle Facon, La Tour d’Aigues, éd. l’Aube, 2014.

Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "J’ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir. Il s’agit d’une mise en perspective historique brillante de la relation spécifique de la Russie à l’espace. Bon connaisseur du pays, l’auteur sait rendre le propos vivant et clair. Chapeau bas. Il va sans dire que cette lecture s’impose pour saisir l’actualité. Les étudiants qui ont à découvrir la Russie gagneraient à utiliser cette synthèse de haute volée."

L’URSS a disparu à jamais, entraînant dans sa chute l’idéologie qui en faisait l’avant-garde éclairée du monde moderne. Pour autant, le passage à la démocratie et à l’économie de marché n’a pas produit les effets ­escomptés : les populations de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine peuvent certes voyager, surfer sur Internet ou acheter une voiture, mais leur position vis à vis de l’État demeure précaire, et il n’y a pas eu de décollage économique à la chinoise. Cet ouvrage rend ce paradoxe intelligible en mettant en évidence le lien, éclipsé un temps par le communisme, qui relie le monde russe actuel et la civilisation dont il est issu, où l’individu, pris dans la démesure du territoire, peine à trouver sa place.

« Un excellent travail d’anthropologie historique. » Gérard Chaliand

« Ce qui séduit de prime abord dans cet ouvrage, c’est sa limpidité. » Isabelle Facon.

Sur le site de la FRS, préface d’Isabelle Facon et avant propos de l’auteur, au format pdf


. Serge Sur, Les aventures de la mondialisation. Les relations internationales au début du XXIe siècle, La documentation française, 2014.

Depuis 2003, la revue bimestrielle « Questions internationales » présente des mises en perspectives, des synthèses et des dossiers complets qui éclairent les grands thèmes de l’actualité internationale et européenne.

Cet ouvrage couvre les thèmes abordés au cours des années 2010-2013 par la revue, en reprenant les ouvertures des différents numéros pour en proposer une analyse informée et décapante.

L’ouvrage aborde de façon thématique les principaux domaines des relations internationales contemporaines : analyses géocentrées (Sahel, pays du Golfe, AfPak), points sur de grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, Union européenne, Allemagne...) ou pays émergents (Brésil), problématiques actuelles (villes mondiales, Printemps arabe), ou clés pour comprendre l’actualité (droit international, gouvernance, acteurs des relations internationales).
Les analyses rédigées par les experts des régions concernées permettent de mettre à jour des connaissances indispensables pour comprendre les relations internationales aujourd’hui.

Serge Sur est professeur émérite à l’Université Panthéon-Assas (Paris 2). Il y a créé et animé le master Relations internationales, ainsi que le Centre Thucydide - Analyse et recherche en relations internationales. Il dirige l’Annuaire Français de Relations Internationales (AFRI) et est rédacteur en chef de la revue Questions internationales.

. Benjamin Gourisse, La violence politique en Turquie. L’Etat en jeu (1975-1980), Coll. Recherches internationales, Paris, éd. Karthala, 2014.

Cette enquête magistrale reconsidère le mythe de l’État « fort » en Turquie. Une leçon qui vaut pour l’Empire ottoman et le régime autoritaire kémaliste de l’entre-deux-guerres, mais qui permet surtout de mieux comprendre la crise politique qui s’est enclenchée en 2013.

. Paula Vasquez Lezema, Le chavisme : un militarisme compassionnel, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 2014.

Ce travail est une histoire du « chavisme » et constitue une lecture sociale, anthropologique et politique des vingt-cinq dernières années de l’histoire vénézuélienne. Ce livre examine la nature politique du régime qui gouverne le Venezuela depuis 1998. S’agit-il d’une démocratie ? En effet, ce régime néo populiste est souvent évoqué comme réfèrent pour les projets politiques alternatifs à la démocratie libérale et au néolibéralisme. Les analyses contenues dans ce livre visent les ambiguïtés et les enjeux politiques engendrés par les modifications des règles du jeu démocratique.
L’intérêt de ce livre est d’étudier les sociétés dont l’économie est fondée sur la rente pétrolière. L’État vénézuélien est un État rentier qui intervient dans tous les domaines de l’économie et qui se refuse à créer un État providence mais préfère des redistributions ciblées à destination de ses partisans. C’est un État rentier qui a multiplié ses promesses de redistribution en engendrant une demande sociale toujours grandissante, toujours insatisfaite, d’où une tension sociale permanente.

. Michel Peraldi, Ils ont volé la décentralisation ! Pamphlet argumenté pour que la décentralisation soit rendue aux citoyens, Paris, L’Harmattan, 2014.

L’ouvrage dénonce les dérives et les contradictions d’une décentralisation monopolisée par les élus et les techniciens au détriment des maires des petites communes et des citoyens perdus dans la complexité de l’administration territoriale. L’auteur propose des pistes pour achever ce chantier de trente ans en en simplifiant les niveaux, et surtout en y réintroduisant le citoyen et une pratique plus participative de la démocratie locale.

. William Guéraiche, Géopolitique de Dubaï et Émirats arabes unis, Nancy, Arbre bleu éditions, 2014.

Récemment choisie pour accueillir l’Exposition universelle de 2020, Dubaï semble jouir d’une notoriété aux allures de carte postale. Mais au-delà de ses buildings de verre, de ses luxueux hôtels, de sa compagnie aérienne (Emirates) et de son aéroport international, on sait peu de choses en Occident de cette cité-État et des Émirats arabes unis (EAU), la fédération dont elle est l’une des sept composantes.

Pour combler cette lacune, l’auteur, historien et géopolitologue enseignant depuis dix ans à Dubaï, nous livre ici la première étude complète en langue française sur cet espace géographique singulier. De la façon dont Dubaï et les EAU ont entrepris de se vendre comme une marque commerciale jusqu’aux relations politiques et commerciales qu’ils entretiennent avec le reste du monde, en passant par les modes de gouvernance ou les questions liées aux dépendances multiples et à l’importante immigration, aucun aspect n’est oublié.
Ni thuriféraire ni contempteur, William Guéraiche adopte ici une démarche scientifique : il décrypte, analyse et dresse des perspectives sans rien passer sous silence mais sans éprouver le besoin de formuler des jugements. C’est là un des nombreux aspects qui font de ce livre un outil de connaissance nécessaire à toute personne désireuse de s’affranchir d’une vision du monde formatée par les stéréotypes.

. Jean-Jacques Fontaine, L’invention du Brésil : de crises en crises, un géant qui s’affirme, Paris, L’Harmattan, 2014.

L’envol du Brésil actuel est le résultat de naissances à répétition. Aujourd’hui première nation catholique et septième économie du monde, c’est une forte démocratie qui est pourtant toujours à la recherche des chemins de sa stabilité. Les manifestations populaires de 2013, si elles n’ont pas connu les lendemains espérés, annoncent une nouvelle période de mutation identitaire. Cet ouvrage propose une approche thématique de la réalité d’hier et d’aujourd’hui afin d’aborder la complexité de ce pays.

. Teresa Pullano, La citoyenneté européenne : un espace quasi-étatique, Paris, Presses Universitaires de Sciences Po, 2014.

La crise qui secoue la zone euro depuis 2008 a révélé les barrières qui séparent encore les Européens, notamment entre pays du Sud et pays du Nord. Devons-nous pour autant donner raison à ceux qui affirment qu’il n’existe pas de citoyens européens, mais seulement des citoyens nationaux ?

À rebours des théories dominantes, ce livre analyse les impacts et les effets de l’appartenance à l’Union – notamment à partir du droit et des pratiques de libre circulation – sur ceux qui habitent l’espace européen. Loin d’être une notion abstraite, la citoyenneté de l’Union produirait un espace quasi étatique, défini par les droits qu’il confère plutôt que par ses frontières.

L’idée même de citoyenneté, détachée de toute stabilité territoriale du fait des élargissements successifs, se trouverait désormais modifiée pour devenir une « citoyenneté sans État » dans un « territoire-devenir ».

Cet essai nous invite, comme l’écrit en préface Jean-Marie Donegani, à « repenser l’identité même de la démocratie, non plus souveraineté du peuple-un mais système de médiation et de négociation entre des sujets définis non plus par leur inscription dans un cadre stato-national mais parleur assentiment à une citoyenneté sans corps ni territoire ».

Une reconceptualisation forte et originale de la citoyenneté européenne.

. Merje Kuus, Geopolitics and Expertise : Knowledge and Authority in European Diplomacy, Wiley-Blackwell, 2014.

Geopolitics and Expertise is an in-depth exploration of how expert knowledge is created and exercised in the external relations machinery of the European Union.
Provides a rare, full-length work on transnational diplomatic practice.
Based on a rigorous and empirical study, involving over 100 interviews with policy professionals over seven years.
Focuses on the qualitative and contextual, rather than the quantitative and uniform.
Moves beyond traditional political science to blend human geography, international relations, anthropology, and sociology.

. Olivier Louis, Histoire du Pakistan de 1947 à nos jours : un lent cheminement vers l’abîme ? Paris, L’Harmattan, 2014.

Né de la partition de l’Empire des Indes en 1947, le Pakistan est allé de crise en crise sans parvenir à surmonter les contradictions résultant de cette partition mal pensée et mal réalisée. Le Pakistan est aussi une puissance nucléaire majeure dont dépendra l’issu du conflit en Afghanistan et, en tant que second pays musulman du monde, il jouera aussi un rôle majeur dans le destin de l’Islam. Retrouvera-t-il le chemin de la modernité emprunté au début de son histoire ou deviendra-t-il un Etat paria consumé par la violence ?

. Bartolomé Bennassar, Richard Marin, Histoire du Brésil : 1500-2013, Paris, Fayard, 2014 (à paraître en mai).

On a longtemps cru que Dieu était brésilien, tant la nature a pourvu ce pays-continent de ressources et d’agréments, et la géographie a joué un rôle important dans sa construction comme nation. Laboratoire précoce d’un intense métissage et de la mondialisation, le Brésil fascine. Cordialité, futebol, carnaval, samba, culte du corps, sensualité, plage… pour les clichés positifs. Déforestation de l’Amazonie, formidables écarts sociaux, violence et insécurité… pour le volet négatif. Simplificatrices, ces représentations disent en réalité trop peu de la complexité de la grande nation tropicale que seule éclaire l’histoire. Avec, depuis le bois-brésil qui lui a donné son nom, une succession d’activités motrices qui ont aménagé le territoire et attiré le peuplement, un processus singulier d’accession à l’indépendance, le maintien original de la forme impériale jusqu’en 1889 et un esclavage à grande échelle, ailleurs sans équivalent, le Brésil constitue un univers à part en Amérique latine. Depuis peu puissance émergente, il occupe désormais une position enviable sur les scènes économique et diplomatique mondiales et fait figure de futur géant de ce siècle.

. Josepha Laroche (dir.), Passage au crible de la scène mondiale : l’actualité internationale 2013, Paris, L’Harmattan, 2014.

Ce livre met l’accent sur les logiques de déstabilisation induites par des Etats comme la Centrafrique, la Corée du Nord, l’Iran ou bien encore le Mali, et aborde la question des sociétés civiles placées sous surveillance étatique. Il souligne les atteintes globales portées à la sécurité des personnes, traite de l’ingérence diplomatique par des acteurs non étatiques dans les domaines du désarmement chimique, de la justice internationale ou du réchauffement climatique.

. Stéphane Audouin-Rouzeau, La guerre au XXe siècle, doc. photographique, La documentation française, 2014.

Premier titre d’une nouvelle collaboration entre Doc’ en Poche et La Documentation photographique (DP) dans la série « Regard d’expert », La guerre au xxe siècle rassemble et propose une analyse et une typologie des différents types de conflits.

Guerres totales, conventionnelles, de décolonisation… le XXe siècle a connu des conflits qui ont touché des populations civiles dans des proportions inédites. Ces diverses expériences guerrières possèdent-elles une forme d’unicité ou se caractérisent-elles par d’irrémédiables spécificités ? Cinq historiens apportent ici leur contribution. Ce volume inaugural - en association avec la Documentation photographique - sur la guerre au XXe siècle, propose la reprise de synthèses, tirés de dossiers de la Documentation photographique et mis à jour par les auteurs lorsque l’état de la recherche le demandait. Il s’agit des dossiers suivants : La guerre d’Algérie ; la guerre au XXe siècle, l’expérience combattante ; la guerre au XXe siècle, l’expérience des civils ; la guerre froide.

. Paulo Brito, Viviane du Castel, Groenland entre indépendance et récupération géostratégique ? Enjeux, défis, opportunités, Paris, L’Harmattan, 2014.

Le Groenland occupe une place stratégique incontournable dans l’Arctique, nouvel espace de compétition et de coopération entre grandes puissances, riche en ressources énergétiques, minières et halieutiques. Ce pays inuit et danois est au carrefour des intérêts américains, canadiens, chinois, russes et de l’Union européenne. Le contrôle du Grand Nord est l’enjeu principal des stratégies nationales et régionales et le Groenland autonome ou indépendant y occupe une place centrale.

. Wirya Rehmany, Dictionnaire politique et historique des Kurdes, Paris, L’Harmattan, 2014.

Qui sont les Kurdes ? Quelle place occupent-ils dans le puzzle du Moyen-Orient ? Quels sont les enjeux géopolitiques de la lutte du peuple kurde pour la reconnaissance de ses droits nationaux ? Pourquoi constituent-ils, au XXIè siècle, la plus grande nation du monde sans Etat ? Cet ouvrage dresse le bilan de l’histoire des Kurdes sur plusieurs siècles, de la fondation de l’empire Mèdes au VIIè siècle avant J.-C. jusqu’au XXIè siècle.

. Faisal Almejfel, Les relations entre la France et l’Arabie saoudite, de 1967 à nos jours, Paris, L’Harmattan, 2014.

Depuis la guerre des Six jours en 1967, lorsque ses relations se détériorent avec Washington, l’Arabie Saoudite a pour habitude de se rapprocher de Paris. Mais le 11 septembre a modifié les relations internationales. Cet ouvrage montre l’impact de cet événement, le rôle de Paris dans son soutien à Riyad ; il examine les relations entre les deux pays à la lumière de certains dossiers régionaux et aborde les questions relatives aux échanges commerciaux, civils, militaires, culturels et universitaires.

. Marianne Hagelstein, Soft power et diplomatie culturelle : le cas de Taiwan, Paris, Academia, 2014.

Marginalisé sur la scène internationale depuis les années 1970 et la montée en puissance de la République de Chine au niveau mondial, Taiwan maintient néanmoins des relations avec l’extérieur en utilisant tous les ressorts de la diplomatie informelle. C’est en mettant à profit les avantages dont l’île dispose, notamment sa situation de carrefour culturel et de passerelle entre les mondes occidental et asiatique, chinois et aborigène, chinois et japonais, etc., que ce "soft power" s’exprime.

. René Cagnat, Il était une France - Conseils à mes petits-enfants et petits-neveux, Paris, éd. du Rocher, 2014.

Regard sur une lignée d’Alsaciens déchirés par les guerres, sous forme d’un récit explicatif à un jeune européen. L’auteur s’attache à transmettre ses valeurs et ses expériences.

. Eddy Fougier, Fiches d’actualité et de culture générale. Paris, Ellipses, 2014.

Cet ouvrage contient une trentaine de fiches d’actualité et de culture générale réparties en huit grandes thématiques : France, Économie – Mondialisation, Europe, Relations internationales, Géopolitique – Sécurité, Pouvoir, Enjeux globaux, Prospective.

Elles abordent les grands sujets au coeur de l’actualité et les principaux débats contemporains : la société de défiance, la crise des classes moyennes, les réformes du système de retraite français, la montée en puissance des économies émergentes, l’évolution de la pauvreté dans le monde, le chômage, la désindustrialisation, la crise de la dette souveraine en Europe, la globalisation économique, les institutions européennes, la fin de la guerre froide, les attentats du 11 septembre 2001, la nature des conflits contemporains, le printemps arabe, les conflits de l’« Arc de crise », la menace terroriste, la nébuleuse djihadiste, la justice pénale internationale, la faim dans le monde, le changement climatique ou encore le monde de demain. Chaque fiche comprend des encadrés explicatifs, des graphiques, des tableaux, des chronologies, ainsi qu’une bibliographie.

Cet ouvrage s’adresse aux étudiants des universités, des classes préparatoires aux grandes écoles et des Instituts d’Études Politiques. Il peut également satisfaire la curiosité d’un public plus large qui s’intéresse de près à l’actualité et à l’évolution du monde contemporain.

. Pascal Marchand, Géopolitique de la Russie. Une nouvelle puissance en Eurasie. Série Géopolitique de la Coll. Major, PUF, avril 2014.

Russie rime avec immensité, et ce depuis le XVIe siècle. Depuis, ses gouvernants ont toujours veillé à la couper du reste du monde, à y organiser un « autre monde », projet dont le dernier avatar a fait faillite en 1991.

La Russie d’aujourd’hui tourne le dos à mille ans d’histoire et a entrepris de se réinsérer dans le monde global. Cela signifie reconstruire toute une économie, tout un système de communications, toute une organisation spatiale. Mais on ne fait jamais table rase du passé. En effet, les structures et les mentalités infléchissent tous les projets, tandis que l’ampleur des investissements nécessaires impose une autre révolution : l’État ne peut plus tout et doit impliquer les acteurs privés, russes et étrangers.

Au Kremlin d’harmoniser, et non plus de diriger, l’entreprise. Dans un monde devenu multipolaire, à lui également de restaurer une dignité internationale, après la déchéance brutale de ce qui était il y a peu encore l’« autre grand » de la guerre froide. La nouvelle puissance russe sera d’abord économique.

Agrégé de géographie et docteur d’État, Pascal Marchand est professeur à l’université de Lyon II et chargé de cours à Sciences Po Lyon. Il a déjà publié plusieurs ouvrages sur la Russie dont un Atlas géopolitique de Russie (Autrement).


Le livre évènement sur les frontières de l’UE

. Pierre Verluise, Géopolitique des frontières européennes. Elargir, jusqu’où ? Illustré de 20 cartes, éd. Argos, diffusion Puf, 192 p. ISBN : 9 782366 140064, 14,90 €.

L’incertitude qui règne sur la délimitation des frontières de l’Union européenne contribue à nourrir une inquiétude que les élites européennes sous-estiment volontiers. À l’image d’un boomerang cette préoccupation alimente une prise de distance croissante à l’égard de l’Union européenne.

Cet ouvrage propose des réponses claires et précises aux questions suivantes :

. jusqu’où l’Union européenne compte-t-elle encore s’élargir ?

. quelles relations l’UE entretient-elle aujourd’hui avec des pays de l’Est qui étaient hier considérés comme des ennemis ?

. comment s’organisent les relations de l’UE avec le Sud ?

Ainsi, le lecteur peut disposer d’une vision géopolitique des frontières de l’Union européenne

Pierre Verluise est Directeur du site Diploweb.com. P. Verluise étudie l’Union européenne et ses frontières. Il enseigne la géopolitique à la Sorbonne (MRIAE). Il a créé le séminaire géopolitique de l’Europe à l’École de guerre. Distinguished Professor de Géopolitique à GEM.

. Commander le nouveau livre de Pierre Verluise, Géopolitique des frontières européennes (Argos) sur Amazon


. Bouchra Rahmouni Benhida (dir.) Le Maroc stratégique, Casa express édition

Conçu sous la direction de Bouchra Rahmouni Benhida, professeure et directrice de l’Institut de recherche en géopolitique et géoéconomie (IRGG) à l’ESCA, école de management de Casablanca, ce livre entend dresser un bilan de l’économie marocaine contemporaine et de ses perspectives depuis les Printemps arabes.

Chacune des contributions qui composent l’ouvrage à été écrite par un membre du think tank marocain AMIE Center (Association marocaine d’intelligence économique), créé en 2007.

« La question centrale de ce livre est la suivante : le Maroc peut-il être à la fois un pays émergent, moderne, islamiste et démocrate ? Les conditions économiques et géopolitiques de l’émergence sont analysées par huit auteurs, en particulier en termes de compétitivité, de politique commerciale et de bonne gouvernance. Apparaissent ainsi les lignes de force d’un modèle marocain au croisement d’influences diverses et d’une subtile stratégie de préservation et de modernisation. »

. Pierre Lascoumes, Laure Bonnaud, Jean-Pierre Le Bourhis, Emmanuel Martinais, Le développement durable : une nouvelle affaire d’État, Paris, Puf, 2014.

Le développement durable est devenu un slogan aussi flou que prégnant qui conduit souvent à des décisions inattendues. C’est le cas pour la fusion de deux frères ennemis : les ministères de l’équipement et de l’écologie. Le livre montre le contexte politique particulier qui a inscrit cette vaste réforme à la fois comme une action symétrique au Grenelle de l’environnement et comme l’affirmation d’une écologie de droite. Au-delà de ce volontarisme, il souligne l’importance des facteurs historiques et des enjeux professionnels qui ont rendu possible cette fusion présentée comme un modèle réussi de modernisation de l’Etat. L’analyse est menée à trois niveaux : la réforme des structures centrales du ministère ; celle des services territoriaux (essentiellement régionaux) ; enfin, celle des principaux acteurs ayant concrétisé cette vaste série de changements.

. Jean-Yves Grosclaude, Rajendra Kumar Pachauri, Laurence Tubiana, Regards sur la Terre 2014. Dossier : les promesses de l’innovation durable, Paris, Armand Colin, 2014.

Regards sur la Terre décrypte la complexité des processus qui composent le développement durable et en révèle toute la richesse.

La première partie dresse le bilan de l’année 2013 : retour sur les dates, les lieux et rapports clés qui ont structuré les débats et l’action en faveur d’un développement plus durable ; analyse des événements marquants, identification des acteurs majeurs, des enjeux et des perspectives dans les domaines du développement, de l’agro-écologie, de la biodiversité, du climat, de la gouvernance, etc.

Le Dossier 2014 a pour ambition de décortiquer et analyser les rouages de l’innovation, considérée comme la nouvelle clé du développement durable. Véhicules électriques, agriculture biologique, énergies renouvelables, e-learning : l’essor de ces technologies émergentes et modèles alternatifs génère l’espoir d’un développement plus décentralisé, frugal, flexible et démocratique, que les modèles déployés au cours du XXe siècle. L’innovation s’impose comme mot d’ordre des organisations internationales, gouvernements, entreprises, universités et de la société civile pour répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux de la planète. Quel est le véritable potentiel de ces innovations ? Comment et où se diffusent-elles ? Comment bousculent-elles les modèles conventionnels, dans l’agriculture, l’approvisionnement en eau et en énergie, les transports, l’éducation ? Leur ascension fulgurante, dans toutes les régions du monde, tient-elle ses promesses d’avènement d’une société plus durable et inclusive ? Au-delà de la technologie, quelles innovations institutionnelles sont nécessaires pour atteindre cet objectif ?

Fruit d’une coopération entre l’AFD (Agence française de développement), l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) et le TERI (The Energy and Resources Institute), Regards sur la Terre constitue un outil d’information et de compréhension indispensable.

. Georges Bensoussans, Mélanie Marie, Atlas de la Shoah : La mise à mort des Juifs d’Europe, 1939-1945, Paris, Autrement, 2014.

En une centaine de cartes et d’infographies, cet Atlas inédit retrace l’histoire de l’une des plus grandes tragédies du XXe siècle, la Shoah.
Les racines intellectuelles du génocide : le rôle joué par la diffusion de l’antisémitisme et du darwinisme racial en Europe au XIXe siècle.

Une approche géographique originale qui met en évidence la concentration spatiale des centres de mise à mort, les accélérations, la concomitance et la coordination des phases du génocide, et souligne ainsi son caractère planifié.

Une analyse à différentes échelles : du théâtre mondial à l’épicentre européen, des politiques d’États aux trajectoires individuelles.

La cartographie permet une appréhension plus globale de cet événement historique sans précédent. Elle invite à interroger autrement ses origines, sa chronologie, son déploiement géographique et ses conséquences démographiques.

. Benjamin Gourisse, La violence politique en Turquie : l’État en jeu (1975-1980), Paris, Karthala, 2014.

Entre le coup d’État militaire du 12 mars 1971 et celui du 12 septembre 1980, la Turquie a connu une période de violence paroxystique mettant aux prises des groupes radicaux de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Cette quasi-guerre civile reste aujourd’hui comme une plaie ouverte dans l’histoire du pays. Elle a débouché sur l’instauration du régime militaire le plus dur que la Turquie ait subi, et dont elle n’est véritablement sortie que dans les années 2000.

L’analyse serrée et documentée des tactiques des différents protagonistes du conflit montre que leur investissement des institutions publiques, à commencer par la police, a conduit à une politisation croissante de l’État. Contrairement à un lieu commun, l’autonomie de celui-ci par rapport à la société doit être relativisée. L’État constitue bien plutôt l’arène primordiale des mobilisations politiques, dont il n’est pas parvenu, en l’occurrence, à endiguer le déchaînement, faute de ressources nécessaires.

Cette enquête magistrale reconsidère le mythe de l’État « fort » en Turquie. Une leçon qui vaut pour l’Empire ottoman et le régime autoritaire kémaliste de l’entre-deux-guerres, mais qui permet surtout de mieux comprendre la crise politique qui s’est enclenchée en 2013. De nouveau, les institutions publiques, telles que la magistrature et la police, semblent avoir été pénétrées par des forces particulières qui mettent à mal leur impartialité et nourrissent l’imaginaire de l’« État profond ». Le spectre de la violence hante toujours le pays, alors même que des élections démocratiques lui ont donné une majorité parlementaire stable depuis plus de dix ans.

Benjamin Gourisse est post-doctorant au CETOBAC (Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques) et a co-dirigé, avec Marc Aymes et Élise Massicard, L’art de l’État en Turquie. Arrangements de l’action publique de la fin de l’Empire ottoman à nos jours (Karthala, 2014).

. Catherine Coquio, Jean-Luc Poueyto (dir.), Roms, Tsiganes, Nomades. Un malentendu européen, Paris, Karthala, 2014.

« Roms », « Tsiganes », « Nomades » : autant de mots équivoques par lesquels se reconduisent des malentendus qui se sont montrés meurtriers dans l’histoire. Au cours des XIXe et XXe siècles, sous l’effet de décisions politiques et d’institutions savantes, des classifications désignant des groupes « exotiques » jugés inaptes à la vie sociale ont fait de ceux-ci un problème. Sous le nom de « question rom », ce problème est devenu celui d’une vaste « minorité » à traiter à l’échelle européenne alors qu’un nouvel antitsiganisme se répand dans « l’Europe ouverte ». Le malentendu s’aggrave.

Cet ouvrage dresse un état présent des connaissances sur le sort des Tsiganes en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, sujet passé sous silence alors que d’importants travaux ont renouvelé les perspectives. On y passe ensuite au crible les catégories et représentations mobilisées à propos de cet « autre », afin de comprendre les ressorts sociaux, politiques et culturels de cette haine collective de moins en moins ambivalente, et les contradictions qu’elle révèle sur l’Europe comme système de valeurs et « civilisation ». Sciences humaines, droit, littératures, art, philologie et philosophie sont interrogés pour penser autrement les relations entre mondes tsiganes et non tsiganes, et la singularité des formes de vie.

Ce livre est issu du colloque international « Tsiganes, Nomades : un malentendu européen », qui s’est tenu à Paris et à Pau en octobre et novembre 2011. Il comprend trente-quatre contributions de disciplines différentes. Catherine Coquio est professeur de littérature comparée à l’Université Denis-Diderot (Paris 7, Cerilac), elle travaille sur les modes d’inscription et d’effacement de la violence historique et la teneur politique de l’art. Jean-Luc Poueyto est anthropologue du monde manouche, spécialiste de l’illettrisme et des relations entre écrit et oral ; membre de l’ITEM, il enseigne à l’Université de Pau.

. Rémy Porte, 1914. Une année qui a fait basculer le monde, Paris, Armand Colin, 2014.

« Quoi ? Parce qu’un archiduc a été assassiné à la fin du mois dernier dans un village bosniaque ? L’affaire n’est donc pas enterrée… comme le prince ? ».
On peut sourire de cette remarque. Elle traduit pourtant, au premier degré, l’état d’esprit d’une partie de la population aux premiers jours d’août 1914. L’attentat de Sarajevo n’est qu’une étincelle, survenue dans un contexte particulier qui a favorisé le développement d’une crise qui n’était ni écrite, ni certaine.
À travers les mémoires des témoins, des acteurs, et en utilisant de très nombreux titres de la presse quotidienne de l’époque, l’auteur nous entraine à travers le premier semestre de l’année 1914. Certaines causes – complexes – de la guerre sont en germe. Puis, il nous raconte les premiers mois de guerre, de l’entrée en campagne à la fixation du front occidental, à l’avant comme à l’arrière, dans les états-majors comme au gouvernement et au parlement.
Quand la politique, la diplomatie, l’économique, le culturel, le financier, l’industriel, le religieux et l’artistique croisent le militaire, l’année 1914 prend d’autres formes et d’autres couleurs. Et les choses ne sont peut-être pas aussi simples qu’on veut bien généralement le dire.

. Hillel Cohen, Les Palestiniens face à la conquête sioniste (1917-1948), Paris, L’Harmattan, 2014.

L’auteur explore, au jour le jour, région par région, famille par famille, les motifs qui ont conduit certains Arabes de Palestine à coopérer avec les institutions sionistes, dans le contexte colonial du mandat britannique. Il éclaire les méthodes de recrutement des collaborateurs, leur utilisation en vue de miner la société palestinienne de l’intérieur. Loin de tout jugement moral ou politique, il offre aussi une description vivante de la formation de l’identité palestinienne.

. Sébastien Gricourt et Gilles Pernet (dir.), Kosovo : récits sur la construction d’un État, Éditions Non-Lieu, 2014.

À travers les expériences des Français ayant occupé au Kosovo des fonctions officielles dans diverses institutions internationales (ambassadeurs, administrateurs, généraux, conseillers civils, etc.) au cours des quinze dernières années (de la fin de la guerre en 1999 jusqu’à aujourd’hui), cet ouvrage évoque les différentes étapes de la construction, ex nihilo, de l’État du Kosovo : les embûches rencontrées dans son édification, ses handicaps persistants, mais aussi ses atouts et ses perspectives européennes. Au-delà des récits fidèles, sans concession, de cadres internationaux sur leurs missions au Kosovo, apparaît en arrière plan la question, tant juridique que philosophique, de la pertinence de la construction d’un État « moderne » par la communauté internationale pour une société devant faire face à de nombreux défis, confrontée à l’héritage d’un passé dramatique comme aux réticences de l’Union européenne face à son élargissement.

Cet ouvrage collectif sur la part prise par la France dans l’aventure kosovare n’est pas à l’usage des seuls balkanologues. Il permet à tous ceux que les relations internationales passionnent de saisir comment se construit le monde qui vient.

. Mohamed Madi Djabakate, Le rôle de la Cour Pénale Internationale en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2014.

Ce sont les relations difficiles, parfois houleuses entre la CPI et l’Afrique que l’auteur décortique avec neutralité et méthode. La CPI est-elle contre l’Afrique ? Les Africains seraient-ils plus auteurs des crimes poursuivis par la CPI que les dirigeants d’autres continents ? Les Africains saisiraient-ils plus souvent la CPI qu’ailleurs ?

. Mehdi Lazar, Sidi-Mohammed Nehad, L’Algérie aujourd’hui, Paris, Michalon, 2014.

Plus de cinquante ans après son indépendance, à quoi ressemble l’Algérie d’aujourd’hui ? Essentiellement abordé sous l’angle de la colonisation et des soubresauts qui ont rythmé les années post-indépendance, le plus grand pays d’Afrique reste méconnu. S’il dispose de ressources humaines, énergétiques et financières considérables, il est cependant traversé par de nombreuses fragilités – questions régionale et linguistique, situation de la jeunesse, difficultés à diversifier l’économie – que la situation politique ne permet pas de faire évoluer. La génération de la révolution a vieilli et une jeunesse en quête de liberté et de progrès la remplace, sans malgré tout parvenir à prendre les rênes du pays. Quel sera l’avenir de l’Algérie ? Quelle position occupe-t-elle dans la construction du grand Maghreb ? Quelles relations entretient-elle avec l’Europe ? Fondé sur une analyse géopolitique, historique et géographique, L’Algérie aujourd’hui offre un éclairage inédit sur la politique étrangère et intérieure d’un pays si proche et si lointain à la fois.

. Moktar Lakehal, Le grand livre de la politique, de la géopolitique et des relations internationales, Paris, L’Harmattan, 2014.

Cet ouvrage de référence présente 4000 notions, concepts, lois, doctrines, traités, protocoles, institutions... indispensables pour comprendre les discours politiques et y répondre. Plus de 1200 auteurs, personnalités et acteurs de la vie politique et diplomatique sont cités. Les termes sont définis avec concision, précision et clarté. Véritable guide du citoyen, il est le fruit de 40 années d’observation de la vie politique nationale et internationale.

. Béatrice Giblin (dir.), L’extrême droite en Europe, Paris, La Découverte, 2014.

La montée électorale, dès le début des années 1980, du Front national avait fait de la France une exception en Europe. Depuis, des États comme l’Autriche et la Belgique ont aussi connu la percée de partis politiques d’extrême droite, revendiquant la préférence nationale, dénonçant le cosmopolitisme, le multiculturalisme et, plus directement encore, la présence des étrangers. Les démocraties de l’Europe du Nord, qui semblaient échapper à cette poussée politique nationaliste, sont à leur tour touchées. Et si les scores de l’extrême droite sont encore faibles en Grande-Bretagne et en Espagne, les conditions de leur essor sont malheureusement bien présentes. Les ressorts communs à la montée de l’extrême droite en Europe, que sont l’immigration musulmane, la mondialisation (à laquelle la désindustrialisation et la montée du chômage sont associées) et l’Union européenne, ne suffisent cependant pas à effacer les particularités des situations nationales de chaque État. Hérodote avait choisi, en 2012, de présenter diverses situations européennes pour mieux les comprendre. Devant l’actualité et l’enjeu de cette question, cette édition rassemble de nombreux articles tirés de Hérodote n° 144, actualisés, voire totalement refondus afin de tenir compte des évolutions de fond importantes.

. Gérald Arboit (dir.), Pour une école française du renseignement, Paris, Ellipses, 2014.

Le renseignement occupe une place de plus en plus importante dans la sécurité de nos États. Dans le monde incertain et dangereux du XXIe siècle, les grands acteurs internationaux ont tous compris que pour garantir la paix et la sécurité, anticiper les nouvelles menaces ou sortir vainqueur des rivalités mondiales, des services performants, s’appuyant sur une culture du renseignement diffusée dans l’administration, les entreprises et la société civile, étaient un atout de premier ordre. Cependant, en France, le renseignement reste perçu négativement, victime d’une large méconnaissance et d’idées reçues. Les élites politiques et administratives, comme le public, ne connaissent de ces activités que quelques sombres affaires, assez peu représentatives de la réalité. L’une des raisons en est que le renseignement a longtemps a échappé à l’intérêt du monde académique, dont le rôle pour établir la légitimité de la discipline est essentiel. Toutefois, trente ans après les Etats-Unis, vingt après la Grande-Bretagne, le monde universitaire et de la recherche français a enfin franchi le pas et a fait du renseignement un sujet digne d’étude et de considération, développant progressivement recherches, enseignements et publications en la matière. Le présent ouvrage dresse le bilan de deux décennies de travaux académiques consacrés au renseignement et à l’intelligence économique et se penche sur l’apport des études et des enseignements universitaires à l’élaboration d’une culture française du renseignement. Il réunit à la fois les points de vue d’anciens dirigeants des services, de représentants de l’administration, d’universitaires reconnus et de chercheurs expérimentés. Tous observent que ce nouvel intérêt est encore partiel et fragile, car trop lié à des initiatives individuelles. Il doit donc être consolidé. Ensemble, ils ont donc souhaité lancer, dans le cadre de ce livre, un vibrant plaidoyer pour l’émergence d’une véritable école française du renseignement, combinant les réflexions de la communauté scientifique et des professionnels du renseignement afin d’éclairer le légitime débat public sur le fonctionnement de l’information de l’État.

. Hervé Théry, Le Brésil, pays émergé, Paris, Armand Colin, 2014.

Entre fantasmes exotiques et réalités, le Brésil a toujours suscité un vif intérêt voire une irrésistible attraction, qui s’est accrue ces dernières années : intérêt structurel dans tous les pays développés, notamment en France, en raison de la forte croissance économique de ce géant latino-américain (8,5 millions de km2 pour plus de 196 millions d’habitants) ; intérêt conjoncturel pour un pays qui s’est vu attribuer coup sur coup l’organisation de la Coupe du Monde (en 2014) et des Jeux olympiques (en 2016) ; intérêt politique lié à l’espoir incarné par le charismatique « Lula », et par celle dont il a voulu qu’il lui succède, Dilma Rousseff…

En revenant sur les raisons de la montée en puissance du Brésil, aussi bien sur le plan interne (ressources naturelles et agricoles, population jeune et qualifiée, institutions solides, etc.) qu’externe (jeu géopolitique sur le continent sud-américain, avec les autres pays BRICS, sur la scène internationale), cet ouvrage abondamment documenté, et rédigé par un observateur attentif de la culture brésilienne, dresse le portrait original d’un pays désormais « émergé ».

. Philippe Subra, Géopolitique de l’aménagement du territoire, Paris, Armand Colin, 2014 (2ème édition).

Affrontements autour du projet de nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contestation des permis d’exploration de gaz de schiste, fermetures d’usines, émeutes en banlieue... autant d’événements qui illustrent la crise profonde que traverse le modèle français d’aménagement du territoire. Mais cette crise économique, urbaine, sociale et culturelle, est surtout une crise géopolitique. L’emploi du terme peut surprendre, car il est associé à des conflits entre États sur des questions de frontières ou entre groupes ethniques. Ici pas de massacres ou d’armées en mouvement, mais des manifestations et du lobbying. Les acteurs sont différents – élus locaux, entreprises, chambres de commerce, administrations, associations –, mais les rivalités qui les opposent portent elles aussi sur des territoires. Chaque conflit, chaque débat sur un projet ou une politique d’aménagement est l’occasion de rediscuter de l’intérêt général. Comment intégrer les nouvelles aspirations de la société, l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles pratiques, comme la concertation, pour renforcer l’efficacité de l’action publique ? C’est à l’exploration de cette question qu’est consacré cet ouvrage.

. Alexis Bautzmann (dir.), Atlas géopolitique mondial, Paris, Argos, 2014.

. Anne-Laure Dupont, Atlas de l’Islam : lieux, pratiques et idéologies, Paris, Autrement, 2014.

L’ambition de cet atlas est de "photographier" l’islam d’aujourd’hui dans sa diversité. Qu’en est-il de cette religion d’un milliard de contemporains, élément de l’identité de nombreux Etats et idéologie globalisante pour certains ? Afin d’offrir une vision qui soit la plus juste et la plus sereine possible de l’islam, l’ouvrage commence par présenter les grandes dates de sa naissance, de la constitution de ses différentes branches et de son expansion jusqu’à aujourd’hui. On découvre ensuite les musulmans d’aujourd’hui, aussi bien dans les espaces où ils sont majoritaires que dans ceux où ils sont minoritaires. Dans un deuxième temps, l’auteur se penche sur les institutions et le culte musulman, s’intéressant à la fois à des lieux, à des pratiques et à des modes de sociabilité, avant de s’interroger sur la notion de "pays musulmans". Sont ainsi présentés la formation et le rapport à l’islam de quelques Etats contemporains, héritiers de l’Empire ottoman et des empires coloniaux russe et britannique, ainsi que les questions restées irrésolues dans les successions impériales et devenues de grandes causes islamiques, telles le Cachemire ou la Palestine. Enfin, est évoquée la montée, dans tous ces territoires recomposés au XXe siècle, de mouvements islamistes se réclamant d’une interprétation globalisante de l’islam et poussant parfois la logique de contestation jusqu’au jihâd.

. Matthieu Anquez, Géopolitique de l’Iran. Puissance dangereuse ou pays incompris ? éd. Argos, diffusion PUF.

L’Iran, volontiers caricaturé, reste mal connu en Occident. Est-il dirigé par une clique illuminée ou bien a-t-on affaire à un Etat rationnel et froidement calculateur ? Sa politique étrangère est-elle dictée par des considérations idéologiques autour de la révolution islamique ou bien est-elle avant tout pragmatique ? Le régime souhaite-t-il « rayer Israël de la carte », ou la réalité des relations entre Tel-Aviv et Téhéran est-elle plus complexe ?

En 2014, le retrait des troupes occidentales d’Irak et d’Afghanistan est à la fois une opportunité et un danger pour Téhéran. Sur le flanc ouest, la guerre civile syrienne provoque l’inquiétude des mollahs. Le pays reste menacé de frappes militaires israéliennes, voire occidentales. Jusqu’où ira Téhéran pour se protéger ? L’Iran veut-il réellement l’arme nucléaire ?

L’auteur est diplômé de l’IEP de Paris, analyste au cabinet CEIS.

Mateus Huzikowski, EUROPA ŚRODKOWA I WSCHODNIA Z PERSPEKTYWY FRANCUSKICH ŚRODOWISK EKSPERCKICH, Instytut Geopolityki, 2014.

Cel badań, których owocem jest niniejsza książka, to określenie stopnia zainteresowania francuskich specjalistów w dziedzinie polityki międzynarodowej obszarem Europy Środkowej i Wschodniej. W szczególności skłania do refleksji sposób postrzegania tego regionu przez francuskie ośrodki analityczne i badawcze.

Specjaliści z Francji prezentują stanowisko, które wiele mówi o nich samych, ale także o Europie Środkowej i Wschodniej. Ich punkt widzenia jest interesujący jako źródło wiedzy o francuskich badaniach stosunków międzynarodowych i o wzajemnym postrzeganiu rządów i społeczeństw. Niewątpliwie aktualnymi tematami - z powodu bieżących wydarzeń na Ukrainie - są dla francuskich ekspertów dalsze losy integracji europejskiej, kolejne rozszerzenia UE na wschód oraz rola Rosji w Eurazji i na świecie.

. Axel Rappolt, La présence militaire française au Liban (1978-2014), Témoignages inédits, Panazol, Lavauzelle, 2014.

Depuis 1978, la France est présente au Liban au sein de la FINUL qui veille -encore et toujours- sur le Liban depuis maintenant 36 ans ! L’ouvrage proposé n’est pas à coup sûr une histoire militaire du Liban dont l’étude nécessiterait plusieurs livres ou même une histoire de la FINUL dont d’éminents travaux universitaires ont traité, mais se propose de réaliser un ouvrage de synthèse en abordant : - dans une première partie, -la France au secours du Liban- de 1978 à 1986 en détaillant le rôle des différentes forces multinationales et groupes d’observateurs, - dans une deuxième partie, -le Liban par les autres puissances en présence : vers la guerre de 2006- ,débouchant inexorablement vers l’émergence de la FINUL II, - dans une troisième partie, -le Liban à la croisée des chemins- suite aux conséquences de la guerre civile syrienne et à ses dangers pour le Liban en dépit de l’accord russo-américain du 14 septembre 2013 et de la providentielle résolution 2118 du 27 septembre 2013 sur le démantèlement du stock d’armes chimiques syriennes avant la conférence de Genève 2 en novembre 2013 et le désarmement chimique de la Syrie en janvier 2014.

. Sylvain Schirmann (dir.), Intégration économique et gouvernance européenne depuis les années cinquante, Paris, L’Harmattan, 2014.

Même si les acteurs économiques pèsent lourd dans la plupart des grandes décisions, les instances européennes ont la volonté de construire un cadre auquel ils doivent s’adapter. Au fil de la démonstration s’esquisse un dépassement progressif des modèles nationaux dans lequel interviennent non seulement les responsables et les fonctionnaires européens, mais les diverses forces socio-économiques engagées dans ce processus. Ce mouvement général n’est toutefois pas uniforme et dépend du contexte.

. Jean-Pierre Luizard, Histoire politique du clergé chiite, XVIIIè-XXIème siècle, Paris, Fayard, 2014.

Contrairement à une idée reçue selon laquelle il n’y a pas de clergé en islam, le chiisme connaît depuis deux siècles un processus de cléricalisation rapide et sans limite. Parallèlement à leur organisation, les dirigeants religieux chiites font également preuve d’une implication croissante dans les affaires politiques. Comment fonctionne cette institution, la marja iyya, sorte de Vatican collégial pour les chiites du monde entier ? Pierre-Jean Luizard nous offre un éclairage historique sur une instance méconnue, mais extrêmement influente. Sa lutte contre l’expansionnisme européen et le colonialisme tout au long du XIXe et du XXe siècle, son opposition à la fondation d’un État-nation arabe en Irak sous mandat britannique, le soutien à Mosaddegh, la révolution islamique en Iran, l’essor du Hezbollah au Liban, les mouvements d’opposition à Bahreïn et dans le Golfe, enfin la reconstruction, sous patronage américain, d’un État irakien dominé par les partis religieux chiites sont autant d exemples du rôle majeur que cette direction religieuse entend jouer dans le champ du politique. Alors que les chiites sont souvent présents dans l’actualité, notamment en raison des conflits qui les opposent aux sunnites, leur clergé est encore appelé à se transformer pour faire face aux défis du XXIe siècle, en particulier à la sécularisation rapide des sociétés.

. Abdelasiem El Difraoui, Carnets égyptiens, Paris, Puf, 2014.

Depuis la chute d’Hosni Moubarak, l’Égypte traverse une des périodes les plus chahutées de son histoire. L’auteur, qui voyage dans le pays depuis son enfance, nous relate les grandes lueurs d’espoir des Égyptiens, mais aussi le prix qu’ils sont prêts à payer pour rendre possible une nouvelle Égypte, qu’ils rêvent tous de manières très différentes. Les descriptions des personnages et des situations permettent de dresser l’état des lieux d’un pays en plein mouvement, au sein duquel les tensions sociales, religieuses et ethniques longtemps occultées éclatent en plein jour. Ce portrait de l’Égypte contemporaine va à la rencontre des hommes et des femmes de toutes les classes sociales (de l’élite richissime réfugiée au bord de la mer Rouge jusqu’aux très pauvres des bidonvilles du Caire), de tous les groupes politiques et religieux (révolutionnaires laïques, Frères musulmans, salafistes et chrétiens), des ethnies diverses (des bédouins rebelles du nord du Sinaï jusqu’aux Nubiens de la Haute-Égypte qui rêvent de leur retour sur les berges du Nil). À travers les déceptions comme les profondes aspirations des Égyptiens, il nous fournit des clés de compréhension souvent négligées par les médias pour éclaircir la féroce lutte de pouvoir qui se déroule au Caire. Le pays plurimillénaire est-il sur le chemin d’un retour vers une dictature militaire ou prend-il la douloureuse route d’une transition démocratique ? Des questions dont les réponses pèseront sur tout le monde arabe.

. Lamia Oualalou, Brésil, Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte, 2014 (à paraître en avril 2014).

Brésil, « terre d’avenir ». L’expression de Stefan Zweig embrasse parfaitement la réalité d’un pays qui a toujours cru en son potentiel, malgré les difficultés et les inégalités. La patrie du football et de la samba se révèle beaucoup plus riche et complexe que ne le laissent paraître les clichés. La légendaire cordialité des Brésiliens peut ainsi laisser place à des explosions de violence dignes d’un pays en guerre. L’héritage de trois siècles d’esclavage marque les rapports sociaux de racisme et d’injustice. Pourtant, dans cette société, l’une des plus ouvertes au monde, les immigrés sont accueillis à bras ouverts, et toutes les religions cohabitent sans heurts. Pays foisonnant de ressources naturelles et de cultures, le Brésil a entrepris, depuis les années 1990, de s’imposer sur la scène internationale. Leader politique incontesté de l’Amérique du Sud, c’est désormais l’un des principaux défenseurs d’un monde multipolaire. Un pays émergent avec lequel il faut compter. À découvrir sans modération.

. Franck Galland, Le grand jeu : chroniques géopolitiques de l’eau, Paris, CNRS, 2014.

De la Chine aux confins algéro-marocains, de l’Iran au Yémen en passant par le bassin du Nil, Franck Galland analyse les perspectives sécuritaires et géopolitiques que recèle ce bien essentiel à la vie : l’eau.
Usages urbains et agricoles, complexité du couple eau/énergie, approvisionnement des villes, rivalités entre puissances, savoir-faire et technologies mobilisés par les « hommes de l’eau » que sont les techniciens et ingénieurs : la question hydraulique est devenue l’un des grands enjeux du XXIe siècle.
Source de conflit, l’eau peut également constituer un facteur de paix et de stabilité internationale, pour peu que les responsables politiques mettent concrètement en œuvre les principes d’« hydro-diplomatie ».
Ce livre explore également pour la première fois les conséquences du Printemps arabe sur les infrastructures en eau dans des pays qui manquent structurellement de ce bien précieux, comme la Libye, la Tunisie, la Syrie.

. Georges Sokoloff, Le retard russe, 882-2014, Paris, Fayard, 2014.
Vers l’an mil de notre ère, l’Europe et la Russie se trouvaient au même niveau de développement. Or, deux siècles et demi plus tard, surgissent les redoutables envahisseurs mongols. Dévastant une grande partie de l’Asie, ils ruinent également la Russie, alors centrée sur Kiev. Les options retenues ensuite par les tsars pour construire un nouvel Etat autour de Moscou -puissance militaire, tsarisme et féodalisme, « Idée russe » -étaient plus faites pour forger et défendre un empire que pour « rattraper » le retard pris entretemps sur l’Europe.

La Russie a gardé de ces avatars un profil économique et une culture politique qui ont souvent fait dire aux Occidentaux qu’elle n’était pas « normale ». Après le millénaire cruel qu’elle a vécu, n’est-elle pas plutôt « normalement différente » ?

Georges Sokoloff, éminent spécialiste de l’histoire russe, est professeur émérite à l’Institut national des langues et civilisations orientales et conseiller au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales). Il est l’auteur aux éditions Fayard de La Puissance pauvre, de Métamorphose de la Russie, de La Démesure russe, mille ans d’histoire et de Nos ancêtres, les nomades, l’épopée indo-européenne.

. Jean-Jacques Konadje, L’ONU et le conflit en Côte-d’Ivoire, Les enjeux géopolitiques de l’intervention 2002-2010, Paris, L’Harmattan, 2014.
Au-delà du maintien de la paix, l’intervention de l’ONU dans la résolution du conflit intra-étatique ivoirien a été motivée par un faisceau d’enjeux géopolitiques d’ordres national et régional. Elle a par ailleurs permis de protéger les intérêts de certains pays. Cependant, cette intervention montrera ses limites à cause du soupçon d’ingérence générateur d’ultranationalisme, du frein de l’économie de guerre et des réalités complexes du terrain.

. Frantz Grenet, Recentrer l’Asie centrale, Paris, Fayard, Collège de France, 2014.
La notion d’Asie centrale a émergé tardivement dans la littérature géographique. C’est seulement à partir de 1825 qu’elle vient supplanter celle de « Tartarie », souvent associée à la terreur mongole et caractéristique d’une perception de l’Asie centrale comme foyer d’un péril prêt à fondre dans toutes les directions. Dans le même temps, la notion est à géométrie variable, même si depuis quelques décennies les archéologues s’accordent à englober sous ce terme les cinq républiques ex-soviétiques du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et du Kirghizistan et de l’Afghanistan. Le renouvellement des études sur l’Asie centrale est d’abord dû à l’archéologie qui s’est constituée dans le courant du XXe siècle, principalement autour de deux composantes qui ont maintenant assez largement fusionné sur le terrain : l’école française portée par la Délégation archéologique française en Afghanistan et l’école soviétique des grandes « expéditions » pluridisciplinaires. De nouvelles perspectives de recherche ont également émergé grâce à la redécouverte des deux langues principales de la région, le sogdien et le bactrien, avec dans chaque cas une masse importante de textes où est encore peu représentée la création littéraire, dont l’existence nous est surtout connue par les arts figuratifs. L’actualité de la recherche reste marquée par le caractère souvent imprévisible des découvertes, souvent effectuées en dehors des fouilles régulières.

. Christel Cournil, Benoît Mayer, Les migrations internationales, Enjeux et gouvernance, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
L’homme s’est toujours adapté aux changements environnementaux en se déplaçant.
Sur une planète de 7 milliards d’habitants aux prises avec des événements climatiques sans précédent – réchauffement brutal, montée du niveau des mers, bouleversement des cycles météorologiques, multiplication des catastrophes –, le phénomène migratoire prend soudainement une ampleur alarmante.

On estime le nombre de « migrants climatiques » à 250 millions d’individus d’ici à 2050. Comment cet enjeu est-il aujourd’hui abordé et débattu ? Quels sont les mécanismes de gouvernance internationale existants et ceux qui doivent être mis au point dans les prochaines années ? Quel rôle le droit international peut-il et doit-il jouer ?
Face à cet immense défi pour la communauté internationale, cet ouvrage propose une synthèse des savoirs et des débats actuels, avec un accent particulier sur les questions juridiques et de gouvernance.

. Olivier Dard, Jens Ivo Engels, Frédéric Monier, Patronage et corruption politiques dans l’Europe contemporaine : Les coulisses du politique à l’époque contemporaine - XIXe-XXe siècles, Paris, Armand Colin, 2014.
Cet ouvrage est le deuxième d’une série de trois volumes réunis sous le titre "Les coulisses du politique dans l’Europe contemporaine". Ce projet vise à constituer une série consacrée à une autre histoire du politique dans un souci de transparence par rapport à ces phénomènes, à la fois montrés du doigt et tus, dissimulés. Rédigé par un collectif d’historiens qui éclairent d’un jour nouveau les critiques et les jugements pesant sur la scène actuelle du politique en en discréditant les acteurs, ce titre a pour ambition de mettre à la disposition des chercheurs, enseignants et étudiants les outils propres à décrypter cette "histoire du politique". Il est issu du colloque sur « Faveurs et corruption » à l’université de Lorraine à Metz en octobre 2012.

. Louis Lorme, Le nouvel âge de la citoyenneté mondiale, Paris, Puf, 2014.
La période contemporaine a changé la donne du cosmopolitisme. L’idéal ancien a toujours désigné la représentation personnelle qu’un individu pouvait se faire de lui-même ; or, aujourd’hui, il prend un sens nouveau. Ce livre cherche à établir que la citoyenneté mondiale gagne progressivement un sens juridique et politique. Être « citoyen du monde » n’est plus seulement une façon de parler, mais se met à désigner une nouvelle modalité de la citoyenneté.
L’auteur cherche d’abord à montrer ce qui change à l’époque contemporaine pour qu’une telle acception juridique et politique de la citoyenneté mondiale devienne possible. Il explique ensuite la manière dont ce nouvel usage de la citoyenneté mondiale se traduit dans les faits, notamment en analysant l’idée de société civile mondiale. Il se demande alors quelles sont les réformes et les innovations qui, sur le plan institutionnel, donneraient plus de corps à la citoyenneté mondiale en ne négligeant pas de se demander si cela est réalisable et souhaitable. Il analyse enfin tout ce que ce nouvel usage de la citoyenneté mondiale change sur le concept de citoyenneté lui-même.

. Pierre Chaunu, Histoire de l’Amérique latine, Paris, Puf, 2014.
« Parler d’Amérique latine, c’est affirmer l’unité de ce monde, en opposition à l’Amérique anglo-saxonne, et des 215 millions d’hommes qui parlent dans leur immense majorité, plus ou moins déformées dans des bouches étrangères, les langues castillanes et portugaises. On pourrait écrire les histoires des Amériques latines, c’est l’histoire de l’Amérique latine que nous voulons écrire, parce qu’il faut choisir, parce que nous estimons aussi que l’unité l’emporte finalement sur la diversité. ».

L’Histoire de l’Amérique latine est un monument de l’historiographie française. La lire aujourd’hui n’est pas seulement un plaisir d’historien, c’est un devoir pour son approche et sa méthode. Pierre Chaunu prend de la hauteur et retrace l’histoire « d’une terre de 21 173 000 km2 » sur cinq siècles. En ressort un texte incontournable pour comprendre ce monde qui naît en 1492 et au sein duquel trois continents se sont rencontrés, donnant naissance à une identité à la fois unique et complexe.

. Pierre-Philippe Berson, Sous le soleil de Chavez, Enquête sur le Venezuela d’Hugo Chavez, Paris, L’Harmattan, 2014.
Un jeune journaliste français s’installe au Venezuela pour relater les derniers feux de la révolution d’Hugo Chavez. Entre récit d’aventures et chronique d’un pays tourmenté, ce livre dresse un bilan détonnant des années Chavez. Truffée d’anecdotes, cette enquête explore un pays ironique et extrême, désormais orphelin de son président hors-norme. Elle décrit un Venezuela loin des clichés en pointant les ravages et les bienfaits des quatorze années de pouvoir du Commandante.

. Arnaud Leveau, Géopolitique de la Corée du Sud. Une puissance paradoxale, éd. Argos, diffusion PUF.

Quinzième puissance économique mondiale, membre du G20, la Corée du Sud est en pleine ascension. Souffrant d’un déficit de reconnaissance au niveau international, le pays s’est engagé dans une ambitieuse politique de recherche et de développement, de conquête de nouveaux marchés extérieurs, de développement de son industrie militaire et de diffusion de sa culture à l’étranger.

Mais, coincée entre quatre géants (Chine, Japon, Russie et Etats-Unis) et prisonnière du face-à-face avec le frère ennemi nord-coréen, Séoul ne dispose pas encore d’une puissance politique en rapport avec son dynamisme économique. Pour y remédier, la Corée du Sud cherche à se présenter désormais comme un pilier de la sécurité en Asie du Nord-Est, et promeut son modèle de développement auprès des pays moins avancés d’Asie du Sud-Est, d’Asie Centrale et d’Afrique.
Ce livre fait un point complet sur l’un des acteurs les plus dynamiques des nouvelles relations internationales.

L’auteur est Docteur en Science politique, il a été directeur adjoint de l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud Est contemporaine.

. Pauline Schnapper, Le Royaume-Uni doit-il sortir de l’Union européenne ? Coll. réflexeeurope, La Documentation française, 2014.

. Bernadette Mérenne-Schoumaker, Energies et minerais, des ressources sous tension, Documentation photographique, n°8098, La Documentation française, 2014.

. Laura Baudin, Les cyberattaques dans les conflits armés, Paris, L’Harmattan, 2014.
Quel Etat peut aujourd’hui dire qu’il n’a jamais fait l’objet de cyber-attaques, de façon directe ou indirecte ? Les attaques cybernétiques sont devenues une nouvelle arme pouvant être employée en prémices à l’éclatement d’un conflit en menaçant la stabilité des relations internationales. Ce livre tente de les définir pour établir une qualification et un encadrement juridique précis en droit international, et ainsi envisager une éventuelle sanction.

. Émilie Frenkiel, Parler politique en Chine : les intellectuels chinois, pour ou contre la démocratie, Paris, Puf, 2014.
Cet ouvrage porte sur une vingtaine d’intellectuels chinois et leurs propositions de réformes politiques. Ils interviennent dans la sphère publique pour dresser un bilan des « problèmes » urgents à résoudre afin de « sauver la Chine » et défendre certaines valeurs.
Après avoir analysé le statut de ces chercheurs engagés et les contours de la liberté académique, cette enquête dresse le portrait intellectuel de deux générations d’un certain type d’intellectuels chinois, marqués par la Révolution culturelle et la sortie de la révolution. Si ces chercheurs se prennent au jeu technocratique, c’est très certainement parce qu’ils ont renoncé aux ruptures révolutionnaires et adhèrent plus ou moins au discours officiel sur le rôle primordial du Parti unique dans le développement et le maintien de la stabilité, étant donné la « qualité » insuffisante de la population.
Leur conception de la démocratie à introduire en Chine peut être qualifiée de conditionnelle : elle doit attendre son heure afin de s’assurer qu’elle sera une solution aux différentes crises (morale, sociale, rurale, nationale, procédurale etc.) et non un problème supplémentaire. Elle l’est également du fait qu’elle implique une prise de distance avec les définitions occidentales, ainsi opposées à une conception chinoise de la démocratie.

. Florian Louis, Les grands théoriciens de la géopolitique, Paris, Puf, 2014 (à paraître en avril).
La géopolitique a une histoire. Faite d’audaces théoriques et de vives controverses, celle-ci n’avait jamais été retracée dans son intégralité. C’est désormais chose faite grâce à cet ouvrage qui en dresse la généalogie intellectuelle en s’attachant à l’œuvre de ceux qui, depuis les fondateurs (Ratzel, Mahan, Mackinder, Spykman) jusqu’aux auteurs les plus contemporains (Huntington, Nye, Lacoste, Luttwak), ont contribué à en infléchir le cours. C’est également l’occasion de mettre en lumière l’apport déterminant quoique largement ignoré d’auteurs comme Jean Gottmann ou Carl Schmitt, et d’introduire le lecteur francophone aux dernières tendances de la discipline (critical geopolitics anglo-saxonne).
Plus qu’une simple galerie de portraits, c’est donc un véritable panorama critique de l’histoire des idées géopolitiques qui est ici proposé. Grâce à de nombreux extraits traduits pour la première fois en français, ce sont tous les concepts cruciaux de la discipline qui se trouvent explicités et mis en perspective : Heartland, Rimland, Lebensraum, Grossraum, etc. Il en ressort le visage inédit d’une discipline dont le foisonnement n’a d’égal que la diversité.

. Christophe Jaffrelot (dir.), L’Inde contemporaine, Paris, Fayard, 2014.
Avec une décennie d’avance, l’Inde a fait une entrée remarquée dans le XXIe siècle. Depuis 1990 en effet, le renforcement du fédéralisme, de nouvelles alliances internationales, la libéralisation économique, une politique de discrimination positive mise en place en faveur des basses castes et la polarisation religieuse grandissante ont transformé le visage du sous-continent. À ces phénomènes qui conditionnent aujourd’hui encore la trajectoire indienne s’en ajoutent d’autres, à la temporalité plus lente : transition démographique, urbanisation croissante et effort de défense nationale accru. Autant de facteurs qui, analysés dans cet ouvrage par quelques-uns des plus éminents spécialistes, font de l’Inde une grande puissance émergente avec laquelle il faut désormais compter.

. Amaël Cattaruzza, Michel Foucher, Atlas des guerres et conflits, un tour du monde géopolitique, Paris, Autrement, 2014.
Près de 100 cartes et infographies pour comprendre la complexité des guerres et conflits passés, actuels et à venir.
Armes, enjeux, acteurs, terrains de combat : à quoi ressemble la guerre aujourd’hui ?
Un tour du monde des régions sous tension, avec de nombreux exemples d’actualité : Printemps arabes, conflit syrien, guerres au Mali et en Centrafrique...
Raréfaction des ressources, tensions identitaires exacerbées : quelles seront les guerres des prochaines décennies ?
Séparatisme, piraterie, terrorisme, crises sociales et écologiques, cyberattaques : les États sont confrontés à des menaces nouvelles et complexes. Saisir les grandes tendances des conflits contemporains permet de prendre conscience des défis politiques et écologiques à relever demain.

. Razmig Keucheyan, La nature est un champ de bataille : essai d’écologie politique, Paris, La Découverte, 2014.
Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions » pour s’unir dans un « pacte écologique ». Cet essai s’attaque à cette idée reçue. Il n’y aura pas de consensus environnemental. Loin d’effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe au contraire à eux pour les porter à incandescence. Soit la localisation des décharges toxiques aux États-Unis : si vous voulez savoir où un stock de déchets donné a le plus de chances d’être enfoui, demandez-vous où vivent les Noirs, les Hispaniques, les Amérindiens et autres minorités raciales. Interrogez-vous par la même occasion sur le lieu où se trouvent les quartiers pauvres... Ce « racisme environnemental » qui joue à l’échelle d’un pays vaut aussi à celle du monde.
« Marchés carbone », « droits à polluer », « dérivés climatiques », « obligations catastrophe » : on assiste à une prolifération des produits financiers « branchés » sur la nature. Faute de s’attaquer à la racine du problème, la stratégie néolibérale choisit de financiariser l’assurance des risques climatiques. C’est l’essor de la « finance environnementale » comme réponse capitaliste à la crise.
Surcroît de catastrophes naturelles, raréfaction de certaines ressources, crises alimentaires, déstabilisation des pôles et des océans, « réfugiés climatiques » par dizaine de millions à l’horizon 2050... Autant de facteurs qui annoncent des conflits armés d’un nouveau genre, auxquels se préparent aujourd’hui les militaires occidentaux. Fini la guerre froide, bienvenue aux « guerres vertes ». De La Nouvelle-Orléans au glacier Siachen en passant par la banquise de l’Arctique, l’auteur explore les lieux marquants de cette nouvelle « géostratégie du climat ».
Cet essai novateur de théorie politique fournit une grille de lecture originale et critique, indispensable pour saisir les enjeux de la crise écologique actuelle. À travers l’exposition édifiante des scénarios capitalistes face au désastre environnemental, il fait œuvre - salutaire - de futurologie critique.

. Robert Frank, La hantise du déclin : la France de 1920 à nos jours, Paris, Belin, 2014.
La France est hantée par son déclin, et l’a peut-être toujours été. Il serait donc possible de relire l’histoire du XXe siècle à l’aune de cette passion triste - et peut-être aussi, avec elle, l’histoire de la France du début du XXIe siècle. Cette crainte s’explique par la volonté du pays de se penser comme une grande puissance et de jouer ce rôle-là dans le monde. Ce désir est né avec la Révolution et le message universel et la Déclaration des Droits de l’homme mais cette "certaine idée de la France" a été mise à mal par l’histoire récente : la débâcle, en 1940, puis l’Occupation, la collaboration, et Vichy. Le déclin est devenu une réalité, une tragédie nationale. Ces années noires empoisonnent encore la mémoire. La thèse de l’Auteur est de montrer que ce recul de la France ne l’a pas empêchée d’opérer une révolution décisive : c’est en donnant la priorité à la modernisation intérieure, à la reconstruction économique, sur la politique de puissance à l’extérieur que le pays parvient à exercer son influence dans le monde. Cet ouvrage est un essai d’histoire globale qui part d’exemples précis, comme la monnaie, l’économie, la défense et la mémoire. La thèse générale est de montrer que la France, en comparaison avec l’Angleterre, a su s’adapter à son nouveau statut de puissance moyenne.

. Aurélie Daher, Le Hezbollah, mobilisation et pouvoir, Paris, Puf, 2014.
Le Hezbollah, aujourd’hui principal parti politique libanais, reste une organisation mal connue. Diabolisé par certains, adulé par d’autres, il fascine d’autant plus qu’il ne se laisse pas aisément appréhender. Son affaiblissement voire sa disparition ont été maintes fois annoncés depuis sa création au début des années 1980 ; or, force est de constater qu’en près de trente années d’existence, il n’a cessé de monter en puissance, tant sur la scène régionale que sur l’échiquier politique libanais, comme son public lui voue aujourd’hui un soutien et une loyauté sans précédent.
Cet ouvrage a trois fonctions. Il donne une définition articulée du Hezbollah, dont il présente l’histoire, l’organisation interne et l’action sociale et politique. Il expose les ressorts et l’évolution de sa mobilisation au fil du temps, et retrace par la même occasion un autre parcours, politique mais surtout identitaire : celui de la communauté chiite, aujourd’hui première constituante de la société libanaise.
Basé essentiellement sur des sources primaires, dont de nombreux entretiens avec des cadres et militants du parti, ce texte offre un regard neuf et documenté sur le « phénomène Hezbollah » et la politique libanaise des dix dernières années.

. Hervé de Truchis, Désarmement nucléaire / Urgence, la guerre nucléaire est commencée, Paris, L’Harmattan, 2014.
Ce livre propose une manière réaliste de voir le problème nucléaire, à partir d’informations actuelles, d’analyses du passé depuis Hiroshima, et en s’appuyant sur des documents authentiques dont l’auteur donne toutes les sources. Il permet de considérer cet énorme problème sous un autre angle : peut-on continuer à croire que la paix est assurée, alors qu’une utilisation même partielle provoquerait des destructions humaines et matérielles considérables ?

. Ali Sedjari, Droits humains et développement des territoires, vers un nouveau modèle de gouvernance, Paris, L’Harmattan, 2014.
Le territoire est devenu une valeur où doivent s’exercer les fonctions essentielles de la démocratie participative et interactive selon un mode de gouvernance renouvelé, fondé sur la responsabilité, la communication, la négociation et le respect des droits humains. Ce livre met en évidence les relations intrinsèques entre les droits humains et le territoire.

. Michel Makinsky, L’économie réelle de l’Iran, Paris, L’Harmattan, 2014.
La crise économique, résultat des sanctions et de la politique d’Ahmadinejad, impose des défis ardus au président Rohani. Les instruments d’analyse macro-économiques classiques ne peuvent rendre compte qu’imparfaitement d’une économie iranienne fonctionnant selon des modalités spécifiques. Cet ouvrage décrit les orientations du nouveau gouvernement et décrit comment cette économie "vit" réellement. (Des contributions en français et en anglais).

. Cân-Liêm Luong, Le réfugié climatique : un défi politique et sanitaire, Paris, L’Harmattan, 2014.
Le prix à payer aujourd’hui, à cause du développement des civilisations, est un environnement dégradé, marqué principalement par le changement climatique et la montée des eaux. Les politiques nationales, aidées par les organisations internationales, ne sont pas à la mesure des migrations et des catastrophes annoncées, qui franchissent les frontières. En parallèle au statut de réfugié politique, il faudrait créer un statut de réfugié climatique, pour que ce migrant retrouve du bien-être et s’intègre au nouvel environnement qui a permis son arrivée.

. Arnaud Leveau, Géopolitique de la Corée du Sud, Paris, Argos, 2014 (à paraître en mars).
Quinzième puissance économique mondiale, membre du G20, la Corée du Sud est en pleine ascension. Souffrant d’un déficit de reconnaissance au niveau international, le pays s’est engagé dans une ambitieuse politique de recherche et de développement, de conquête de nouveaux marchés extérieurs, de développement de son industrie militaire et de diffusion de sa culture à l’étranger.
Mais, coincée entre quatre géants (Chine, Japon, Russie et Etats-Unis) et prisonnière du face-à-face avec le frère ennemi nord-coréen, Séoul ne dispose pas encore d’une puissance politique en rapport avec son dynamisme économique. Pour y remédier, la Corée du Sud cherche à se présenter désormais comme un pilier de la sécurité en Asie du Nord-Est, et promeut son modèle de développement auprès des pays moins avancés d’Asie du Sud-Est, d’Asie Centrale et d’Afrique.
Ce livre fait un point complet sur l’un des acteurs les plus dynamiques des nouvelles relations internationales.

. André Siegfried, Le Canada, puissance internationale, Paris, Armand Colin, 2014 (à paraître en mars).
Réédition du premier ouvrage socio-historique consacré au Canada (1937). Deux idées directrices structurent l’étude : - Le pays est divisé par un axe Est-Ouest sur lequel s’oriente de manière persistante le peuplement, la colonisation, les chemins de fer, et un axe Nord-Sud ; - La formation ethnique canadienne est hétérogène entre une civilisation canadienne française qui n’abdique pas, une civilisation britannique qui cherche ses exemples chez le puissant voisin américain. Ces problèmes, que le Canada contemporain ne semble pas avoir réglés, sont mis en lumière par l’introduction de Jean-Michel Lacroix.

. Réussir l’Epreuve d’Histoire Géographie Géopolitique 50 Sujets Concours Corrigés Prépa ECS Nouveau Programme, Paris, Ellipses, 2014.

. Benoît Collombat, David Servenay, Au nom de la France : guerres secrètes au Rwanda, Paris, La Découverte, 2014.
Que faisaient au Rwanda ces militaires français, avant et pendant le dernier génocide du XXe siècle ? Ont-ils joué un rôle, et lequel, dans l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, cette « ténébreuse affaire » qui a déclenché le début des massacres le 6 avril 1994 ? Quelles opérations militaires clandestines ont été conduites au Rwanda ? Dans quel but ? Des armes ont-elles été vendues et livrées au gouvernement du génocide ? Auprès de qui ces soldats, dont le plus célèbre d’entre eux, Paul Barril, prenaient-ils leurs ordres à Paris ? Et que savaient les hauts responsables politiques et administratifs français de ce qui se préparait ?

Pour répondre à ces questions toujours brûlantes, Benoît Collombat et David Servenay ont retrouvé des archives inédites et rencontré les témoins : politiques, militaires, « barbouzes », etc., dont certains, vingt ans après les faits, ont souhaité témoigner pour l’Histoire.

Dans ce livre d’enquête, ils démontent les entreprises d’intoxication politico-médiatiques qui ont voulu exonérer la responsabilité de notre pays, et racontent l’engrenage qui a conduit la France à mener une diplomatie secrète aux confins de l’Afrique. Pour finir par compromettre son armée dans une guerre qui s’est accompagnée d’un génocide : le massacre planifié de près d’un million de Tutsi et Hutu modérés par le régime extrémiste de Kigali, durant l’été 1994.

. Pascal Marchand, Géopolitique de la Russie, Paris, PUF, 2014 (à paraître en avril).
Russie rime avec immensité, et ce depuis le XVIe siècle. Depuis, ses gouvernants ont toujours veillé à la couper du reste du monde, à y organiser un « autre monde », projet dont le dernier avatar a fait faillite en 1991.
La Russie d’aujourd’hui tourne le dos à mille ans d’histoire et a entrepris de se réinsérer dans le monde global. Cela signifie reconstruire toute une économie, tout un système de communications, toute une organisation spatiale. Mais on ne fait jamais table rase du passé. En effet, les structures et les mentalités infléchissent tous les projets, tandis que l’ampleur des investissements nécessaires impose une autre révolution : l’État ne peut plus tout et doit impliquer les acteurs privés, russes et étrangers.
Au Kremlin d’harmoniser, et non plus de diriger, l’entreprise. Dans un monde devenu multipolaire, à lui également de restaurer une dignité internationale, après la déchéance brutale de ce qui était il y a peu encore l’« autre grand » de la guerre froide. La nouvelle puissance russe sera d’abord économique.

. Christian Malis, Guerre et stratégie au XXIe siècle. Enjeux mondiaux, armes futures : quelles ambition pour la France ?, Paris, Fayard, 2014.
Un nouvel âge de la guerre se profile. Les technologies numériques, les robots et les armes furtives changent la donne. Sur le champ de bataille, la victoire ne dépendra plus du courage ou de la bravoure des combattants, mais de l’appui des meilleurs équipements techniques. Cette révolution se déroule alors même que les cartes sont redistribuées entre les grandes puissances. Quelles stratégies vont adopter les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie ou la France ? Quels usages de la guerre vont s’imposer dans le proche avenir et à long terme ?
Telles sont les questions que soulève Christian Malis dans ce livre foisonnant. Passant des usines de la marine brésilienne aux entrepôts de la direction générale à l’armement, ce livre décrit un monde où l’arme nucléaire ne sera qu’un engin parmi d’autres. Il nous invite à tourner nos regards vers l’espace, nouveau théâtre de combat où des flottes de robots feront bientôt régner la dissuasion.

. Jean-Pierre Cabestan, Le système politique chinois : vers un nouvel équilibre autoritaire, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
Le système politique chinois reste dominé par un parti unique, mais les processus réels de décision sont mal connus.
Dans ce seul ouvrage de synthèse sur la question, l’auteur analyse les principales institutions du pays et leurs lienss avec une société qui conteste davantage le pouvoir et critique notamment la corruption des responsables. Mettant en avant la notion de « nouvel équilibre autoritaire », il démontre la capacité d’adaptation et de résistance du régime actuel tout en en soulignant les limites.

. François Bafoil, Ferenc Fodor, Dominique Leroux, L’accès à l’énergie en Europe : les précaires invisibles, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
Les politiques de libéralisation du secteur de l’énergie en Europe de l’Ouest et de l’Est ont été menées après 1996 dans le but de faciliter la concurrence entre opérateurs, d’abaisser les prix, de renforcer les préférences des consommateurs et de faciliter l’accès de tous à l’énergie. Outre la concentration des opérateurs, elles ont généré l’exclusion de certains groupes sociaux et le surgissement d’une précarité énergétique que la Commission européenne définit comme « la difficulté ou l’incapacité pour un ménage de maintenir son logement à une température adéquate ainsi que de disposer d’autres services énergétiques essentiels pour un prix raisonnable ».
Cette précarité augmente en Europe, elle ne touche plus seulement des chômeurs et des personnes désocialisées, mais aussi des individus dotés d’un emploi, parfois propriétaires, donc « indécelables » par les services sociaux. De là des politiques publiques généralement mal ciblées, souvent à la charge des entreprises énergétiques et surtout des collectivités locales.

. Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet, Dictionnaire des politiques publiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
La 4e édition du dictionnaire de référence sur le sujet : l’ensemble des concepts clés, leur origine, leur développement, les usages et les débats qu’ils suscitent (réforme des retraites, taxe carbone, loi sur l’interdiction de la burqa, etc.).

. Bertrand Jacquillat, Vivien Levy-Garboua, Les 100 mots de la crise de l’euro, Paris, PUF, 2014 (à paraître en avril).
La crise de l’euro a suivi et amplifié la crise financière de 2007-2008 survenue aux États-Unis. Si cette crise financière (puis économique) n’a pas été sans effet sur les banques européennes, la crise de l’euro proprement dite n’en est pas la conséquence directe : elle s’est déclenchée avec les premières inquiétudes quant à l’endettement de l’État grec et de certains autres pays du sud de l’Europe.
Aujourd’hui, les conséquences de la crise de la zone euro sont sensibles tant aux niveaux monétaire, bancaire, financier et économique qu’aux plans institutionnel et politique. Et c’est loin d’être fini.
Plusieurs interprétations ont été données pour expliquer cette crise. Elles sont d’autant plus difficiles à appréhender que les causes sont complexes, de natures diverses et souvent imbriquées. Pour mettre à plat les mécanismes qui ont conduit l’Europe à cette situation, cet ouvrage propose de revenir aux mots, ceux de la finance, ceux de la construction européenne, ceux des politiques économiques et des choix institutionnels, pour enfin présenter clairement les origines de la crise, ses développements et les pistes à suivre pour en sortir.

. Pierre Péan, Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda, 1990-1994, Paris, Fayard, 2014.
Au printemps 1994, le monde est stupéfié par le déchaînement de fureur et de violence qui s’est emparé d’un petit pays africain, au cœur de la région des Grands Lacs, le Rwanda. Jamais le continent noir n’avait connu des massacres d’une telle ampleur. Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus ; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n’a pas su prévenir l’embrasement général ; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana et du régime en place qui aurait armé les milices exterminatrices. Qui a tué Habyarimana le 6 avril 1994 dans un attentat qui a déclenché les massacres ? La question a ressurgi plus de dix ans après les faits. Instigateur aussi de cette guerre, Paul Kagame, actuel président du pays, « libérateur », chef des mercenaires tutsis armés en Ouganda. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 est un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus. Pierre Péan est journaliste d’investigation.

. Serge Berthier, Le choc : la Chine en marche, Woippy, Mettis Editions, 2014.
Que connaissons-nous de la Chine ? Ou plutôt, qu’avons-nous compris, nous occidentaux, de ce pays ? Comment fonctionne-t-il ?
Il y a plusieurs années que l’économie de la Chine a dépassé l’économie américaine, seul le bloc Euro résiste pour le moment. Mais cela ne saurait durer. Après un hiatus de deux siècles, l’Empire du milieu est de retour. Qu’est-ce que cela signifie ? La Chine est-elle devenue une menace ?
Le choc décrit comment les choses se sont passées entre l’Europe et l’empire du milieu de 1610 à 1810.
Entre l’arrivée des Jésuites et l’invasion de Macao, deux siècles se sont écoulés. Pendant toute cette période, les rapports sont tortueux mais les relations, malgré l’incompréhension qui règne entre la Chine et l’Occident, restent convenables.
Véritable leçon d’histoire, Le choc est le premier volume de trois ouvrages qui nous mèneront jusqu’à la Chine contemporaine. Cet ouvrage s’arrête, en 1810, à la veille de la guerre que l’Occident fit en vain à la Chine dans l’espoir de la briser.
L’auteur, Serge Berthier, analyse les faits avec pédagogie sans jamais porter de jugement. Sa
clé pour mieux appréhender cette puissance mondiale qui nous fait si peur.

. Nick Turse, Les nouvelles armes de l’empire américain, Paris, La Découverte, 2014.
Barack Obama n’a pas rompu avec la politique va-t-en guerre de son prédécesseur, George W. Bush. Il a au contraire approfondi cette politique en lui fournissant de nouvelles armes et un nouveau visage. Dans cette enquête dévastatrice, Nick Turse montre comment le Pentagone et ses partenaires gouvernementaux, s’inspirant des préceptes classiques des guerres coloniales et tirant avantage des dernières avancées technologiques, ne cessent de peaufiner la recette de la guerre du XXIe siècle dont les six principaux ingrédients sont le développement des drones, l’utilisation de « soldats civils », le recours aux troupes supplétives, les opérations spéciales, les missions d’espionnage et la cyberguerre.

De l’Amérique latine à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient et l’Asie, cette guerre se déploie chaque jour davantage, à mesure que se poursuit la militarisation de la CIA, que des bases secrètes de drones sortent de terre et que sont initiés des programmes de formation et d’entraînement pour les armées des pays « amis ». Si cette nouvelle doctrine est présentée comme la façon la plus sûre, la plus efficace, la plus éthique et la plus économique d’assurer la sécurité des citoyens américains, nous sommes encore loin d’avoir pris la mesure des ravages de ce nouvel âge de l’impérialisme. « Ce qui apparaît aujourd’hui comme une formule magique pourrait bientôt se révéler un désastre absolu, prévient Nick Turse. Un désastre dont on ne se rendra compte, malheureusement, qu’une fois qu’il sera trop tard. ».


Le livre recommandé par Diploweb.com pour le mois de février 2014

. Jean-François Gayraud, Le nouveau capitalisme criminel. Crises financières, narcobanques, trading de haute fréquence, préface de Paul Jorion, éd. Odile Jacob, 2014.

Pierre Verluise, Directeur du Diploweb : "Remarquablement documenté, puissamment pensé, rédigé avec talent : voici LE livre à lire pour comprendre - vraiment - les dimensions criminelles des crises financières et économiques présentes. Lorsque les cols blancs bien cravatés se comportent en gangsters des bas fonds, le crime systématique devient systémique. A lire pour ne pas vivre la crise idiot, voire réagir."

4e de couverture

Financiarisé, mondialisé et dérégulé à l’excès, le capitalisme n’est-il pas devenu criminogène, tant il offre désormais d’opportunités et d’incitations aux déviances frauduleuses ?

C’est ce qu’indique la dimension criminelle qu’ont prise certaines crises financières, au Japon, en Albanie, en Espagne ou encore au Mexique et en Colombie. C’est ce qu’implique l’extension du trading de haute fréquence, qui permet de négocier à la nanoseconde des milliers d’ordres de Bourse. Et c’est enfin ce qu’induit le blanchiment d’argent sale à travers les narcobanques.

Éclairant toujours plus profondément la géo-économie et la géopolitique du crime organisé, Jean-François Gayraud montre ici que, sur les marchés financiers, le crime est parfois si systématique qu’il en devient systémique dans ses effets. De curieuses coopérations et hybridations se nouent ainsi entre criminels en col blanc, gangsters traditionnels et hommes politiques corrompus.

Il s’interroge aussi sur le devenir de la finance : portée par sa seule volonté de puissance, par-delà le bien et le mal, n’est-elle pas en train de s’affranchir de la souveraineté des États ? Dès lors, face à des puissances financières aux arcanes si sombres, quelle liberté reste-t-il ?

Jean-François Gayraud est haut fonctionnaire de la police nationale. Il a publié Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé, Showbiz, people et corruption, La Grande Fraude. Crime, subprimes et crises financières et Géo-stratégie du crime (avec François Thual).


. Françoise Ardillier-Carras (dir.), Philippe Boulanger, Didier Ortolland, cartographie Jean-Pierre Pirat, Hydrocarbures et conflits dans le monde, Paris, Technip, 2014.
Les questions énergétiques - où "l’or noir" tient une place éminente - sont, depuis longtemps, au cœur des enjeux politico-économiques mondiaux. Dans le contexte annoncé de la disparition des réserves de pétrole et de gaz au XXIe siècle, l’exploitation et les approvisionnements en hydrocarbures sont facteurs de tensions, voire de conflits interétatiques ou intra-étatiques. Entre réserves, conventionnelles ou non, et exploitation des gisements onshore et offshore, le "peak oil" est-il une réalité ? Quels équilibres se mettent en place entre dépendance et sécurité énergétique, sécurisation des grands réseaux d’échanges -continentaux et maritimes-, menaces terroristes et conflits armés, tensions financières mondiales, partage des mers et droit international ? Les hydrocarbures sont-ils les facteurs déclencheurs des futurs conflits ? Cet ouvrage, illustré de 20 cartes thématiques de référence, apporte un éclairage actualisé de la complexité de cette question en abordant les bouleversements géopolitiques liés à l’exploitation des hydrocarbures, la diversité des formes de conflits associée à ces ressources, les enjeux stratégiques des grands axes d’approvisionnement. La transition énergétique est engagée, de nouveaux équilibres se mettent en place, modifiant les perspectives et l’équilibre géostratégique mondial, à l’horizon 2030. Une mutation profonde des rapports de force dans le domaine de l’énergie est d’ores et déjà amorcée.

. Hubert Védrine, La France au défi, Paris, Fayard, 2014 (à paraître début mars).
La France va-t-elle réussir à surmonter ce découragement qui, depuis si longtemps, la conduit à redouter a priori toute réforme, à penser de façon irrationnelle qu’elle n’arrivera jamais à s’adapter à son avantage au monde nouveau ? Retrouvera-t-elle confiance en elle-même et en ses atouts, qui sont incomparables ? La défiance et le pessimisme généralisés seront-ils vaincus ? La classe politique osera-t-elle forger un consensus sur quelques mesures clés ? Embrassant économie, géopolitique et psychologie, Hubert Védrine porte un diagnostic lucide sur notre pays et cherche à définir les moyens de le sortir des pièges dans lesquels il s’est lui-même enfermé.

. José Bové, Gilles Luneau, Hold-up à Bruxelles : les lobbies au cœur de l’Europe, Paris, La Découverte, 2014.
Député européen, un sport de combat ? Dans ce livre, à travers des cas concrets vécus au quotidien, José Bové livre la réalité des couloirs de Bruxelles : batailler pour l’indépendance des agences de contrôle infiltrées par les multinationales, révéler un complot de l’industrie du tabac contre la directive sanitaire en préparation, défendre les paysans face à la politique agricole commune instrumentalisée par les firmes agroalimentaires et agrochimiques, fédérer la lutte contre l’exploitation des gaz de schiste en Europe, dénoncer les accords de libre-échange... Le livre braque aussi le projecteur sur les connivences dont bénéficient, au plus haut niveau de l’organigramme administratif, les lobbyistes de l’industrie : nichés aux postes clés des directions générales de la Commission, nombre de fonctionnaires européens sont là pour influencer les députés et les convaincre de satisfaire les exigences des multinationales.
En s’appuyant sur des exemples précis et documentés, José Bové décrypte les mécanismes de prise de décision, les bras de fer avec la Commission européenne, les logiques des États. Le constat lucide qu’il dresse s’accompagne de propositions pour changer les règles du jeu, pour édifier une Europe fédérale et plus démocratique capable de résoudre les crises qui ravivent les replis nationalistes et les tentations autoritaires. En dévoilant le jeu européen, le député José Bové nous place aussi face à nos responsabilités de citoyens.

. Antoine Lefébure, L’Affaire Snowden : Comment les États-Unis espionnent le monde, Paris, La Découverte, 2014.
Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA) américaine, pour que le monde entier découvre l’étendue de la surveillance menée en secret par les États-Unis : écoutes téléphoniques, interceptions d’e-mails, espionnage d’entreprises et de gouvernements alliés. Depuis juin 2013, Edward Snowden, puis ses relais Glenn Greenwald, journaliste britannique, et Laura Poitras, documentariste américaine, ont ainsi distillé dans la presse internationale les documents les plus secrets de la première puissance mondiale.
Créant un mouvement d’indignation parmi les citoyens, ces révélations poussent les gouvernements à s’interroger : la sécurité nationale est-elle la seule finalité des écoutes de la NSA ? Comment et pour qui travaille l’agence américaine ? Pourquoi utilise-t-elle les multinationales américaines afin de faire d’Internet un espace de surveillance généralisée ?
Relatant en détail -et très pédagogiquement- les dessous méconnus de cette incroyable histoire, ce livre permet de comprendre les motivations de ses acteurs, l’enjeu des secrets révélés et leurs conséquences sur la marche du monde. Et il replace la dérive sécuritaire de la NSA depuis le 11 Septembre dans l’histoire également peu connue de la politique de surveillance des télécommunications mondiales des gouvernements américains depuis la Seconde Guerre mondiale.

. Grégory Bozonnet, Line Mazuir, E. Urtizverea, La culture : l’essentiel pour comprendre. Concours commun des IEP 2014, Épreuve de questions contemporaines, Paris, Ellipses, 2014.
En vous procurant cet ouvrage, vous avez fait un premier pas vers une préparation de l’épreuve de questions contemporaines à l’entrée des IEP. La lecture de ce livre doit vous permettre de trouver les éléments théoriques et illustratifs nécessaires pour tous les sujets possibles ayant trait à la culture. Au croisement de l’histoire, de la philosophie et des sciences politiques et administratives, ce thème souligne l’objectif pluridisciplinaire de Sciences Po. Cet ouvrage, écrit par des diplômés enseignant en institut d’études politiques, vise à présenter l’essentiel des savoirs indispensables à la réalisation d’une dissertation sur la culture. En dix chapitres, ce livre vous permet de vous approprier la méthodologie nécessaire, ainsi que les auteurs, exemples et citations, qui vous permettront de réussir cette épreuve. Pour aller plus loin, vous trouverez dix citations et dix textes sur la culture. Entraînez-vous avec notre sujet type et nos dix sujets de dissertations !

. Frédéric Gilli, Grand Paris : l’émergence d’une métropole, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
Et si l’avenir de Paris était sa banlieue ?
En dix ans, une vision nouvelle de la région parisienne s’est discrètement imposée. Le modèle hiérarchique d’une Île–de-France centrée sur Paris intra muros, administrée par l’État et gouvernant la France a cédé la place à une métropole auto-organisée, dans laquelle ont émergé de fortes polarités économiques et culturelles et se sont créés des réseaux multilatéraux à l’échelle européenne et mondiale.
Ni Paris, ni l’État n’ont disparu, mais la banlieue s’affirme, les PME franciliennes s’émancipent, la jeunesse et la diversité de la population s’imposent. Transport, logement, inégalités, beaucoup reste à faire, mais la métropole du Grand Paris, créée en décembre 2013, esquisse un mode de gouvernance plus efficace et plus juste, avec pour enjeu qu’il soit pleinement démocratique.
Une lecture indispensable pour comprendre cette mutation, pour appréhender les prochaines échéances franciliennes et pour apprécier la façon dont la France est entrée dans le XXIe siècle.

. Matthieu Anquez, Géopolitique de l’Iran : puissance dangereuse ou pays incompris ?, Argos, 2014 (à paraître fin février 2014).

Depuis l’écrasement sanglant de la « Révolution verte » ayant suivi les frauduleuses élections présidentielles iraniennes en juin 2009, l’Iran apparaît de plus en plus replié sur lui-même. Pourtant, de profondes évolutions internes sont en cours, écartant de plus en plus la vieille garde révolutionnaire au profit de l’entourage du Guide de la Révolution, Ali Khamenei, ainsi que des Pasdaran, les Gardiens de la révolution, garde prétorienne du régime islamique. Sur la scène internationale, le mouvement des révolutions arabes a permis le rapprochement avec certains Etats comme l’Egypte, et le retrait des troupes occidentales d’Irak et d’Afghanistan offre de réelles opportunités à Téhéran. Mais la guerre civile syrienne provoque l’inquiétude des mollahs, et le pays reste menacé de frappes militaires israéliennes, voire occidentales. Situé « au cœur du monde », l’Iran, volontiers caricaturé, reste mal connu en Occident. Est-il dirigé par une clique sanguinaire et illuminée, ou bien a-t-on affaire à un Etat rationnel, calculant avec froideur ? Sa politique étrangère est-elle dictée par des considérations idéologiques (exporter victorieusement la révolution islamique) ou bien est-elle avant tout pragmatique ? Le régime souhaite-t-il « rayer Israël de la carte », ou la réalité des relations entre Tel-Aviv et Téhéran est-elle bien plus complexe qu’on ne voudrait le croire ? L’Iran veut-il réellement l’arme nucléaire ? A toutes ces questions, ce livre synthétique et informé apporte des réponses claires et nuancées.


Le livre recommandé par Diploweb.com pour le mois de janvier 2014

. Renéo Lukic, La désintégration de la Yougoslavie et l’émergence de sept Etats successeurs, Canada, Presses universitaires de Laval.

Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "Lorsqu’un auteur arrive à faire l’unanimité d’experts comme Maurice Vaïsse, Paul Garde et Georges-Marie Chenu, il n’y a qu’une chose à faire : chapeau bas. Et lire cette référence sans tarder, puis la recommander aux bibliothèques que nous fréquentons. "

"Chaque fois que je me pose des questions sur les guerres de Yougoslavie, je me réfère à l’ouvrage de Renéo Lukic, car je sais que sur le plan factuel et celui de l’analyse, il m’apporte une réponse précise et documentée." Maurice Vaïsse, professeur émérite de relations internationales à Sciences Po Paris.

"Avant le livre de Renéo Lukic, on ne pouvait trouver dans aucune langue un ouvrage embrassant aussi largement toute l’histoire des crises yougoslaves sur l’ensemble de leur durée, et centré aussi résolument sur la recherche rigoureuse et impartiale de la causalité politique." Paul Garde, professeur émérite, Université de Provence, Aix-en-Provence.

"Après la chute du Mur et la disparition de l’URSS, les pays communistes de l’Europe se tournèrent pacifiquement vers l’Occident. Sauf la Yougoslavie ! Pour expliquer cette exception, le professeur Renéo Lukic expose et décrit les causes, internes et externes, du drame des " Balkans occidentaux ", leurs apparitions, leurs enchaînements et leurs interactions. Ce long travelling, conduit avec autorité et conviction, montre quel degré de complexité peut atteindre la " courte durée " en histoire." Georges-Marie Chenu, ancien ambassadeur de France en Croatie.


. Christophe Bêchet, Alfred von Schlieffen. L’homme qui devait gagner la grande guerre. Coll. Maîtres de la stratégie, éd. Argos

Lorsqu’il meurt en 1913, A. von Schlieffen, chef d’Etat-major de l’armée impériale allemande, a mis au point un plan de stratégie offensive sur deux fronts qui doit assurer la victoire au IIe Reich, mais que ses successeurs échouent à mener à bien. En revenant sur son parcours et sa formation, un spécialiste de la stratégie de la Première Guerre mondiale fait revivre l’histoire de cette offensive.

. Régis Genté, Poutine et le Caucase, éd. Buchet Chastel, 2014.

Le 21 mai 1864, dans la vallée de Krasnaïa Poliana, le Grand-duc Michel Nikolaïevitch offrait un banquet pour célébrer la fin de la conquête du Caucase par la Russie tsariste, là même où les tribus circassiennes venaient d’être massacrées. Cent cinquante ans après exactement, en février 2014, s’ouvrent les XXIIe Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, dont une partie des compétitions se déroulent précisément à Krasnaïa Poliana. C’est là que Vladimir Poutine, en héritier de la Russie impériale, invite le monde entier à un nouveau banquet. Quel symbole !
Car le Caucase est bien le lieu, pour Poutine, de l’affirmation de la force et de la grandeur de la Russie. La guerre en Tchétchénie, le soutien aux indépendantismes d’Ossétie du Sud ou d’Abkhazie, allant jusqu’à la guerre contre la Géorgie, et aujourd’hui les JO à Sotchi, ne visent qu’à replacer la Russie sur le devant de la scène internationale.
Et, finalement, la trêve olympique de Sotchi pourrait rester dans l’histoire comme un nouvel épisode des interminables conflits du Caucase, comme une façon de poursuivre la guerre par d’autres moyens en tâchant de sceller symboliquement les victoires du passé.
Spécialiste de l’ancien espace soviétique, c’est à un véritable voyage au Caucase que nous convie Régis Genté, dans les pas des grands dirigeants russes, des derniers Tsars à Vladimir Poutine.

. Bertrand Badie, La fin des territoires, éditions du CNRS, 2014.
Le territoire, en tant que marqueur de souveraineté d’un Etat et support d’une citoyenneté, a longtemps été considéré comme le seul mode organisateur de la vie internationale. Cette construction est aujourd’hui ébranlée. De nouvelles dynamiques découlant de la mondialisation dépassent les frontières classiques et créent de nouveaux espaces. Migrations, investissements, circulations d’idées, solidarités transnationales, mobilisation politique des sociétés civiles en dessinent aujourd’hui les contours.
Des termes inédits d’organisation du politique réinventent le principe de territorialité... quitte à le pervertir pour en faire un objet de revendication identitaire.

. Emmanuel Tawil, Relations internationales, Paris, Vuibert, 2014 (3ème édition).
Enseignées dans les facultés de droit et les instituts d’études politiques (IEP), les relations internationales sont une discipline en constante évolution. Ce manuel propose de les aborder selon une démarche qui se veut juridique. Il part du constat que, si le droit international ne suffit pas à comprendre les rapports entre acteurs du jeu mondial, sans le droit international ces mêmes rapports seraient incompréhensibles.
L’ouvrage présente ainsi, de manière claire et précise, les institutions, les modalités et les finalités des relations internationales. Il aborde l’ensemble des thèmes qu’un cours de relations internationales développe, y compris les analyses historiques (histoire des relations internationales, histoire des doctrines) et la présentation synthétique des institutions européennes. Parfaitement actualisée, enrichie de nombreuses références, assortie de conseils méthodologiques et d’exercices pratiques, cette nouvelle édition couvre l’intégralité des programmes des cursus universitaires et des concours administratifs.
Cet ouvrage s’adresse : aux étudiants en droit ; aux étudiants en science politique ; aux élèves des IEP ; aux candidats aux concours administratifs (ENA, ENM, ministère des Affaires étrangères, etc.).

. Philippe Lemarchand (dir.), Mondialisation, démondialisation, remondialisation : Un dictionnaire, Paris, Atlande, 2014.
Près de 1000 articles pour aborder tous les débats autour de la mondialisation. Des acteurs cruciaux mais méconnus (le BCG, la communauté de Sant’ Egidio, Olivier Dolfuss), des éléments clefs (détroits, drogues, dumping social), des définitions claires (rugosité, titrisation, westoxification), des aspects inattendus (couleur bleu, nylon, volapük), des incontournables (football, dette, changement climatique), des inédits (non-lieu, Fold it, lune).

. Georges Courade, Les Afriques au défi du XXIè siècle, Paris, Belin, 2014.
L’Afrique subsaharienne connaît depuis peu une accélération de son histoire. Bénéficiant d’un accroissement soudain de sa richesse, elle s’éveille pour s’affirmer, profitant du basculement géopolitique entamé par l’effondrement du mur de Berlin (1989) et poursuivi par la montée en puissance des pays émergents contestant avec succès le leadership d’un Occident vieillissant et dépressif.
Toujours lesté dans l’imaginaire mondial par le nombre de personnes pauvres et sous-alimentées, déplacées et réfugiées, le sous-continent cherche plus que jamais à affirmer son autonomie dans la décision et l’action en s’appuyant sur ses potentialités et en essayant de surmonter ses nombreux handicaps.
Cibles de l’action humanitaire et objets de la compassion internationale, les jeunes subsahariens reprennent malgré tout confiance en eux pour faire face au défi et au risque du gouvernement de soi.
Comment les Africains vont-ils construire cette deuxième indépendance qui s’annonce et utiliser cet enrichissement pour améliorer leur sort ?
Poursuivant la réflexion entamée dans L’Afrique des idées reçues, ce livre se propose d’explorer avec lucidité les itinéraires possibles des Afriques dans les champs de la géopolitique et de l’analyse sociétale, de l’économie et de l’histoire et dans les représentations qui en sont données.

. Yves Charles Zarka, Refonder le cosmopolitisme, Paris, PUF, 2014.
On ne saurait nier qu’il y a, aujourd’hui, un regain d’intérêt pour l’idée cosmopolitique. Il résulte de la conscience de l’extension au monde entier d’un certain nombre de problèmes qui relevaient, il y a encore quelques années, de dimensions locales, régionales ou nationales. En fait, ce que l’on appelle la mondialisation ou la globalisation sous-tend ce phénomène et semble, à bien des égards, à la source de cette réémergence. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans ambiguïté, car le cosmopolitisme dans son sens originel et positif pourrait bien être l’opposé radical de la mondialisation économique, financière ou même culturelle. C’est pourquoi le cosmopolitisme est affecté aujourd’hui d’une grande équivoque : il peut être pensé dans le prolongement de la mondialisation ou, au contraire, comme sa critique radicale.

. Christian Deblock, De la nationalisation du monde à la globalisation, Paris, Hermann, 2014.
C’est la leçon inaugurale du séminaire d’économie politique internationale que nous proposons au lecteur dans cet ouvrage. Notre propos est de brosser le paysage de la globalisation et d’ouvrir une discussion sur les transformations du monde économique. Alors que les frontières deviennent de plus en plus poreuses et les économies de plus en plus interconnectées, nous passons à un autre temps du monde. C’est l’argument principal que nous défendons : après le temps de la nationalisation du monde, puis celui de son internationalisation, nous sommes en train d’entrer dans celui de la globalisation. Ce temps est d’abord celui de la crise qui ébranle nos certitudes et met à mal nos institutions. Mais c’est aussi celui de la transnationalisation, sorte de transition entre un monde encore centré sur les États et celui toujours plus ouvert qui se profile derrière la globalisation. C’est dans cette perspective que nous proposons de repenser notre temps. En regardant vers l’avenir, vers ce monde ouvert dont il nous revient de construire les instruments de sa régulation.

. Jacques Dalloz, La France et le monde depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2014 (2ème édition).
Depuis 1945, l’Empire s’est écroulé, la France s’est progressivement intégrée dans l’Europe, son économie s’est ouverte au grand large. Ces changements ne doivent pas dissimuler les continuités. L’exemple de la force de dissuasion est significatif. C’est de Gaulle qui a fait de la France une puissance nucléaire, mais l’explosion de la bombe A avait été programmée par la IVe République ; quant à ses successeurs, quels qu’ils soient, ils ont maintenu la monarchie nucléaire installée par le Général. Continuité aussi dans la volonté de construire l’Europe tout en entendant demeurer puissance mondiale.
Cet ouvrage, en rendant compte de façon synthétique de la politique étrangère française de 1945 à 2002 – la guerre froide, l’intégration atlantique, la décolonisation, la construction européenne, les relations avec les deux superpuissances, les rapports Nord-Sud –, donne les références indispensables pour mettre en perspective et comprendre les événements les plus contemporains.

. Alvaro de Vasconcelos, La vague démocratique arabe : l’Europe et la question islamiste, Paris, L’Harmattan, 2014.
En 2011, les partis islamistes sont devenus des acteurs incontournables de la vague démocratique arabe, montrant leur importance comme alternative aux régimes autoritaires dans la région, ce que beaucoup d’Européens acceptent difficilement. L’auteur nous aide à comprendre comment l’ignorance de ces derniers à l’égard de l’islamisme politique est un obstacle à une politique éclairée de soutien aux mouvements démocratiques arabes. Il porte un regard original sur le 11 septembre, les caricatures de Mahomet, le choc des civilisations, l’islamisme politique et les motifs qui ont conduit les dirigeants européens à soutenir des dictateurs.

. Pierre Journoud (dir.), avec la collaboration d’Antoine Bondaz, Jeanne Briand et Laurent Quisefit, préface d’Alain Delissen, La guerre de Corée et ses enjeux stratégiques de 1950 à nos jours, Paris, L’Harmattan, 2014.
Le 25 juin 1950 éclatait la guerre de Corée. Celle-ci a durablement modelé le destin de la péninsule coréenne et a eu un impact décisif sur les politiques étrangères et de défense des grandes puissances mondiales et régionales. Elle n’a pourtant pas eu la place qu’elle méritait dans l’historiographie française des relations internationales contemporaines. Cet ouvrage permet d’éclairer l’actualité d’une péninsule régulièrement déchirée par les crises.

. Ali Sedjari (dir.), Gouvernance : risques et crises, Paris, L’Harmattan, 2014.
Depuis les années quatre-vingt, nous sommes entrés dans une "société de risque", aggravée par une succession de crises inquiétantes : politiques, économiques, financières et sociales. La gouvernance classique est en panne face à la faillite du système. Ce livre est une contribution au débat sur les conséquences inquiétantes des crises et des risques. C’est aussi un plaidoyer pour une prise de conscience globale en vue de la mise en place d’un nouveau système de gouvernance planétaire.

. Korine Amacher, Wladimir Berelowitch, Histoire et mémoire dans l’espace post-soviétique : Le passé qui encombre, Paris, L’Harmattan, 2014.
Dans l’espace postsoviétique, la quête d’une nouvelle construction nationale et la légitimation des nouveaux pouvoirs s’est appuyée sur une réécriture du passé et une réinterprétation de faits ou de personnages historiques. Si les dirigeants politiques jouent un rôle important dans ce processus, les intellectuels font aussi « usage » du passé. Les grandes tendances des représentations historiques depuis la chute du communisme sont appréhendées dans cet ouvrage collectif.

. Jacques Mistral, Guerre et paix entre les monnaies, Paris, Fayard, 2014.
L’histoire risque-t-elle de se répéter ? Est-ce au niveau des principales monnaies, le dollar, l’euro et le yuan, que pourrait se jouer la prochaine et la plus dramatique des séquences de la crise que nous vivons aujourd’hui ?
Que l’on parle de l’Amérique et de la Chine ou de l’Allemagne et de l’Europe du Sud, la question des dettes et des déficits empoisonne à nouveau l’atmosphère internationale. Gouvernance inachevée de l’eurozone, fin problématique des excès monétaires aux Etats-Unis, insertion réticente de la Chine dans l’ordre monétaire mondial, dévaluation compétitive agressive au Japon : le cœur de la crise est aujourd’hui monétaire. L’histoire nous enseigne que la paix monétaire est le plus important des biens publics globaux. Ce livre, pour la première fois, formule des propositions concrètes pour éviter le retour tragique des guerres monétaires.
Jacques Mistral est économiste, il a fait carrière dans l’université, la haute fonction publique et dans l’entreprise. Il enseigne aujourd’hui dans les universités de Harvard, du Michigan et de Nankin ; il est senior fellow à la Brookings Institution à Washington, conseiller spécial de l’IFRI à Paris et membre du Cercle des économistes.

. Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Sid-Ahmed Souiah, cartographie de Madeleine Benoît-Guyod, Atlas des Palestiniens : un peuple en quête d’un État, Paris, Autrement, 2014.
Atlas consacré au peuple qui, depuis le démantèlement de l’Empire ottoman et le mandat britannique en 1922, cherche, sans succès, à construire son Etat. Des documents géostratégiques montrent que la situation des Palestiniens a empiré après le printemps arabe et la guerre civile syrienne.

. Claude Meyer, La Chine, banquier du monde, Fayard, 2014.

Ressources naturelles, entreprises industrielles, filières technologiques : rien ne semble échapper à la boulimie d’acquisitions qui projette le dragon chinois aux quatre coins de la planète. Premier créancier des États-Unis, la Chine finance les déficits occidentaux, mais s’impose aussi auprès des pays pauvres comme une Banque mondiale bis. Après le rouleau compresseur des exportations, se profile une déferlante chinoise sur la finance.
À quelles sources s’alimente cette puissance financière ? Qui sont les acteurs de cette offensive et quels en sont les objectifs ? Le yuan pourra-t-il détrôner le dollar ? Domination commerciale, expansion financière : le géant chinois va-t-il céder à la tentation hégémonique ? Cet essai s’efforce d’apporter des réponses solidement argumentées, sans procès d’intention mais aussi sans complaisance.
Dans cet ouvrage essentiel, Claude Meyer fait le bilan de la puissance financière chinoise et la confronte aux stratégies du Parti communiste. Alliant analyse économique et prospective, il nous décrit le monde qui vient avec, en arrière-plan, cette énigmatique « renaissance du peuple chinois », dont le président Xi Jinping a fait son leitmotiv. Claude Meyer, docteur en économie et ancien dirigeant de banque, enseigne à Sciences-Po. Chercheur associé au CERI et au GEM, il a publié de nombreux ouvrages et articles sur l’Asie, dont Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ?, Presses de Sciences Po, 2010 (traduit en anglais, en chinois et en japonais).

. Jeanne Riva, Europe à géométrie variable : la survie de l’UE ? Paris, L’Harmattan, 2014.
Lequel de ces quatre scenarii prépare le mieux les Européens à surmonter les difficultés ? Le premier traite du maintien de la structure actuelle de l’UE sous le traité de Lisbonne, le deuxième suppose le retrait des compétences de l’UE pour ne favoriser qu’un marché commun de libre échange, le troisième envisage une union fédérale, le dernier envisage une Europe à géométrie variable.

. Benazir Bhutto. Pour une réconciliation. L’Islam, la démocratie et l’Occident. Editions Héloïse d’Ormesson, 2014.

« Nous sommes au début d’un long voyage au terme duquel le Pakistan renouera avec la démocratie, et j’espère que mon retour sera le catalyseur de ce changement. Nous devons croire aux miracles. »
Benazir Bhutto, octobre 2007.

Emblème d’un Pakistan démocratique qu’elle a cherché coûte que coûte à rétablir, Benazir Bhutto démontre que l’extrémisme n’est pas inhérent à l’islam, mais une réponse à la dégradation sociale et politique que vivent les peuples musulmans. Pour endiguer la vague de radicalisme – frein à l’émergence de la démocratie –, et redécouvrir enfin les valeurs de tolérance et de justice au cœur de sa religion, elle défend un islam moderne et prône une coopération étroite entre monde musulman et Occident.
Pour une réconciliation, qu’elle a achevé d’écrire la veille de son assassinat, constitue son testament politique.

Vous pouvez télécharger le premier chapitre sur le site de l’éditeur.

. Guillaume Klossa, Une jeunesse européenne, Paris, Grasset, 2014.
Notre jeunesse : c’est bien le titre que Guillaume Klossa pourrait donner à ce bref texte, fougueux et libre, qui est d’abord l’histoire d’une génération. Nés au début des années 70, ils devraient être les enfants de la liberté : ils auront connu la pilule, le féminisme, la fin du communisme ; mais aussi la crise économique, dévastatrice, tout au long de leur enfance. Leurs parents auront connu les Trente Glorieuses, inoubliables et presque irréelles, faites de machines à laver, de voitures performantes, de voies sur berge et bientôt de télématique.
De cet héritage, il leur reste un confort, une paix, mais aussi une absence d’idées, ou d’idéologie, qui s’appelle : le désenchantement. Pourtant, nous dit Klossa, "notre génération" a eu de la chance : elle a vingt ans quand le Mur de Berlin s’effondre, trente et des poussières le 11 septembre, et une petite quarantaine quand Internet transforme la société et le monde. Au coeur de ces révolutions positives, il y a une générosité, des rencontre, un espoir mais cette génération, bizarrement, semble l’ignorer.
Avec ses amis, dirigeants engagés, Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus, philosophes, comme Cinthia Fleury, femmes d’influences et hommes d’affaires, penseurs ou scientifiques de haut vol comme Cédric Villani, Guillaume Klossa croit à son histoire, à notre histoire, et à celle de l’Europe. Ils ont fondé un think tank, Europa Nova, et ce livre est une sorte de feuille de route, d’engagement moral, de contrat avec soi-même.
La révolution n’est pas à faire : mais l’Europe, oui. Et c’est peut-être le véritable héritier de Jean Monnet que nous publions aujourd’hui.

. Jean-Jacques Cécile, Un espion français à l’Est 1962-2004, Monaco, Éditions du Rocher, 2014.
Dès que le mot « espionnage » est prononcé, le spectre de James Bond surgit qui masque la réalité propre à l’agent secret. Car loin des fastes qu’évoque le personnage de cinéma, c’est souvent une armée d’anonymes qui, au jour le jour, confère à ce métier ses lettres de noblesse. Pierre Bach est un de ces anonymes.
Entré dans la carrière militaire en 1962, il y restera pendant plus de quatre décennies, consacrant le plus clair de son temps à chatouiller l’ogre communiste jusque dans sa tanière. Qu’on en juge. Près de dix années de présence en Allemagne de l’Est où il espionne Soviétiques et forces nationales sous couvert d’appartenance à la Mission militaire française de liaison (MMFL). Il séjourne aussi quatre ans et demi en Hongrie puis trois ans sur le territoire d’une Croatie en pleine ébullition. À Budapest comme à Zagreb en tant que secrétaire d’attaché de Défense, il incarne le renseignement militaire hexagonal. Ce faisant, Pierre Bach côtoie la mort. Il est le témoin direct de l’assassinat d’un sous-officier français, l’adjudant-chef Mariotti, le 22 mars 1984 près de Halle, en Allemagne de l’Est. Là comme en ex-Yougoslavie, on lui tire dessus, il en réchappe. Il prête occasionnellement son concours à des opérations du SDECE puis de la DGSE, tandis que la très redoutée Stasi garde en permanence un œil sur lui.


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Date de publication / Date of publication : 31 décembre 2014

Titre de l'article / Article title : Livres géopolitiques 2014

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