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www.diploweb.com Classiques de Science politique - Rubrique réalisée par Alexandra Viatteau

N°7 : La Lettonie au musée d'histoire du communisme

 

Alexandra Viatteau met en perspective historique les relations entre la Lettonie et la Russie post-soviétique. Ce qui aide à comprendre la forte tension diplomatique lors du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale... et du début de l'intégration forcée des pays baltes à l'Union soviétique. Cette étude met en avant un texte tombé dans l'oubli: Georges Popoff, «L’invasion moscovite, cinq mois de domination bolchevique dans une ville balte », Librairie Plon, Paris, 1929. Des extraits de ce texte sont reproduits en bas de cette page.

Biographie d'Alexandra Viatteau en ligne

En bas de page, extrait d'un texte de Georges Popoff, «L’invasion moscovite, cinq mois de domination bolchevique dans une ville balte », Librairie Plon, Paris, 1929.

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Une saison lettonne en France sans Histoire

A l’automne 2005, « la Lettonie est arrivée en France pour trois mois de rendez-vous culturels placés sous le signe de la découverte » annonce la revue « Rézo international», revue de l’Association française d’action artistique, une publication du ministère français des Affaires étrangères.  

Le festival est strictement culturel, excluant l’Histoire, domaine délicat pour la politique et la diplomatie. Hommes politiques et diplomates sont peu désireux de prendre position dans le conflit opposant les trois Pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) à la Russie, qui refuse de reconnaître l’occupation, l’oppression, les crimes et les répressions de masse qui ont accompagné, à la libération de ces pays de l’Allemagne nazie, leur annexion par l’Union soviétique

Cependant, par oubli, ignorance ou désinformation, devenue mésinformation à la longue, on ne revient pas à l’histoire antérieure à la Seconde Guerre mondiale , notamment à celle, allant de 1917 à 1918 (l’indépendance de ces pays), et de 1919 à 1921 (l’occupation de Riga par la Russie bolchevique avec de terribles exactions en 1919, puis le traité de Riga en mars 1921, entre la Pologne et la Russie, grâce à la victoire polonaise dans la guerre polono-bolchevique de 1920.

C’est précisément sur l’occupation bolchevique de Riga que porte le document, généralement ignoré, qui accompagne ce texte.

 

Dissensions soviéto-baltes

En ce qui concerne les discussions russo-baltes de 2005, reprenons en le fil en octobre 2004 , sans revenir trop en arrière, par exemple aux recherches et aux efforts entrepris dès les années 1980, - efforts notamment polono-lituaniens d’historiens courageux, pour faire avouer à l’URSS, en juin 1990 seulement, sa complicité avec Hitler de 1939 à 1941, les protocoles secrets d’agression du pacte Ribbentrop-Molotov, et donc l’illégalité de l’annexion des Pays Baltes. (Cf. études de Guy Durandin, ainsi que d’Alexandra Viatteau sur le Pacte Ribbentrop-Molotov sur diploweb.com). 

Dès octobre 2004, la Lituanie a donc vertement remis à sa place la Cour des Comptes de la Fédération de Russie, qui réclamait aux Pays Baltes des compensations pour les biens matériels laissés par l’armée russe lors de son retrait de ces pays, indépendants depuis 1991, ainsi que le règlement d’une « prétendue  dette  en rapport avec la désagrégation de l’empire soviétique ». La réponse lituanienne, avec laquelle se solidarisaient la Lettonie et l’Estonie, à la Russie évoquait « une tentative absurde de nier l’annexion des Etats baltes… Personne dans le monde n’a jamais entendu qu’on exige des victimes d’une agression de payer pour l’agression subie ». (Cf. « Lietuvos Rytas » de Vilnius in « Courrier international », 21-27.10.2004). L’Estonie, quant à elle, a toujours un conflit frontalier avec la Russie, et son Parlement a voté une stipulation dans le préambule d’un accord sur les frontières entre les deux pays affirmant que l’Estonie avait une plus grande superficie territoriale avant l’occupation soviétique de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Kremlin refuse ces « prétentions ». (Cf. « Tygodnik Powszechny » de Cracovie, 17.7.2005)

 

Solidarité polono-balte

Les Pays Baltes sont solidaires face à la Russie. La Pologne, y compris sous la présidence d’Aleksander Kwasniewski, malgré son passé de jeune communiste, les a soutenus, et les soutient fermement. En effet, la Pologne a, elle aussi, cruellement pâti d’annexions territoriales de ses confins orientaux ; de l’occupation et de l’oppression sur des territoires où se déroulèrent des exterminations, des déportations, des massacres de l’élite, mais aussi des citoyens polonais de toutes les nationalités composant, depuis le Moyen Age, et depuis la reconquête de l’indépendance, de 1918 à 1945, le peuple de la République Polonaise, agressée en septembre 1939 par A. Hitler et J. Staline. La Résistance polonaise anti-nazie de l’Est et du Nord-Est a notamment fait l’objet de massacres soviétiques de 1939 à 1941 et, de nouveau, dès 1944. Cela jusqu’à la libération, puis l’occupation soviétique en 1945, et jusqu’à la prise de contrôle du pays par les communistes soviétiques et polonais en 1947. (Cf. Alexandra Viatteau, « Staline assassine la Pologne, 1939-1947 », éd. du Seuil, 1999, Paris, et « Katyn, l’armée polonaise assassinée », éd. Complexe, Bruxelles, 1989 2ème édition).

Ces réalités que l’on cherche encore et toujours à occulter et à faire oublier pour de multiples raisons et intérêts , font profondément partie de l’identité, de la culture et de l’histoire vraie des nouveaux pays membres de l’Union européenne qui sont de très anciens membres de l’Europe.

Les Pays Baltes au début du XXI e siècle

 

Refaire connaissance avec la Lettonie

L’ancienne ministre lettonne des Affaires étrangères, Sandra Kalniete, confie en octobre 2005 à la revue « Rézo » :« Il reste beaucoup à faire pour éveiller la curiosité et l’intérêt des Français… Entre les deux guerres, les documents officiels étaient publiés en letton et en français. Par la suite, sous Staline, c’est en secret qu’un groupe d’intellectuels francophones se réunissait pour faire vivre cette culture. La sanction fut leur emprisonnement, leur jugement et leur déportation au Goulag pour activité antisoviétique ». 

En général, les Français l’ignorent. « La Lettonie est peu connue en France car, ayant été sous domination soviétique, nous nous sommes longtemps retrouvés absents de la carte mentale des Européens (de l’Ouest) », constate Sandra Kalniete à l’intention de nos diplomates, du monde de la culture et de chaque Français et Européen intéressés par le savoir et le témoignage de la vérité. C’est aussi une invitation à se rendre sur place. 

 

L’occupation et l’oppression soviétique dans les Pays Baltes 

Au printemps 2005, j’assistai à une conférence à l’Ecole des Langues orientales de Paris à l’occasion des célébrations de la Victoire de mai 1945 et des polémiques que suscitaient de grandes festivités internationales organisées par le président V. Poutine à Moscou le 9 mai 2005. Au cours de ces festivités, on remarqua les hommages à Staline et la présence consentante, sans réserves, de chefs d’Etat européens qui n’eurent pas un mot pour rappeler les crimes du communisme soviétique dans la partie de l’Europe alliée abandonnée au stalinisme en 1945. Seul le président G. W. Bush profita de sa présence pour rappeler « l’occupation et l’oppression » de ces pays de grande et ancienne culture européenne. A ces festivités, les chefs d’Etat des Pays Baltes refusèrent de se rendre. Ensuite, la présidente de la Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, décida d’y aller, mais pour mieux faire entendre la vérité historique : 

« Nous voulons rappeler au monde entier que nous sommes restés un pays occupé après 1945, et que nous ne sommes redevenus un pays libre qu’en 1991… La Fédération de Russie n’est pas décidée à assumer la responsabilité des actes commis par le gouvernement soviétique - un gouvernement dont elle se considère naturellement par ailleurs comme l’héritière légitime… La Fédération de Russie ne veut prendre à son compte que les richesses héritées de l’Union soviétique, mais aucun passif, et en aucun cas le poids de l’Histoire qui fait partie de cet héritage…Il serait grand temps que les gens apprennent l’histoire. Ils devraient faire le décompte de toutes les victimes de l’ère stalinienne. Que Staline ait aidé les Alliés à écraser Hitler (seulement après l’attaque de Berlin contre Moscou en juin 1941 – AV) ne le lave pas de tous les crimes qu’il a commis : crimes contre ses propres peuples dans son propre pays et contre d’autres peuples dans d’autres pays. Et croyez-moi, si vous commencez à faire le calcul, vous allez tomber sur des résultats monstrueux », conclut la présidente lettonne. (Cf. « Courrier international », 17-23.2.2005) 

En écoutant donc à Paris les interventions à l’Ecole des Langues orientales, parfois vagues et conciliantes (« C’est tout ce que j’ai pu dire, avez-vous vu la forte présence des gens de l’ambassade russe ?, me dit une jeune femme), en observant les débats, je finis par poser une question importante pour l’enseignement : « Si des étudiants, des élèves, des enseignants, ou des journalistes, des diplomates, des militaires veulent apprendre et savoir ce que la Lettonie et les Lettons ont souffert de la part des communistes soviétiques, à quels ouvrages peut-on les renvoyer  ? ». Un représentant letton me dit de la salle : « Il faut aller en Lettonie, à Riga, et consulter les archives, voir le musée de l’occupation et des répressions soviétiques. Même chose à Vilnius en Lituanie. Et puis, il y a des archives, documents et ouvrages aux Etats Unis ». Mais, en France ? On éluda la question d’un sourire et d’un geste gênés. Et pourtant, il y en a eu, et il en reste, mais tellement mis à l’écart que le savoir a du mal à retrouver une place. 

Sandra Kalniete raconte dans « Rézo », que c’est à la suite d’un voyage en Lettonie, et parce qu’elle a lu le récit de la déportation au Goulag de la ministre des Affaires étrangères, que l’actrice Dominique Blanc a réalisé un documentaire sur ce passé. Mais, si l’auteur du témoignage n’était pas ministre, l’actrice y aurait-elle ajouté foi ? s’y serait-elle arrêtée pour y travailler ? aurait-elle obtenu des subsides, et si non, aurait-elle accepté de le faire bénévolement, comme ce fut parfois mon cas, et le cas d’autres, rares, intellectuels, pour forcer le barrage de l’occultation ? La vérité n’est pas toujours « porteuse ». Mais il faut la porter, et elle est souvent lourde. Pour ne pas trop se charger, ou ne pas succomber sous son poids, on la laisse souvent tomber. 

 

Le flou de l’enseignement de l’Histoire de l’Europe du Centre-Est et l’occultation du communisme

C’est ainsi que le Larousse encyclopédique de 1979 écrit : « Un moment russe (1561-1621), la Lettonie devient ensuite suédoise, et donc luthérienne. De nouveau sous le joug des tsars (la Livonie en 1710 et la Courlande en 1790), elle reste dominée par l’oligarchie allemande… Cédée à l’Allemagne (par la Russie bolchevique –AV) par le traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918), la Lettonie proclame son indépendance le 18 novembre 1918. Immédiatement attaquée par les Soviétiques, la jeune république tombe, le 22 mai 1919, sous le joug de corps francs allemands. » Que d’imprécisions, de raccourcis et de partis pris idéologiques !…

L’invasion de Riga par les communistes bolcheviques a eu lieu en janvier 1919, l’occupation par Moscou a duré cinq mois. La libération, - « la résurrection » et non la chute « sous le joug » -, a eu lieu le 22 mai 1919. Les libérateurs ne sont pas les « corps francs allemands », mais la coalition suivante : « Au nord, la brigade lettonne Ballod et la division russe du prince Lieven ; au centre, la Landeswehr balte ; au sud, les formations allemandes sous le commandement du major Bischoff… la division territoriale baltique formait une troupe d’assaut. C’était le noyau, l’élite de la petite armée, commandée par le baron Manteuffel… C’est ainsi que, dans ce coin oriental de l’Europe, à une époque où notre vieux continent, déchiré par l’hostilité et la haine, était incapable de toute action décisive, on eut le spectacle d’une collaboration exemplaire de plusieurs peuples également menacés dans leur existence et leur civilisation », témoigne en français le Russe blanc réfugié à Riga, Georges Popoff, qui a subi avec les Lettons l’invasion rouge moscovite. 

Lettons, Baltes, Russes, Allemands, Juifs, Polonais, voilà les nationalités des résistants et combattants contre l’envahisseur bolchevique cités dans ce témoignage. Ces mêmes nationalités se retrouvent parmi les victimes des exécutions et des massacres communistes, notamment de l’effroyable massacre de la forêt de Bickern, à la fin de mars 1919. 

 

L’inconscience du danger et l’indifférence de l’Europe occidentale aux agressions de Moscou

Ce qui frappe particulièrement G. Poppoff, c’est l’absence de solidarité et de compréhension historique des puissances alliées d’Europe occidentale, qui « commençaient à sortir lentement de leur léthargie. Mais elles ne prenaient pas encore au sérieux, semblait-il, les événements de l’Est ». Pourtant, au moment même de devoir battre en retraite, un chef bolchevique (Popoff n’en donne pas le nom) déclarait dans un discours-programme que « le mouvement communiste se développait très favorablement, progressait victorieusement dans le monde entier », et que « dans les territoires occupés par l’armée rouge, l’anéantissement physique de la bourgeoisie pouvait être considéré comme atteint »... « Des combats infernaux, concluait-il, sont imminents, Mais la victoire de Moscou sur l’Europe et, par la suite, sur le monde entier, est certaine ». 

Le bilan, en Lettonie, de ces cinq mois sous l’occupation communiste de Lénine – occupation que l’encyclopédie Larousse traitait en une ligne inexacte - était le suivant : « Le nombre total des personnes exécutées pendant le régime atteignit, d’après les listes découvertes et soigneusement contrôlées, 1549 pour la ville de Riga seulement, 3632 si l’on y ajoute les gens tués dans les campagnes environnantes. Dans le cours de la même période, 8590 personnes moururent de faim, de « sous-alimentation » (disette et misère organisées - AV) et de diverses épidémies graves causées par l’indigence. Ce chiffre représente 86 pour 1000 de la population, alors que la mortalité locale, en temps normal, était de 18 pour 1000. » (l’auteur cite les « Annales statistiques officielles » de l’époque). 

Voilà pourquoi, face à l’imprécision, la désinformation et la mésinformation, j’ai choisi de citer en guise de « classique de science-politique » des  extraits de ce document, sur ce qui s’est passé à Riga en 1919, et qui mérite un enseignement plus précis. 

 

Difficiles mises à jour en Histoire

Le Larousse de 2000 est différent. Tout d’abord, il réintroduit tout de même la notion de Pologne dans l’Histoire, et notamment dans celle de la Lettonie. Il contredit son édition de 1979 en écrivant: « 1561 : La Livonie est annexée par la Pologne, et la Courlande érigée en duché sous suzeraineté polonaise. 1721-1795 : La totalité du pays est intégrée à l’Empire russe. 1918 : La Lettonie proclame son indépendance. 1920 : Celle-ci est reconnue par la Russie soviétique au traité de Riga en 1920 ». 

1920 ? De nouveau, la Pologne disparaît d’un traité qu’elle impose pourtant à la Russie bolchevique à l’issue d’une guerre polono-bolchevique victorieuse qui marque pour vingt ans la défaite de Lénine par Pilsudski, chef d’Etat polonais. (Cf. Alexandra Viatteau, « Et si l’Europe avait écouté le maréchal Jozef Pilsudski ? », www.diploweb.com, avril 2005). Notons que le traité de Riga n’a pas été signé en 1920, mais en mars 1921. La Pologne a alors insisté sur l'indépendance de la Lettonie qu’elle n’avait pas pu secourir ni sauver de l’invasion bolchevique moscovite en 1919, entravée par ses propres combats pour défendre ses territoires, par sa méfiance à l’égard d’une action fortement germanique et par les tergiversations politiques pro-russes de ses alliés occidentaux. Notons que de l’ invasion communiste de Riga, le Larousse de 2000 ne dit plus un mot. Il ne la mentionne plus du tout. Raison de plus pour y revenir en fin de ce texte.  

 

Complément d’enseignement de l’Histoire, un précieux coup de main de la Pologne 

Donnons encore toutefois quelques précisions historiques tirées des manuels polonais, car, hélas, je ne lis pas le letton : « Les années 1500 sont marquées par une pénible guerre pour la Livonie, menée par la Lituanie et la Pologne contre la Moscovie. Depuis plusieurs siècles, la Livonie était aux mains des Chevaliers Porte-Glaive qui, depuis deux siècles étaient devenus une branche des Teutoniques. Lorsqu’en 1561 ce pays fut envahi par les troupes moscovites du tsar Ivan IV le Terrible, et, plus tard, par les Suédois, le grand-maître Gothard Kettler sécularisa l’Ordre et se soumit au roi de Pologne. La plus grande partie de la Livonie fut alors réunie à la Pologne et au Grand Duché de Lituanie, et Kettler devint duc de Courlande et vassal du roi de Pologne. La guerre pour la Livonie, à laquelle prenaient part la Suède et le Danemark, fut la première des guerres du Nord pour la domination de la Baltique (1563-1570) » (Cf. «Panorama de l’Histoire de la Pologne », éd. Interpress, Varsovie, 1984. L’ouvrage est en français et il était disponible pour les médias francophones).

C’est en 1569 que le Royaume de Pologne et le Grand Duché de Lituanie, réunis au XIVème siècle par le mariage de leurs souverains, décidèrent de se constituer en un seul Etat avec une Diète unique et un roi élu en commun. Cet Etat porte le nom de « République des Deux Nations ». Le Hongrois Stefan Bathory, élu au trône de la République monarchique, mena trois campagnes victorieuses contre les Moscovites en 1579, 1580 et 1581. C’est cette année-là qu’il assiégea Pskov, et ne prit pas la ville à la demande du Pape romain à qui le tsar russe avait promis, en échange de son intervention, qu’il convertirait la Russie au catholicisme !

Un armistice polono-russe signé à Jam Zapolski en 1582 renforça la domination polonaise en Livonie (Lettonie) et incorpora la région de Polotsk au Grand Duché de Lituanie. Le roi Stefan Bathory mourut subitement en 1586. C’est un Suédois, Sigismond III, qui fut élu au trône de Pologne.  Sigismond avait promis lors de son élection de « réunir à la Livonie polonaise l’Estonie septentrionale, fief suédois. C’est ce qui entraîna l’invasion de la Livonie par les troupes suédoises et une guerre qui dura avec des trêves de 1600 à 1629… Lorsque le nouveau tsar de Russie, Vassili Chouiski, fit alliance en 1609 avec la Suède, les Polonais mirent le siège devant Smolensk, pris deux ans plus tard. Entre temps le connétable Zolkiewski défit l’armée russo-suédoise et entra à Moscou où Chouiski avait été détrôné. Ladislas, fils de Sigismond III de Pologne, fut élu tsar, mais lorsque les Russes reprirent des forces en 1612, les troupes polonaises qui occupaient le Kremlin durent se retirer ». (Cf. ibidem) La guerre se termina par l’armistice polono-suédois de Stary Targ (Altmark). Les Suédois gardaient leurs conquêtes en Livonie, mais laissaient une partie de la Livonie polonaise.  

Au moment des partages de la Pologne par la Prusse, l’Autriche et la Russie au XVIIIème siècle, c’est donc la Pologne et la Lituanie unies en une monarchie républicaine et démocratique nobiliaire, avec leurs immenses territoires baltes, biélorusses et ukrainiens, qui sont dépecés par les trois empires despotiques. La Prusse s’empare de 36 000 km2, l’Autriche de 83 000 km2 et la Russie de 92 000 km2 dont font partie la Livonie polonaise et une partie de la Biélorussie jusqu’à la Dvina et le Dniepr, ainsi qu’une partie de l’Ukraine (une autre partie au sud échoit à l’Autriche). 

C’est donc bien toute la Lettonie qui est prise par la Russie pendant les partages de la Pologne de 1721 à 1795. Jusque là, « Lituaniens, Polonais, Allemands (de Courlande et de Prusse), Ruthènes (Biélorusses et Ukrainiens), tout comme les Juifs, se comportaient comme citoyens de l’Etat (de la République des Deux Nations – AV), plus que des régions ». (Cf . Andrzej S. Kaminski in « L’Héritage historique de la Res Publica de plusieurs Nations », ouvrage collectif , dir. Jerzy Kloczowski, éd. Institut de l’Europe du Centre-Est de Lublin et Bibliothèque Polonaise de Paris, Lublin, 2004 ).  

La tradition de la Pologne, celle qui marque fortement l’Histoire européenne, et qui est défigurée, avec l’Histoire de tous les autres pays de l’Europe du Centre-Est et du Nord, par l’imprécision et la méconnaissance, instaurait la « nation politique » élitaire au dessus de la « nation ethnique » populaire. Polonaise, lituanienne, ruthène (de la Biélorussie et de l’Ukraine) allemande (de la Prusse, de la Livonie, de la Courlande), juive, tatare, les populations de la Res Publica étaient gouvernées par une « fédération de nobles » de ces vastes contrées que l’on divise aujourd’hui en petits pays mal connus. On oublie que leur Histoire fait l’union dans l’Union européenne. (Cf. « Histoire de l’Europe du Centre-Est », éd. Nouvelle Clio, PUF, Paris, 2005). L’Union soviétique a tenté de croquer et d’avaler cette union de vieux pays européens pour s’agrandir et servir les visées impériales (impérialistes) russes. Et la Russie a encore du mal à y renoncer. 

 

Données chiffrées sur la Lettonie d’aujourd’hui 

Lettonie (Latvija en letton) : 64 000 km2, 2 540 000 habitants, dont un tiers vivant à Riga, la capitale, celle dont l’invasion par les bolcheviques russes en 1919 fait l’objet du document-témoignage qui suit. Après l’intégration de la Lettonie dans l’Union soviétique de 1940 à 1941 puis de 1944 à 1991, environ un tiers de la population des villes sont aujourd’hui des Russes auxquels les Lettons demandent d’apprendre à s’intégrer à la Lettonie.

Alexandra Viatteau

Ecrire à l'auteur : Alexandra Viatteau, cours sur la Désinformation (Journalisme européen), Université de Marne-la-Vallée, Département des Aires culturelles et politiques, Cité Descartes, 5 boulevard Descartes, Champs sur Marne, 77454, Marne-la-Vallée, Cedex 2, France.

NDLR: Nous vous conseillons de lire un nouvel ouvrage sur la région: "Itinéraires Baltes", sous la direction de Céline Bayou, éd. Regard sur l'Est. Un beau livre, aussi bien par sa forme que par le fond. Adresser un chèque à l'ordre de Regard sur l'Est, d'un montant de 19 euros (15 euros + 4 euros de frais de port) à Regard sur l'Est - 1, avenue John Kennedy - 95210 Saint-Gratien, France.

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Date de la mise en ligne: janvier 2006.

 

 

 

Extrait du texte de Georges Popoff, «L’invasion moscovite, cinq mois de domination bolchevique dans une ville balte », Librairie Plon, Paris, 1929.

   

 

 

« Tous les faits décrits dans ce nouvel ouvrage – tous sans exception – sont des faits réels. J’ai été témoin de la plupart d’entre eux. … Mon dessein est de m’élever au dessus du particulier, de décrire l’histoire d’une ville quelconque, que son mauvais destin aurait soumise aux violences d’une attaque bolcheviste dirigée contre l’Occident. En dehors de notre ville (Riga – Alexandra Viatteau), des régions entières situées à l’Est ont subi le même sort, d’autres territoires européens auraient pu connaître la même détresse, si l’invasion moscovite n’eut pas été arrêtée opportunément (par la Pologne en 1920 – AV).

De plus, il s’agit ici d’un cas particulièrement remarquable en ce sens que la ville dévastée, située sur la mer Baltique, est en contact avec l’Europe occidentale, et que les Moscovites, messagers de « bonheur », y trouvèrent une vie sociale ressemblant de point en point, par ses coutumes et ses usages, à celle qui est commune à tous les peuples occidentaux. Il me semble donc que j’ai donné à ces peuples, par mon récit, une idée approximative de ce qui les attendrait, s’il leur plaisait d’aventure de prêter une oreille bénigne aux enseignements de ces « bienfaiteurs de l’humanité »….

Certainement l’Europe est aujourd’hui plus résistante qu’il y a quelques années. Mais, à mesure qu’augmente la pacification de l’Europe, l’état-major de la révolution mondiale, selon le même rythme, multiplie ses efforts et perfectionne ses méthodes. Justement, au cours des dernières années, il est apparu de la façon la plus manifeste que partout où surgissent des conflits économiques ou des tensions politiques, la main de Moscou se fait bientôt sentir, à seule fin de diriger et d’unifier les mouvements de désordre. »…

Remarque d’A.Viatteau :

La période dont parle Georges Popoff est celle des années 1920. Mais il en a toujours été ainsi par la suite. Dans une étude que m’a fait parvenir le général Maurice Faivre, il rappelle que « En novembre 1918, Staline a créé le Bureau central des organisations musulmanes…. « Qui tient l’Afrique, tient l’Europe », affirme Lénine, tandis que Zinoviev appelle au djihad et que Jdanov vise à miner ainsi les arrières de l’Occident ».

La déstabilisation est une pratique marxiste-léniniste dès avant 1917 puis soviétique, et à laquelle la chute du régime soviétique n’a pas mis fin. (Cf. A. Viatteau, le document d’archives bolchevique sur la déstabilisation de l’Occident de 1920 qui accompagne le Classique de Science politique n°4, diploweb.com). 

Popoff poursuit : « … Il s’agit de l’entreprise avouée d’imposer au monde un nouvel ordre social, entreprise au cours de laquelle des actes furent commis dont les temps de la plus profonde barbarie n’offrent point d’exemples… A l’avenir, on n’empêchera la pénétration du bolchevisme dans le monde entier que par une entente et une collaboration pacifiques de tous les peuples à qui le maintien et le développement de leur originalité nationale, de leur civilisation et de leurs biens spirituels apparaissent comme le premier, comme le plus haut devoir de toute culture humaine ». Genève, septembre 1927.

 

Résumé : Le témoignage de notre auteur ne décrit pas seulement les atrocités commises par l’occupant communiste, mais également les mesures et décrets régissant la vie courante destinés à instaurer le nouveau régime. Tout d’abord, on eut les « perquisitions domiciliaires » destinées à prendre aux familles leurs meubles, objets, y compris d’usage courant, ainsi que l’argent. Ensuite, on entassa les familles les unes sur les autres dans le cadre de la politique de « condensation ». Mais, le simple fait de rester ensemble, dans une pièce commune était dangereux, car « les Rouges appelaient les compagnies comme la notre des « réunions d’exploiteurs apeurés par le souffle frais de la Révolution . Mais les exploiteurs, de leur coté, avaient l’impression d’être un gibier aux abois, bien assuré de recevoir, dans un temps plus ou moins rapproché, la balle qui doit clore son existence ».

Ensuite, on « évacua » simplement les « bourgeois » - « au moins 20 000 hommes, femmes et enfants » dans une île déserte en aval de la rivière, l’Ile aux Lièvres, destinée au stockage du bois, où il y avait « deux douzaines de cabanes de bûcherons ». « Tout ce monde fut forcé d’y prendre sa demeure dans les conditions les plus effroyables, par un froid rigoureux ». Ensuite, le nouveau régime de l’occupant communiste organisa la famine .  

La famine organisée

Popoff écrit: « La plus grande partie de la population, forcée de recourir à l’« alimentation d’Etat » s’achemine lentement, mais sûrement, vers la mort. La ration que le gouvernement rouge avait mesurée dès le début si parcimonieusement, a été réduite plusieurs fois par la suite, à tel point que, dès le deuxième mois, elle ne comportait plus guère qu’un demi litre de soupe par personne et par jour. Quant au pain, on cesse parfois de le distribuer durant des semaines. Aussi la mortalité augmente-t-elle de jour en jour… Dans une ville qui comptait naguère deux cent mille habitants, les gens meurent chaque jour par douzaines de « sous-alimentation ». La faim prolongée et l’état général de désolation qui s’ensuit, multiplient les suicides »…  

« Le commissaire à l’alimentation, « dans le dessein d’instituer un traitement plus sévère à l’usage des classes possédantes qui nageaient dans l’abondance » (gens déjà dépossédés de tout – AV) , publia un nouveau décret selon quoi il était désormais interdit de conserver à son domicile plus de nourriture qu’il n’était nécessaire pour un seul jour… Sur l’ordre du commissaire aux finances, les coffres-forts des banques furent de nouveau forcés et éventrés à grand fracas et vidés de leur contenu. Le butin, jeté dans des sacs, prit le chemin de Moscou… Et le commissaire à l’habillement décréta que toute la bourgeoisie, pour n’avoir point tenu compte des ordonnances lui enjoignant de remettre une faible partie des richesses qu’elle avait accaparées injustement dans le cours des siècles, serait privée, en juste punition, « de tous ses vêtements, à l’exception de ceux qu’elle portait sur le corps » : « Celui qui s’avisera de dissimuler quelque effet ne verra plus le sourire du soleil ; il sera fusillé séance tenante »… 

Il y eut des décrets sur la « nationalisation des fabriques », mais aussi sur « la nationalisation des salles de bains, de la domesticité, des tombeaux de famille, des ateliers photographiques, etc… ». Toute forme d’activité, tout usage furent accommodés « à la manière rouge » : les semailles et les moissons, l’élevage du bétail, le traitement de la morve chez les chevaux, la langue et l’orthographe, le mariage et l’éducation des enfants, le manger et le boire, l’art et les plaisirs, la maladie et la mort… Et toujours sous la même menace : toute contravention à la moindre de ces mille ordonnances, dans le dédale desquelles nul n’eut pu trouver sa voie, devait être signalé sans délai au tribunal »….

Remarque d’A.Viatteau :

Pour finir, il nous semble que trois éléments d’information du témoignage de Georges Popoff doivent encore être cités : l’athéisation forcée, qui nous fait sourire par quelques points communs, tout de même édulcorés, avec certaines réalités « culturelles et sociétales » modernes auxquelles est soumise, ou se soumet, l’Eglise. Un passage sur l’extermination des élites, notamment un massacre exécuté par un bataillon de femmes soldats bolcheviques, si féroces et hystériques qu’elles étaient : «la terreur de la population qui les nommait « les femmes à fusils ». Enfin, une réflexion sur la position de l’Europe face à l’ « invasion moscovite » de la Lettonie et de l’Europe orientale .

« Ne reconnaissant aucune croyance hormis la sienne, le nouveau pouvoir avait interdit tout enseignement religieux dans les écoles. Les services divins étaient soumis à une autorisation spéciale. Les églises étaient devenues salles de concert, de réunions politiques, de bals et d’autres assemblées du même genre. Plusieurs de nos visiteurs (observateurs - AV) y avaient assisté à un meeting qui présentait toute l’apparence d’une messe noire : l’église, décorée de drapeaux rouges et de placards agressifs, était remplie d’une populace bigarrée et bruyante, dans laquelle de nombreuses filles (prostituées –AV) s’affichaient sans vergogne ; toute l’assemblée fumait, crachait, riait, comme dans l’estaminet le plus ignoble ; tous les hommes avaient gardé la casquette sur la tête ; les orgues faisaient alterner les marches révolutionnaires avec les chansons grivoises. En même temps, des orateurs payés tout exprès parlaient du haut de la chaire, avec le mépris et l’effronterie des plus mauvais tribuns de cabarets ; ils affirmaient la nécessité de renoncer à toute croyance et de renier tout sentiment religieux.

Les ecclésiastiques ne pouvaient songer à faire la moindre opposition aux agissements sacrilèges des Rouges. Au reste, il s’était trouvé dans leur propre milieu un renégat, un fanatique, lequel, non content de dire « oui et amen » à toutes les nouvelles pratiques, se distinguait encore, dans le « Drapeau rouge », organe de presse officiel des nouveaux gouvernants, par une série d’articles où il se déclarait d’accord avec les blasphémateurs, « saluait, du point de vue moral, l’aurore tendre et lumineuse d’une grande ère nouvelle dans l’histoire du monde » et s’efforçait de lui gagner les suffrages de la jeunesse »…

Tandis que les ecclésiastiques de toutes les confessions, privés de leur libertés, emprisonnés dans les cachots de la ville, donnant l’exemple d’un vrai christianisme, prêchaient à leurs compagnons de captivité le pardon et la patience, cet homme, dans une église presque déserte, monta en chaire et annonça « des Pâques rouges et l’évangile de l’affranchissement du prolétariat… et qu’un empire universel, dont nul, dans ses rêves, n’avait encore entrevu la magnificence, s’édifiait présentement aux yeux des hommes ».

 

Le massacre de la foret de Bickern, lieu des supplices bolcheviques 

« Le carnage ne dura pas plus de dix à quinze minutes. Encore un coup de grâce ça et là, et l’œuvre était achevée. Les « femmes à fusils » remontèrent en ricanant et en glapissant dans les camions automobiles et retournèrent à la ville à toute vitesse….

Au loin, attirés par les coups de feu et les cris, des paysans étaient sortis et avaient assisté au massacre. Toutefois, même après le départ des bourreaux, ils n’osèrent pas s’approcher de ce lieu d’épouvante, où le sang d’une cinquantaine de pauvres êtres avait empourpré la neige, et ils se retirèrent effarés dans la solitude de leurs chaumières…

(Plus tard dans la journée, il semble que les blessés aient été enterrés vivants, à moins que des paysans miséricordieux en aient sauvé quelques uns ; on ne le sait pas - AV), « dans la grande tombe à peine recouverte, quelques unes des victimes, qui n’étaient que grièvement blessées, accompagnaient les chants du printemps de leurs plaintes et de leurs gémissements. La lugubre lamentation, remplissant l’espace à la ronde, ne cessa que vers le soir, à l’heure où la nuit charitable commença d’envelopper de ses voiles cette terre inhumaine ».

 

Et que faisait l’Europe occidentale ?

Aux jeunes Lettons incorporés de force dans l’armée rouge, les commissaires politiques criaient : « Vous ne vous reposerez pas avant que le drapeau rouge victorieux flotte sur Berlin, Londres et Paris ! »…

« Les puissances qui présidaient aux destinées de l’Europe étaient enfermées dans un dilemme d’où elles n’arrivaient pas à sortir… Il en résulta que l’invasion rouge continua de se répandre sans jamais rencontrer d’obstacle. Les pays qui possédaient toute la civilisation occidentale furent ravagés par les bandes moscovites.  Des ressortissants des nations européennes les plus différentes, - Russes, Allemands, Polonais, Lettons, Finlandais, Estoniens, etc…, - furent pillés, emmenés captifs, massacrés. L’Europe ne broncha pas. Dans le voisinage immédiat de la scène où se déroulaient ces événements, se trouvaient des troupes parfaitement disciplinées, prêtes à une attaque brusquée. On ne leur permit pas de bouger. Les Vainqueurs de la Grande Guerre ne purent ou ne voulurent pas envoyer leurs propres troupes. On a vu que leurs navires de guerre mouillés dans notre port avaient pris le large dès le premier moment critique. La population qui se croyait sous leur puissante protection avait été lâchement abandonnée à son triste sort… 

La propagande rouge, l’argent rouge, les espions rouges étaient partout au travail. Souvent leurs efforts paraissaient couronnés de succès. C’est ainsi que telle ou telle troupe allemande (l’alliance germano-bolchevique « nationalsocialiste » de l’époque a largement dépassé le niveau de « troupes » - AV) entra en pourparlers directs avec les Rouges, étudia avec eux des plans fantastiques d’acquisitions territoriales et se laissa entraîner  à toutes sortes de négociations suspectes. » (Cf. Alexandra Viatteau, « Et si l’Europe avait écouté Jozef Pilsudski ? », op.cit. diploweb.com)

« Et les Moscovites, pourvus de tout l’argent qu’ils avaient volé, n’avaient point à craindre, au rebours des Blancs, un manque d’armes : Si incroyable que cela paraisse, plusieurs gouvernements européens toléraient que, dans leurs pays, d’ignobles mercantis devinssent fournisseurs des hordes rouges ; celles-ci, dans leur campagne contre l’Occident, étaient donc munies par les peuples mêmes qu’elles rêvaient de détruire. L’aveuglement criminel qui régnait alors en Europe apparaissait ainsi avec une évidence éclatante. »

Extraits de Georges Popoff, «L’invasion moscovite, cinq mois de domination bolchevique dans une ville balte », Librairie Plon, Paris, 1929.

   

 

 

Proposer un Classique: Alexandra Viatteau, cours sur la Désinformation (Journalisme européen), Université de Marne-la-Vallée, Département des Aires culturelles et politiques, Cité Descartes, 5 boulevard Descartes, Champs sur Marne, 77454, Marne-la-Vallée, Cedex 2, France.

   

 

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