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Europe - Etats-Unis, 1944-2007: deux volontés dans un monde incertain

 

Par Gérard Bossuat, Professeur d’histoire contemporaine.

Chaire Jean Monnet d’histoire de l’intégration européenne. Université de Cergy-Pontoise

L’Histoire cherche à dégager les grandes tendances d’une période, même courte, 1944-2007. Quelles sont-elles ? L’influence internationale de l’Union européenne s’accroît grâce à l’effort commencé par les six pays d’Europe de l’Ouest fondateurs de la Communauté en 1950, les plus développés. Ensuite, les marchés européens et nord-américains s’intègrent davantage chaque jour au point que tensions et conflits ne peuvent perdurer entre les deux mondes. 14 millions d’emplois des deux côtés de l’Atlantique en dépendent. Enfin l’autonomie de l’Union dans les relations internationales devient de plus en plus visible parce que l’Europe ne peut épouser les intérêts des Etats-Unis au point d’ignorer les siens. Poser la question de l’atlantisme n’a guère de sens car il n’est pas possible d’imaginer comme ce fut le cas dans les années 50 des institutions politiques atlantiques. Les interactions économiques et financières atlantiques ne créent pas nécessairement une unité de pensée politique pour une action commune.

 

Un nouveau dessein pour l’Union a été proposé : celui de « la puissance tranquille », fondée sur les principes des Lumières et sur l’autonomie de la défense européenne. Il a l’avantage de se référer à des concepts issus de l’histoire politique et culturelle de l’Europe tout en admettant le recours à la force militaire en cas de besoin. Il n’est donc plus temps de se demander si « le statut d’acteur de la sécurité implique que toutes les dimensions (normative, civile et militaire) soient présentes », mais il est temps de les rendre compatibles dans l’Union, « en promouvant, par exemple, une approche différente de la notion de puissance ». Le processus communautaire a recréé les conditions de l’influence de l’Europe dans le monde et les opinions publiques européennes croient au leadership européen dans les affaires internationales, tout en restant divisées sur les moyens d’y parvenir (46% estiment que l’Union européenne doit augmenter sa puissance militaire et 51% sont contre). Une majorité voudrait un ministre européen des Affaires étrangères.  Il y a bien deux volontés, deux façons, de répondre aux incertitudes de notre monde.

Biographie de l'auteur en bas de page.

Mots clés - Key words:  Europe - Etats-Unis, 1944-2007 : deux volontés dans un monde incertain. Gérard Bossuat, professeur d’histoire contemporaine. Chaire Jean Monnet d’histoire de l’intégration européenne. Université de Cergy-Pontoise. Histoire et géopolitique des relations euro-atlantiques, commission européenne, 1968, conseil de l’union européenne, 2006, responsabilités mondiales de l’union européenne, acteur géopolitique, general agreement on tariffs and trade (GATT), protectionnisme provisoire, leadership, plan marshall, dépendance consentie des européens vis-à-vis des états-unis, états-nations, COCOM, communisme, europe de l’est, guerre froide, terroriste islamique, environnement, échanges commerciaux avec le camp soviétique, l’intangibilité de la coopération atlantique, tensions euro-atlantiques, tensions commerciales euro-atlantiques, politique agricole commune, europe pivot, monnaie commune, grande puissance, mondialisation, investissements américains en europe, investissements européens aux états-unis, réseaux d’interdépendance transatlantiques, nouvel agenda transatlantique, transatlantic business dialogue (TABD), renforcement de la présence militaire et économique américaine en afrique, lutte contre les terrorismes, endiguement de la chine, zone de libre-échange atlantique, gap technologique, NTIC, révolution de l’information, défi de l’innovation, PCRD, puissance chinoise, leadership commun europe - états-unis, interdépendance union européenne et états-unis, prédation des capitalismes asiatiques, pensée libérale, multilatéralisme économique, diversité culturelle sociale et économique de l’union européenne, américanisation des sociétés, parler d’une seule voix, produire du rêve, donner du sens, interactions économiques et financières atlantiques, puissance tranquille , défense européenne, approche différente de la notion de puissance, leadership européen dans les affaires internationales.

 

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Deux textes nous aideront à poser le problème du rôle de l’Union européenne dans les relations internationales. Le premier, de 1968, vient de la Commission européenne : « L’Europe a de grandes responsabilités dans le monde. L’Europe des Six, inférieure aux États-Unis en puissance militaire, industrielle et financière, est déjà leur égale dans le domaine du commerce….Aujourd’hui déjà dans sa dimension actuelle, demain davantage quand elle sera réunie, elle a des devoirs essentiels à remplir à l’égard des pays en voie de développement … Au surplus, au moment où l’organisation du monde à l’échelle des vieilles nations souveraines fait place à celle de l’organisation à l’échelle des continents, il est essentiel de ne pas répéter à ce niveau plus élevé les erreurs du passé, de ne pas substituer aux chocs des nations celui de continents entiers et, dès lors, l’Europe a le devoir essentiel d’organiser sa coopération et son association avec les autres grands ensembles du monde » [i]. Le second date de 2003 et a été produit par le Conseil de l’Union européenne: « The European Union has the potential to make a major contribution, both in dealing with the threats and in helping realise the opportunities. An active and capable European Union would make an impact on a global scale. In doing so, it would contribute to an effective multilateral system leading to a fairer, safer and more united world”[ii]. On aura noté le souffle de la description du destin européen et surtout noté l’évolution qui s’est produite entre 1968 et 2006. L’Europe peut prendre plus de responsabilités mondiales.

 

La dépendance consentie 

Entre 1946 et 1948, les Etats européens, en ordre dispersé, ont cherché à obtenir des Américains du Nord et des Sud-Américains le droit de conserver des protections transitoires, pour se relever, sous la houlette d’une Organisation internationale du commerce (OIC) qui n’a pas vu le jour sinon sous une forme édulcorée, le general agreement on tariffs and trade (GATT). L’ordre économique nouveau visait à restaurer la liberté des échanges et des changes, après une période de protectionnisme provisoire, sous le contrôle d’une organisation internationale[iii]. De cette période une leçon se dégage : pas plus en 1945 que maintenant l’Administration américaine n’aime le protectionnisme provisoire réclamé par les nations en difficulté. Mais il y a une différence : Jadis, les Etats-Unis très conscients de leur leadership savaient négocier des compromis, aujourd’hui ils décident seuls.  

Le plan Marshall est le marqueur de la dépendance consentie des Européens vis-à-vis des Etats-Unis. Il peut être vu comme une étape vers la libération générale des changes et des échanges grâce à l’Union européenne des paiements (UEP) et au code de libération des échanges intra-européens. Il n’a pas été à l’origine de l’unité européenne, ce qu’il prétendait construire. Pour autant, le plan Marshall n’a pas imposé le libéralisme économique mondial car les gouvernements des grands pays européens ont orienté l’aide américaine, selon les schémas doctrinaux développés au GATT ou à La Havane, vers la satisfaction de leurs grands intérêts. Les Etats-nations ont donc été ressuscités et l’union européenne n’a pas été créée Toutefois, il a facilité l’accès de l’administration américaine et de compagnies privées américaines aux ressources rares dans les territoires d’outre-mer européens, objectif toujours d’actualité si l’on songe au pétrole du golfe du Niger, du Tchad ou du sud Soudan. La présence américaine s’est accompagnée de conseils pour la bonne gestion des rapports avec les peuples en voie d’indépendance, comme elle s’accompagne encore aujourd’hui de conseils de bonne gouvernance. Le plan Marshall a détruit les relations commerciales entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale, plus pour des raisons de guerre froide que par doctrine commerciale. Ainsi naquit le COCOM. Au temps de la dépendance consentie de l’Europe de l’Ouest (les années 40-50), l’Europe occidentale ne s’est jamais abandonnée aux Etats-Unis, assumant sa modernisation et son avenir certes en le pensant dans un cadre atlantique sans décider s’il serait provisoire ou non[iv].  

Cependant, les aléas du contrôle du commerce avec « l’axe du mal » de l’époque révèlent qu’Européens et Américains n’avaient pas les mêmes perceptions du danger. Le danger communiste était plus durement ressenti aux Etats-Unis qu’en Europe. Le danger terroriste islamique a pris de nos jours la forme de Saddam Hussein pour le gouvernement américain tandis que les gouvernements français, allemand et russe n’y croyaient pas. L’appréciation des risques causés par l’Iran ne sont pas les mêmes quoique les deux positions soient plus proches. L’intensité des peurs est liée à la perception de l’ampleur de la menace sur sa propre culture ce qui explique l’ardeur américaine à juguler par tous les moyens une menace terroriste planant sur le sol américain pour la première fois. Actuellement, la menace sur l’environnement est intolérable pour les Européens ; elle est inquiétante pour les Etats-Unis. Il y a bien deux sensibilités aux dangers sans qu’elles soient antinomiques. La fin de la dépendance consentie et la naissance de l’intégration européenne dans les années 50 conduisent à une plus grande individualisation des deux destins particuliers de l’Europe occidentale et des Etats-Unis.

 

Dessein européen et destin atlantique 

La Communauté économique européenne s’était donnée, par traité en 1957, des objectifs de libération réciproque des échanges et de solidarité internationale[v]. Mais elle agissait aussi pour organiser les échanges mondiaux au GATT. Elle manifesta son devoir d’assistance à l’égard des pays moins avancés grâce aux accords mondiaux qu’elle proposa à la CNUCED et aux accords préférentiels avec l’Afrique inscrits dans le traité de Rome. Elle adopta en 1958 la thèse que « le bien-être économique des pays de l’Est était un élément favorable à la paix», et développa les échanges commerciaux avec le camp soviétique, alors que les États-Unis tentaient d’élargir l’embargo stratégique[vi].

Toutefois, la Commission européenne affirma le principe de l’intangibilité de la coopération atlantique et celui de l’égalité avec les Etats-Unis, ce qui n’excluait pas la compétition[vii]. Le projet de Partenariat atlantique de Kennedy témoigna des bonnes relations euro-atlantiques. Son successeur, Johnson évoqua un condominium CEE/États-Unis pour les affaires économiques. La Commission accepta de placer l’action extérieure de la Communauté dans un cadre multilatéral et libéral arrangé par les deux puissances du monde libre : la Communauté et les Etats-Unis.  

Pourtant la réalité fournit son lot de tensions euro-atlantiques. Jean-François Deniau, commissaire européen, relève en 1968 « le nombre croissant de difficultés avec le gouvernement américain sur les questions agricoles »[viii]. Le principal souci des Etats-Unis était d’accéder au marché agricole européen et de faire démanteler la politique agricole commune (PAC) qui « seemed to lead towards the implementation of a closed EEC regional bloc »[ix]. La Commission ne pouvait pas céder sur la PAC, marqueur de l’identité européenne. Elle proposa l’organisation mondiale de certains marchés agricoles (viande, lait et volailles, céréales) repoussée par les États-Unis[x]. Le « protectionnisme agricole européen » obsédera   Washington jusqu’à nos jours. Les Etats-Unis sont en train de gagner leur bataille à l’OMC sous les coups de boutoir des pays exportateurs de produits agricoles et d’une évolution des esprits en Europe. La Commission introduisit aussi le concept de préférences généralisées au profit des pays en développement en accord avec l’Amérique du Sud.

Les tensions commerciales euro-atlantiques témoignent que la Communauté européenne est capable de définir des objectifs propres dont certains gênent les Etats-Unis, ce qui paraît étonnant alors qu’il s’agit d’une attitude normale de la part d’un ensemble économique composé de nations indépendantes[xi]. La  Communauté européenne, dans les années 50-70, se réclame d’une identité  propre à l’histoire et aux intérêts de l’Europe et donc ne relève pas d’une identité atlantique qui pourtant entre partiellement aussi dans son champ identitaire. Elle veut alors renforcer le camp occidental tout en refusant d’être organiquement liées à la guerre froide, au-delà des nécessités de la défense contre le camp soviétique. Elle ne refuse pas le concept de « communauté atlantique » mais elle s’interdit d’en préciser le contenu, le terme ayant seulement une dimension symbolique de propagande[xii]. Comment être soi-même tout en appartenant à un espace d’intérêt commun plus large, l’espace atlantique ?  Monnet esquisse une réponse comme le fait de Gaulle en 1958. Monnet ne peut pas envisager de relation responsable entre les deux rives de l’Atlantique sans une Europe unie et sûre d’elle-même[xiii]. De Gaulle exprime des positions proches puisqu’il affirme être l’allié des Etats-Unis et des pays atlantiques, dans le cadre du Pacte atlantique, à égalité de droits et de devoirs. Dans les deux cas, les deux hommes repoussent l’idée d’une communauté atlantique avec un seul Etat hégémonique. C’est encore le cas en 2007 et il ne dépend que des Européens d’être, au sein du monde atlantique,  un pivot fort dans le cadre d’une nouvelle alliance atlantique.

Les difficultés du Système monétaire international (SMI) confirmèrent la montée en puissance de l’autonomie européenne. Robert Marjolin, vice-président de la Commission européenne, appela le Conseil des ministres des Six, à créer une Union économique et monétaire pour négocier à égalité avec les États-Unis[xiv]. Les Six décidèrent de réaliser par étapes une Union économique et monétaire dotée d’un Fonds de réserve pour stabiliser les changes[xv]. Le 21 mars 1971, la Communauté décida de "former un ensemble monétaire individualisé au sein du système international", mais sans monnaie commune[xvi]. La suspension de la convertibilité du dollar en or par le président Nixon, le 15 août 1971, puis la dévaluation du dollar de 10% par rapport à l’or, le 13 février 1973, facilitèrent la création d’un système monétaire européen. Les monnaies européennes flottèrent ensemble par rapport aux autres monnaies mondiales  révélant donc les exigences des Neuf.

A la fin des années 70, la Communauté européenne a consolidé son originalité par rapport aux Etats-Unis. Elle a négocié une libération réciproque des échanges, insiste E.P. Wellenstein, ancien directeur des relations extérieures de la Commission et elle a obtenu le respect des politiques communes, nécessairement discriminantes. Elle a proposé aux pays en développement un régime particulier pour le commerce des produits de base. L’Europe communautaire est devenue un partenaire actif et original dans les relations internationales et au sein du monde atlantique parce qu’elle porte un vrai projet d’union. La Communauté peut-elle transformer l’essai pour devenir une grande puissance dans le monde ?

 

L'avenir du partenariat atlantique au temps de la mondialisation

Or la période actuelle, celle de la mondialisation, est incertaine pour l’avenir du partenariat atlantique et pour le rôle que l’Union peut y jouer. Elle est caractérisée par l’ouverture réussie des marchés atlantiques. L’Europe n’est pas devenue une forteresse, en dépit des accusations américaines. « L’intégration » financière atlantique est extraordinaire : 612 milliards $ sont investis en Europe par les Etats-Unis et 640 milliards $ par l’Europe aux Etats-Unis. D’après P. Quinlan, les chiffres on été multipliés par 360 en valeur nominale depuis les années 50[xvii]. En 2002, les échanges transatlantiques s'élevaient à plus de 650 milliards €, dont 20 % portaient sur des produits de haute technologie[xviii]. Les réseaux d’interdépendance transatlantiques sont d’une densité et d’une qualité inégalée, écrit aussi Daniel Hamilton[xix]. Il n’est donc pas étonnant que les Etats-Unis aient proposé la création d’un grand marché atlantique qui pourrait être un élément du Nouvel Agenda transatlantique et du TransAtlantic Business Dialogue (TABD)[xx].

Mais faut-il faire une zone de libre-échange ? Les gouvernements européens sont très prudents et les opinions réticentes. Des différences existent entre les projets économiques et sociétaux de part et d’autre de l’Atlantique. Les Européens ne veulent pas d’OGM sur leur territoire, ce qui a permis au président Bush de dire que l’Union européenne contribuait à ne pas nourrir les pays africains ! L’accord « ciel ouvert », finalisé en octobre 2005, a été très disputé. L’accord « vin » n’est pas satisfaisant, mais sans lui les vins européens n’auraient pu accéder au marché américain[xxi]. La tension sur les subventions publiques aux avionneurs (Boeing et Airbus) n’est pas retombée. Les conflits sur la banane ont été réglés au détriment de la préférence européenne et ACP. Dans le transport aérien, l’administration américaine a imposé le Passenger Name Record ou PNR, au mépris des lois européennes. Dans le transport maritime, sous prétexte de sécurité des Etats-Unis, les douanes américaines inspectent tous les jours les navires dans les ports européens. Le trafic commercial européen est mieux connu des Etats-Unis que des Européens[xxii]. Les dossiers chauds sur l’agriculture et l’aide au développement des ACP restent ouverts à l’OMC. Que signifie le renforcement de la présence militaire et économique américaine en Afrique : conquête de nouveaux marchés sur les Européens installés depuis 1957, lutte contre les terrorismes, endiguement de la Chine ? Beaucoup de questions n’ont pas de réponses[xxiii].

 

Les récentes frictions euro-atlantiques ont souvent abouti à donner un avantage aux Etats-Unis ce qui rend peu souhaitable une zone de libre-échange atlantique aux conditions américaines si elle nie la spécificité de l’intégration européenne.

Il existe d’autres raisons de s’interroger sur le partenariat atlantique ou sur une zone de libre-échange : le gap technologique. La révolution des NTIC, venue d’Amérique, a creusé la différence au détriment de l’Europe. Une zone de libre-échange facilitera-t-elle les transferts de technologies des Etats-Unis vers l’Europe ?  La compétition renforcée entre les deux rives de l’Atlantique sera-t-elle source de profits au sens large pour l’Europe ? Les Etats-Unis ont réussi une révolution de l’information. Les investissements du gouvernement américain dans la défense permettent aux Etats-Unis de conserver la suprématie dans le domaine de la haute technologie. Une zone de libre-échange n’y changera rien. Elle risque même de faciliter l’hégémonie scientifique et technologique américaine. Clinton ne disait-il pas : « Shaping the world, shaping the mind ». George Bush est son continuateur, en plus déterminé, et on se demande s’il ne pratique pas la stratégie du « maintien contrôlé » du « technology gap »[xxiv].

En fait qu’il y ait ou non une zone de libre-échange transatlantique, les Européens doivent relever le défi de l’innovation, à moins de renoncer à être des acteurs souverains dans les relations internationales. Seule satisfaction, le budget quinquennal du PCRD européen est passé de 3,7 milliards d’écus en 1982 à plus de 50 milliards d’euros pour 2007-2012[xxv]. Mais l’Union n’a pas de projets phare, comme la conquête de l’espace ou « la guerre des étoiles » aux Etats-Unis. Les belles réussites technologiques européennes ne sont pas assez porteuses d’innovations futures.

L’Union européenne a relancé la stratégie de Lisbonne en 2005 et créé un Espace européen de la recherche (EER). Elle a choisi de faire porter l’effort sur 7 secteurs de la recherche[xxvi]. Quand l’Europe sait ce qu’elle veut, elle est capable de s’imposer dans le domaine des innovations, comme le prouve l’accord euro-américain sur l’exploitation de Galileo à coté du GPS[xxvii]. Les choix technologiques européens peuvent servir, en effet, un projet de société différent de celui des Etats-Unis à propos des énergies renouvelables et de la protection de l’environnement ou de l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire.  

Etats-Unis et Union européenne sont confrontés à une croissance très rapide de la Chine et de l’Inde voire de certains pays d’Amérique du Sud qu’ils abordent différemment. Avec  l’Amérique latine, lEurope a privilégié les accords de région à région et la coopération pour le développement, avec le Mercosur[xxviii]. Les Etats-Unis ont cherché à signer l’Accord de libre commerce des Amériques (ALCA) en négociant successivement avec chacun des pays membres, que le sociologue argentin, Atilio Borón qualifie de « projet d’annexion continentale »[xxix]. Les deux ensembles subissent les conséquences identiques de l’accumulation de dollars et d’euros par la Chine qui peut acheter des entreprises américaines ou européennes puisqu’elle n’achète pas assez de produits occidentaux et qu’elle génère une contrefaçon industrielle des produits occidentaux. Les Européens sont conscients de la puissance chinoise. Ils craignent les délocalisations en Chine et les investissements chinois dans l’Union car les règles d’accueil des investissements européens en Chine ne sont pas respectées. La Commission européenne a appelé à un leadership commun Europe - Etats-Unis pour “to strengthen and support the international community’s multilateral rules-based architecture”. Richard N. Haass dit la même chose: “Our goal should be to integrate China into the international system, to make it a pillar of the global establishment”[xxx]. Mais à quel prix envisager une interdépendance Union européenne et Etats-Unis ? [xxxi] Comment ne pas voir que la Chine et le Japon se sont entendus avec les Etats-Unis pour acheter des bons du Trésor américains, « par tonnes », dans le cadre de la très grande alliance (TGA), « qui permet à Pékin d'ouvrir chaque jour de nouvelles usines de biens exportables aux Etats-Unis », écrit Le Monde[xxxii]. Comment mettre en place une coopération atlantique dans ces conditions ?[xxxiii] L’Union européenne apparaît plus comme un espace de prédation pour les capitalismes asiatiques alors que les Etats-Unis ont établi un partenariat (inégal) avec la Chine. La clef des évolutions économiques se trouvent actuellement à Pékin et à Washington qui pourraient enfin fixer des lignes rouges à ne pas dépasser, mais pas à Bruxelles, sauf si l’Union prend des mesures de régulation des exportations chinoises, sur les textiles par exemple, au risque de passer pour protectionniste, un crime aux yeux de la pensée libérale actuellement en vogue.

 

Le bonheur et la puissance

Quel avenir pour le lien transatlantique ? Si les Etats-Unis et l’Europe sont liés par des intérêts communs de pays industrialisés, ils ne peuvent fusionner leurs intérêts économiques et commerciaux parce que les peuples européens et américain ont des identités et des aspirations propres. L’Union ne peut pas se donner l’objectif de l’unilatéralisme dans les relations internationales en raison de l’histoire de la construction européenne et de la faiblesse des institutions communes[xxxiv]. En revanche, le « bonheur » semble bien être le dessein européen caché. « L'Europe doit devenir pour les générations futures un espace de paix, de stabilité et de prospérité. La sécurité doit y régner et, avec elle, le respect du droit et de la personne de chaque citoyen européen » résume un auteur[xxxv]. N’est-ce pas le bonheur que décrit un politologue ? Mais l’Union européenne ne peut ignorer le reste du monde et le monde ne l’ignore pas qui parfois l’assiège.

L’Union européenne recherche au contraire le multilatéralisme économique, à savoir la gestion raisonnée des relations économiques internationales[xxxvi]. Un partenariat atlantique n’est admissible qu’à la condition de respecter la diversité culturelle sociale et économique de l’Union. Or l’Europe sent une menace dans la globalisation qui est en fait une américanisation de nos sociétés. Or la situation de monopole économique et politique des Etats-Unis est malsaine pour l’Europe. L’Union européenne peut-elle encore rejoindre l’axe du monde qui est à Washington pour modifier la donne internationale?[xxxvii] Est-elle déjà à la dérive, une « drifting Europe » comme l’écrit complaisamment Richard Haass ?[xxxviii] « Tout empire périra », semble répondre l’historien Jean-Baptiste Duroselle, un ami des Etats-Unis, exprimant une loi générale observable en histoire[xxxix].

On peut répondre avec deux remarques. La première est que, si les Etats-Unis ont su assumer un heureux leadership pour le monde et l’Europe depuis la  Charte de l’Atlantique et l’engagement dans la guerre, en décembre 1941, l’Union européenne est devenue une réalité substantielle et ne peut se désintéresser des relations internationales. Elle a un poids économique et monétaire extraordinaire et s’engage dans les secteurs chauds du monde (Afrique, Kosovo par exemple) et ses engagements dans le monde. Mais les Etats-Unis ne sont pas prêts à consolider leur relation avec l’Union sur le mode de l’égalité. Aucun des politologues américains ne prédit un partenariat à égalité[xl]. Seul Jeremy Rifkin, président de la Foundation on Economic Trends (FOET), augure que « le rêve européen naissant est mieux armé pour nous conduire dans le nouvel âge global » parce que l’Union européenne respecte les communautés humaines, qu’elle s’appuie sur la diversité culturelle, qu’elle respecte la qualité de la vie, qu’elle promeut le développement soutenable plutôt que la croissance matérielle illimitée, qu’elle défend les droits de l’homme universels et les droits de la nature, et la coopération globale plutôt que l’exercice unilatéral du pouvoir[xli]. Richard Haass, president du Council on Foreign Relations, affirme au contraire: “Europeans must shed their illusions about what they can accomplish in the world on their own. Loose talk about resurrecting a multi-polar world is just that – loose talk. It is neither feasible nor desirable for Europe to establish itself as a geopolitical equal or competitor of the US”. Les Européens sont invités à se tenir tranquilles et à jouer le rôle que la Grande-Bretagne a tenu auprès des Etats-Unis : un second rôle[xlii].

La seconde remarque est que l’Union européenne, actuellement faible et non pas à la dérive, ne sait pas ce qu’elle veut: « We divide ourselves » constate Jim Cloos, directeur du Conseil de l’Union[xliii]. Mais les peuples européens vont-ils se satisfaire de l’idéal purement économique et libéral que leur propose  l’actuelle commissaire pour les relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner : « To maintain our position as an economic giant we must increase our competitiveness - through better, more efficient regulation including deregulation and more focus on education, research and innovation »[xliv] Si l’Union veut agir comme une « puissance globale dans la gouvernance économique, sociale et environnementale du monde », elle doit parler d’une seule voix et comme le dit Jeremy Rifkin, produire du rêve, donner un sens à l’histoire et aux événements terribles de notre monde. C’est exactement ce que les fondateurs de l’Union ont fait, 5 ans après la guerre mondiale. Le dialogue inter atlantique en serait modifié[xlv].

 

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L’Histoire cherche à dégager les grandes tendances d’une période, même courte, 1944-2007. Quelles sont-elles ? L’influence internationale de l’Union européenne s’accroît grâce à l’effort commencé par les six pays d’Europe de l’Ouest fondateurs de la Communauté en 1950, les plus développés. Ensuite, les marchés européens et nord-américains s’intègrent davantage chaque jour au point que tensions et conflits ne peuvent perdurer entre les deux mondes. 14 millions d’emplois des deux côtés de l’Atlantique en dépendent. Enfin l’autonomie de l’Union dans les relations internationales devient de plus en plus visible parce que l’Europe ne peut épouser les intérêts des Etats-Unis au point d’ignorer les siens. Poser la question de l’atlantisme n’a guère de sens car il n’est pas possible d’imaginer comme ce fut le cas dans les années 50 des institutions politiques atlantiques. Les interactions économiques et financières atlantiques ne créent pas nécessairement une unité de pensée politique pour une action commune. 

Un nouveau dessein pour l’Union a été proposé : celui de « la puissance tranquille », fondée sur les principes des Lumières et sur l’autonomie de la défense européenne[xlvi]. Il a l’avantage de se référer à des concepts issus de l’histoire politique et culturelle de l’Europe tout en admettant le recours à la force militaire en cas de besoin. Il n’est donc plus temps de se demander si « le statut d’acteur de la sécurité implique que toutes les dimensions (normative, civile et militaire) soient présentes », mais il est temps de les rendre compatibles dans l’Union, « en promouvant, par exemple, une approche différente de la notion de puissance »[xlvii]. Le processus communautaire a recréé les conditions de l’influence de l’Europe dans le monde et les opinions publiques européennes croient au leadership européen dans les affaires internationales, tout en restant divisées sur les moyens d’y parvenir (46% estiment que l’Union européenne doit augmenter sa puissance militaire et 51% sont contre). Une majorité voudrait un ministre européen des Affaires étrangères[xlviii].

Il y a bien deux volontés, deux façons, de répondre aux incertitudes de notre monde.

Professeur Gérard Bossuat, professeur d’histoire contemporaine. Chaire Jean Monnet d’histoire de l’intégration européenne. Université de Cergy-Pontoise

Manuscrit clos en juin 2007.

Copyright 20 août 2007-Bossuat / www.diploweb.com

Notes :


[i]Commission des Communautés européennes, « déclaration de la Commission des Communautés européennes », 1er juillet 1968 COM (68) 550.

[ii] Council of the European Union, ‘A Secure Europe in a Better World: European, Security Strategy’, Adopted in Brussels, 12 December, 2003.

[iii] Archives du ministère des Affaires étrangères, YI 667, 2 juin 1948, "Note relative à la charte de la Havane, pour une organisation internationale du commerce". Source ?).

[iv] Gérard Bossuat, les aides américaines économiques et militaires à la France, 1938-1960, une nouvelle image des rapports de puissance, Comité pour l’histoire économique et financière de la Franc, Paris, 2001

[v] Les articles 18, 29, 110 et suivants, le préambule du traité CEE disposent que la politique commerciale commune doit contribuer au développement harmonieux du commerce mondial et à la suppression des restrictions aux échanges internationaux.

[vi] Archives de la Commission européenne, Bruxelles, BAC 1/1971, 53, Commission, DG des Relations extérieures, 1er octobre 1958, « Problèmes des relations avec les pays à économie planifiée » (note présentée par M. Rey).

[vii] « Les relations extérieures de la Communauté par Jean Rey président du groupe des relations extérieures » Bulletin de la CEE, 1959, n° 4, p. 19.

« Les États-Unis et le marché commun, discours du président Kennedy du 11 janvier 1962 devant le 87e Congrès, message sur l’état de l’Union », Bulletin de la CEE n° 2 février 1962, p. 36

[viii] Archives de la Commission européenne, Bruxelles, 1968 PV49,2,XXVII3,13

[ix] FRUS 1961-1963, IX, Section 11/227, Paper Prepared by the President's Special Assistant Petersen, Proposal for 1962 United States Foreign Trade and Tariff Legislation, 4 October 1961 and ibidem 11/230 Memorandum from Ball to President Kennedy, 23 October 1961.

[x] Archives de la Commission européenne, Bruxelles, 1964, PV 262, 1, XXI, 25-26 et W. Hallstein, « La politique de la Communauté à l’égard des grands problèmes du développement du commerce mondial », Strasbourg 26 novembre 1963, Bulletin de la CEE, Janvier 1964, n° 1, p. 14 et 15

Commission de la CEE, NCG (65) 30 final, 22 juillet 1965 « communication de la Commission au Conseil concernant la partie agricole des négociations commerciales au GATT », p. 4

[xi] Archives de la Commission européenne, Bruxelles, BAC 3/1978 574 , SEC(69) 4656, 3 décembre 1969, télex de P. Malvé « réflexions sur l’état des relations entre la Communauté et les États-Unis » ; BAC 3/1978 574 , pas de date précise, 1970, télex de P. Malvé, « un haut fonctionnaire du département du commerce, M. Kenneth Davis se plaint de l’incompréhension manifestée par la Communauté à l’égard des États-Unis 10 mars 1970 ».

[xii]  Son occurrence a été relevée 3 fois seulement dans les communiqués finaux des conseils de l’Atlantique nord, en 1951 (Ottawa), 1952 (Lisbonne) et 1956 (Paris). Les descripteurs utilisés par les archivistes pour définir la relation transatlantique sont « Alliance atlantique », « OTAN », « Communauté atlantique » en dernier.

[xiii] Archives européennes de Florence, Fonds M. Kohnstamm, MK, 19., ou AMK 103/4/ 34,  JM à Eugène Rostow , « dear Gene », 18 janvier 1961.« Atlantic unity is only possible with a strong Europe that is aware of its responsibilities and able to carry them out as a real partner of America ; it is impossible with a Europe consisting of virtual satellites who periodically resent their inferiority, criticise those who carry out responsibilities they do not assume and try from time to time to make up their lack of  intrinsic weight by playing off East against West »,

[xiv] « La CEE et les questions monétaires internationales, R. Marjolin vice président de la Commission, discours devant le Parlement européen, 23 mars 1965 », Bulletin de la CEE, mai 1965, n° 5

[xv] Archives G. Pompidou, 5AG2, (provisoire), Woimant, 665, SGCI, communiqué final de la conférence de La Haye des 1-2 décembre 1969.

[xvi] Archives G. Pompidou,  5 AG 2, 1012, 18 septembre 1971, Note pour M. Jobert. origine? peut-être JR. Bernard

Jacques Van Helmont, Options européennes, 1945-1985, op. cit., p. 146. Jean-Marc Boegner, op. cit. p. 206-207.

[xvii] Joseph P. Quinlan, Dérive ou rapprochement ? La prééminence de l’économie transatlantique, préface de Daniel S. Hamilton, notes de la Fondation Robert-Schuman, n° 23, Paris, juin 2004, titre original en anglais : "Drifting Apart or Growing Together ? The primacy of the Transatlantic Economy".

[xviii] Source Parlement européen, fiches techniques, 6.3.6. Les Etats-Unis et le Canada, http://www.europarl.eu.int/facts/6_3_6_fr.htm

[xix] Daniel S. Hamilton est Directeur du Center for Transatlantic Relations, Directeur exécutif de l’ American Consortium on EU Studies – EU Center Washington,DC. Voir son discours à l’ouverture du bureau à Washington, D.C., de la société de recherche allemande Deutsche Forschungsgemeinschaft, le 17 septembre 2002 ;voir également Daniel Hamilton, Die Zukunft ist nicht mehr,was sie war: Europa,Amerika, und die neue strategische Landschaft, Stuttgart: Robert Bosch Stiftung, 2001.

[xx] Le Nouvel Agenda permet aux deux parties d'unir leurs forces en vue d'atteindre quatre objectifs communs: la promotion de la paix, de la démocratie et du développement dans le monde; la réponse aux défis mondiaux; la contribution à l'expansion du commerce mondial; le renforcement des relations économiques et des initiatives transatlantiques. Le programme d'action commun énumère 150 actions spécifiques (source : Parlement européen, fiches techniques, 6.3.6. Les Etats-Unis et le Canada, http://www.europarl.eu.int/facts/6_3_6_fr.htm.

[xxi] 22 novembre 2005, Rapport d’information déposé par la délégation de l’Assemblé&e nationale pour l’Union européenne, sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion de l'accord entre la Communauté européenne et les Etats-Unis sur le commerce du vin, (COM [2005] 547 final/ E 3002), et présenté par M. Philippe-Armand MARTIN, député.

[xxii] Ali Laïdi, « Espionnage économique, arme cachée des grandes puissances », Le Monde diplomatique, mars 2005, p. 4 et 5.

[xxiii]Tanguy Struye de Swielande, « Le retour de Washington sur le continent africain », Diplomatie Magazine, n° 12, janvier-février 2005., p. 32-34

[xxiv] « Indépendance de l’Union européenne et technologies de souveraineté. Plaidoyer pour une Europe de la recherche. », Par le Chef d’escadron Eric Bio-Farina , 30 mars 2005-Bio-Farina / www.diploweb.com ;

[xxv] Les écus sont des équivalents dollar

[xxvi] génomique et biotechnologies pour la santé, technologies pour la société de l’information, nano-technologies, aéronautique et espace, sûreté alimentaire, développement durable et changement planétaire, citoyenneté et gouvernance dans la société européenne de la connaissance

[xxvii] Accord du 28 février 2004

[xxviii] Marché commun du cône Sud, conclu en 1991 entre l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, 240 millions d’habitants.

 « Le marché latino-américain convoité par les Etats-Unis et l’Union européenne », Agencia Latino americana de Información y Análisis-Dos (alia2) 1er mai 2004 .

[xxix] Atilio Borón est professeur à l'université de Buenos Aires. Spécialiste de l'histoire des idées politiques, secrétaire exécutif du Conseil latino-américain des sciences Sociales

[xxx]What to do About China”, Richard N. Haass, June 20, 2005, U.S. News & World Report

[xxxi] Voir art. cit Le Monde diplomatique, juillet 2005.

[xxxii] Eric Le Boucher, « La très grande alliance entre les Etats-Unis et la Chine contre le reste du monde », Le Monde,| 24.01.04 | Le Monde. fr

[xxxiii] Oséo News, « Textiles chinois bloqués aux portes de l'Union européenne », Jeudi 25 Août 2005, http://www.oseo.fr/actualites/veille_pme/ textiles_ chinois_bloques_aux_portes_de_l_union_europeenne.

[xxxiv] Gérard Bossuat, les fondateurs de l’Europe unie, Belin, 2001.

[xxxv] François Géré, « La protection stratégique, instrument de l'autonomie de l'Union européenne », Copyright 10 mai 2004- Géré/www.diploweb.com.

[xxxvi] « Les relations Europe / Etats-Unis en 2005 », par Jean Ordessa, Entretien avec Pierre Verluise, 2005, in www.diploweb.com/forum/ueusaeu.htm.

[xxxvii] Olivier Frayssé, Les Etats-Unis hyperpuissance , éd. documentation Française, PPS, n°846, 2000, 80 p.

[xxxviii] Richard Haass, “Is There a Doctrine in the House?”, November 8, 2005, The New York Times.

[xxxix] Tout empire périra, Paris,Armand Colin, 1992.

[xl] Voir Simon Serfaty (spécialiste de l’Europe au CSIS-Center of Strategic and International Studies ), Brzezinski,, David Calleo (Rethinking Europe’s Future, Princeton University Press, 2001)

[xli] Presentation in http://www.notre-europe.asso.fr/article.php3?id_article=546 par Gaëtane Ricard-Nihoul, secrétaire générale de Notre Europe du livre de Jeremy Rifkin, The European Dream, How Europe’s vision of the future is quietly eclipsing the American dream., 2004, traduction française , Le rêve européen : Ou comment l'Europe se substitue peu à peu à l'Amérique dans notre imaginaire, Paris, Fayard, 2005.

[xlii] Richard N. Haass, Marriage Counseling for America and Europe”, July 1, 2004, Project Syndicate, Council on Foreigne relation.

[xliii]Jim Cloos, "On ne peut mettre un terme à une relation de 2,5 billions de dollars", 27 janvier 2006,

http://www.euractiv.com/Article?tcmuri=tcm:28-151993-16&type=Interview

[xliv]“ Building a Transatlantic Alliance for the 21st Century”, Speech from Benita Ferrero-Waldner , commissioner for External Relations & European Neighbourhood Policy, Institute for Human Sciences, Boston University , 12 September 2005 - SPEECH/05/500 , http://europa.eu.int/comm/external_relations/news/ferrero/2005/sp05_500.htm.

[xlv] voir Les relations transatlantiques et l’environnement international, sous la direction de Josiane Tercinet, Bruylant, Bruxelles, 2005, 280 pages.

[xlvi] Le concept est mis en scène par Tzvetan Todorov, Le nouveau Désordre mondial : Réflexions d'un Européen , 2003, Robert Laffont et L'Esprit des Lumières, Paris, Robert Laffont, 2006 ;  voir aussi l’exposition de la Bibliothèque nationale de France,  « Les lumières, un héritage pour demain » , du 1er au 28 mars 2006, site François Mitterrand, Paris.

[xlvii] Thierry Tardy, « La gestion des crises fait-elle de l’Union européenne un acteur de la sécurité ? » working paper, p. 21, colloque de Paris, Gérard Bossuat et Anne Deighton (eds), Les Communautés européennes, acteurs de la sécurité mondiale ? Bilan de 50 ans de relations extérieures ; The EC/EU : a world security actor? An assessment after 50 years of the external actions of the EC/EU, Soleb, Paris, 2007.

[xlviii] http://www.transatlantictrends.org/doc/2006_TT_key%20Findings%20FRENCH.pdf

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Date de la mise en ligne: septembre 2007

 

 

 

Biographie de Gérard Bossuat, Professeur des Universités

   

 

 

Professeur Gérard Bossuat, Agrégé d'Histoire 1969, Docteur 1988, HDR 1992 de l'université de Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

 

Fonctions actuelles / academic position

. Professor of Contemporary History (Chair) at the University of Cergy-Pontoise (Val d'Oise), France.

. Directeur du Master LLSHS, mention études européennes et affaires internationales, spécialités "Histoire et enjeux européens" et "projets européens".

. Chaire Jean Monnet ad personam (Cergy-Pontoise, 2000)

. Officier dans l'ordre des Palmes académiques (2000).

 

Research fields / champs de la recherche

Histoire de la France au XXe siècle, Histoire de la politique européenne de la France, Histoire des relations internationales, Histoire de l'unité européenne, Histoire des fondateurs de l'unité européenne, Histoire des relations transatlantiques, Histoire des idées politiques européennes, Histoire de la décision.

Site web: http://pageperso.aol.fr/Gbossuat/pageGbossuat.html

 

Current research/ Travaux en cours

.  Dictionnaire historique de l’unité européenne (sous la direction de Pierre Gerbet, Gérard Bossuat et Thierry Grosbois ), Complexe, Bruxelles (à paraître en 2007)

.   Emile Noël, une mémoire de l'Europe (à paraître en 2007)

.  Livre collectif sur l'histoire de la Commission européenne (1958-1973) (2007)

.   Livre collectif sur l’histoire de la Commission européenne (1958-2006) (2007)

 

Books/ Livres

1.    Faire l’Europe sans défaire la France, 60 ans de politique d’unité européenne des gouvernements et des présidents de la République française (1943-1003),  PIE Peter Lang, Bruxelles, 2005, nouveau tirage 2006.

2.    Les aides américaines économiques et militaires à la France, 1938-1960, Comité pour l’histoire économique et financière de la France,  2001.

3.    Les fondateurs de l'Europe unie, Belin, Paris, Belin-sup histoire, cartes, , bibliographies, textes. 320 pp, réédition , 2001.

4.   L’Europe des Français, 1943-1959, une aventure réussie de la IVe république, Paris, Publications de la Sorbonne, 1997, 480  p.

5.    La France, l'aide américaine et la construction européenne, 1944-1954, 2 vol., Comité pour l'Histoire Economique et Financière de la France, Paris, Imprimerie Nationale, bibliographie, chronologie, , octobre 1992,  1010 pp. Réédition, 1997.

6.    Histoire des constructions européennes au XXe siècle, Bibliographie thématique commentée des travaux français, Euroclio, Peter Lang, Bern, 1994, 106 p.

7.    L'Europe occidentale à l'heure américaine (Plan Marshall et unité européenne), 1944-1952. Complexe, Bruxelles, Questions au XXe siècle, 1992, 351 p.

 

Co-edited Books

1.  Les Européens, 1900-1940, René Girault, Martine Allaire, Gérard Bossuat, Marie-Thérèse Frank, Robert Frank, Documentation Photographique, n° 7009, Février 1992 et L'Europe en chantier, 1945-1990, Documentation Photographique, n° 6105, février 1990, Documentation française.

2.  Les Europe des Européens, sous la direction de René Girault, avec la collaboration de Gérard Bossuat, Publications de la Sorbonne, Paris, 1993 , 156 p.

3.   Le XXe siècle, Histoire contemporaine, (sous la direction de Jean-Louis Robert, avec G. Bossuat, F. Georgi, P. Gervais, J. Girault, M. Margairaz, A-M Matard-Bonucci, J-L Robert, P. Saly), Collection Grand Amphi, Breal, 1995, « Chap 10, les relations internationales de 1945 aux années 1980 », par Gérard Bossuat, p. 332 à 366.

4.   Identité et conscience européennes au XXe siècle, sous la direction de René Girault, en collaboration avec Robert Frank et Gérard Bossuat, Hachette, 1994, 234 p.

5.   Europe brisée, Europe retrouvée, Nouvelles réflexions sur l'unité européenne au XXe siècle, sous la direction de René Girault et Gérard Bossuat, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994, 431 pages.

 

Direction d’ouvrages

1.    Sous la direction de Gérard Bossuat, L’Europe et la mondialisation, Cahiers du CICC, Soleb, Paris, 2006.

2.    Sous la direction de Marie-Thérèse Bitsch et de Gérard Bossuat, l’Europe unie et l’Afrique, de l’idée d’Eurafrique à la convention de Lomé 1, actes du colloque international de Paris, 1er et 2 avril 2004, Bruylant, Bruxelles 2005.

3.  Sous la direction de Gérard Bossuat, Dangers d’Europe, Europe en danger, Groupe de recherches sur l’histoire de l’Europe communautaire (GRHEC), série colloques et recherches de Sciences humaines Cahier du CICC, 2003, 124 pages.

4.   Sous la direction de Gérard Bossuat , en collaboration avec Georges Saunier, Inventer l'Europe, histoire nouvelle des groupes d'influence et des acteurs de l'unité européenne, PIE-Peter Lang, Euroclio 27, études et documents, Bruxelles, Bern, Berlin-Frankfurt/M, New-York, Oxford, Wien, 2003, 517 pages, ISBN 90-5201-170-2.

5.   Sous la direction de Gérard. Bossuat et Nicolas Vaicbourdt, Etats-Unis, Europe et Union européenne, histoire et avenir d’un partenariat difficile (1945-1999), Peter Lang, Berne, 2001. Réédition 2002, 283 pages.

6.   Sous la direction de Gérard Bossuat, L’Europe de la citoyenneté, issue of Journal of European Integration, Revue de l’histoire de l’intégration européenne, volume 6, n° 1, 2000.

7.   Sous la direction de Gérard Bossuat, L’élargissement de l’Union européenne à l’Est européen, Enjeux historiques et perspectives, Groupe de recherches sur l’histoire de l’Europe communautaire (GRHEC) , série colloques et recherches de Sciences humaines, Cahiers du CICC, septembre 1999, 165 pp.

8.  Sous la direction de Gérard Bossuat et d’Andreas Wilkens, Jean Monnet, l’Europe et les chemins de la paix,  Publications de la Sorbonne, 540 p. , bibliographie, 1999.

9.  Sous la direction de Gérard Bossuat, Europe unie, Europe diverse, fragments d’histoire et d’avenir des peuples européens, Cahiers du CCIC, n° 6, Groupe de recherches sur l’histoire de l’Europe communautaire, (GRHEC), avril 1998, université de Cergy-Pontoise, 121 p.

   

 

 

 

   

 

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