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www.diploweb.com Classiques de Science politique - Rubrique réalisée par Alexandra Viatteau

Projet éditorial

 

Sommaire des Classiques de Science politique en ligne

Nous présenterons ici à l'attention des étudiants, des observateurs, des spécialistes, des formateurs et des acteurs de terrain des textes anciens, mais conservant une certaine pérennité. On peut y puiser un enseignement ou une réflexion qui permette de prendre de la distance et de la profondeur dans la perception et le traitement des événements en cours.

Biographie d'Alexandra Viatteau en ligne

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Au moment de cette rentrée universitaire 2002-2003, nous nous trouvons dans l'obligation d'interrompre nos cours à l'Institut Français de Presse de l'Université de Paris II Panthéon-Assas. Devant les regrets de nombreux étudiants, et pour répondre à la sollicitation de certains d'entre eux, nous poursuivrons sur diploweb.com - toutes proportions gardées et sous des formes différentes - ce qui faisait la spécificité de nos cours et de nos séminaires.

. Distinguer l'information, la mésinformation et la désinformation, sous toutes leurs formes, dans notre environnement socio-politique, idéologique, culturel, économique et scientifique.

. Analyser l'activité des médias au sens large: presse, radio, télévision, enseignement, culture, art, spectacle, mode, publicité et, en général, dans la vie courante soumise au tout médiatique.

Faire le lien

Une partie de notre enseignement consistait aussi à apprendre à faire le lien entre l'actualité et le passé, selon la célèbre maxime de Pierre Renouvin: la Science politique est l'Histoire du présent, comme l'Histoire était la Science politique du passé. Il nous paraît nécessaire de bien connaître le passé et son influence sur le présent pour savoir bâtir harmonieusement l'avenir. Et pour savoir que l'histoire des hommes, des nations, des révolutions et des idées, dans l'enjeu politique et économique actuel, est une arme stratégique que des forces diverses manient pour donner au monde globalisé telle ou telle forme, tel ou tel contenu.

Car, si tout le monde est plus ou moins d'accord pour unifier la planète, plusieurs forces s'affrontent pour dominer l'union planétaire et soumettre le globe à leur propre "ordre nouveau", en général un ordre hérité de l'histoire et des idées du passé. Oter aux masses et aux adversaires, ou concurrents, la connaissance - ou jusqu'à la volonté de connaissance - du passé, et donc la capacité de réflexion, de compréhension, de choix, qui pourrait les éclairer et les guider dans leurs propres actions et décisions, est une des clefs du succès.

Voilà pourquoi des forces diverses en lice pour telle ou telle entreprise de transformation ou de conservation, à tel ou tel profit, cherchent à promouvoir la vérité ou le mensonge. Notamment sur leur genèse, leurs objectifs et leurs modes d'action. A dévoiler, camoufler ou déguiser le passé. A propager ou occulter des pans entiers du passé et du patrimoine des hommes et des civilisations.

C'est ainsi que des archives historiques et politiques, mais aussi des classiques de la bibliographie mondiale ou de la cinématographie, sont parfois rendus difficilement accessibles ou inaccessibles, étant ou non consultables, répertoriés, réédités ou diffusés. Parfois, ils sont tout simplement oubliés. Quelquefois, on les voit ressortir, à tel ou tel usage.

Demandez le programme !

Le 12 novembre 2002, la chaîne franco-allemande de télévision Arte a diffusé un film tchécoslovaque de 1966, "Les petites marguerites". La présentation du film par le magazine de programmes Télé Z mérite toute notre attention: "Deux jeunes filles mènent leur vie à leur guise, volent, saccagent, provoquent. Un film qui annonçait l'esprit contestataire du Printemps de Prague" (sic!). Or, le Printemps de Prague contestait le communisme et l'occupation de la moitié de l'Europe par la Russie soviétique depuis 1944-1945. L'absence de responsabilité morale et la démoralisation générées par le totalitarisme athée et matérialiste, méprisant l'humanisme et ôtant la liberté individuelle, intellectuelle, politique, nationale. Le Printemps de Prague n'avait rien à voir avec des fofolles qui "volent et saccagent" au profit des idéologies marxistes et libertaires de déstabilisation d'une société et d'une culture "bourgeoises" à abattre, qui a mobilisé le Paris de 1968.

Cependant, il y a chez l'auteur de la note un intéressant aveu, ou bien justement une découverte faite au spectacle de ce document ancien. Oui, il y avait un programme de révolution mondiale, désintégrant l'"ordre ancien" pour imposer un "ordre nouveau". Ce programme, d'ores et déjà global, faisait usage du Printemps de Prague, comme des autres mouvements qui ont alors secoué le monde à l'Est et à l'Ouest.

De la globalisation à la convergence

C'est encore le cas du film "Le dictateur", ressorti en octobre 2002. Dès 1990, nous attirions l'attention de nos étudiants sur l'usage généralisé et volontaire du logo du globe terrestre pour imposer, sans encore le dire, la globalisation. Mais surtout pour initier la phase ultime de la convergence idéologique du capitalisme et du communisme vers le collectivisme dans la gestion des hommes, et le globalisme dans la direction de leur pensée, dite "unique" et "politiquement correcte". Bien entendu, cette pensée, on l'attribuait - et on continue de le faire - aux Etats-Unis, et non à la convergence des systèmes Est-Ouest. Ce globalisme est réalisé au moyen du renouveau du collectivisme. Dont l'individualisme hédoniste libertaire de façade dore simplement la pilule. Avant que la dépression des hédonistes éclopés ne leur fasse apparaître le "collectif", l'"associatif", la "proximité" du groupe comme le seul recours à la "discordance insensée" de l'être.

La règle des organes

Ainsi, le collectivisme redevient l'instrument nécessaire, comme il l'a été du communisme, mais sous forme libérale économique, et libertaire en apparence, de la consommation des corps et des biens, par souci matérialiste du profit. Gommant de plus en plus, toutefois, le souci libéral de la liberté autonome personnelle et individuelle que l'on a systématiquement désappris à assumer avec responsabilité morale et civique. Cette liberté autonome, assimilée trompeusement, par tactique ou par ignorance et impuissance, au désordre moral et civique, se voit déclarer la guerre par une éducation, une culture et des philosophies qui se réveillent et appellent la sécurité à l'aide. Il était à prévoir - et nous l'avons fait depuis quinze ans en criant dans le désert - qu'on suivait sans le savoir la règle des organes de sécurité communistes: "Pour bien serrer la vis, il faut d'abord veiller à la desserrer". Nous préférons : Pour préserver la liberté, il faut apprendre a en user.

La doctrine soviétique de "souveraineté limitée" appliquée à l'homme

Depuis les années 1960-1990, on a desserré la vis. Aujourd'hui, on la serre. C'est ainsi qu'en dénonçant avec près d'un demi-siècle de retard les "conséquences dissolvantes" de la désintégration personnelle et sociale des individus - une désintégration politiquement et idéologiquement imposée en France et louée en choeur -, on décide aujourd'hui de "refonder l'humanisme". Mais, "sous forme de morale collective" ! "Refonder un humanisme qui restitue à l'homme, non sa souveraineté à la façon de Descartes, mais au moins les pouvoirs limités que lui reconnaît Kant..." (Cf. T. Ferenczi, "Faut-il rompre avec l'esprit de 1968 ?", in Le Monde, 20.5.2002). La doctrine soviétique de "souveraineté limitée" appliquée, non plus seulement aux nations, mais à l'homme ! En France ! Pourtant, "le primat du collectif sur l'individuel" devait en principe être combattu par le monde libéral de l'Ouest en tant que vice des sociétés peu humanistes ou totalitaires de l'Est communiste.

Et la liberté personnelle ?

Le globalisme, servi par le nouveau collectivisme, fer de lance du "nouvel ordre" dans l'édification de la "nouvelle société" globale est donc destiné à devenir l'idéologie mondiale de l'humanité où tout converge. Notamment les moyens d'"accompagnement", de direction et de contrôle. Pour le bien de la cause et l'efficacité de l'action à la nouvelle échelle. En 1990, nous citions donc la fameuse danse de Charlot-dictateur avec notre planète-ballon: mise en garde. On nous regarda de travers. Nous étions politiquement incorrecte. Pourtant, en 2002, "Le dictateur" et son globe sont utilisés pour dénoncer la globalisation - "mondialisation" libérale économique, ainsi que Washington dans son ensemble. Mais non les risques encourus par la liberté personnelle si le globalisme dérivait vers l'autoritarisme, et convergeait avec Moscou et ses méthodes. Ce à quoi Vladimir Poutine nous invite, non sans succès. A Paris comme à Washington.

Le projet

Notre rubrique "Classiques de Science politique", au sens le plus large possible, consistera donc à chercher dans les archives et les ouvrages ou même les films du passé la description, l'analyse et le traitement de phénomènes historiques, socio-politiques, idéologiques, culturels, économiques, scientifiques, diplomatiques etc... Extraits qui restent, bien entendu, datés, mais où l'intuition, l'analyse, les prises de position éclairent de façon surprenante et passionnante notre actualité, nos actions et nos projets d'avenir.

Nous présenterons donc à l'attention des étudiants, des observateurs, des spécialistes, des formateurs et des acteurs de terrain des textes anciens, mais conservant une certaine pérennité. On peut y puiser un enseignement ou une réflexion qui permette de prendre de la distance et de la profondeur dans la perception et le traitement des événements en cours.

Commençons par le début: l'insécurité avant et après Adam. Première rubrique >

Alexandra Viatteau

Ecrire à l'auteur : Alexandra Viatteau, cours sur la Désinformation (Journalisme européen), Université de Marne-la-Vallée, Département des Aires culturelles et politiques, Cité Descartes, 5 boulevard Descartes, Champs sur Marne, 77454, Marne-la-Vallée, Cedex 2, France.

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  Date de la mise en ligne: janvier 2003

 

 

 

   

 

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