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www.diploweb.com présente " Quelle France dans le monde au XXI e siècle ? ", par Pierre Verluise

1. COMMENT LES FRANCAIS VOIENT-ILS LE MONDE ?

Partie 1.1. Par quel biais les Français perçoivent-ils la première puissance mondiale,

les Etats-Unis ?

 

Introduction - 2. Quelles sont les images de la France à l'étranger ? - 3. Quels sont les outils disponibles ? - 4. Quelle politique étrangère ? - 5. Quelle mondialisation construire ? - Conclusion - Postface de Gérard Chaliand : Stratégie d'influence
Mots clés - key words : pierre verluise, gérard chaliand, ambassadeur jacques jessel, france, états-unis, relations franco-américaines, anti-américanisme, culture de masse, exception culturelle, superpuissance, hyperpuissance, républicains, démocrates. <Partie précédente

Spécialiste de stratégie, Gérard Chaliand fait le constat suivant. " Le plus grave défaut de la vision du monde des Français est leur profonde méconnaissance des Etats-Unis. Compte tenu de la position dominante de ce pays, cela ne peut être que dommageable.

En fait, il existe en France une extraordinaire confusion entre ce que nous n’aimons pas - une culture de masse qui nous semble aller contre " le bon goût " - et ce que les Américains s’affirment capables de faire de meilleur dans les domaines les plus variés. Autrement dit, Mickey cache, aux yeux de trop de Français, le dynamisme, l’inventivité, les capacités d’adaptation, la mobilité et la plasticité des Etats-Unis. Persistant à diaboliser ce pays, les Français ne voient pas ce qui fonde la superpuissance américaine. Résultat, ils ne peuvent pas en tirer parti ".

Triptyque typique

Un Américain très actif dans le développement des nouveaux médias confie : "Les relations entre la France et les Etats-Unis restent fondées sur le triptyque amour / haine / mépris ".

Comment expliquer des rapports aussi ambigus ? Bien sûr, un siècle de concurrence pour exercer un rôle diplomatique majeur entre en ligne de compte. Au-delà, la mémoire collective des Français ne reproche-t-elle pas aux Américains d’être tardivement entrés en guerre lors des deux conflits mondiaux ? Pourtant, les Français se disaient alors une puissance. Ils prétendaient mettre en œuvre une stratégie indépendante, fondée notamment sur des alliances de revers avec les pays d’Europe de l’Est. Jamais les Français n’ont demandé aux Etats-Unis d’assurer leur sécurité. Alors, pourquoi leur reprocher la date de leur entrée en guerre ? En parcourant les cimetières américains des deux guerres mondiales, notamment dans la Somme et en Normandie, ne serait-il pas plus juste de reconnaître notre dette ? En 1947, la France n’a-t-elle pas largement bénéficié du plan Marshall ? Finalement, une part de notre anti-américanisme primaire  ne viendrait-elle pas d’une difficulté à assumer ce que nous devons aux Américains ?

L’aveuglement a un prix

Quoi qu’il en soit, la méconnaissance française des Etats-Unis a une singulière conséquence, observe l’ambassadeur Jacques Jessel : " Les Français ne voient généralement pas quelle force politique américaine leur est à priori la plus favorable. A droite comme à gauche, les Français ont le plus souvent une préférence naturelle pour les démocrates, réputés plus " sociaux " et plus proches de nous. En revanche, les républicains portent en France la réputation d’affreux conservateurs absolument infréquentables. En novembre 2000, les médias français n'ont pas fait mentir cette règle lors de la campagne présidentielle américaine. Or, il se trouve que les républicains se révèlent généralement mieux disposés à l’égard de notre pays que les démocrates. Les Français méconnaissent donc leurs " alliés naturels ", ce qui paraît particulièrement contre-productif ".

L’accélération du déclin relatif de la situation française dans le monde de l’après-Guerre froide a, semble-t-il, suscité une prise de conscience de la nécessité de renforcer la recherche d’informations concernant les Etats-Unis. Tant au ministère des Affaires étrangères qu’à l’Assemblée nationale, une démarche plus systématique se met en place (1). Il faut souhaiter que cette ouverture se poursuive.

Le déplacement du centre de gravité du monde vers le Pacifique est une idée qui a fait son chemin. Les Français connaissent-ils davantage la rive asiatique de cet océan ? Partie suivante>

Pierre Verluise

Note:

1. La délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne a décidé en 1997 de créer une mission d’information sur les relations économiques transatlantiques. Le Rapporteur en est Jean-Claude Lefort, député membre du Parti Communiste Français. Son idéologie le prédisposait-il à tirer tous les enseignements possibles des atouts américains ? La lecture de son rapport préliminaire (n° 1150, enregistré le 23 octobre 1998) permet à chacun de se faire son opinion.

Copyright janvier 2001-Pierre Verluise/ www.diploweb.com

Mise en ligne 2001
     
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